MEAUX

Le bourg

La ville et le vieulx marche de meaulx

Capitale de la Brie et chef lieu de la Généralité de Paris, la ville est située à cinq lieues et demie sud sud est de Crepy, six sud est de Senlis, dix nord ouest de Provins, onze sud ouest de Soissons et sept est nord est de Paris. La partie nord est nommée La Ville séparée de la partie sud, Le Marché, par le cours de la Marne et une porte.

Considérant l'avantage stratégique de la position, les puissants Meldæ libres [A dissocier des Meldes belges des rivages de l'Escaut.] dont le territoire (Pagus Meldicus et Pagus Melcianus.) comprend le diocèse de Meaux et une grande partie de la Brie y établissent leur capitale sur la paroisse de Châge. Sous domination romaine, la partie de Meaux située au nord de la Marne fait partie jusqu'au IVe [4e] siècle de la Gaule Belgique. Les gaulois ont établi leur camp au centre de l'île formée pour lors par la Marne et la rivière autrefois plus conséquente du Brasset.
Un camp romain installé au Marché commande par la suite la population installée de l'autre côté de la Marne [Comme ces envahisseurs le firent également à Crecy.]. Le territoire conquis de La Ville est alors réuni au quartier du Marché qui dépendent de ce fait de la quatrième Lyonnoise.
Une voie est alors aménagée qui traverse la presqu'île du Marché puis par le Pont Raide longe l'ancien petit village pour former au nord de Meaux un embranchement de la Via Agrippa, ou Chemin Paré, qui relie Lyon (Lugdunum.) à Boulogne sur Mer (Bononia.) et délimite sur cette portion jusqu'au Plessis Belleville la Gaule Belgique de la Lyonnoise, scindant par là le territoire des Meldes.

Conquise par Clovis au Ve [5e] siècle, la ville fait successivement partie des royaumes de ses descendants (Paris, Soissons, Austrasie, Neustrie.) pour être située sur les marches des différents territoires. Le bourg possède un gouvernement militaire particulier avec une caserne et la résidence du lieutenant général de la Brie.

Au IXe [9e] siècle, les navigateurs Normands s'emparent des lieux. L'enceinte de la première citadelle accueille alors les habitants qui ne tardent pas y construire une église qui sera par la suite transformée en cathédrale. Les dévôts s'accumulant, plusieurs paroisses se développent en faux bourgs autour des remparts le long des très anciens axes routiers : Châge puis Saint Faron sur la partie septentrionale au-delà de La Ville, Cornillon au midi du Marché, Saint Nicolas au levant et Saint Remy au couchant pour en intégrer et élargir au fil des siècles le territoire et les remparts.

Sous la premiere race des rois de France, la châtellenie dépend du Comté de Champagne, Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne, apporte le comté de Meaux en mariage à Philippe le Bel, qui le réunit à la couronne au XIIIe [13ème] siècle. Ses administrateurs prennent le titre de comtes de Troyes et de Meaux. Les fiefs dépendant de la châtellenie de Meaux sont : Acy en Multien, Ajenoli, Baleaux, Bouillancy, Chambry, Champart, Charmentray, Charny, Chauconin, Chavigny, Congis, Coupvray, Dantin, Essises, Forêt de Mant, Lachy, La Conge, La Ruelle, Le Bordel Guyot, Les Ajons, Les Deux Ormes, Les Murs, Le Vivier, Lihout, Lizy sur Ourcq, Magny Saint Loup, Mareuil les Meaux, Marly, Messy, Molones, Monthyon, Mororigny, Moustereul, Nanteuil les Meaux, Penchard, Plessis Bouillancy, Poincy, Quincy, Reez Fosse Martin, Reise, Rognon, Saint Fiacre, Saint Jean les deux Jumeaux, Trilbardou, Trilport, Trocy, Varennes, Vaucourtois, Villemareil, Villenoy.

Au XVIe [16e] siècle, les affrontements entre protestants et catholiques n'ont de cesse. La ville de Meaux est la première qui a reconnu Henri IV [4] pour roi légitime et la première qui le reçoît en cette qualité. La porte par laquelle le prince y a fait son entrée ayant été démolie, elle a été rebâtie en 1728 sur les dessins du Boffrand, architecte du roi.

Toponymie

Μελδοι (Ier siècle avant J.-C.), Meldi (Ier siècle), Meldorum civitas (Ier siècle), Μελδαι, Ιατινον (IIe [2e] siècle), Fixtuinum (n.d), Jatinum (n.d.), Meldensis urbs, Meldensis civitas (VIe [6e] siècle), Meledus (VIe [6e] siècle), Civitas que dicitur Meldis (VIIe [7e] siècle), Apud Meldim (1155), Bertelmius de La Porte de Saint Melor. A Ville-Meruel et à Mancigni et la meson de Miauz. (v. 1172), Apud Meldis (v. 1240), Miaux (1275), Meiaus (1328), Meaux en Brie (v.1561).

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Gouvernement général : Champagne.
  • Coutume rédigée en 1509.
  • Présidial
  • Bailliage : Philippe le Bel institue un bailli particulier pour Meaux à partir de 1297.
  • Prévôté (La Prévôté de Meaux a été supprimée et réunie au bailliage en 1749.)
  • Maréchaussée
  • Grenier à sel : Le sel se distribue tous les mercredis et samedis, 242 paroisses en dépendent.
  • Maîtrise des eaux et forêts : Crecy.
  • Évêché suffragant de Paris.
  • Diocèse : 2 archidiaconés, 6 doyennés, 225 paroisses.
  • Archidiaconés :
    - Meaux (Doyennés de Dammartin, Gandelu et Acy en Multien) au XIe [11e] siècle puis archidiaconé de France (XVIe-XVIIIe [16e-18e] siècles.
    - Brie (Doyennés des Fertés, Coulommiers et Crécy).
Dames, seigneurs
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COMMERCE : Blés, fromages, laines, fabriques de tissage, de salpêtre, de colle forte et de vinaigre, tanneries. Le revenu de la ville ne rapporte plus que vingt mille livres de rentes en 1726, étant diminué de quinze mille livres depuis que les bois de haute futaie qui en dépendent ont été abattus et réduits en taillis ordinaires : le chêne et l'orme tortillard, matériaux essentiels, en forment auparavant les essences principales.

FOIRES :

  • Mi-mai (Au XIXe [19e] siècle cette foire dure trois jours.).
  • Lendemain des Morts (XVIIIe [18e] siècle.).
  • 11, 12 et 13 novembre (Foire Saint Martin.). Dès le XIe [11e] siècle cette foire considérable se tient à Saint Lazare pour la vente des vins que l'on y transporte des côtes de la Champagne.

MARCHÉ : Depuis 1576 tous les premiers samedis du mois le marché y est franc. Les bourgeois de la ville doivent protéger à une lieue à la ronde les marchands qui s'y rendent.

COURRIER : Le courrier de Paris, par Nancy et la Lorraine, passe par Meaux, Château-Thierry, Dormans, Châlons, Vitry-le-François, Saint Dizier, Bar-le-Duc, Ligny, Saint Avoye et Nancy. Il arrive à Metz le lundi, le mercredi et le samedi au soir. Il en repart le lundi, le jeudi et le samedi au soir.

DESSERTES :

  • Les Carrosses de Meaux partent de Meaux les lundis et jeudis à 6 heures du matin, et arrivent à Paris le même jour. On paye 4 livres par place. Ils partent de Paris les mercredis et samedis, aussi à 6 heures. On ne paye que 3 livres 10 sols par place, et 6 deniers par livre de hardes. La couchée est à Villeparisis.
  • Le directeur-général des messageries royales, coches et carosses de Lorraine, fait partir pour Paris, tous les samedis, à quatre heures du matin, un carosse à dix places, en forme de gondole et fort commode ; le sac de nuit, du poids de dix livres, est passé franc ; le surplus de l'équipage se paye à raison de quatre sols de Lorraine par livre pesant, de Nancy à Paris, et à proportion de la distance pour les villes et lieux de la route. Ce carosse, partant de Nancy, passe à Toul, Void, Saint Aubin, Ligny, Bar-le-Duc, Saint Dizier, Vitry-le-François, Pogny, Châlons, Jalons, Epernay, Dormans, Château-Thierry, la Ferté, Meaux-en-Brie, Ville-Parisis, et arrive à Paris le huitieme jour. Il repart de Paris le samedi, tient la même route, et arrive à Nancy aussi le samedi.
  • Le Carosse de Metz à Paris part le lundi de chaque semaine, à 11 heures du matin. Il contient 8, 12 et 14 places, à raison de 30 livres l'une, et de 20 livres au panier, qui contient six places. Le sac de nuit, du poids de dix livres, est passé franc. Le surplus de l'équipage se paye à raison de trois sols par livre de Metz à Paris, et à proportion de la distance pour les autres villes et lieux de la route. Ce carosse arrive à Paris en huit jours. Il en part le vendredi au matin, pour arriver également à Metz le huitieme jour. La premiere couchée, partant de Metz, est à Malatour ou Mars-la-Tour, la deuxieme à Verdun, la troisieme à Sainte Menehould, la quatrieme à Châlons, la cinquieme à Epernay, la sixieme à Château-Thierry, la septieme à Meaux, et la huitieme à Paris.
DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1709 1040  
1726   4688
½ XVIIIe [18e] 1040  
XIXe [19e]   7809

Etat ecclésiastique

Le diocèse de Meaux s'étend sur 236 paroisses et se divise en deux archidiaconnés : de France sur la partie située au nord de la Marne et de Brie au sud.

