NANTOUILLET

Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est à deux bonnes lieues ouest nord ouest de Meaux. Elle a le titre de marquisat et donne son nom au seigneur.

Cette ancienne seigneurie des comté et châtellenie de Dammartin tirerait son appellation du celtique Nant (Lieu humide – De nombreux petits cours d'eau qui alimentent la Beuvronne et des marécages, dont certains ont été modifiés et d'autres ont disparu jalonnaient tout le territoire. Vers la fin du XVI^e [16^e] siècle un édit royal a obligé le déssèchement des marais français pour pouvoir prélever des taxes jusque là sous évaluées sur les parcelles inondables.)

Les seigneurs de Nantouillet sont également au XIV^e [14^e] siècle seigneurs de Juilly ; leurs descendants s'en partagent les territoires à ce titre.
Au XV^e [15^e] siècle Jeanne De Nantouillet, fille de Renaud, apporte une grande partie de la terre en dot lors de son mariage avec Philippe De Melun. Catherine De Nantouillet, apporte pour sa part une partie du bien à son époux Louis de Précy.
Au début du XVI^e [16^e] siècle, Philippe Marcel De Nantouillet, femme de Geoffroy De La Croix perçoit toujours des revenus issus de cette terre.
Antoine Duprat achète la terre de Nantouillet en 1518.

Cette paroisse a été touchée par les orages de grêle qui ont traversé la France les 12 et 13 juillet 1788.

PRODUCTIONS : Grains. Carrière.

La cure

Prieuré-cure régulier de l'ordre de Prémontré.

Le chancelier Antoine Duprat entre dans les ordres après la mort de sa femme, Françoise Vény d'Arbouse. Devenu très puissant, notamment grâce au soutien de Louise de Savoie (Mère de François 1^er), il participe à la rédaction du Concordat de Bologne qui permet au roi de nommer les abbés. Un de ses fils, Guillaume devient évêque de Clermont et fonde le Collège de Clermont qui devient par la suite Collège Louis Le Grand.

Selon les dernières volontés d'Antoine Duprat (ediffier de neuf une eglise au village dud. Nanthoilet, au lieu et endroit où feu monsieur le prevost de Paris, père dud. seigneur prevost, avoyt deliberé et sur lequel il avoit faict amener et mectre de la pierre pour commancer à besongner à lad. eglise, laquelle eglise aura et contiendra quinze toises de longueur, comprins la crouppe, sur six toises quatre piedz et demy de largeur, le tout dans euvre et y compris les basses chapelles et les epesseurs des pilliers, lesquelz pilliers auront de haulteur vingt piedz à prendre depuys le rez du pavé de ladicte eglise jusques au-dessus de l'imposte et trente piedz soubz voulte depuys le rez du pavé servant d'aire à lad. eglise), l'église a été reconstruite en 1561 par le maître d'œuvre Pierre Desisles, et luxueusement ornée pour l'époque par le sculpteur Pierre Bontemps.

PATRON : Saint Denis.

FÊTE :

CURÉS : BOQUILLION -1665 | GANNERON | Jean DE LA CLEF 1667-1729 | Pierre DION 1729-1746⁺ | CRETOT 1746-1749 | MILLET 1749-1781⁺ | BIZET 1781-1791 | BLAISEL 1791-

• Château de Nantouillet. — tous les ouvraiges de plomberye qu'il convient faire pour monsieur le prevost de Paris en son chasteau de Nanthoullet, tant en enheusures, membres rondz à chacune d'icelles par bas et enrichissemens sur les coustures, que admortissemens au dessus d'icelles... (1548). Le cardinal Antoine Duprat fait construire la forteresse aux environs de 1520-1530 sur l'emplacement de l'ancien château féodal, réputé avoir accumulé des richesses considérables dans un des caveaux (800 000 ducats destinés à acheter le suffrage de cardinaux dans l'éventualité d'une vacance papale.), il fait l'objet de la convoitise de François 1^er qui, voulant obtenir une partie du trésor pour les besoins de l'état, a fait répandre le bruit du décès du pape ; Duprat, dans l'espérance d'obtenir la tiare par sa protection, lui aurait alors donné deux tonnes d'or. Apprenant la bonne santé du pontife, il demande que son argent lui soit alors restitué, ce à quoi le roi lui a répondu : " Si le pape n'est pas mort, il est sûr qu'il mourra ".
  Au début du XVII^e [17^e] siècle, la famille Duprat semble toujours seigneur des lieux qui en modifie toujours la structure.
  Vers 1841, le château transformé en ferme, ainsi que ses dépendances, appartiennent à M. Delalande.

