TRILBARDOU

Le village

Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située sur la rive droite de la Marne, que l'on passe sur un bac, à une lieue ouest de Meaux.

Cette terre est une ancienne seigneurie de la châtellenie de Meaux qui appartient à l'origine aux comtes de Champagne et de Brie puis au roi et également à l'église de Meaux. Une partie de son territoire bénéficie au XIIe [12e] siècle de la charte d'affranchissement accordée par Henri le Libéral au comté de Meaux et devient alors une terre en usage et permet entre autres aux manants, moyennant une redevance annuelle, de devenir bourgeois et de bénéficier de la protection de leur personne et des biens en commune (Vignes, prairies, terres de culture, etc.).

Le château est une vidamie de Meaux dont dépendent plusieurs fiefs. Le vidame (vice dominus) tient en fief les terres de l'évêché à condition de défendre ses biens et de prendre la tête des troupes armées requises par le roi en temps de guerre ; il fait partie des quatre vassaux qui portent l'évêque au palais épiscopal le jour de sa première entrée dans la ville, il est également obligé d'offrir un cierge le 26 décembre (Saint Etienne.) au grand autel de la cathédrale au commencement de l'offertoire (A l'offertoire l'évêque est assis devant l'autel, son appariteur crie par trois fois : " Notre sire le Roi ! " puis le procureur du roi, ou un de ses avocats au bailliage se met à genoux, baise l'anneau et offre son cierge, ce qui est répété par le vicomte de Meaux et le vidame de Trilbardou. Ce dernier assiste également aux couches des reines de France, pour déclarer au peuple le sexe de l'enfant qui vient de naître.).
Ce n'est qu'au XIe [11e] siècle qu'est ajouté à Trie le nom de Bardulf, du nom de Hugues II [2], dit Bardoul, seigneur de Broyes, de Beaufort, de Baye, de Trie et de Charmentray qui l'obtient en héritage, en 1081, de son père Barthelemy de Broyes époux d'Elisabeth, fille de Raoul, comte de Valois.
Ses descendants ont également le titre de vidames mais ne possèdent que la moitié de la seigneurie de Charmentray, l'autre appartenant à l'abbaye de Saint Faron. En 1179, c'est cette moitié qui, avec la terre de Trilbardou, bénéficie de la charte d'affranchissement accordée par Henri le Libéral au comté de Meaux.
Simon, petit-fils d'Hugues II [2], n'a laissé qu'une fille Félicité qui porte les biens, au XIIIe [13e] siècle, dans la maison des comtes de Rethel. C'est ainsi que ces derniers se sont trouvés vassaux des comtes de Champagne. En 1215, Thomas de Coucy, seigneur de Vervins, devient propriétaire des terres.
A la fin du XIVe [14e] siècle, Charles VI [6] les donne à Jean De Noyers, seigneur de Vendœuvres suite à leur confiscation des possessions de la ville de Meaux.
Au XVIIe [17e] siècle, la famille Thomassin (Maîtres des eaux et forêts en Dauphiné.) possède la seigneurie. Elle passe en 1604 à la famille De Reffuge d'Aguesseau puis, successivement par mariage, à celles D'Averton, des marquis De Bonnivet (Présidents au parlement de Normandie.), de Benjamin-Louis-Marie Frottier, marquis de La Coste-Messelière (Poitou.) dont la famille perd par deux arrêts royaux de 1732 et 1737 les droits de perception sur le péage situé sur la Marne.
Ses descendants vendent le domaine de Trilbardou en 1788 à Le Noir, ancien lieutenant-général de police puis bibliothècaire du roi qui vend son domaine quelques semaines seulement avant la nuit du 4 août 1790, qui abolit tous les privilèges, à Jean Dupont, plus tard comte et pair, banquier sous l'ancien régime.