Ces archidiaconés sont d'abord divisés en six doyennés ruraux :

Archidiaconé de France Archidiaconé de Brie
Doyenné de Dammartin Doyenné de Crecy
Doyenné d'Assy Doyenné de Coulommiers
Doyenné de Gandelu Doyenné des Fertés (La Ferté Gaucher et La Ferté sous Jouarre.)

Puis en dix doyennés ruraux à partir de 1730 :

Archidiaconé de France Archidiaconé de Brie
Doyenné de Claye Doyenné de Crecy
Doyenné de Dammartin Doyenné de Rozoy
Doyenné de Nanteuil le Haudouin Doyenné de Coulommiers
Doyenné d'Assy Doyenné de La Ferté sous Jouarre
Doyenné de Gandelu Doyenné de La Ferté Gaucher

Certaines paroisses ne sont pas soumises à la juridiction de l'archidiacre et relèvent directement de l'évêque de Meaux et du pape : Les Filles de l'Évêché.

  • Congis sur Thérouanne (Uniquement l'ouest de la paroisse en partie délimité par le cours de la rivière Thérouanne - Le village en est par conséquent exclus - et qui comprend également une portion sud ouest sur le territoire de la paroisse de Trocy en Multien, diocèse de Soissons.).
  • Etrepilly à partir du XIIIe [13e] siècle.
  • Germigny l'Évêque.
  • Meaux.
  • Vareddes.
  • Villenoy.

Le chapitre en général (La cathédrale et Saint Saintin) exerce également sa juridiction sur neuf autres paroisses : Les Filles du Chapitre.

  • Armentières à partir du XIIIe [13e] siècle.
  • Barcy.
  • Boutigny.
  • Changis à partir du XIIIe [13e] siècle.
  • Cregy.
  • Fublaines.
  • Gesvres (le Chapitre).
  • Marcilly.
  • Segy.

Paroisses de la ville

Patrons Collateurs Revenus XVIIIe [18e] siècle
Chaage L'abbé de Chaage 600 livres
Saint Christophe Le prieur de Reuil 800 livres
Sainte Céline    
Saint Germain de Cornillon (Jusqu'en 1726, période de sa suppression.)    
Saint Martin Le chapitre de la cathédrale 550 livres
Saint Nicolas Le prieur de Sainte Céline 1000 livres
Saint Pierre    
Saint Remi Le Général des Mathurins 700 livres
Saint Rigomer    
Saint Saintin Le Chapitre de la Cathédrale 150 livres
Saint Thibaut    

