Rose des vents le bealle

La JARRIE, lieu-dit

Issue d'une prononciation déformée, cette appellation nous viendrait de l'ibérique, langue parlée par des populations concentrées bien avant notre ère sur les côtes méditerranéennes des actuels pays d'Espagne et de France. Les quelques textes qui nous sont parvenus font état d'une orthographe complexe mêlant celtique, phénicien et grec.

Le mystère des chênes

Le garric est un chêne adapté aux conditions rigoureuses des pays chauds et se rencontre donc essentiellement sur la moitié sud de la France.
La racine celtique car ou gar correspond aux couleurs chaudes (Roux, rouge, jaune.) qui se retrouve dans l'ancien basque gara : flamme et dans carotte.
La chaleur de la garrigue, le tannin de l'écorce du garric, etc. sont vraisemblablement à l'origine des appellations puisque le moyen françois a fait de jarrie une terre inculte où poussent certaines essences (Chêne kermès, chêne vert, houx) mais il est également possible que la racine celtique cor en soit aussi une source potentielle. Ainsi le garric avec la particularité des ses feuilles ressemblant à celles du houx et le corcier, chêne liège (corc : liège en ancien gallois est la racine de coercus et quercus : chêne.), voient en France leur principal bassin de développement sur le même pourtour méditerranéen.
Ces deux espèces se différencient du majestueux derw (chêne) celtique qui a quant à lui donné sa racine au terme druide.

Les Hautes Pyrénées ont une commune appelée Jarret et, si conformément aux différentes études qui ont été publiées La Jarrie doit son orthographe à son transit de la région sud (Langue d'oc) vers le nord du territoire français (Langue d'oïl) où la majeure partie des anciennes chênaies ont une orthographe assez similaire : Jarriel, Jariet, La Jarrière, Le Jarriot, Les Jarriges, etc., il faudrait donc que le garric et le corcier y poussent… Ce qui n'est pas le cas, remettant en question les théories existantes.

L'appellation de jarrie et de garric ne concerne donc pas à l'origine des essences particulières mais un matériau.

Lorsque l'on considère les premières lettres g (gar), c (car, cor) ou d (derw), chacune des graphies primitives représentait un élément : Le g était un outil transportable, le c un contenant et le d un développement. La présence en troisième position du r évoquait la multiplication. Gar, car et cor se différencient de der par leur utilité facilement différenciable avec les mots qui nous sont parvenus comme garance, carénage, couronne, écorce ou dryade.

Les jarries étaient donc tout simplement des exploitations forestières, et donc des fiefs, mais il convient de considérer l'environnement pour s'en assurer puisque, les dialectes évoluant, le j aurait très bien pu être une contraction d'age (Eau) et de rie (Rivière).

Sources :
Etudes d'histoire et de philologie - Origine et formation des noms de lieux habités de l'arrondissement de Provins (Origines : Celtique, Gallo-romaine, Romaine et Franque) - Maurice LECOMTE
Garric, Garrigue, Jarrie dans la toponymie de la France - Ernest NEGRE
Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations - Auguste LONGNON
Origine et formation des noms de lieu - Hippolyte COCHERIS
Site : Union régionale Provence-Alpes-Côte d'azur - Le chêne-liège et les suberaies

fief bois