SAINT Jean les Deux Jumeaux

Le village

Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située sur la rive gauche de la Marne. Traversé par la grande route d'Allemagne, son territoire est borné au nord par la Marne, à l'ouest par le bois de Meaux, et au sud par les étangs qui bordent l'extrémité septentrionale de l'ancienne forêt du Mant.

Ancienne seigneurie des châtellenies de Meaux et de Coulommiers. Il s'y trouvait une forteresse rendable (En temps de guerre, un comte faisait occuper son château en vassalité par l'un de ses chevaliers).

Toponymie

Sanctus Johannes è duobus gemellis (nd.), Sanctus Johannes de Gemellis (v. 1172), Johans de Champiaus et Jahan de Verzelo an II lig. et chacuns d'ax demi-an de garde. A Saint-Jahan et à Buisnel et avene d'Uci (XIIème [12e] siècle), A. de Sancto Johanne (1233), Sanctus Johannes de Deux Gemes (v. 1240), Johannes de Duobus Gemellis (1249), Villa Sancti Johannis de Duobus Gemellis (1258), Saint Jehan des deux Jammiaus (1265), Saint Jehan les deux Jumiaux (1276), Saint Johan de Deus Jumeiaus (1328), Saint Jehan de Deux Jumeaux en Brie (1346), Villa de Duobus Jumellis (1381), Locus dictus les Courtilz des Deux Jumeaulx (1548), Saint Jehan les Deux Jumeaulx (1585)

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Subdélégation : La Ferté sous Jouarre.
  • Coutume : Meaux.
  • Bailliage : Meaux. Les appels au bailliage de Meaux. Ancienne prévôté (La justice seigneuriale relève du roi qui a dans sa mouvance la terre d'Arpentigny.).
  • Grenier à sel : Meaux.
  • Maîtrise des eaux et forêts : Crecy.
  • Décimateurs : Le Chapitre de la cathédrale de Meaux et le curé du lieu.
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé de Brie.
  • Doyenné : Les Fertés puis La Ferté sous Jouarre.
  • Conférence : La Ferté sous Jouarre à partir de 1652.
  • Collateur : L'évêque de Meaux.
Dames, seigneurs
  • Johans de Champiaus (Champeau), Jahan de Verzelo (Verdelot), Manesiers de Saint Johan et Jehanez Cardons de Sancto Johanne (Saint Jean), Odo de Fontanis (Fontaine), Petrus de Noa (Noue), Ansellus de Duobus Gemellis (Deux Jumeaux), Guidonis de Natellio (Nanteuil) (XIIe [12e] siècle).
  • Isabeau De Châtillon (XIVe-XVe [14e-15e] siècles).
  • Guillaume Du Brouillat (XVe [15e] siècle).
  • Anne De Lillebonne (1752), La comtesse De Marsan (XVIIIe [18e] siècle).
  • L'abbesse de Remiremont (1708).

 

PRODUCTIONS : Grains, foins, vins, bois.

DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1709 117  
1726   532
XIXe [19e]   791

La cure

Mairie du chapitre à partir du XIe [11e] siècle (Les droits seigneuriaux cens, rentes, lods, ventes, quint, requint sont régis par un receveur.).

Le curé de Saint Jean les Deux Jumeaux est un des décimateurs de la paroisse de Montceaux.

PATRON : Saint Jean Baptiste.

FÊTE : Saint Jean Baptiste.

CURÉS : Drujon -1646 | Martin Boulé 1646- | Jean XIII [13] de Buz (XVIe [16ème] siècle) | Jean XII [12] Godefroy 1655- | L. Belhomme 1662-1675 | J.B. Raveneau 1676-1687 | Jacques Obreau 1688-1721+ | Teillard 1721-1733 | Marchant 1734-1753| Tremeau 1754-1763+ | Claudin 1763-

Bienfaisance

Un Hotel Dieu y existe en 1496.

Instruction

INSTITUTEURS : Jean Henriet (1680) |

Lieux-dits de SAINT Jean les Deux Jumeaux

En 1783, neuf fermes appartiennent une au chapitre de la cathédrale de Meaux, une aux religieux de Saint Faron, une à l'abbé Burel chanoine de la cathédrale et doyen des conseillers au bailliage, une à M. Guinomo, une à l'abbé Dumont, une à M. Himbert De Flegny lieutenant en l'élection de Meaux, une à M. Heurlier maître de poste, une à M. Perthuis de Germigny, une à Mme vve Lucas De Changy.