Lieux-dits de MEAUX

  • Angoulmortier, — Une tour appelée Angoulmortier avec un fossé regnant depuis la porte Saint-Remy (1685), tour détruite.
  • Aubetin, ruisseau. Au VIIe [7e] siècle, dans son testament, Sainte Fare fait donation à l'abbaye de Faremoutiers du moulin qu'elle possède sur ce cours d'eau.
  • Bauval, — Grangia Sancti Lazari Meldensis que noncupatur Bellumvidere (1266), — Grangia que vocatur Biauveoir (1311), — Beauval (1582), hameau et ferme détruite sur l'ancienne paroisse de Poincy et Beauval.
  • Bureau de la société royale d'agriculture.
  • Cayenne (1845), lieu-dit.
  • Champcourguin (1537), maison détruite au finage de Meaux.
  • Chantereine, maisons féodales situées sur l'ancienne voie romaine qui relie Meaux à Chambry.
  • Château de la Muette, ancienne tour de guet fortifiée située au nord entre Saint Faron et La Ville dont les vestiges ont été découverts au XIXe [19e] siècle.
  • Darnetal, — Apud Danestallum (v. 1190), — Furnum de Darnestal (1195), — Domus que est ad Darnestal (XIIIe [13e] siècle), — Domos de Darnestal sitas Meldis (1225), — Apud Denestal domus (1238), — Le carrefour de Saint Fiacre ou d'Arnetal (1305), — Carrefour d'Arnestail (1522), — Rue Darnetal, maison détruite.
  • Estrée, — La maison de l'Estrée (1232), maison détruite vers Meaux.
  • Faubourg Cornillon, ancienne paroisse. En 1562, durant les guerres de religion, un édit permet aux protestants de pratiquer leur culte à l'extérieur des villes murées, un temple y a de ce fait été construit.Porte cornillon 1819
    • Cornillon, — Cornelon (1154), — Cornillum (v. 1172), — Corneillon (1217), — Cornillon (v. 1222), — S. de Cornilluel (1227), — Cornilom (1265), — Cornillon lez Meaulx (1500), — Domus Dei de Cornillione in foro Meldensi (1513), — Le canal de Cornillon (AnVI), ancien fief et paroisse supprimée en 1726, son territoire a été répartie entre les paroisses de Saint Saintin (Marché) et de Nanteuil lès Meaux pour en avoir été à l'origine une succursale.
    • Hôtel Dieu de Cornillon, maison détruite. Il est administré par les Trinitaires de Cerfroid. Cinquante lits et une chambre particulière destinée aux prêtres du diocèse y sont fondés. Au XVIIIe [18e] siècle les religieuses hospitalières sont au nombre de 14.
    • La Motte Cornillon, — La mote de Cornillon de Miauz (1275), — Le fief de la Mothe de Cornillon assis à la porte de Cornillon lez Meaulx (1566), — La Motte Cornillon (1691), ancien fief.
    • Maulevault, — Une masure et jardin ainsi que tout se comporte nommé Maulevaut, assize hors et près la porte de Cornillon, — Maulevault (1600), maison détruite.
    • Le Petit Saint Fiacre, — Une masure appellée le Petit Saint Fiacre (1599), maison détruite à Cornillon sur la commune de Nanteuil-lès-Meaux.
    • Les Saints Père et Saint Pierre, — Vinea que se dicebat in larricio Sancti Petri de Cornillon Meldensis (1270), ancienne abbaye bénédictine puis prieuré, hameau sur les communes de Meaux et de Nanteuil-lès-Meaux.
    • Saint Germain de Cornillon, — Saint Germain lez Cornillon (1599), église.
    • Saint Rigomer, abbaye puis prieuré simple de l'ordre de Saint Augustin. Il fait parti des biens cédés en 1005 par saint Gilbert évêque de Meaux au chapitre des chanoines de l'église de Meaux avec toutes ses possessions sur les paroisses de Changis et de Cregy.
    • Terfau, hôpital fondé avant le XIIe [12e] siècle, transféré en 1200 au Grand Marché aux frais des habitants.
  • Faubourg de Chage, ancienne paroisse.
    • Chage, — Ex saltu Briensi silva que dicitur Cavia (898), — Ad ecclesiam Chagiensem (1184), — Abbatia de Chagia (1228), — L'abbaye de Chage (1253), — In vico de Cagia (1261), — Beata Maria de Cagia Meldensis (1270), — Abbas Cagiensis (1583), abbaye de l'ordre de Saint Augustin. Le lieu de culte a été édifié sur l'emplacement d'une cavea romaine [Cavea : partie d'un amphithéatre réservée aux spectateurs, ces lieux étaient primitivement destinés à la célébration de rituels funéraires.], qui lui donne son nom de Sancta Maria de cavea. Situé à l'extérieur des fortifications élevées au Ve [5e] siècle, et donc du quartier de La Ville, l'église subit des dégradations importantes lors des différentes invasions.
      Les religieux s'établissent finalement dans des parties communes de l'église Saint Etienne bâtie dans l'enceinte de la forteresse, la petite église ou chapelle de Chaage a été transportée à ses chanoines en 1005 par Saint Gilbert evêque de Meaux. Cette transaction est probablement à l'origine d'une méprise sur l'emplacement de la cathédrale de Meaux.
      L'abbaye de chanoines réguliers est fondée en 1135 par le chapitre de la cathédrale avec la donation des biens détenus sur les paroisse de Claye, Ocquerre, Saint Remy la Vanne et Saint Augustin (Chauconin).
      Elle vaut 5500 livres au XVIIIe [18e] siècle.
    • La Folie, — Folia (XIIIe [13e] siècle), — Domus dicta la Folie, sitam in suburbio Meldensi, que facit cugneum vie per quam itur ad prata Cagie (1357), — Jardinum vocatum gallice la Folie, situm extra dictam villam Meldensem, contiguum fortaliciis dicte ville, in quo loco erant et ab antiquo fuerunt fossata aque plena pro fortificatione dicte ville Meldensis (1367), — La tour de la Folie (1576), — Titres de propriété de 2 arpents 20 perches 5/12es de terrain appelé le Jardin de La Folie, situé au faubourg de Chaage, tenant à la promenade de la Raquette, vis-à-vis le fossé des Ursulines, près du brasset Saint-Faron, qui avait été donné à rente par Louis de Tartareaux, écuyer, seigneur de Magny (Saint-Loup), demeurant au Barois, paroisse de Boutigny, à Jean Charpentier, maître maçon à Meaux, demeurant au faubourg de Chaage, moyennant 12 livres par an, et dans la propriété duquel l'Hôtel-Dieu est rentré, suivant transaction consentie entre l'établissement, la ville de Meaux, prétendant droit, et les héritiers du sieur Charpentier (1771), maison détruite.
    • Le Pothuis de Chage, ancienne porte fortifiée. En 1591, lors de la construction d'un chemin à proximité les vestiges d'une ancienne halle ont été mis au jour.
    • Le Pré de Bouchesy (1276).
    • Les Filles de la Visitation, couvent.
  • Faubourg Saint Faron, ancienne paroisse. 
    • Château Gaillard, — Une maison appelée le Chasteau Gaillard (XVIIe [17e] siècle), maison détruite.
    • Saint Faron. Après avoir servi différents souverains, Faron fils d'Hagneric comte de Meaux et frère de Fare fondatrice de l'abbaye de Faremoutiers, influencé comme sa sœur par les préceptes de Saint Colomban qu'il rencontre au VIIe [7e] siècle devient moine puis évêque de Meaux. Il fonde à proximité de La Ville l'abbaye de Sainte Croix qui prend après son décès le nom de Saint Faron.
      Au XIe [11e] siècle, suite à la donation d'Odon de Charmantray de tous ses biens à l'abbaye, le comte de Champagne renonce à ses droits sur ces mêmes biens. L'établissement et son noviciat fondés initialement de l'ordre de Saint Colomban sont par la suite réformés bénédictins.
      Au XVIIIe [18e] siècle, occupé par une douzaine ou une quinzaine de bénédictins ses revenus sont d'environ douze mille livres de rente, ceux de leur abbé de vingt mille livres.
  • Faubourg Saint Nicolas.
    • Hôpital général.
    • Le Chaufour (1759), ancien lieu-dit.
    • Les Cordeliers, couvent. Ils ont Noviciat dans cette maison.
    • Les Fourches, — Apud Sanctam Geliniam in via Furcarum (1238), — In territorio de Chauconin circiter locum qui dicitur vallis de Fourches (1311), — Le val des Fourches (1394), ferme détruite au faubourg Saint Nicolas.
    • Noëfort, — Saint Nicolas de Noefort (1180), — Ecclesia de Noaforti (1225), — Prioratus de Noaforti (1229), — Nonafortis (XIIIe [13e] siècle), — Nonefort (1243), — Nonfort (1257), — Noæ fortis abbatia (1285), — L'église Saint Nicolas de Noefort (1403), — Saint Nicolas de Nonfort lez Saint Pathus (1487), prieuré conventuel de bénédictines. Il s'agit d'une ancienne seigneurie située au sud ouest de Saint Pathus dans laquelle a été fondée au XIIe [12e] siècle une abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux par le seigneur suzerain d'Oissery qui est rattachée au Paraclet (Diocèse de Troie.).
      Au XVIe [16e] siècle, durant la Ligue, les religieuses se réfugient à Meaux où elles demeurent jusqu'à la Révolution. Elles prennent de grandes pensionnaires à 300 livres et des petites à 200 livres. Il y a 28 dames de chœur et 10 converses.
      • La Crèche de Jésus. Durant les guerres de religion (XVIe [16e] siècle) les bénédictines de Montdenis à Sancy doivent abandonner leur prieuré pour se réfugier à Meaux.
        Au XVIIe [17e] siècle, Mont Denis est un monastère dépendant de Noëfort. En 1630, la prieure Anne Moriau présente une requête pour le rétablissement de sa maison ; plutôt que de l'installer à nouveau dans les anciens locaux trop exposés, il a été choisi le bourg de Crecy. On donne à l'église du nouveau monastère le nom de la Crèche de Jésus.