Toponymie

Trajectum Bardulfi (nd.), Tria Bardulfi (nd.), Tria (v. 1172), Tria le Bardol (1217), Pedagium de Tria Bordoli (1229), Triabardulphi (1248), Villa de Tria Bardouli (1249), Triabardolii (1254), Tribaldolt (1258), Triabardolli (1260), Tria lou Bardou (1265), Triunbardol (1273), Tillebardoul (1275), Trie (1275), Trie le Bardoul (1306), Tria Bardonis (1327), Tri le Bardou (1347), Try le Bardoul (1394), Trillebardou près Meaulx (1481), Trillebardoul (1482), Trilbardou (1563), Trilbardou (1594), Trillebardoult (1606), alias Trie le Bardoul.

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Coutume :
  • Bailliage : Meaux.
  • Grenier à sel :
  • Maîtrise des eaux et forêts : Crecy.
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé de France.
  • Doyenné : Claye.
  • Conférence :
  • Collateur : L'abbé de Saint Faron.
Dames, seigneurs
  • Famille de Broyes (XIe [11e] siècle).
  • Eudes (XIIe [12e] siècle).
  • Thomas De Coucy, famille D'Aulnay (lès Bondy) ou De Launay ou D'Aunoy (XIIIe [13e] siècle).
  • Comtes de Rethel (XIIIe-XIVe [13e-14e] siècles).
  • Famille De Noyers (XIVe [14e] siècle).
  • Famille Thomassin, famille Vaudetar, famille De Refuge d'Aguesseau, famille D'Averlon, famille Rochechouart, famille Mesgrigny (XVIIe [17e] siècle).
  • Famille De La Coste-Messelière, Jean-Pierre-Charles Le Noir, Jean Dupont (XVIIIe [18e] siècle).
  • L'abbaye de Saint Faron.

 

PRODUCTIONS : Grains, vins, bois. Au XVIIIe [18e] siècle, deux salpêtriers exercent sur la paroisse (Jacques Maupoix, de Trilbardou et Nicolas Mutel de Condé Sainte Libiaire.) qui produisent 1200 livres de salpêtre par an.

DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1709 100  
1726   453
XIXe [19e]   443

La cure

PATRONNE : Sainte Geneviève.

FÊTE : Sainte Geneviève.

CURÉS : Guillaume MIGNON (XVIe [16e] siècle) | Antoine BOULLENOIS | VUAROQUIER | Jean Baptiste QUIGNON 1657- | J.B. FLAMENT 1706-1738 | Louis Antoine GOBERT 1739-1769+ | COQUART 1769-1778 | FONTAINE 1779-

Bienfaisance

En 1415, Simon Rose, écuyer, fait don de tous les biens qu'il possède à Chambry pour l'entretien d'un religieux à l'hôpital Jean Rose de Meaux.

L' Hôtel Dieu et la maladrerie ont été réunis en 1696.