  • Arpentigny, — La fontaine d'Arpentigny (1581), — Arpentigni (1652), hameau et ferme détruite.
    • Le Chiquet, moulin détruit.
  • Barussel, — Apud Broisalas (1209), — Apud Brisolias (1213), — Fons de Berrucet (1233), — La fontaine de Basruissel (1499), — La maison seigneuriale de Barrussel (1571), — La fontaine de Barussel (1776), ancienne seigneurie, ancien fief, fontaine et ferme. En 1647 et en 1783 ce fief appartient aux bénédictins de Saint Faron.
  • [Brunoy, — Au terroir de Brunoy sur le chemin d'Assy (1652), lieu-dit.]
  • Busset, — La mazure de Jumeaux sur le grand chemin de Meaux (1652), — (1771), maison détruite.
  • Chapelle du Rozaire, également appelée " le cabre a pris le loup ", chapelle bâtie par une ancienne confrérie de ce nom, sur un terrain de la fabrique.
  • Cibus, — Le fief de Cybus (1776), ancien fief.
  • Ferme du Château, ferme.
  • Jérusalem (1776), maison détruite.
  • La Chapelle, — La Chappelle (1776), ancien lieu-dit.
  • La Chapelle Saint Jean, — La Chapelle Saint-Jehan (1652), ancien lieu-dit.
  • La Cour de Jéricho (1685), maison détruite.
  • La Ferme de l'Abbé Burel dont les bâtiments sont divisés en trois parties appartient v. 1841 aux héritiers De Sacy.
  • La Forêt du Mant, — Foresta de Mante (1179), — Nemus de Mahant (1199), — Menz (1213), — Foresta de Mahant (1226), — Nemora de Maant (1227), — In nemore Medunti (1227), — Medontum (1230), — Maant in Bria (1235), — Medunium (1236), — Foresta de Medonto (1249), — Medunta, Meduntum, foresta (1250), — Bois séant au Mahant (1275), — Foresta de Maandt (XIIIe [13e] siècle), — Forest du Mand (1512), ancien massif forestier.
  • La Haye Saint Ladre, — Une maison nommée La Haye Saint Ladre assise en la forest du Mans, paroisse de Saint Jehan (1558), maison détruite.
  • La Louverie (1652), ancien lieu-dit.
  • La Maltournée, maison isolée qui appartient v. 1841 à M. Prieux.
  • La Marne, — Matrona (1er s.), — Materna fluvius (632), — Fluvium maternæ (v. 670), — Fluvium matrena (v. 700), — Matrona (846), — Materna (1096), — Maderna (1158), — Marna (1185), — Aqua Materne (1254), — Le fleuve de Marne (1281), rivière affluent de la Seine.
  • La Masure Henry (1776), lieu-dit.
  • La Noue (1686), ancien fief, château et ferme. En 1783 ce fief appartient à M. Guinomot. Le château de La Noue, environné de bois, et la ferme appartiennent vers 1841 à Mme vve De Saint Jullien Desnœux.
  • La Savatte, — Le fief de la Savatte (1776), ancien fief.
  • La Vieille Cour, — La Vieille Court (1652), ancien lieu-dit.
  • Le Bois de Saint Faron (1829), bois situé au nord de l'ancienne forêt du Mant.
  • Le Grand Ru (1691), — Le Grand Rup (1776), ancien fief et ferme.
  • Le Gry (1776), lieu-dit.
  • Le Mont du Plaisir, Le Plaisir, Montplaisir, — Monplaisir (1538), — Une maison et ferme appellée Le Mont du Plaisir, assis près le hameau des Deux Jumeaux (1776), hameau et ferme qui appartient v. 1841 aux héritiers Gibert (Détruite).
  • Le Pilori, — Le Pilory (1652), ancien lieu-dit.
  • Le Ru (1553), — La ferme du Ru (1652), ancien fief et ferme.
    • Roquemont, — Le fief de Rocquemont sis à Mery, relevant de la seigneurie du Ru à Saint-Jean-les-deux-Jumeaux (1542), ancien fief sur la commune de Mery-sur-Marne.