        Le 22 décembre 1733, le nombre des religieuses étant trop petit pour remplir la règle et faire l'office, celles qui s'y trouvent sont transférées, partie dans le couvent de Noëfort, partie dans l'abbaye Notre Dame de Meaux, à la sollicitation du cardinal De Bissy qui a obtenu cette dispersion du roi Louis XV [15].
        Son territoire a été ajouté à celui de la commune de Crecy en 1833.
      • Notre Dame, abbaye de chanoinesses régulières de l'ordre de Saint Augustin. Elle est transférée de Fîmes à Meaux en 1637 à la prière du Duc de la Vieuville, surintendant des finances. La communauté est de quarante-cinq religieuses et de quinze sœurs converses. En 1726 son revenu est de trois mille livres. On y reçoit des pensionnaires à 400 livres de pension et 200 pour les petites. Elles sont 40 chanoinesses et 12 sœurs converses au XVIIIe [18e] siècle.
    • Richebourg, — In Chasellis de Divitoburgo (1317), — Richebourg (1369), — Le fief de Richebourg assis à Sainte Céline prez Meaulx (1489), — Le fief de Richebourg aux faulxbourgs Saint Nicolas de Meaulx (1588), ancien fief.
    • Sainte Céline, église construite sur le tombeau de la dévôte. Les troupes franques, gauloises, romaines et hunniques devant s'alimenter une disette est survenue au milieu du Ve [5e] siècle et la jeune femme vient en aide aux habitants de la ville. Une abbaye y a été fondée avant le IXe [9e] siècle. La conventualité du prieuré de Sainte Céline a été transférée à Bonne Nouvelle d'Orléans. L'emplacement du monastère est celui du temple protestant.
    • Saint Lazare, — Grangia de Sancto Lazaro (XIVe [14e] siècle), maladrerie, maison isolée. La fondation de la léproserie date du XIIe [12e] siècle qui a été réunie à l'Hôtel Dieu au XVIe [16e] siècle)
    • Saint Nicolas (1845), église et maison.
  • Faubourg Saint Remi, ancienne paroisse.
    • Collège. Au XIIIe [13e] siècle un quartier dans la ville et un cimetiere dans la rue Poitevine sont réservés aux juifs, Enguerrand III [3], seigneur de Coucy, les établit en 1228 dans la terre de Condé en Brie (Aisne). A l'emplacement du cimetière est par la suite fondé le collège, sur une place que les Ursulines occuperont ultérieurement.
    • TemplierLa Longue-Allée, maison dans la rue Saint Remy qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle.
    • La Maison de l'Arquebuse, maison particulière bien entretenue et destinée aux assemblées de la compagnie, est un établissement fort ancien dont les bourgeois apprécient particulièrement l'exercice (Des titres et des actes de 1498 et de 1500 font mention de la compagnie des chevaliers du royal exercice de l'arquebuse de Lyon, et qui l'autorisent comme une compagnie créée pour faire honneur à la ville, et pour servir à sa défense ainsi qu'à sa conservation. Elle a même un privilège singulier qui est de marcher aux frais du roi, par étape, sur le pied de compagnie de cavalerie, lorsqu'elle est invitée au prix royal qui se tire dans la ville de Meaux. La devise des arquebusiers de Meaux : Ludimus, et non lœdimus).
    • La Trinité, église.
    • Le Donjon et Le For, — Le For, maison rue Saint Remy à Meaux (1342), — Une place vuide appelée le Donjon à l'entrée de la ville de Meaulx en la parroisse Saint Remy (1356), ancien fief et ancien fort. Devenu terrain vague, l'emplacement a été acheté par Jean Rose à l'évêque de Meaux aux environs de 1356 pour y construire son hôpital.
      • Hôpital Jean ROSE. Durant la guerre de Cent Ans, le gouvernement dans son besoin constant d'argent joue à élever et à abaisser le taux des monnaies pour s'enrichir plus commodément. Jean Rose, bourgeois marchand de grains a profité des ces fluctuations pour s'enrichir « il achetait cher et vendait à bon marché ». Il décide en 1356 de fonder un hospice à Meaux subventionné par l'exploitation de terres achetées sur les seigneuries de Chauconin et de Neufmontiers et la vente d'une maison située rue Saint Christophe. Les démarches atermoyées par les différentes guerres, ce n'est finalement qu'après son décès que son fils réussit à mettre en place le petit établisement (v. 1379.) qui est tout d'abord administré par deux religieux et accueille 25 aveugles (Hommes et femmes.), 10 enfants y sont élevés et 12 lits supplémentaires permettent d'héberger les passagers pauvres. Le bâtiment devenu insalubre a été abandonné avant la moitié du XVIIe [17e] siècle.
    • Le Séminaire est la réunion du collège de Meaux et de l'Hôpital Jean Roze, fondé pour les aveugles qui y reçoivent dans la semaine une distribution de pain. En 1726, lui ont été également réunis les biens et revenus du prieuré de Saint Pathus éteint à l'effet de subvenir aux besoins du Séminaire de Meaux dont les revenus ne permettent plus de subvenir à l'instruction des séminaristes.
    • L'Île Carcos ou Calchos (XIVe [14e] siècle), près de l'ancien pont sur la Marne.
    • L'Ile Quarro, — Une maison appellée l'Isle Quarro (XVIIe [17e] siècle), — L'Isle Quarro (XVIIIe [18e] siècle), maison détruite.
    • Mont Saint Remi, — In Monte Sancti Remigii (XIIIe [13e] siècle), ancien lieu-dit.
    • Ursulines, couvent fondé en 1648 dans les locaux de l'ancien collège de la rue Poitevine par Hélène Boullé, veuve Samuel Champlain gouverneur de la Nouvelle France et capitaine dans la marine du Ponant, pour y faire profession. Une école accueille des externes et l'établissement prend des petites pensionnaires à 375 livres. En 1789 il est desservi par vingt quatre religieuses et huit sœurs converses.
  • Fontaine d'Orteil (XVIIe [17e] siècle), ancien lieu-dit aux environs de Meaux.
  • Giberroi, — Locus qui dicitur Giberroi (1256), ancien lieu-dit.
  • La Baignade (1845), maison isolée.
  • La Bauve, — Assis à Sainte Celine ou lieu dit la Bauve (1459), — La Bove de Mirail (1473), — La Bauve près la justice patibulaire dudit Meaulx (1500), — Masure de la Beauve (XIXe [19e] siècle), château détruit. Il s'agit à son origine d'un santuaire gallo-romain transformé en fort. Légende concernant un trésor peu accessible dans une cave (Bove, bova, cave : lieu souterrain.). La montagne de Bauve ou Bove, à l'est de la ville, renferme une grotte.
  • La Cave au Héron (1845), lieu-dit.
  • La Cour Griffon (1739), ancien lieu-dit.
  • La Couture Elouis, — Cultura Heloisis (1249), ancien lieu-dit dans la châtellenie de Meaux. (? La Croix Haouis ?)
  • La Croix Amart (1845), lieu-dit.
  • La Croix d'Ardillières (1330), près de Meaux.
  • La Croix de Varennes, — Croix de Varennes (XIXe [19e] siècle), — (1845), lieu-dit.
  • La Croix Haouis (1402), ancien lieu-dit aux environs de Meaux.
  • La Croix Pintard, — La Croiz Pintard (1275), dans la châtellenie de Meaux.
  • La Croix Saint Loup (1845), lieu-dit.
  • La Folie Blanchet, — La Folie à Blanchet (XVIIIe [18e] siècle), ancien lieu-dit.
  • La Folie Juvin, — Le lieu dit près la Folie Jubin (XVIIe [17e] siècle), — (1845), ancien lieu-dit.
  • La Fontaine Sarazin, source.
  • La Forêt du Mant, — Foresta de Mante (1179), — Nemus de Mahant (1199), — Menz (1213), — Foresta de Mahant (1226), — Nemora de Maant (1227), — In nemore Medunti (1227), — Medontum (1230), — Maant in Bria (1235), — Medunium (1236), — Foresta de Medonto (1249), — Medunta, — Meduntum, foresta (1250), — Bois séant au Mahant (1275), — Foresta de Maandt (XIIIe [13e] siècle), — Forest du Mand (1512), ancien massif forestier dépendant des châtellenies de Meaux, Coulommiers et Crecy qui s'étend à l'est de Crecy en Brie dans la direction de Coulommiers, sur le territoire des communes de La Haute Maison, de Pierrelevée et de Villemareuil. Les habitants de Meaux ont été autorisés à y prélever les échalas pour leurs vignes et le bois mort pour leur chauffage.
  • La Fosse Gallerande (1747), ancien lieu-dit aux environs de Meaux.
  • La Loge, — La ferme de la Loge (1512), ferme détruite.
  • La Madeleine, — L'Hôtel Dieu de la Madeleine (1610), hôpital. [Il se trouvait peut-être Faubourg Cornillon.]
  • La Maison aux Malades, — La meson as malades (1275), ancien lieu-dit dans la châtellenie de Meaux.
  • La Marne, — Matrona (1er s.), — Materna fluvius (632), — Fluvium maternæ (v. 670), — Fluvium matrena (v. 700), — Matrona (846), — Materna (1096), — Maderna (1158), — Marna (1185), — Aqua Materne (1254), — Le fleuve de Marne (1281), rivière affluent de la Seine.
  • La Masure (1845), lieu-dit. (? La Bauve ?)
  • La Noue (1845), maison isolée.
  • La Pierre Fritte, — La Pierre Frite (XIXe [19e] siècle), — (1845), lieu-dit.
  • La Porte Dorée. (Voyez Porte Saint Melor)
  • [La Torche, — Une ferme et terre apelez le fief de la Torche, sis à deux lieues près Meaux sur le bord de la rivière (1664), ancien fief et ferme détruite.]
  • La Tour Chuquet (1615), lieu-dit.
  • La Tour De Florence ou Des Magasins (XVIIe [17e] siècle), ancien lieu-dit.
  • La Tour Des Magasins. (Voyez La Tour De Florence)
  • Le Bassinet, — Le chemin de la Croix Jannet où finit le territoire de la paroisse de Chaage, appellé le Bassinet (1687), écart.
