SAINT Pathus

Le village

Aux confins de la Brie Champenoise, cette paroisse est située à deux lieues est de Dammartin et quatre nord de Meaux.

Une ancienne voie romaine reliant Paris à Dammartin passe par Noefort, le Bourget et la Pointe de Gouesche où des substructions ont été mises au jour.
Rattaché à l'ancienne châtellenie de Meaux, il s'agit un ancien fief inféodé à Jeufrai de Saint-Patu par le seigneur Des Barres suzerain d'Oissery et chevalier de l'Ordre du Temple ; devenu par la suite presbytéral, une bonne portion du terroir est acquise progressivement par la commanderie de Lagny le Sec à partir du XIIIe [13e] siècle, notamment par la bienfaisance des différents descendants de la même famille. (Des possessions sur Saint Pathus ont également appartenu à la commanderie de Choisy le Temple qui ont été perdues durant le procès des Templiers.)
Le territoire de la paroisse est la réunion des anciennes seigneuries distinctes de Saint Pathus et de Noefort.

La seigneurie a été achetée vers la moitié du XVIIIe [18e] siècle par le comte de la Marche (Louis François De Bourbon-Conti).

La paroisse a été touchée par les orages de grêle qui ont traversé la France les 12 et 13 juillet 1788.

Toponymie

Sanctus Pathusius (1102), De Sancto Patu (v. 1172), Sanctus Patusius (1183), Leprosia de Sancto Patusio (1247), Sanctus Patuisius (1252), Dominus Guillelmus de Barris tenet quicquid habet apud Sanctum Patuisium in domanio, preter pedagium et quicquid habet apud Marchié-Moret cum pertinenciis, et quicquid habet in domanio apud Seilli, excepta fortericia (XIIIe [13e] siècle), Sanctus Patucius (1263), Saint Patu (1265), Saint Patus (1284), Saint Patuz (1326).

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Subdélégation : Meaux.
  • Coutume : (Paris).
  • Bailliage : Senlis.
  • Grenier à sel :
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé de France.
  • Doyenné : Acy en Multien puis Dammartin puis Nanteuil le Haudouin.
  • Conférence :
  • Collateur : L'évêque de Meaux.
Dames, seigneurs
  • Famille Des Barres (XIIe-XIIIe [12e-13e] siècles).
  • Famille du marquis De Verderonne (XVIIe-XVIIIe [17e-18e] siècles).
  • Le comte de la Marche (XVIIIe [18e] siècle).
  •  

 

PRODUCTIONS : Grains, foins, bois.

DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1709 57  
1726   258
XIXe [19e]   308

La cure

Saint Pathus nait en pays Mulcien vers le milieu du VIIe [7e] siècle. En 684, après le décès d'Herling, évêque de Meaux, il est désigné successeur mais décède le jour de son élection au siège de l'évêché sans avoir été consacré.

L'église romane, érigée en l'honneur du saint par le seigneur laï du lieu (Oudes de Saint Pathu.) est une mairie du chapitre à partir du XIe [11e] siècle (Les droits seigneuriaux cens, rentes, lods, ventes, quint, requint sont régis par un receveur.). Donnée en 1102 à l'abbaye de Molesme (Bourgogne) un prieuré conventuel y est ensuite fondé. Eteint en 1726, les revenus de ce couvent ont été réunis au Séminaire de Meaux (Ancien Hôpital Jean ROSE réuni au collège de Meaux.) afin de pourvoir à l'instruction des séminaristes.

PATRONNE : La Sainte Vierge (Notre Dame).

FÊTES :

  • La Quasimodo.
  • Dimanche suivant le 3 octobre (Saint Pathus.).

CURÉS : Jehan CHARLET -1616 | F. HARELLE 1617-1637 | Jean BENOIST 1637-1661 | GOULLIARD 1662- | Nicolas CABOCHE 1686-1703+ | Michel PARIGAULT 1704-1708 | Pierre GUYOT 1709-1710 | TAFFU 1711-1719 | Etienne LOUIS 1720-1763+ | CROSSIER 1763-1769 | DUBOIS 1770-