  

• Hallot, — Le fief de Hallot, assis à Nantoillet (v. 1540), ancien fief.
• Houdiart (1810), lieu-dit.
• Le Plessis l'Evêque.
  • Les Essarts, — Vente du fief par Antoine des Essars, seigneur de Thieux, à Philippe Billon, élu pour le Roi en la Marche ; 22 juin 1486, — Le petit fief des Essars assis au village de Plessis l'Evesque près et devant l'église (1554), ancien fief dépendant du comté de Dammartin relevant de la seigneurie de Nantouillet.
• La Beuvronne, — La Bevronne (v. 1210), — La Bruvonne (1392), — La Buveronne (1460), — La Brevonne (1573), rivière, affluent de la Marne. Longnon l'assigne comme limite orientale de l'Isle de France.
• La Garenne, — La maison de la Garenne (1810), maison détruite.
• La Grange aux Rendus (1810), lieu-dit.
• La Justice (1810), ancienne justice à trois piliers, lieu-dit.
• La Saussaie, — La Saussais (1810), — Le Saussais (1847), maison isolée. (Voyez La Chaussée)
• Le Moussot (1598), lieu-dit en la paroisse de Nantouillet et Thieux.
• Les Aix (1810), lieu-dit.
• Les Puteaux (1810), lieu-dit.
• Ru du Collège puis Ru du Rossignol, rivière affluent de la Beuvronne.
• Vineuil, — Vinenolium (1163), — Villanolium (1197), — Presbiter de Vignolio (1246), — Vinolium (1249), — Vinuel (1250), — Villa Vinolii (1258), — Vinueilg (1260), — Vilenuelg (1274), — Villenolium (XIII^e [13^e] siècle), — Vigneilg (1316), — Vineil (1356), — Vigneil (1383), — Vigneuil (1396), — Vinoilum (XIV^e [14^e] siècle), — Villenoil (1417), — Vignuel (1460), — Vinoy (1469), — Vineeil, Vineul (1477), — Vinay, parroisse de Saint Mesme (1479), — Vineul (1491), — Vigné en la paroisse de Saint Mesme (1494), — Vinay en France, Vignolium (1496), — Vineil (1518), — Vineuil (1549), — Vineueil en France, paroisse de Saint Mesmes (1588), ancienne seigneurie qui semble en partie avoir été possédée par les Templiers mais dont tout bâtiment a disparu avant le XVII^e [17^e] siècle, une partie du hameau dépend de Nantouillet au XVI^e [16^e] siècle qui a été séparée de Nantouillet en 1762 pour être réunie à la paroisse de Saint Mesmes.
  • Ferme qui appartient v. 1841 à M. Edmé Enfer.
  • Gueneau, — Les Grénots (1784), lieu-dit et ferme qui appartient v. 1841 à M^me v^ve Leduc (Détruite).
  • La Petite Ferme, ferme qui appartient v. 1841 à M^me v^ve Leduc.
  • Le Fief Du Chapitre, — Le Fief de Vineul appellé le Fief du Chapitre, assis audit Vineul, parroisse de Saint Mesmes (1569), ancien fief.
  • L'Oratoire, ferme qui appartient v. 1841 à M^me v^ve Rousseau de Paris.
  • Richebourg, — Apud Vinolium in loco qui dicitur Richebourc (1256), — Une maison à Vienuil, au lieu dit Richebourg (1524), — Richebourg (1784), hameau.

