Rose des vents le bealle

Calais vs Chalais

Si à l'origine ces deux différentes appellations dont la plupart ont disparu de nos cartes sont issues d'un relief elles semblent toutefois s'être progressivement différenciées par leur altitude.

Bases phonétiques

C

Il entre dans l'élaboration de différents mots celtiques de base tels que cab (Enveloppe), cel (Cachette), cic (Étroitesse), cod (Sac) ou cul (Col) qui en évoquent toute la dimension incurvée. Il est majoritairement équivalent du g et bien évidemment du k dont les prononciations sont soufflées.

H

Au même titre que les celtes, les anciens athéniens utilisaient le h pour accentuer la prononciation de certains mots et donc leur sens. Cette lettre muette s'est assez souvent substituée en fonction des populations aux c, g et k en écriture (E.g. la lettre hébraïque ע - 'ayin.) ; mais a également été assimilé au s long [ſ] qui persitera jusque dans l'ancien françois du fait de sa proximité avec le ch [ʃ] en phonétique. Pertinemment, ʃ est également utilisé en mathématiques comme symbole de l'intégration (Calcul des surfaces, des courbes, des volumes, etc.).

Notons que certains peuples prononcent ch comme r [ʁ].

CAL et CHAL

La majeure partie des populations primitives voyait en al un terme relatif à la globalité et aux ressources qui permettent la croissance jusqu'au point de rupture. Il est une des principales bases de l'élaboration des langues courantes. Dans la structure d'un mot, ce superlatif est un repère qui, en fonction des lettres qui lui sont ajoutées et leur emplacement, permet d'établir des sens, des connotations, des métaphores. Au fil du temps et des populations il se voit bien entendu modifié dans sa prononciation que le français conserve notamment dans nos petits articles définis.

Les termes cal et chal représentent donc dans leur antique perception par nos ancêtres celtiques une dépression et une éminence, un creux et une bosse, un vallon et un cotteau (Inversement par exemple lac et lach représentent des reliefs situés au dessous d'un niveau d'eau.). S'ils se sont substitués l'un à l'autre au fil du temps du fait de leur prononciation assez proche, c'est aussi par l'indissociation de leur courbe. Fort heureusement quelques mots sont parvenus jusqu'à nous qui avaient sensiblement la même prononciation comme challe, écaille de poisson en vieux françois ou calle, partie basse d'un navire.

Les extrapolations curvilignes du cal et du chal

Dans sa courbure progressive schématisée, la chaleur (Calh) a bien entendu sa place au même titre que la boue (Cal) qui se forme par temps de pluie.
La taille, la gravure et la ciselure dont les petits creux et petites bosses sont sans conteste l'application la plus représentative du cal et du chal s'illustrent par le travail des caletes de Gaule belgique, réputés pour leurs bronzes et qui ont produit une des monnaies les plus courantes des Gaules. [Ils sont supposés avoir donné son nom à Calesium, mais la ville de Calais se trouvant sur le territoire des morins (Autre peuple de Gaule belgique.), il est plus probable qu'il s'agit d'une confusion liée à la latinisation - La tout aussi remarquable dentelle réalisée dans ses environs ne semble avoir trouvé son essor que bien plus tardivement.]
Les sceaux, la calligraphie se développent avec l'élaboration des écritures jusque là inscrites sur et dans la pierre, qui en deviennent indissociables du cala (Tuyau de blé celtique et bâton breton.). Ce dernier outil était-il suffisamment souple pour évoquer un pinceau ou rigide comme un crayon ?
Quelques peuples d'origine celtique voyaient en calch une armure, en chal le flux et en dichal le reflux.

Par la suite les anciens romains ont sorti de calus un durillon, de la métaphore calum l'endurance et de calendæ (Calendes) le premier jour du cycle lunaire. Le cælum qui signifie aussi bien le burin, le ciseau à bois, la voûte céleste et le séjour des dieux nous a donné le ciel.
Un autre de leur mot est intéressant : calculus dont la signification s'étend du caillou à l'opération mathématique qui cumule à lui seul les vastes notions géométriques d'un entonnoir (Calibre).

Si les quelques Calais, Chalais, etc. qui font encore partie du patrimoine français se discernent par leur altitude, le temps et l'érosion en ont modifié la plupart, au même titre que d'autres appellations, de bien des façons. Du fait même qu'on leur octroyait un nom, outre d'en déterminer le potentiel agricole, ces petits climats s'avéraient autrefois nécessaires à l'heure où les cartes n'existaient pas et où les individus devaient se repérer dans leurs déplacements. Il n'est pas rare de rencontrer dans nos campagnes des lieux atypiques par leur configuration de faux plat, voire même de percevoir en montées certaines descentes et inversement qui en font parfois encore toute leur particularité.

Sources :

Chemins celtiques - Paul-François-Antoine BIAL
Dictionnaire français-latin - François-Joseph-Michel NOËL
L'âge du bronze ou les sémites en occident - Matériaux pour servir à l'histoire de la haute antiquité - Frédéric DE ROUGEMONT
Mémoires sur la langue celtique - Jean-Baptiste BULLET.

fief sol éminence dépression