Lieux-dits de SAINT Pathus

  • Barberousse (1784), lieu-dit.
  • Barguette (1784), — (1839), lieu-dit.
  • Benier (? Brumier ?).
  • Brumier (1839), ancien fief dépendant de la châtellenie d'Oissery comprenant hôtel seigneurial, parc et jardin, soixante arpents de bois et cent dix arpents de terres labourables tenus en censive par une trentaine de personnes, lieu-dit.
    Liste des propriétaires et seigneurs depuis le XVIe [16e] siècle : Antoine de Rosny, chevalier, seigneur de Villeneuve. George de Gage, écuyer. Louis Faure, conseiller en parlement. Jean Faure, conseiller en parlement, chevalier, seigneur de Saint-Jeangoust. François Dumoulin, seigneur de Vareil. Denis-Auguste Du Moulin, vicomte. Le général Marbot (Vers 1841).
    • Ferme dans le village qui appartient v. 1841 aux héritiers Dumoulin.
  • Chaude Vallée (1784), lieu-dit.
  • Croix du Tillet (XIXe [19ème] siècle), calvaire.
  • Faisanderie (1784), lieu-dit et bâtiment.
  • Fauverche, — Petitte Fauverches (1784), — (1839), lieu-dit. [Au XVIIIe [18e] siècle La Grande et la Petite Fauverche sont également d'anciens lieux-dits situés sur la paroisse d'Oissery.]
  • Foncevoles, — Apud Froncevoles (1333), lieu-dit près de Saint-Pathus.
  • Garenne de Lagny (XVIIIe [18e] siècle), lieu-dit.
  • Gouësche (1784), lieu-dit.
  • Jonchère, — Joinchieres (1272), ancien lieu-dit.
  • La Basse Garenne (1784), lieu-dit.
  • La Croix Trichart (1274), ancien lieu-dit.
  • La Haise (1784), lieu-dit.
  • La Maison Neuve (1839), écart et ferme qui appartient v. 1841 à M. Fourcault de Pavant demeurant à Paris.
  • La Noue, — Le fief de la Noue sis en la ville et terrouer de Oisseri et Saint Pathus (1496), ancien fief.
  • La Planchette (1784), lieu-dit.
  • La Therouanne, La Tresme, — La Trouanne (1765), — La Thérouanne (1773), affluent de la Marne qui prend sa source à Saint Pathus.
  • Le Bon Puit (1784), lieu-dit.
  • Le Bourget (1839), lieu-dit.
  • Le Chemin Paré, Via Agrippa reliant Lugdunum (Lyon.) à Bononia (Boulogne sur Mer.) en passant par Jatinum (Meaux) avec sens de circulation qui délimite les territoires de la Lyonnoise et de la Belgique, positionnant par là sous l'occupation romaine la paroisse de Saint Pathus sur ces deux provinces. Le village semble quant à lui dependre à cette période de la Gaule Belgique.
  • Le Poirier Fourchu (1784), lieu-dit.
  • Les Caïllois (1784), lieu-dit.
  • Les Donneraux, — Une masure appellée la maison des Donneraux, jardin et dépendances, sise à Saint Pathus (1736), maison détruite.
  • Les Petits Ormes (1784), lieu-dit.
  • Le Tillet (1784), lieu-dit.
  • Montfélix, — Mon feliz (1333), lieu-dit aux environs de Saint Pathus.
  • Noëfort, — Saint Nicolas de Noefort (1180), — Ecclesia de Noaforti (1225), — Prioratus de Noaforti (1229), — Nonafortis (XIIIe [13e] siècle), — Nonefort (1243), — Nonfort (1257), — Noæ fortis abbatia (1285), — L'église Saint Nicolas de Noefort (1403), — Saint Nicolas de Nonfort lez Pathus (1487), ancienne seigneurie, hameau.
    • Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux (Ordre de Font-Evraud (XVIe [16e] siècle), puis de Saint Benoit) fondée au XIIe [12e] siècle par Guillaume Ier des Barres, seigneur d'Oissery, sous le titre de saint Nicolas, et rattachée à l'abbaye du Paraclet (Diocèse de Troie) qui nomme la prieure. Ses principaux bienfaiteurs sont Marie comtesse de Champagne, demie sœur de Philippe-Auguste, Eliene comtesse de Saint Quentin, Guy vicomte de Dammartin, Guillaume Des Barres et Pierre vicomte de Crecy.
      Au XVIe [16e] siècle, durant la Ligue, les religieuses quittent leur abbaye pour se réfugier jusqu'à la Révolution au faubourg Saint Nicolas de Meaux où le prieuré a été officiellement transféré en 1629. Le domaine appartient v. 1841 au comte Lanjuinais, pair de France.
    • Bois de Noefort (1784), lieu-dit.
    • L'Abbaye, ferme.
    • La Grande Maison (XVIIe [17e] siècle), ancien lieu-dit.
    • La Maladrerie (1273), lieu-dit qui pourrait également s'être appelé Le Roussel (Oissery).
    • Les Buttes, lieu-dit.
    • Montdenis, — Monduys (1177), — La granche de Montdenis (1213), — Montdanois (1231), — La chapelle qui est appellée de Mont Danays (1235), — Mondenis (1274), — Mont Saint Denys en Brie près Roize (1487), — Mons Sancti dyonysii prope Meldas (1531), — Le monastère de Montdenys rétabli dans la ville de Crécy (1634), — Mont Saint Denis (1757), ancien prieuré de bénédictines sur la paroisse de Sancy, acheté par les religieuses à Pierre, vicomte de Crecy. (Ce territoire a été ajouté à celui de la commune de Crecy en 1833.)
    • Patis et Rouceroi (1784), lieu-dit.
    • Sainte Barbe (XVIIe [17e] siècle), maison détruite.
  • Patis (1784), lieu-dit.
  • Pointes de Gouesche (1784), lieu-dit.
  • Templier Pré du Temple (1784), ancienne possession des Templiers, lieu-dit.
  • Rouges Chaperons (1784), lieu-dit.
  • Saint Antoine, — La chapelle Saint Antoine, située dans le village de Saint-Pathus sur le territoire d'Oissery (1744), chapelle détruite.