  • Le Brasset, — Le canal appellé le Brasset (1741), canal.
  • Le Chemin Paré, Via Agrippa reliant Lugdunum (Lyon.) à Bononia (Boulogne sur Mer.) en passant par Jatinum (Meaux).
  • L'Ecorcherie (1369), ancien lieu-dit.
  • Le Fort Adam, — Le Fort Adam joignant le pré aux mortiers (1674), — Le Fort Adam (1745), lieu-dit.
  • Le Grand Gournault (1731), maison détruite près de la cathédrale.
  • Le Jardin de la Folie (1775), ancien lieu-dit.
  • Le Marché et Le Grand Marché. Au XVIe [16e] siècle, durant les guerres de religions, la majeure partie de la population y est devenue protestante par la construction d'un temple au faubourg de Cornillon.
    • TemplierA l'Image Saint Jean, maison avec chapelle, dans la rue du Château qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle.
    • Giresme (1691), ancien fief.
    • Halle, destinée au marché de draps fabriqués à Meaux, elle a été détruite. En 1772, l'évêque et la vicomtesse de Meaux l'ont fait reconstruire.
    • TemplierLa Maison de l'Horloge, maison avec chapelle qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle.
    • Les Couronnes (1691), ancien fief.
    • Quartier de Cavalerie. En 1626, les religieuses de l'abbaye d'Ormont fondée à Breuil, près de Fismes, par Jean de Courlandon sont transférées dans les bâtiments actuels.
    • Saint Saintin, ancienne paroisse. Un oratoire datant du IXe [9e] siècle a été érigé sur le tombeau de l'évêque, progressivement transformé en abbaye puis en église et en collégiale.
      En 1726, son territoire s'agrandit suite à la suppression de la paroisse Saint Germain du faux bourg Cornillon dont une partie lui est transféré. Le chapitre est composé de douze prébendes (Quatre pour les prêtres, quatre pour les diacres, quatre pour les sous-diacres.). On dit Matines à 5 heures et demie en été, à 6 en hiver. Pour gagner le gros, il faut assister à tout l'office canoniale. On a deux mois de vacances. Ceux qui ne sont pas dans les ordres perdent deux septiers de bled. Ceux qui étudient n'ont que 100 livres. Le stage est de six mois, pendant lesquels il faut assister à tout sans prendre de vacances. Le semainier de la cathédrale présente aux canonicats de Saint Saintin, et le chapitre agrée la présentation. Les canonicats valent 500 livres. La cure de Saint Saintin est annexée à un canonicat. Le chapitre est composé d'un doyen qui a mille livres, et de cinq chanoines qui ont chacun cinq cens livres. Le premier de ces chanoines doit être religieux de Saint Martin aux Bois. Cette fondation a été faite par le grand maître Antoine de Chabannes qui y est inhumé, et augmentée par les seigneurs de Boullinvilliers et par ceux de Montmorency qui lui ont succedé.
      L'église a été détruite à la révolution de 1789.
    • Saint Martin, église fondée au Xe [10e] siècle abandonnée pour une courte période en 1561 aux protestants.
    • Terfau, hôpital du faux bourg de Cornillon transféré en 1200 aux frais des habitants.
      En 1696, le modeste organisme réunit ses revenus à ceux de l'Hôtel Dieu. La chapelle a été détruite après la révolution de 1789.
  • Le Montablois (1784), lieu-dit. (? Les Montaubans ou Montalbort?)
  • Le Moulinet, — La maison du Moulinet (1574), — L'hotel du Moulinet (1590), lieu-dit.
  • Le Port Ricoin (XVIIIe [18e] siècle), lieu-dit.
  • Les Boucardois (1250), ancien lieu-dit dans la châtellenie de Meaux.
  • Les Capucins (XVIIIe [18e] siècle), écart et couvent. Ils ont un noviciat dans cette maison.
  • Les Chambres de Messy, — Un fief appellé d'ancienneté le fief des Chambres de Messy (XVIe [16e] siècle), — (1787 et 1789), ancien fief et maison détruite.
  • Les Clotets, — Les Clotetz (1476), ancien lieu-dit.
  • Les Filles de la Visitation, couvent. 32 dames de chœur, 10 converses. Les grandes pensionnaires payent 400 livres de pension, les petites 200 livres. Elles ont toutes un habit noir uniforme et un voile blanc. Les parents donnent un trousseau en entrant et la maison les entretient pendant qu'elles y restent.
  • Les Pierris, — Le Pierris (XIXe [19e] siècle), — (1845), lieu-dit.
  • Les Touches, — La Ferme des Touches (1526 et 1605), ferme détruite.
  • Le Tournay, — La Tournelle (1570), — Le Tournel (1691), — Remise du Tournay (XIXe [19e] siècle), — (1845), ancien fief en la varenne de Meaux, lieu-dit. [La Tournelle qui n'apparait pas sur les cartes de Trilbardou était située sur la route à l'est de Meaux.]
  • Les Usuriers, — Ung fief assiz en la ville de Meaulx appellé les Usuriers (1563), — Le fief des Usuriers (1691), ancien fief appartenant aux Ursulines.
  • TemplierL'Hôtel de la Loge, maison qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle puis à celle de Choisy jusqu'à la fin du XVIe [16e] siècle.
  • TemplierL'Hôtel de Saint Jean, maison qui dépend de la commanderie de Montion jusqu'au XVIIe [17e] siècle pour passer à la toute nouvelle commanderie de Moisy le Temple.
  • Montaillant, — de Montaillant, de Montaillano (1172), — Mont Tilant (1275), ancien lieu-dit.
  • Mont Père, — In Monte Petre (XIIIe [13e] siècle), ancien lieu-dit.
  • Mont Thabor, — Montalbort (XIXe [19e] siècle), — (1845), lieu-dit.
  • Pons rapidus, Pont Raide, pont qui relie le Marché à la ville. Au VIIe [7e] siècle, dans son testament, Sainte Fare fait donation de son moulin situé sur le pont Raide à l'abbaye de Faremoutiers. En 1005, Saint Gilbert évêque de Meaux donne aux chanoines de l'église de Meaux une arche du moulin qu'il possède sur ce pont aux chanoines de l'église de Meaux lors du partage des biens de l'évêché.
  • Pons Sanctæ Celiniæ, pont. (Peut-être le Pont de Trilport.)
  • Porte au Pain, porte située sur la sortie est des fortifications primitives du quartier de La Ville. Les boulangers des paroisses avoisinantes venaient y vendre le pain aux habitants. Elle a été détruite au XVIe [16e] siècle.
  • Porte Saint Melor, — Bertelmius de La Porte de Saint Melor. A Ville-Meruel et à Mancigni et la meson de Miauz. (v. 1172), porte située sur la sortie ouest des fortifications primitives du quartier de La Ville à proximité d'une ancienne petite église Saint Melor. Elle a été rasée en 1527.
  • Saint Etienne, cathédrale. Détruite au IXe [9e] siècle lors des invasions normandes, l'église restaurée a été entièrement rebâtie au XIe [11e] siècle, à l'initiative de l'évêque Gauthier dit Saveyr le sage qui y est inhumé. Elle a été rétablie par Jeanne de Navarre. Les Anglais ont ruiné une de ses tours. La chapelle du Saint Sacrement a été fondée par Jean Rose au XIVe [14e] siècle pour sa femme et lui-même. Les deux chapelles qui sont à l'entrée du chœur ont été bâties par le Cardinal de Bissy. On voit du côté de l'épître du maître autel une haute colonne de marbre qui porte dans une coupe, le cœur de Louis de l'Hôpital. On baptise les enfans dans la cathédrale pendant les octaves de Pâques et de la Pentecôte. Restaurée et complétée de différents éléments d'architecture au fil des siècles, la cathédrale de Meaux est restée inachevée. (Voyez Chaage)
    • Palais épiscopal. Il a été bâti par un des évêques. On remarque son escalier sans marches, construit de sorte qu'un cheval chargé, peut monter facilement jusqu'au deuxième étage. Le pavé est en brique.
    • Chapitre. Au XIIIe [13e] siècle, le chapitre est un des premiers propriétaires de la région à bailler à ferme ses petites parcelles de récente acquisition.
      En 1726, le chapitre de la cathédrale est composé d'un doyen qui a mille livres, de deux archidiacres qui ont sept cens livres, d'un chantre qui a neuf cens livres, d'un chancelier, et d'un trésorier qui ont ensemble sept cens livres, de trente-six chanoines qui retirent neuf cent livres ; de huit autres qui ont huit cens livres ; de six grandes chapelles de sept cens livres ; de vingt-huit petites de cinquante à soixante livres, avec trois offices de la sacristie qui valent chacun quatre cens livres, de sorte que ce chapitre joüit d'environ cinquante mille livres. Tous ces bénéfices sont remplis par l'évêque, à la réserve du doyenné. Au XVIIIe [18e] siècle il comprend six dignités, trente huit chanoines, dix grands chapelains, trois sacristains, huit choristes ou bas vicaires, huit enfants de chœur, un maître de musique, un organiste, deux huissiers, un pauvre de l'Hôpital Général, deux Enfants Rouges.
  • Saunel, — Simon Borrez, ligius de feodo de Saunel, salva ligietate Philippi de Nantolio et propter ligietatem illius domini de quo movet feodum illud quod tenet ex parte uxoris sue (1210-1214), ancien fief dans la châtellenie de Meaux.
  • Sœurs Grises, chargées du soin des malades et de l'éducation des petites filles.
  • Thoury, — Granchia de Toiriaco, Toiri (1236), maison détruite aux environs de Meaux.
  • Trinitaires, on y reçoit des Novices.
  • Venise, — Une maison à Venise, au territoire de Villenoy (1500), — (XVIIe [17e] siècle), — (XVIIIe [18e] siècle), — La Venise (1845), hameau sur les paroisses de Meaux et de Villenoy.