Lieux-dits de TRILBARDOU

  • Bois Garnier, — L'hostel appellé le Boys Garnier estant près de Meaulx (1509), — Boisgarnier (1810), ancien fief et bois presque entièrement défriché sur les paroisses de Trilbardou et de Chauconin. Les hommages rendus par les seigneurs de ce domaine sont classés dans la Chambre de France et non dans la Chambre de Champagne.
    • Mazure et Fossés en Bois (1810), ancien lieu-dit.
  • Canton du Moulinet (1810), ancien lieu-dit.
  • Cerisier (1717), — Le Merisier de Charny (XVIIIe [18e] siècle), lieu-dit.
  • Chemin des Postes, ancienne voie romaine qui relie Trilbardou à Lagny sur Marne en passant par Charmentray, Fresnes sur Marne et Annet sur Marne.
  • Champgarnier, château féodal détruit.
  • Charmentray.
    • La Demie Lune (1810), lieu-dit face à la Justice de Trilbardou.
  • Château. Sa construction semble avoir été entreprise sous la seigneurie de la famille de Vaudetar au début du XVIIe [17e] siècle. Rasé par Le Noir, il a été reconstruit sur les plans de l'achitecte du roi Alexandre Brongniart avec des souterrains conçus d'après les plans de ceux de l'Hôtel des Invalides de Paris.
  • Deriere Conge (1810), lieu-dit.
  • Derrière le Clos (1810), lieu-dit.
  • La Conche et La Conge, — Congia, La Conche (1250), — La Conche (1275), — La ferme de la Conche, sur la paroisse de Trie le Bardoul (1590), — La Conge (XVIIIe [18e] siècle), — La Couche (XVIIIe [18e] siècle), — La Conche (1757), ancienne seigneurie de la châtellenie de Meaux et ferme qui appartient v. 1841 à M. Lenfumé de Lignières.
  • La Garenne La Fille (1810), lieu-dit.
  • La Grange d'Outre l'Eau, — Un grant pourpris de masures ou jadis et hostel appelé la Grange d'Oultre l'eaue séant à Try le Bardoul (1394), maison détruite.
  • La Haute Varenne, — La Haute Varanne en la chatelerie de Miauz (1275), ancien fief.
  • La Justice ou Le Moulin à Vent (1810), lieu-dit.
  • La Maison Brûlée (1847), maison détruite puis auberge qui appartient v. 1841 à M. VAVASSEUR.
  • La Maladrie (1810), lieu-dit.
  • La Marne, — Matrona (1er s.), — Materna fluvius (632), — Fluvium maternæ (v. 670), — Fluvium matrena (v. 700), — Matrona (846), — Materna (1096), — Maderna (1158), — Marna (1185), — Aqua Materne (1254), — Le fleuve de Marne (1281), rivière affluent de la Seine.
  • La Massu (1810), lieu-dit.
  • La Prerie du Vidame (XVIIIe [18e] siècle), lieu-dit.
    Au XIIe [12e] siècle il s'agit d'un marais qui appartient aux comtes de Champagne. Le premier connu, Henri Ier le Libéral, donne, entre autres biens, ce marais, le droit de justice et de mairie qui s'y appliquent à l'abbaye Saint Pierre de Lagny sur Marne lorsque son frère Hugues y est nommé abbé. Les religieux et leurs exploitants censitaires peuvent y pêcher au filet, vendre la marne, etc.
    A la fin du XVIe [16e] siècle, l'autorité royale ne réussissant à déposséder les propriétaires des marécages, un édit oblige le déssèchement des marais français à seule fin de pouvoir prélever des taxes jusque là sous évaluées sur les parcelles inondables.
    Au terme d'un des premiers vrais projets démocratiques, les étangs de Lesches et de Refuge sont partiellement desséchés entre 1633 et 1722 par la famille de Refuge d'Aguesseau. L'assèchement évolue peu jusqu'en 1771, période à laquelle les habitants de Trilbardou obtiennent, après de nombreux rebondissements, du conseil d'état le partage de la Prairie du Vidame en six portions égales, réservant une soixantaine d'arpents en prairies communes : la propriété de la Prerie du Vidame à cette période est alors morcelée et appartient en indivis aux seigneurs et paroisses de Tribardou, Précy, Charmentray, Lesches, Chalifert, Jablines (Saint Nicolas de Meaux ayant renoncé à ses droits d'exploitation au XVe [15e] siècle pour des raisons de commodités, ces biens passent en franc fief pour les usages communs administrés par les bourgeois des villages alentours, qui permettent aux habitants d'y pêcher à la main et au casier sans pouvoir en faire commerce, d'y faire paître les animaux d'élevage sur des périodes définies.). Cette décision ne satisfaisant pas le seigneur de la Coste Messelière, plus avantagé par les décisions de la maîtrise des eaux et forêts de Crécy, s'ensuivent alors des procédures qui ne prennent fin qu'avec le décès de ce dernier.
    Le déssèchement des marais a repris au Premier Empire (1804-1814).
    • Bois de la Chesné (1810), bois.
    • Bois des Sables (1810), ancien bois.
    • Canton de la Vidame (1810), lieu-dit.
    • Canton de la Vidame vers les Prés de Refuge (1810), lieu-dit.
    • Canton des Clozeaux (1810), lieu-dit.
    • Canton des Granges (1810), lieu-dit.
    • Canton des Sables (1810), ancien lieu-dit.