  • Les Ambroises, — Les Embroises (1652), — (1786), hameau transféré sur la paroisse de Montceaux lors de l'érection en cure de ce village au début du XVIIIe [18e] siècle.
  • Les Deux Jumeaux, — Duo Gemelli (1249), — Deux Jumeaux (1265), hameau.
    • Aigrefoin, — Aigrefoing (1652), ferme. Au XVIIIe [18ème] siècle, elle est bailliée par le chapitre de la cathédrale de Meaux à Louis Fortier. Vers 1841 elle appartient aux héritiers Gibert.
    • Ferme du Château, ferme qui appartient v. 1841 à M. Gibert.
  • Les Minimes, — Les Minismes (1829), lieu-dit.
  • L'Etang de Petit Rouet (1776), ancien lieu-dit.
  • L'Etang du Grand Rouet (1776), ancien lieu-dit.
  • Le Tremblay (1581), ancien lieu-dit.
  • L'Ile Bigout, — L'Ile de Bigot au terroir de Saint Jean (1662), lieu-dit. [Une autre Ile Bigout à Ussy sur Marne].
  • Loches, — Villa quæ dicitur Luqueius super ripam Matronas fluminis (1135), — Le fief de Loches (1737), — Le fief de Loches des Trois maisons (1776), ancien fief et ferme détruite. En 1528 et jusqu'en 1724, ce fief appartient au seigneur de Lizy sur Ourcq, et, en 1783, au comte D'Harville.
  • Mérencourt, — Feodum de Merencuria (1381), ancien fief.
  • Monceaux, ancienne dépendance en partie démembrée et érigée en cure en 1710.
  • Montcoupet, — Moncoupet (1621), — Moncouppet (1652), ancien fief dépendant de la seigneurie de Lizy sur Ourcq, sur les communes de Montceaux et de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux, maison détruite.
  • Montretout, — Motrestot (1265), — Monttretost (XIIIe [13e] siècle), — Montretout (1644), — Le fief de Montretout (1652), ancienne seigneurie de la châtellenie de Coulommiers, ancien fief, hameau.
    • Ferme, vers 1841 la ferme de Montretout appartient au baron De Lagny.
    • La Cave, —Domus de Cavea, domus nuncupata la Cave (1381), — Le fief de la Cave à Montretout (1540), — La Cave aux Deux Jumeaux (1540), ancien fief et maison détruite.
    • La Grande Choquette, — La ferme de la Grande Choquette size sur le terrouer de Montretout (1652), ferme détruite qui appartient v. 1841 à M. Michon.
    • La Grange au Briet (1652), ancien lieu-dit.
    • La Justice de Montretout (1778), ancien fief.
    • La Maison Besnard, — Une petitte maison appellée la Maison Besnard, de present en masure, sis à Montretout (1652), maison détruite.
    • Le Paradis (1780), ancien lieu-dit.
    • Le Pré Mourault (XVIIe [17e] siècle), — Le fief du Pré Mourault (1765), ancien fief.
  • Notre Dame du Rosaire.
  • Ru d'Arpentigny, ruisseau affluent de la Marne.
  • Ru de la Bécotte, ruisseau affluent de la Marne.
  • Ru de Madame, ruisseau affluent du ruisseau des Ambroises.
  • Ruisseau des Ambroises, ruisseau affluent de la Marne.
  • Ru Mambret, ruisseau affluent de la Marne.
  • Saint Jean, — Domus fortis de Sancto Johanne (v. 1172), — Saint Jehan (1276), — Beatus Johannes (1325), hameau.
  • Saint Ladre (1776), — La garenne Saint Lade (1829), lieu-dit.
  • Saint Pierre, ancien fief dont le titre est en l'église Notre Dame de Paris en 1783.
    • Chapelle (Détruite.), — La chapelle de Saint Pierre le martir (1776), — Saint Pierre le Moutier (1791).
    • Ferme divisée après la révolution de 1789.