Moulins de MEAUX

Le cours de la Marne a été modifié afin de permettre une exploitation régulière de ses moulins même par grande sécheresse, réduisant également le cours de la rivière du Brasset.

  • Angleterre, — Ung molin assis sur la rivière de Marne entre la ville et le marché de Meaulx, au lieu qu'on dict les molins d'Angleterre (1540), moulin sur le Pont Raide.
  • Boitron, — Ung moulin nommé le moulin de Boitron séant sur la riviere de Marne, entre la ville et le marché de Meaux (1547), moulin sur le Pont Raide.
  • Carenturet, — Le molin assis dessuz le pont Rade, tenant du molin de Carenturet, qui est de l'église de Fontenes, et du molin de Saint Pharon, d'autre (1330), moulin sur le Pont Raide.
  • Genestoy, — Molendinum de Genestero (1178), — Molendinum de Genestai (1183), moulin détruit dans l'ancien diocèse de Meaux.
  • L'Echelle, — Les Moulins de l'Echelle (1628), — (1778), moulins construits après le XIIIe [13e] siècle.
  • Le Milieu, — Ung molin assis sur la rivière de Marne, entre la ville et le marché de Meaux, ou lieu duquel qu'on dit les molins d'Angleterre, appelé le molin de Meilleu (1540), moulin sur le Pont Raide.
  • Le Moulin Arnoul Bonnet (1567).
  • Le Moulin de la Juiverie (1692), ancien moulin situé à l'est de l'Hôtel de Ville construit vers le XIIe [12e] siècle. (? Partie des Vieux Moulins ?)
  • TemplierLe Moulin de Montion sur le Pont Raide qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle.
  • TemplierLe moulin du Grand Prieuré de France sur le Pont Raide qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle.
  • Le Moulin Hugues De La Monnaie, — Bisnels de Forferi, filius Roberti, ligius pro viginti sex libris que sunt supra molendino Hugonis de Moneta (1200-1201), moulin détruit dans la châtellenie de Meaux.
  • Le Sceau, — Le moulin et la pêcherie aux Vieux Moulins appelé le moulin de Sceau (XVIIIe [18e] siècle), moulin détruit. (? Le Moulin Hugues de La Monnaie ?)
  • Les Vieux Moulins, — Une place du tout de nulle valeur audit lieu les Vieilz Moulins où nagueres souloit avoir moulant à blé, qui a esté ruiné et emporté par la violence et impétuosité de la rivière (1651), — Les Vieux Moulins (1739), moulins détruits.
  • Marivaux, — Molendinum situm, ut dicitur, in aqua Materne desubtus Pontem Rapidum Meldis, quod molendinum dicitur molendinum de Marivaux (1254), moulin sur le Pont Raide.
  • Moulin à Vent, — Molendinum de Cornillone (1317), — Ce moulin à vent était situé sur le petit terre-plein qui se trouve au-dessus du nouveau canal ou canal de Chalifert, à gauche, à la sortie du pont en deçà du bâtiment où est établie maintenant une fonderie de fer. Il servait à pulvériser de l'écorce de chêne pour les tanneries. En mai 1847, frappé par la foudre, sa charpente et le mécanisme furent incendiés. Il est resté jusqu'à ces derniers temps ainsi décapité, en ruine, faisant au reste dans le paysage de Meaux un effet pittoresque, en même temps que témoin d'un fait historique, il rappelait par les traces nombreuses de balles qui se voyaient sur sa muraille, la valeur de nos soldats (1865), moulin à vent détruit.
  • Moulins de Fublaines situé en amont de la Marne construit v. le XIIe [12e] siècle.
  • TemplierPassavent, — Un moulin à vent à Meaux appelé Passevent (1231), moulin à tan situé sur le Pont Raide qui dépend de la commanderie de Montion au XIVe [14e] siècle.
  • Pont Roide, — Farinarium super fluvium Maternam ad Pontem rapidum (IXe [9e] siècle), — Apud Pontem rapidum (XIIIe [13e] siècle), moulin sur le Pont Raide.
  • Saint Faron, — Un moulin à blé sur la rivière de Marne appelé vulgairement le moulin de Saint Faron à Meaux (XVIIe [17e] siècle), moulin détruit.

Notables de MEAUX

  • BLOSSET Pierre (Vicomte)
  • BOSSUET Jacques-Bénigne
  • BRIÇONNET Guillaume (Evêque)
  • BROSSARD Silvain
  • COSTEL Jean Baptiste Louis (Chimiste, professeur au collège de pharmacie de Paris. 1729-1800)
  • DE BROSSARD Sébastien
  • DE LIZY Simon. Evêque de Meaux de 1176 à 1195. En 1179, Henri Le Libéral établit la commune (Lieu bénéficiant de l'affranchissement du joug féodal, administré par une communauté de bourgeois.) de la ville de Meaux moyennant 140 livres de redevance annuelle.
  • DU PLESSIS Toussaints (Bénédictin) - Histoire de l'église de Meaux
  • DUREL Philippe-Pierre (Lieutenant-particulier du bailliage)
  • DU SART Louis (Chevalier de Thury, gouverneur de Meaux)
  • FRÉMIN Guillaume (Président au Présidial)
  • HILDEGAIRE (Evêque)
  • LE HARDY Jean (Lieutenant général du bailliage de Meaux de 1480 à 1504)
  • LENFANT Jean (Procureur) - Mémoires historiques pour Meaux
  • MÉHÉE de la Touche Jean Claude Hippolyte
  • ROCHARD Claude (Chirurgien)
  • ROSE Jean (Bourgeois)
  • SAINT EBREGISILE (Evêque)
  • SAINT FARON (Evêque)
  • SAINT SAINTIN (Evêque)
  • THIARD de Bissy Henri (Evêque)

Faits-divers de MEAUX

Invasions normandes (IXe [9e] siècle)

- Ils s'avancèrent jusqu'à meaux dans le dessein de piller la ville. Charles-le-Chauve était alors à Senlis : Il accourut avec quelques troupes pour leur tenir tête ; mais il fallait passer la rivière et les Normands avaient commencé à se saisir des bateaux qu'ils avaient trouvés et à rompre les ponts. Le roi fit rétablir à la hâte celui de Trilbardou ; il passa de l'autre côté de la rivière et les poursuivit jusqu'à Iles où un pont fut construit également. Les Normands ne purent mettre pied à terre ; ils restèrent sur leurs bateaux, le roi les empêchant de descendre : ainsi, la ville fut sauvée cette fois.
- La ville de Meaux, plus importante, avait eu son tour en 865. Les Barbares, disent nos historiens, se répandirent comme les sauterelles de l'Egypte sur toute la contrée et n'y laissèrent rien subsister. La plupart des édifices de la ville furent réduits en cendres. L'abbaye de Saint-Faron échappa seule au désastre.

1135 - 1er volume du cartulaire de l'église de Meaux, suivi d'une table chronologique des matières, avec l'indication des pages où commencent les titres, dressée par André Aphton, natif de Rebais, secrétaire de M. Thomé, chanoine de ladite église. […] — mai 1135, charte de Manassès II (évêque), par laquelle il donne au chapitre la 3e partie des moulins sous Fublaines, l'autel de Tresme, avec cynode et circade, l'autel de Congis et une portion des cures de Saint-Rémy, Saint-Saturnin et Sainte-Aulde […]

En 1182 les Juifs furent chassez de Meaux en consequence d'un Edit general que le Roi Philippe Auguste fit publier contre cette malheureuse nation. Elle ne fut pas neanmoins tellement exterminée du roiaume, qu'on n'en ait vû quelques-uns revenir depuis dans la ville & dans le diocese de Meaux.

Guerre de Cent Ans (XIVe-XVe [14e-15e] siècles)

1347 à 1348 - Peste noire.

- Toutefois ce qui donnait encore du mouvement à notre Agriculture, c'était l'accroissement de Paris. Les denrées de nos pays contribuaient pour une bonne part à alimenter le population de la capitale. Aussi, nous voyons que le grand motif qui porta le dauphin Charles, régent de France, en 1358, à s'emparer des villes de Melun et de Meaux, était d'affamer les habitants de Paris révoltés contre le pouvoir royal.

- Le siége du Marché de Meaux, par les paysans revoltez qu'on nommoit Jacquiers, est un des principaux événemens qui la regardent. Il arriva pendant la prison du Roy Jean.

1415 - Fondation d'un religieux pour aider à faire le service divin. — Donation par noble Simon Rose, écuyer, demeurant à Trilbardou, de divers héritages situés à Chambry, afin d'entretenir un religieux-prêtre, en l'hôpital Jean Rose, pour y faire et aider à faire le service divin, lequel y sera et demeurera perpétuellement, lui et ses successeurs, à la nomination et présentation du donateur, qui a consenti cette fondation « comme bon chrétien et vray catholique meu de bonne volenté, bon et ferme propos, recongneut et confessa comme pour ce que touiours il avoit en ferme espérance et bonne entecion de faire chose qui à Dieu peust et deust plaire, pour le salut et remedde de son âme, et de ses père et mère, femme, enfans et de tous ses bienfaiteurs, pour avoir et acquérir la sainte joye du paradis qui touiours duroit sans fin, et qu'il avoit eu et avoit très grant dévocion et affection a l'ostel et hospital fondé à Meaulx par feu Jehan Rose, en l'onneur et révérance de la passion Notre-Seigneur Jésus-Christ, duquel fondeur par lignage il estoit venuz et descenduz ; considérant les grans biens, revenuz, pocessions et richesses que Dieu lui avoit donnez et prestez en cest mortel monde, voulant pource tandis qu'il estoit en bonne santé et prospérité de sens et vigour et que raison gouvernoit ses pensées, augmente du scien ledit hospital ; il, pour ces causes avoir fait ladite fondation » etc.

1421-1422 - Siège de Meaux par l'armée anglaise d'Henri V [5].

1474-1634 — Fiefs de Montaudier et de La Chapelle. — Mouvance passive. — Copies d'actes de foi et hommage, aveux et dénombrements, fournis aux seigneurs de Crécy, par les possesseurs desdits fiefs. — du 13 décembre 1485, main-levée de saisie féodale des mêmes fiefs, pratiquée sur ladite demoiselle Larcher, à la requête de noble homme Charles La Personne, écuyer, procureur du Roi à Crécy, pour messire Etienne de Vestz, chevalier, seigneur de Savigny-sur-Orge et de Hersin en Artois, conseiller, chambellan de Sa Majesté, bailli de Meaux ;

1527 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Titres de propriété d'héritages situés sur le terroir de Libernon, paraissant relever originairement du fief de Mongrolle. — Contrats de vente, baux à rente, titres nouvels, etc. — 16 mai 1527, cession, par Pierre Guéron(?), barbier et chirurgien à Crécy, et Nicole Morel, sa femme, à honnête personne Claude Morel, marchand charpentier « demourant à Meaulx, présent, achepteur pour luy ses hoirs, etc, c'est assavoir : 3 sous 4 deniers tournois, faisant la troisième partye de 10 sols de rente,» à prendre sur 20 perches de vigne, sises à la Côte d'Esse ;

1533-1534 - Recettes et dépenses. — Etat vrai, par forme de compte, des recettes du revenu temporel et dépenses faites pour l'église, hôtel et maladrerie de Saint-Ladre, par Charles Cousin. — Dépenses en deniers : au crieur-juré de Meaux, pour avoir publié par les carrefours de la ville la fête de M. Saint-Ladre, en la manière accoutumée, XII [12] deniers tournois […].