    • Château des Olivettes. Château et ferme qui appartiennent v. 1841 à M. Lenfumé de Lignières.
    • Commune de Charmentray (1810), lieux-dits.
    • Commune de Trilbardou (XVIIIe [18e] siècle), — (1810), ancien lieu-dit.
    • Jeune Bois (1810), anciens bois.
  • La Remise (1810), lieu-dit.
  • La Remise du Suret (1810), lieu-dit.
  • [La Tournelle, — Une maison, cour, grange assis au village de Tribardou appellée la Tournelle (XVIIe [17e] siècle), — La maison de la Tournelle assise à Trilbardou en la rue de Meaux (XVIIIe [18e] siècle), maison détruite. [Le Tournay et sa remise est un ancien fief sur la varenne à l'est de Meaux.]]
  • La Vallée Chauconin (1810), lieu-dit.
  • Le Bateau (1810), lieu-dit. (Voyez Le Fond du Bois.)
  • Le Bordel Guiot, — Desuper Meldis versus Bordellum Guioti (1258), — Le Bordel Guiot (1265), ancien lieu-dit près de Trilbardou.
  • Le Bourbon (1810), lieu-dit.
  • Le Clos Maubœuf (1810), lieu-dit.
  • Le Clos Paillard, — Le Clos Paillart (1394), ancien fief.
  • Le Fond du Bois ou Le Bateau (1810), lieu-dit.
  • Le Moulin à Vent (1810). (Voyez La Justice.)
  • Les Ajons, — Ajox (v. 1265), — Ajons (1275), ancienne seigneurie de la châtellenie de Meaux, ancien fief et lieu-dit près de Trilbardou.
  • Les Basses Panettes (1810), lieu-dit.
  • Les Brullées (1810), lieu-dit.
  • Les Chaumonts, (1810), lieu-dit.
  • Les Courtes Partis (1810), lieu-dit.
  • Les Fours à Chaux (1810), lieu-dit.
  • Les Gendarmeresse, La Gendarmeresse (1810), lieu-dit.
  • Les Granges (1810), lieu-dit.
  • Les Hautes Panettes (1810), lieu-dit.
  • Les Incurables (1810), lieu-dit.
  • Les Javottes, — Les Javoites (1279), ancien lieu-dit.
  • Les Longues Partis (1810), lieu-dit.
  • Les Onze Arpents (1810), lieu-dit.
  • Les Ouches (1600), lieu-dit.
  • Les Ronces (1810), lieu-dit.
  • L'Hôtel Dieu, — Une maison assise à Trilbardou appellée la maison de l'Hôtel Dieu (1666), maison.
  • L'Isle du Frais (1810), ancienne île dans la Marne, lieu-dit.
  • L'Isle du Moulin (1810), île dans la Marne.
  • L'Isle Dupont (1810), ancienne île dans la Marne.
  • Maison Brûlée (1810), ancienne construction.
  • Marais de Reffuge. (Voyez La Prerie du Vidame.)
  • Templier Mare de Choisy (XVIIIe [18e] siècle), — Canton de la Marre de Choissy (1810), lieu-dit, étang desséché.
    Le domaine que la maison de Choisy le Temple possède en ce lieu résulte de plusieurs donations qui leur ont été faites par divers seigneurs du pays, dont Robert De Milly (1190) qui leur fait don, pour le cas où il viendrait à mourir sans enfant, de toute la terre arable qu'il a à Trilbardou, apud Triam Bardulphi, de dix arpents de pré et d'un de ses hommes qui y réside avec sa femme et son fils. En reconnaissance de cette donation, les frères du Temple le reçoivent dans la confraternité, ainsi que l'âme de sa mère, animam matris sue, Amélie, sa sœur, et Manasses, fiancé de cette dernière, en les faisant participer aux bienfaits spirituels de l'ordre.
    Des lettres de Guillaume, évêque de Meaux, du mois d'avril 1217, portent que Simon de Compans et Alice, sa femme, Adam de Ratel, chevalier, et Eustachie, sa femme, Marguerite de Chennevières, et Adeline de Vaucourtois, de Valle Cortois, ont abandonné aux frères de la chevalerie du Temple, toute la terre que Thibaut, comte Palatin de Troyes, a donné à feu Guillaume de Cornillon, leur père, située à Trilbardou, apud Triam le Bardel, Charmentray, Charny et autres lieux, et que ce dernier a ensuite léguée par son testament aux dits frères.
    En 1347, le Grand Prieur de France, commandeur de Choisy, suite à un différend avec les religieux de Saint Faron concernant la construction d'un pressoir dans la maison de Tri le Bardou, s'accorde avec eux à la condition que si d'autres seigneurs souhaitaient également en construire un, le Grand Prieur se joindrait aux religieux pour s'y opposer.
    En 1395, le commandeur de Choisy loue pour un cens de 54 sols par an à Simon Rose, écuyer, " un pressouer avecque certaines masures joignans audit pressouer, séant à Tril le Bardoul, devant la croix d'icelle ville, mouvant de la baillie de Choisy le Temple."
    En 1529, pressoir et maison n'existent plus. Les terres, au nombre d'une trentaine d'arpents, sont affermées avec quelques cens et droits seigneuriaux, un muid de blé, six setiers d'avoine et six chapons.
    En 1673, la commanderie de Choisy démembrée laisse les biens sur la paroisse à la commanderie de Moisy le Temple.
    En 1757, le fermage est porté à 150 livres ; en 1783, à 400 livres.
  • Montory, — Apud Triambardoli in loco qui dicitur Montori (1258), — Montoori (1260), — Montouri (1673), ancien lieu-dit.
  • Port de Montlejour (XVIIIe [18e] siècle), lieu-dit.

