Rose des vents le bealle

BODIOU. s.m.pl.

Bodiou. — Nom de famille (pluriel de Bod, buissons) qui est entré dans la composition des noms de lieux Ty-Bodiou en Edern, Pors-Bodiou en Kermaria-Sulard, etc. ; et dont je rencontre Yvon Bodiou, arbaletrier d'une montre de Jean de Penhouët en 1420 (Pr. de dom. Mor II, 1015) ; — Yves Bodiou, peut-être le précédent, enterré « devant St-Yves » dans la cathédrale de Tréguier (Bullet. monumental, 1886, p. 305) ; — Philippe Bodiou, chapelain de l'Hermitage de Fougères en 1673 et François et Jacques Bodiou rendant aveux pour des biens en Trébeurden et St-Coulitz en 1680 (Arch. de la L.-Inf., B, 680, 850, 2810).

BÔD

- Bôd, s.m. Touffe. Buisson. Trousseau. Il se dit en général de l'assemblage de certaines choses, comme arbres, fleurs, cheveux, plumes, etc. — et même de maisons, dans les vieux auteurs, et alors il signifie village. Pluriel Bôdou.

- Bôden s'emploie aussi dans le même sens que bôd, mais en diffère un peu dans l'usage, en ce que seul il désigne un buisson, une touffe quelconque, et que bôd demande après lui le nom de la chose qu'on veut désigner. Bôd géot, touffe d'herbe ; bôd spern, buisson d'épine ; bôd gwial, trousseau de verges. — Bòd maé, le Mai ; l'arbre qu'on a coutume de planter en Bretagne en cérémonie au retour du mois de mai.
- Bôden, s.f. Buisson. Bosquet. Bocage. Bouquet. Touffe d'arbres. Pluriel bôdennou. Bôdennou koant a wéz a zô war dro d'hé dî, il y a de jolis bosquets autour de sa maison.

- Bôdad, s.m. Le même que Bôd. (Bôdad ou Bôdad-glau, s.m. Giboulée. Ondée de pluie subite. Ce mot est du dialecte de Vannes.)

L'aubépine

Bôd développe ses racines dans une multitude de contextes. Le plus intéressant à mon sens, au vu des préoccupations divines de toutes les peuplades depuis la nuit des temps, se révèle une fois de plus dans l'élévation. Au même titre que bec et pen, bod paraît de toute origine évoquer une pointe, un sommet, une cime. Par extension le terme s'est introduit dans la racine de mots du bas-breton liés ; à l'essence (philosophie), à la profondeur et à la supériorité, à l'excès et à la multitude, à certains oiseaux, aux proéminences physiologiques et aux blessures physiques, aux habitations, aux lits et… aux plantes :

- Buisson ardent, buisson où Dieu apparût à Moyse, que les Rabbins disent avoir été une aubépine, d'où cet arbrisseau a aussi pris son nom. Bod-entanet. Bodäd-tan. Bod spern-guën entanet. Boden-tan. Ar voden-tan. (De ce sentiment des Rabins peut venir celui du peuple, de ne pas craindre le tonnerre sous une épine blanche, ou s'ils en ont une branche en main.)

- Buisson ardent, aubépine. Spern-güen. Bod spern ardant.

L'habitation

Toutefois la signification la plus commune dans l'antiquité concerne l'habitation :

Maison, demeure, habitation, logement, s'appelle :
Baitho ou Bitho en Syriaque
Bajit en Sarrasin
Bat en Persan
Beduque en Patois de Franche-Comté, petit logement, cabane (*ug diminutif).
Beit en ancien Germain, maison, demeure (Puisque Beiten en cette Langue signifie demeurer.).
Beit en Turc
Beith en Arabe
Bet en Basque, habitation, maison.
Beth en Hébreu,
Beth en Phénicien
Betha en Chaldéen
Beti en Ethyopien
Bod en Breton, habitation, maison.
Bod en Theuton, maison.
Boede en Flamand, maison.
Boede, Bode en ancien saxon, maison.
Bord en Anglois, maison.
Bord en Breton, maison.
Bord en Danois, maison.
Bord en Hongrois, maison.
Bord en ancien Saxon, maison.
Bord en Theuton, maison.
Borda en Basque, maison de campagne.
Borde en vieux François, maison, métairie.
Bordo en Languedocien, maison.
Botan en Irlandois, maison.
Buda en Servien & Lusatien, habitation.
Budo, Bauda en Polonois, édifice, habitation.
Butel, Bude, demeure, en ancien Germain.
Buth, Boot en Ecossois, maison.
Byad, Bygd en Islandois, habitation.
Byde en Anglois, demeure (Puisqu'Abyde signifie demeurer en cette Langue.).
Byth en Chaldéen, Palais.
Bwth ou Both, Bod, en Gallois, maison, habitation (Les lettres de même organe se changent facilement l'une en l'autre : c'est ce qu'enseignent les Grammairiens, ce que l'usage de toutes les Nations confirme, ce que notre propre expérience nous fait connoître. B, P, V, sont lettres du même organe, sçavoir, des lévres. De là vient que certains Peuples mettent le B, pour le P, d'autres le B pour le V [...]).
Caborde en Patois de Besançon, une petite loge de pierres sans mortier que l'on fait dans les vignes.
Obit en Bohémien, habitation.

Sources :

Mémoires sur la langue celtique - Jean-Baptiste Bullet
Répertoire général de bio-bibliographie bretonne - René Kerviler
Dictionnaire celto-breton ou breton-français - Jean François Marie Maurice Agathe Le Gonidec
Dictionnaire breton-français de Le Gonidec, précédé de sa grammaire bretonne, et enrichi d'additions - Théodore Hersart de la Villemarqué
Dictionnaire françois-celtique ou françois-breton - Grégoire de Rostrenen

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