Guerres de Religion

Au XVIe [16e] siècle, sous le regne de François I deux artisans y jetterent les premieres semences des nouvelles opinions de Calvin, la nouvelle Religion fit ses premiers progrès dans cette Ville.

08 novembre 1544 - Pierre Clément, marchand demeurant à Meaux et Geneviève Foulle, sa femme : donation à Claude Clément, écolier étudiant en l'université de Paris, leur fils, de deux maisons à Meaux rue S.t Nicolas, dont l'une à l'enseigne du signe de la Croix, d'une maison à Dammartin en Goële, rue " du Gué des Aulnoys ", d'un droit " appellé le droict d'estaillaige que a ledict Pierre Clément, audict Dampmartin " et de rentes.

1546 Arrêt des Quatorze à Meaux - Dans le Diocese de Meaux en particulier les Heretiques devenoient plus à craindre que jamais. Ils tenoient publiquement des assemblées pour l'exercice de leur Religion : là ils dogmatisoient sur l'Evangile, & les laïques même attentoient sur le ministere sacré. On en surprit en 1546 une soixantaine dans la maison d'un nommé Etienne MANGIN, cardeur de laine, au grand Marché de Meaux. Le Lieutenant general & le procureur du Roi s'y transporterent : on se saisit d'eux, & leur procés leur fut fait au Parlement. Comme ils n'etoient pas tous egalement coupables, les juges decernerent aussi contre eux divers genres de punition plus ou moins severes. Etienne Mangin & treize autres furent condamnez à être brûlez vifs au grand Marché, après avoir subi la question extraordinaire. Lui, & un nommé Pierre LE CLERC, fils ou parent d'un Jean LE CLERC, […] aussi coupable, & aussi obstiné que MANGIN, furent traînez sur des claies jusqu'au lieu du supplice ; & les autres, menez dans des tombereaux. Un jeune enfant, nommé Louis PIGUERY, que son âge encore tendre rendoit moins criminel, fut condamné à être seulement pendu sous les aisselles, puis fouetté par la main du Bourreau, & enfermé pour le reste de ses jours dans l'Abbaïe de S. Faron aux depens de l'Eveque de Meaux. Il se convertit dans la suite : les Religieux lui confierent quelque emploi dans le Monastere ; & après avoir donné à la mort des marques d'un sincere repentir, il fut enterré au pied du grand portail. On en condamna quelques autres au fouet & au bannissement après avoir assisté à l'execution des quatorze premiers, la corde au col. D'autres ne furent condamnez qu'à se trouver presens à la même execution, tête nue, & la torche au poing : d'autres à faire amende honorable à Dieu & à la Justice devant la porte de l'Eglise Cathedrale, nue tête, en chemise, & un cierge ardent à la main : quelques-uns à assister seulement à une Procession solennelle, qui se feroit en reparation de cet attentat : enfin il fut ordonné que la maison de MANGIN seroit rasée, & que pour perpetuer la memoire de sa Sentence on bâtiroit sur la place une Chapelle, où seroit celebrée tous les Jeudis à perpetuité une Messe haute & solennelle du Saint Sacrement. L'Arrêt fut executé de point en point le 7 Octobre, excepté ce dernier article, pour lequel on ne trouva pas alors des fonds suffisans. Il est du 4 Octobre 1546 ; & on l'appelle à Meaux l'Arrêt des Quatorze, à cause des quatorze premiers coupables, qui furent seuls condamnez à la mort, mais qui le furent de maniere à imprimer la terreur, & à servir d'exemple à tous leurs complices.

1547 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Titres de propriété d'héritages situés sur le terroir de Libernon, paraissant relever originairement du fief de Mongrolle. — Contrats de vente, baux à rente, titres nouvels, etc. — 13 novembre 1547, constitution d'une rente de 8 livres, par Rasset de Nyelles, vigneron à La Chapelle, au profit d'honorable homme Jehan Mully, sergent à cheval au Châtelet de Paris, demeurant au Marché de Meaux, moyennant la somme de 100 livres tournois, hypothéquée sur divers héritages désignés au contrat ;

Seconde guerre de religion - Le roi Charles IX [9], après avoir visité plusieurs des principales villes de son royaume, vient se reposer au mois de septembre 1567 au château de Monceaux pour y préparer le chapitre général de l'ordre de Saint Michel prévu le 29, lorsque Castelnau vient lui annoncer la marche projetée du prince de Condé, de l'amiral de Coligny et Dandelot sur Lagny, puis sur Monceau dans le dessein de s'emparer de la personne du roi. Après quelque hésitation, le Charles IX se décide à envoyer Castelnau en reconnaissance. Celui-ci arrivé en vue de Trilbardou voit une armée de Huguenots s'avancer pour s'emparer du pont. Castelnau parvient à les devancer et à couper le pont, malgré les efforts et les « coups d'arquebusades » de l'ennemi. Castelnau en avertit aussitôt le roi qui se réfugie à Meaux avec la cour et fait mander les Suisses alors à Paris. C'est au milieu d'un bataillon carré de six mille Suisses, sous la conduite du colonel Pfiffer qu'il se rend alors à Paris.

1568 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy et dépendances. — Titre de propriété d'héritages situés au terroir de Montpichet, paroisse de Bouleurs. — Du 5 octobre 1568, échange entre Jehan Thévenard, tonnelier à Crécy, et Christophe Morel, charpentier à Meaux, de deux pièces de terre, l'une contenant 30 perches, sise audit terroir ; l'autre 20 perches, sise à Crécy, près la porte de Meaux, tenant, d'un bout, à maître Didier Favières, lieutenant dudit Crécy, et d'autre bout, par bas, aux fossés de cette ville ; mouvant du Roi, au prix de 4 deniers de cens l'arpent, « par chacun an, le jour sainct Rémy, chef d'octobre » ;

1568-1569 - Recettes et dépenses - Compte rendu par la veuve des héritiers de feu Claude Debouviller, en son vivant receveur du revenu temporel du grand Hôtel-Dieu et de la maladrerie Saint-Ladre de Meaux. — Recette des lods, ventes et droits seigneuriaux dus auxdits établissement « à cause des venditions faictes d'aucuns héritaiges tenuz et mouvans dudit Hostel-Dieu et maladerye, scituez et assis en leurs justices et censives » ; — de Claude Trouet et Sebastien Delarue, de Mansigny et Chambry, pour l'acquisition de 18 perches de vigne au terroir d'Automne, appelées le Bois de l'Hôtel-Dieu, moyennant 46 livres 7 sous 6 deniers tournois, LVII [57] sous VI [6] deniers ; — de Denis Bouterou, pour l'acquisition par lui faite de Charles Chastellain, d'un lopin de vigne au terroir de Chauconin, moyennant 10 livres 10 sous, XIII sous II deniers, etc.

27 août 1583 - Rollequin Le Roy, prêtre, chapelain en l'église Saint-Etienne de Meaux, demeurant au cloître de ladite église : donation à Etienne Le Roy, jeune garçon, demeurant à Tancrou d'une travée de maison et jardin à Tancrou, près l'orme dudit lieu, d'un petit jardin à Tancrou et de vignes au terroir de Tancrou.

Alexandre Farnèse, duc de Parme, qui avait été, dans les Pays-Bas, au service de Philippe II [2], roi d'Espagne, vint en France à l'appel de Mayenne pour soutenir la Ligue contre Henri IV [4]. Après avoir occupé un instant Paris, au nom de Charles X [10] (cardinal de Bourbon), il était reparti pour revenir avec 10.000 hommes et 3.000 chevaux. Le duc de Mayenne, alors à Laon, vint l'attendre à Meaux, ravageant en passant, Lizy-sur-Ourcq. Farnèse s'empara de La Ferté-sous-Jouarre (1er août 1590) où il fit pendre aux croisées du château le capitaine Gavaret qui avait trahi la Ligue pour Henri IV [4]. Il se rendit par le pont de Couilly à Meaux où il arriva le 22, escorté de 300 cavaliers et d'un grand nombre de seigneurs flamands et espagnols. L'armée de la Ligue se concentra à Meaux qu'elle quitta le 30 pour Paris au bruit des fanfares. Chemin faisant, elle logea à Claye et au château de Fresnes.