Moulin de Trilbardou

  • Le Moulin de Trilbardou, moulin à quatre tournants situé sur la Marne vers le Port de Montlejour qui appartient à la famille De La Coste-Messelière (XVIIe-XVIIIe [17e-18e] siècles) puis v. 1841 à M. Pachot.

Faits-divers de TRILBARDOU

Invasions normandes (IXe [9e] siècle) - Ils s'avancèrent jusqu'à meaux dans le dessein de piller la ville. Charles-le-Chauve était alors à Senlis : Il accourut avec quelques troupes pour leur tenir tête ; mais il fallait passer la rivière et les Normands avaient commencé à se saisir des bateaux qu'ils avaient trouvés et à rompre les ponts. Le roi fit rétablir à la hâte celui de Trilbardou ; il passa de l'autre côté de la rivière et les poursuivit jusqu'à Iles où un pont fut construit également. Les Normands ne purent mettre pied à terre ; ils restèrent sur leurs bateaux, le roi les empêchant de descendre : ainsi, la ville fut sauvée cette fois.

1415 - Fondation d'un religieux pour aider à faire le service divin. — Donation par noble Simon Rose, écuyer, demeurant à Trilbardou, de divers héritages situés à Chambry, afin d'entretenir un religieux-prêtre, en l'hôpital Jean Rose, pour y faire et aider à faire le service divin, lequel y sera et demeurera perpétuellement, lui et ses successeurs, à la nomination et présentation du donateur, qui a consenti cette fondation « comme bon chrétien et vray catholique meu de bonne volenté, bon et ferme propos, recongneut et confessa comme pour ce que touiours il avoit en ferme espérance et bonne entecion de faire chose qui à Dieu peust et deust plaire, pour le salut et remedde de son âme, et de ses père et mère, femme, enfans et de tous ses bienfaiteurs, pour avoir et acquérir la sainte joye du paradis qui touiours duroit sans fin, et qu'il avoit eu et avoit très grant dévocion et affection a l'ostel et hospital fondé à Meaulx par feu Jehan Rose, en l'onneur et révérance de la passion Notre-Seigneur Jésus-Christ, duquel fondeur par lignage il estoit venuz et descenduz ; considérant les grans biens, revenuz, pocessions et richesses que Dieu lui avoit donnez et prestez en cest mortel monde, voulant pource tandis qu'il estoit en bonne santé et prospérité de sens et vigour et que raison gouvernoit ses pensées, augmente du scien ledit hospital ; il, pour ces causes avoir fait ladite fondation » etc.