Faits-divers de SAINT Pathus

« Aujourd'hui mercredi cinq aoust mil sept cent cinquante, deux heures après midy, en la compagnie de Nicolas-Antoine Chéron, notaire et tabellion royal au bailliage de Meaux, résidant à Marcilly, et tabellion du bailliage et châtellenye suzeraine d'Oissery, soussigné messire Etienne-Louis prêtre, curé de Saint-Pathus, y demeurant, s'est présenté au devant de la principalle porte du châtel d'Oissery, pour y faire et porter à très-haute et toute puissante dame, madame Hélène-Angélique-Rosalie de l'Aubespine de Verderonne, veuve de très-haut et très-puissant seigneur, monseigneur Jérôme Phelypeaux, comte de Pontchartrain et autres lieux, commandeur des Ordres du roy, et dame des terres et châtellenye d'Oissery, Saint-Pathus, Noëfort, Forfry, La Ramée, Silly, le Plessis-Pontchartrain et autres lieux, la foy, hommage et serment de fidélité, qu'il luy doit à cause et pour raison du fief presbytéral, sis à Saint-Pathus et dépendant de l'hostel presbytéral dudit Saint-Pathus, appartenant au sieur comparant en qualité de curé dudit Saint-Pathus, et mouvant et relevant en plein fief et hommage de ma dite dame, comtesse de Pontchartrain, à cause de son châtel d'Oissery. Où étant arrivé, le sieur comparant après avoir, en présence dudit notaire et des témoins ci-après nommé, frappé par trois fois à la porte du château d'Oissery et demandé à chacune des dites trois fois à haute et intelligible voix si ma dite dame, comtesse de Pontchartrain, était au dit château ou personne pour elle ayant charge de recevoir ses vassaux à foy et hommage, et que personne ne s'est présenté, s'est mis en état de vassal, tête nue, sans épée ni éperons, et à genou en terre, et en cet état a fait et porté à ma dite dame, comtesse de Pontchartrain, la foy, hommage et serment de fidélité qu'il lui doit à cause dudit fief presbytéral mouvant et relevant, comme dit est, en plein fief, foy et hommage de ma dite dame, comtesse de Pontchartrain, à cause de son châtel d'Oissery.»

Les seigneurs de Brumiers se plaisaient beaucoup à Saint-Pathus. Ils quittaient volontiers leur hôtel de Paris pour venir s'installer l'été dans leur manoir. Les baux constatent que leur fermier était tenu d'envoyer des chevaux les chercher à Paris. Leur présence à Saint-Pathus causait quelque peu d'ombrage à leur seigneur suzerain. C'étaient, paraît-il, des gens entreprenants et qui, à cause de leur qualité de conseillers au Parlement, aimaient à se donner de l'importance.
C'est du moins ce qu'affirmait la comtesse de Pontchartrain, qui leur contestait le droit de moyenne et basse justice, qu'ils prétendaient exercer. Ils avaient institué un juge et des officiers de justice. Ceci contrariait fort le seigneur d'Oissery qui parvint, vers la fin du siècle dernier (XVIIIe [18e] siècle), à faire supprimer cette juridiction.
Les seigneurs de Brumiers durent se contenter désormais de la justice foncière, mais celle-là devait elle-même leur être promptement enlevée, car la révolution arrivait à grands pas. Plus heureux cependant que beaucoup d'autres, ils ne virent pas confisquer leurs biens et traversèrent paisiblement la période révolutionnaire. Le vieux fief de Brumiers resta en la possession de leur héritière, madame le générale de Marbot, jusqu'en 1785, époque où elle vendit cette propriété qui était depuis plus de deux siècles dans sa famille.

1784 - Février - Vendredi 20, Mr le curé a reçu Mr Jolly, concierge au château du Plessis pour S.A.S. Monseigneur le Prince de Conti, la somme de 300 livres pour être employée à acheter du pain pour être distribué aux pauvres de la paroisse de Silly et cela de la part de ladite Altesse ; mondit Seigneur en a donné autant pour les paroisses d'Oissery, Saint Pathus et Le Plessis Belleville. Mr le curé m'a dit que c'était la requête de Mr Dubois, curé dudit St Pathus.