Moulins de SAINT Jean les Deux Jumeaux

Un moulin à vent que tient du seigneur M. Leroux, boulanger à Versailles, a été détruit avant 1841.

  • Le Chiquet, — Le moulin du Chiquet (1652), sur le ruisseau qui passe à Arpentigny, moulin à farine détruit.
  • Le Moulin (1829), moulin.
  • Le Moulin à Vent, — Une tour et auparavant le moulin à vent dudit Jumeaux (1776), moulin détruit.
  • Le Noyer Brûlé, — Le moulin à eau banal de Saint-Jean situé sur la rivière de Marne au lieu dit le Noyer Brulé (1776), — Le Moulin de Saint Jean, moulin à farine sur la Marne qui appartient v. 1841 à M. Taté, moulin détruit.

Faits-divers de SAINT Jean les Deux Jumeaux

20 juin 1603 - Nicolas Le Brault, clerc au greffe civil du châtelet de Paris, et Barbe Majoré, sa femme, demeurant à Paris rue de la Harpe : donation à Jean Le Brault, écolier étudiant en l'université de Paris, leur fils de terres aux terroirs de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux et de Lizy-sur-Ourcq aux lieux dits le Gouffre et la Carrière de Lizy.

1647 - Mouvance censuelle. - Terrier de la seigneurie de Barussel, au territoire de Saint-Jean-lez-Deux-Jumeaux, établie en exécution des lettres obtenues du Roi par les Bénédictins de Saint-Faron-lez-Meaux et de la sentence d'entérinement rendue par messire Nicolas Granger, chevalier, seigneur de Chalifert, Monereaux, Varennes et Jablines, conseiller de Sa Majesté en ses Conseils d'Etat, gentilhomme ordinaire de sa chambre, bailli et capitaine de Meaux, lieutenant pour le Roi au Gouvernement dudit lieu. - Censitaires : Antoine et Damien Boulanger, jardiniers, demeurant à Deux-Jumeaux ; - Antoine Beaudelet, maréchal à Barussel ; - Claude Hèbre, laboureur à Saint-Jean-lez-Deux-Jumeaux ; - Claude Delaplace, charpentier demeurant à Paris, rue Saintonge, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs ; - Claude Basinet, maçon aux Ambroises, paroisse de Saint-Jean-lez-Deux-Jumeaux ; - Florent Marquelet, maître des eaux et forêts du bailliage de Meaux et Crécy, seigneur de la Noue ; - Maître Charles Huger, bourgeois de Paris ; - Les Minimes de Fublaines ; - Jacques Oudart, le jeune, manouvrier à Deux-Jumeaux ; Laurent Hébert, blâterrier, demeurant audit Saint-Jean ; - Mathieu Pasqué, marchand épicier à Meaux ; François Caillot, huissier royal et marchand, demeurant en la même ville ; - déclaration de la terre et seigneurie de Barussel, appartenant auxdits religieux de Saint-Faron, etc.

1731 - Aux environs de Meaux, il y eut également une action héroïque de la part d'un pêcheur, qui mérite d'être consignée parmi les traits de bienfaisance & de générosité.
Le 25 juin, un loup enragé sortant du bois de Changi, se jetta sur Marie POSÉ, femme d'Etienne LUCAS, & lui mangea une partie du bras. Ensuite il attaqua Marie COUVRECHEF, de la paroisse d'Isle, lui emporta les joues, & lui perça le gosier. Après quelques autres ravages de cette espèce, cet animal passa la rivière de Marne, & aborda près le Moulin de Saint Jean les deux Jumeaux. Jacques LAVOISIER, pêcheur de la paroisse de Villers, en voulant attacher son batteau, fut saisi au poignet par le loup furieux. Cet homme vigoureux, déjà instruit des accidens que l'animal avoit causés, & se croyant perdu sans ressource, prit la résolution de faire périr le loup & de sauver ses compatriotes. L'ayant pris par le train de derrière, il le terrassa, & lui mit le genou sur le cou. Le loup, à force de se débattre, s'étant dégagé, le blessa ; mais le pêcheur le prit par une oreille & le tint si serré sous lui, qu'on eut le tems de venir à son secours. Il dit alors à un homme qui étoit armé d'une hache, de lui casser hardiment la tête, & qu'il ne quitteroit le loup qu'après qu'il seroit bien assuré de sa mort ; ce qui fut exécuté. L'infortuné LAVOISIER eut le corps entièrement percé des dents de cet animal ; trois curés des environs, attestèrent les faits véritables ; & l'indigence de ces pauvres gens, hors d'état de gagner leur vie, excita la digne compassion du public.

1740 - Sentence rendue par le bailli de la juridiction temporelle de la châtellenie de l'évêché de Meaux, entre Jean Jolly, laboureur à Montretout, paroisse de Saint-Jean-lez-Deux-Jumeaux, et Jeanne Gomot, sa femme, avant lui veuve d'Etienne Laillier, tuteurs conjoints d'Etienne Laillier, fils mineur du défunt et de sa veuve, demandeurs en payement d'une somme de 55 livres 7 sous, due par Etienne Haret, maître marinier à Germigny-l'Evêque, défendeur ; audit Laillier pour 7 mois et 1 jour de ses gages en qualité de charretier, à raison de 120 livres par an. A cette demande le sieur Haret objecte que d'après compte fait il ne doit au demandeur que 37 livres 9 sous ; mais que celui-ci " doit se souvenir que dans le mois de décembre 1737, il a par sa faute et pour n'avoir pas fait comme ont fait les autres charretiers qui étoient près l'arche de Pomponne décourbé ses chevaux, fait précipiter un des chevaux dudit Haret, du haut de ladite arche, en sorte que ce cheval acheté 140 livres 15 jours auparavant " est péri à ladite arche, " pourquoi le défendeur conclut à ce que les demandeurs soient condamnés à lui payer le prix de son cheval, etc.