13 avril 1499. Transport par Guillemette TURQUAM à Philippe et Robert TURQUAM, conseillers au parlement, ses frères, de ses droits sur une maison à Paris, rue Saint-Antoine, moyennant 50 livres tournois. Échange entre Étienne SAVIN et Guillemette TURQUAM, d'une part, et Marie TURQUAM, veuve de Simon LEBASANNIER, procureur au Châtelet, Henri PELLERIN et Marguerite TURQUAM, sa femme, d'autre part, de leurs droits sur des terres hors la porte Saint-Antoine et sur une rente de 30 sols parisis contre leurs droits sur des terres et des hôtels à Charmentray et Trilbardou ; tous ces biens provenant de la succession de Jean TURQUAM, frère de Guillemette, Marie et Marguerite.

22 février 1567 - Jean Viole, seigneur de Roquemont, conseiller du Roi et maître ordinaire en la chambre des Comptes et Anne de Thumery, sa femme : donation à Pierre Le Fèvre, procureur en la cour de Parlement, de diverses rentes à Vignely, à Trilbardou, à Charmentray, à Saint-Soupplets, et à Antonine [Autonne], paroisse de Chambry.

Seconde guerre de religion - Le roi Charles IX [9], après avoir visité plusieurs des principales villes de son royaume, vient se reposer au mois de septembre 1567 au château de Monceaux pour y préparer le chapitre général de l'ordre de Saint Michel prévu le 29, lorsque Castelnau vient lui annoncer la marche projetée du prince de Condé, de l'amiral de Coligny et Dandelot sur Lagny, puis sur Monceau dans le dessein de s'emparer de la personne du roi. Après quelque hésitation, le Charles IX [9] se décide à envoyer Castelnau en reconnaissance. Celui-ci arrivé en vue de Trilbardou voit une armée de Huguenots s'avancer pour s'emparer du pont. Castelnau parvient à les devancer et à couper le pont, malgré les efforts et les « coups d'arquebusades » de l'ennemi. Castelnau en avertit aussitôt le roi qui se réfugie à Meaux avec la cour et fait mander les Suisses alors à Paris. C'est au milieu d'un bataillon carré de six mille Suisses, sous la conduite du colonel Pfiffer, qu'il se rend alors à Paris.

Huitième guerre de religion - Le 13 mai 1590, trente cavaliers de la garnison de Meaux se mirent en embuscade à la ferme de la Conche sur la paroisse de Trilbardou, et laissèrent quelque infanterie dont ils étaient suivis, dans une maison voisine pour les soutenir. Leur dessein était de surprendre quelques picoreurs des troupes du Roi qui étaient logés à Annet. Dès le matin se présentèrent environ cinq cents lansquenets devant le village même de Trilbardou, mais les paysans qui s'étaient préparés à les bien recevoir, les obligèrent de se séparer. Une cinquantaine d'entre eux prirent le chemin de Charny et furent chargés au passage par les trente cavaliers qui en tuèrent quatorze et en blessèrent plusieurs. Depuis ce temps-là, les lansquenets ne sortirent plus d'Annet pour aller à la picorée.

30 décembre 1642 - Bail pour 7 ans par Claude CHARPENTIER, receveur général du revenu temporel du grand prieuré de France, à Georges PICOU, laboureur à Trilbardou, de 19 arpents en prés au terroir de Condé et île sur la Marne, moyennant 350 livres.