1598 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Domaine. — Baux à rente d'héritages situés au territoire du lieu ; titres nouvels et reconnaissances de rentes fournis à qui de droit, par les détenteurs desdits héritages. — du 5 septembre 1598, bail à rente par Charles Bellanger, à cause de sa femme, et se portant fort de Marie Olivier, Jehan Clarcelier et autres, ses cohéritiers, dans la succession de maître Claude Grandin, vivant grènetier au magasin à sel de Meaux, à Nicolas Baudouin, marchand à La Chapelle, « d'ung quartier de pré, en une pièce, assis près leur moulin dudit lieu,» tenant, d'un bout, à la rivière du Morin ;

1608-1609 - Recette et dépenses. — Compte rendu par Marguerite Grandin, veuve de Jean Cayer, vivant bourgeois de Meaux, receveur du revenu temporel du grand Hôtel-Dieu et de la maladrerie de cette ville. — Recettes extraordinaires de grains : des dames prieure et religieuses de Fontaine (les Nones [Douy]), par les mains de Claude Bénard, de Chambry, « une myne de bled que lesdites dames ont aulmosné audit Hôtel-Dieu, cy : II [2] minots ; — plus ont encore aulmosné ung minot de blé et un minot de poix » ; — le comptable a reçu par les mains d'Etienne Charles, son prédécesseur, 17 muids 11 setiers 2 tiers de minot de blé, 8 muids 9 setiers de seigle et 17 muids 5 setiers d'avoine, ci XVII [17] muids XI [11] setiers II [2] tiers de minot de blé, VIII [8] muids IX [9] setiers de seigle et XVII [17] muids VI [6] setiers d'avoine. — Mises : le comptable a livré à la dépensière, pour faire de la tisane aux pauvres, I boisseau d'orge ; — payé à M. Frémin, chapelain de l'Hôtel-Dieu, pour 2 ceintures de lin destinées au service de l'église, VI [6] sous tournois ; — à Pierre Lelong, tapissier, pour 96 couvertures, IIIIXX [420] XVI [16] livres, etc.

1620-1624 - Prieuré et seigneurie de Saint-Fiacre. — Censives. Terrier des seigneuries de Saint-Fiacre et de Tancrou, dressé en vertu des Lettres patentes obenues en la chancellerie du Palais, à Paris, par M. Pierre Bènard, prieur commendataire et seigneur spirituel et temporel desdits lieux. Censitaires de Saint-Fiacre : […] — « Pierre Loysel, maître orphèvre demeurant à Meaux » […].

1627 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Domaine. — Baux à rente d'héritages situés au territoire du lieu ; titres nouvels et reconnaissances de rentes fournis à qui de droit, par les possesseurs desdits héritages. — 25 juin 1627, titre nouvel d'une rente de 34 livres, au profit de Guillaume Léger, écuyer, « prévost de nosseigneurs les connestables et Mareschaux de France, au gouvernement de Brye et Champaigne, demourant à Meaux, et dame Marie Aublet, sa femme,» par Isaac Hubert, Simon Gibert et Claude Bougongne, marchands tanneurs à Crécy, qui ont reconnu être propriétaires « d'un molin à draps, de fondz en comble, comme il se comporte, assis à la Chapelle-lez-Crécy, sur la rivière de Morain, aysance au chemin, ou ruelle, qui conduit de la grande rue audict Molin, et au molin à huille appartenant à Nicolas Bauldoin. Item, droict de communauté des deux ponts et pescheries, estans ausdicts molins, etc.» ;

22 septembre 1634 - Pierre Roussin, avocat en Parlement, demeurant à Meaux : donation à Jean Bobé, conseiller du Roi élu en l'élection de Coulommiers en Brie, y demeurant, son cousin germain d'une ferme et manoirs à Ussy (près la Ferté sous Jouarre), de terres au terroir d'Ussy et de rentes.

XVIIe [17e] siècle — poursuites dirigées par le procureur fiscal du chapitre de Meaux, contre les sieurs Pierre Sellier, menuisier au Marché de cette ville, et Louis, surnommé Lachaussée, demeurant à Automne, paroisse de Chambry, pour avoir été chasser au bois de Mansigny, appartenant au chapitre Saint-Etienne, « avec chiens, arquebuses, tricqua et aultres engins, ce qui est grandement défendu par les ordonnances du Roy » ;

03 novembre 1637 - Pierre Roussin, avocat et ecclesiastique, demeurant à Meaux : donation à Nicolas Tronchet, marchand bourgeois de Meaux, y demeurant, son oncle de terres aux terroirs de Lizy, Echampeu, de ses droits sur les masures, et "accint" de la ferme des Foullez, près le Château de Lizy-sur-Ourcq, aux terroirs de Saint-Germain lez Couilly, du Plessis-Placy, Penchard et Pringy et de rentes.

1639-1642 — Recettes et dépenses. — Compte rendu par maître Pierre Cayer, conseiller du Roi, élu en l'Election de Meaux, receveur du grand Hôtel-Dieu du lieu, des recettes et dépenses par lui faites pendant les trois années de sa charge. […] — Recettes pour loyers de maisons, terres, prés, etc. : de Guillaume Thévenin, tonnelier à Meaux, pour trois années de loyer d'une maison sise en la rue du Château, CVIII [108] livres […].

1650-1656 — Mouvance censuelle. — Terrier de la seigneurie de Chambry. — Censitaires : […] — maître Charles Hannier, conseiller et élu à Meaux ; […] — Jean Pommart, marchand chaussetier à Meaux ; […] — Jean Thibault, maître tanneur à Meaux, à cause de Marie Milly, sa femme ; — Jean Luart, archer en la maréchaussée dudit Meaux, marchand, maître boucher en cette ville, etc.

1670 — Fief de Montaudier. — Actes divers concernant des héritages situés au territoire et en la ville de Crécy, relevant en censive dudit fief. — 6 mai 1670, bail à rente par Marie-Madeleine Gibert, veuve de noble homme Roland Cosset, demeurant à Meaux, à Jean Landart, vigneron à Férolles, de 55 perches de vigne et friche, en quatre pièces, sises au territoire de Crécy ; ledit bail consenti moyennant 65 sous de redevance ;

1684 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Domaine. — Baux à rente d'héritages au territoire du lieu, titres nouvels et reconnaissances de rente fournis à qui de droit, par les possesseurs desdits héritages. — 22 juillet 1684, bail à rente, par sieur Nicolas Cœurdechesne, cordonnier ordinaire du Roi, demeurant à Meaux, à Pierre Gaudin, vigneron à Libernon, de 40 perches de vigne sises au lieu dit la côte d'Ayx (d'Esse ou d'Est), moyennant 4 livres par année, etc.

Le 30 janvier 1695, 300 hommes du régiment de Picardie logèrent à Meaux. Ils avoient logé, les deux nuits précédentes, à Fublaines et aux environs, où, après avoir pillé les maisons, ils brûlèrent les meubles et les cuves des paysans.

1723-1726 - Recettes et dépenses. — Compte présenté et affirmé par Jean-Dominique Landon, receveur de l'hôpital général de Meaux. — Recette des revenus fixes de l'établissement : de Pierre Manche et consorts, de Chambry, pour 3 années d'une rente de 21 livres, 63 livres ; — d'Isaac Maillard, receveur de la terre de Franconville-sous-Bois, pour même cause, 48 livres ; — de Jean Lhoste, de Meaux, 60 livres ; — de M. Laddée, curé de Fresne, 105 livres, pour intérêts et remboursement d'une rente de 100 sols ; — total de ce chapitre, 9.712 livres 19 sols 5 deniers. — Loyers de fermes et autres héritages : de François-Paul Lebon et consorts, fermiers de Cordelin-lez-la-Ferté-Gaucher, pour 3 années, 1.095 livres ; — du sieur Douchy, de Lizy, 600 livres ; — de Pierre Delaitre, laboureur à Meaux, 360 livres ; — total du chapitre, 4.623 livres 19 sols. — Dépenses ordinaires de la maison, pendant le temps dudit compte, 50.850 livres 6 sols 4 deniers ; — deniers comptés et non reçus, 4.200 livres 11 sous 3 deniers.

1731-1732 — sentence du maire de Barcy et Mansigny, pour le chapitre Saint-Etienne de Meaux, qui condamne les nommés François Chibon, laboureur à Automne, paroisse de Chambry, garde chasse dudit lieu d'Automne, et François Piet, maître serrurier à Meaux, en 100 livres d'amende chacun, conformément à l'article 28 du titre Ier de l'Ordonnance sur les chasses, pour avoir chassé avec fusils et tiré sur gibier en la seigneurie de Mansigny ;

Monographie

Histoire de Meaux - Antoine-Etienne CARRO.