6 octobre 1660. A Tous ceux qui ces presentes Lettres verront. Pierre Seguier Chevalier, Marquis de Saint Brisson, Seigneur des Ruaux & de S. Firmin, des Grand & Petit Rancy, l'Estang, la Ville & autres lieux ; Conseiller du Roy en ses Conseils, Gentilhomme Ordinaire de sa Chambre & Garde de la Prevosté & Vicomté de Paris, Salut. Sçavoir faisons, que sur plainte faite devant nous en la Chambre Civile du Chastelet de Paris par le Procureur du Roy, de la cherté des bleds qui procede entr'autres choses de ce qu'aucuns Marchands vont audevant des bleds qui sont chargez en differens Ports des Rivieres pour amener à Paris, & les arrestent & déchargent en des maisons particulieres le long desdites Rivieres ; ce qui cause la cherté desdits bleds, dont il a eu avis, & principalement de plusieurs batteaux qui depuis huitaine ayant esté chargez en Champagne pour cette Ville de Paris, ont esté déchargez au Port de Trilbardou sur la Riviere de Marne ; & d'autant que tel trafic est un monopole & regrat prohibé par les Ordonnances & Reglemens de Police. A ces causes, requiert d'ordonner qu'il sera informé desdits monopoles & regrats ; faire deffenses à tous Marchands & autres personnes de faire aucun magasin de bled, à peine de punition corporelle, & ordonner que les bleds qu'il a eu avis avoir esté déchargez des batteaux venans à Paris, & serrez en des maisons des particuliers, & mesme ceux qui se trouveront serrez en des greniers & magasins, seront voiturez & conduits incessamment en cette Ville.
Nous, ayant égard à ladite Requeste, avons ordonné qu'il sera informé du contenu en icelle, par les Commissaires Guienet, Despinay & Piretoy, qui se transporteront sur les lieux, feront faire ouverture des greniers & magasins, & pour la garde d'iceux établir gardiens, dont & dequoy ils dresseront procez verbal pour icelui fait & rapporté ; ensemble l'information, estre ordonné ce que de raison. Et sera la presente Sentence executée, nonobstant oppositions ou appellations quelconques, & sans prejudice d'icelles. En témoin de quoy nous avons fait sceller ces Presentes du Scel ordinaire de ladite Prevosté & Vicomté de Paris. Ce fut fait & donné audit Chastelet par M. Dreux-Daubray Conseiller du Roy en ses Conseils & Lieutenant Civil, tenant le Siege le Mardy 6. Octobre 1660. Signé & scellé.

1785 - M. Le Noir, lieutenant-général de police, a donné, le 28 janvier, le prix de bonne nourrice à la nommée Anne Bouret, femme d'Hildevert Diet, de la paroisse de Trilbardou, près de Meaux. Ce prix, suivant l'intention du fondateur, a consisté en une médaille d'or & un gobelet d'argent, sur lequel l'historique du prix avoit été gravé. La médaille portoit d'un côté, le portrait de la reine, & de l'autre ces mots : A la bonne nourrice. La préférence étoit due à la femme couronnée sur plusieurs nourrices qui pouvoient prétendre à ce prix. Le fondateur n'exigeoit que cinq nourritures pour Paris, sans compter les enfans de la nourrice, dont le nombre devoit étre au moins de trois. Or la femme Diet a fait 17 nourritures, sçavoir : 7 enfans à elle, 8 à des habitans de Paris, & 2 à des personnes des environs de son village. Sur ses 7 enfans nourris par elle, 5 sont encore vivans ; les 8 nourrissons de Paris existent aussi, & 6 ont assisté au couronnement de leur nourrice, en y comprenant le dernier qu'elle allaitoit encore. Il est aisé de concevoir tout l'intérêt que cette cérémonie a inspiré aux assistans. L'exemple de cette nourrice prouve que le nourrissage étranger ne diminue en rien, ainsi qu'on le prétendoit, la fécondité des femmes de la campagne : aussi le magistrat, en couronnant celle-ci comme bonne nourrice, lui a dit : Il reste à vous récompenser comme bonne citoyenne & mere de famille ; vous avez donné 7 enfans à l'Etat ; la récompense me regarde, & je m'en charge.