• La Chaussée, — Duo molendina de Calceia (1261), — Le moulin de Sauceaie (1274), moulins détruits. (Voyez La Saussaie)
• La Haize, — Le moulin de Nantouillet dit de la Haire (1766), moulin qui appartient v. 1841 à M. Digeon.
• Nantouillet, moulin sur la Beuvronne qui appartient v. 1841 à M. Landon.
• Toussacq, — Le moulin de Toussac assis les Saint Mesme (1399), — Un moulin nommé Toussac dépendant de Saint Mesme (1521), — Toussacq (1810), moulin détruit.

• ROUSSEAU Etienne-Nicolas - (1772-1834), maréchal de camp, commandeur du corps des ingénieurs géographes de la grande armée, officier de la légion d'honneur, commandeur de l'aigle rouge de Prusse.

26 mars 1396 - Autre fief à Nantouillet : vente de cinq arpents et un quartier de terre aux terroirs de Nantouillet et de Charny, faite par Jean Malepart, de Dammartin, à Jean Mailliet, fèvre demeurant à Charny.

En 1415, le duc de Bourgogne, maître de Provins, se dirigeait avec une armée vers Paris, s'arrêtait à Crécy, puis revenait vers Coulommiers, de là, retournait à Lagny où il établit son quartier général ; il y séjourna quelque temps et ensuite, il se rendit à Nantouillet.

11 novembre 1456 - Fief à Silly (12 arpents de terre) : aveu et dénombrement présenté par Jean Lecoq, bourgeois de Paris, à Charles de Melun, seigneur de Nantouillet, écuyer d'écurie du dauphin de Viennois.

En 1465, les Bourguignon se répandirent dans l'Ile de France et y prirent Dammartin, Nantouillet, Villemomble, et autres menues places, puis allèrent à Lagny-sur-Marne, brûlèrent les papiers des aides et ordonnèrent que tout serait franc en cette ville, et ils firent distribuer tout le sel, alors dans le grenier, à tous gratuitement en faisant payer seulement le droit du manche.

24 avril 1488 - Prise à bail pour neuf ans par Noël Thévenot, meunier à Nantouillet, d'un moulin à blé et de dix-huit arpents de terre à Mitry en France, appartenant à noble Pierre de Canteleu, écuyer, moyennant quatre muids de blé de loyer annuel.

17 mars 1564 - Bail pour 3 ans par Antoine Duprat, abbé de Bonlieu, au nom et comme procureur d'Antoine Duprat, sieur de Nantouillet, prévôt de Paris, à Thomas Coquet, maître volailler, demeurant rue du Vertbois à l'enseigne de la Ferme-de-Daim, du grand colombier du château de Nantouillet, à la charge de celui-ci d'entrenir ce colombier.

7 novembre 1564 - Constitution par la fabrique de rentes en nature pour payer les travaux et la décoration de l'église. - Vente par Claude Beauquesne, laboureur à Nantouillet, au nom et comme marguillier de l'église Saint-Denis de Nantouillet, du vouloir et consentement d'Antoine Duprat, seigneur du lieu, prévôt de Paris, à Pierre Desisles, maître maçon à Chantilly, d'un muid de blé froment de rente annuelle et perpétuelle mesure de Paris, à raison de 2 sols parisis le setier, à prendre à Nantouillet, à la Saint-Martin d'hiver, sur 50 arpents de terres appartenant à l'église.
7 novembre 1564 - Autre vente par Claude Beauquesne au dit nom à Pierre Desisles de 56 muids de blé froment prenables chaque année sur les terres de l'église Saint-Denis de Nantouillet, à la Saint-Martin d'hiver, à raison de 4 muids par an valant chacun 25 livres, et ce jusqu'à concurrence de 1.400 livres. Cette cession est faite par les marguilliers pour demeurer quites envers le maçon de pareille somme faisant le reste et parfait paiement de 2.100 livres, en quoi ils sont tenus envers lui par le marché fait entre eux pour la construction de leur église.

25 mai 1601 - François de Laistre, capitaine et garde du château de Nantouillet, demeurant à Nantouillet, prés Dammartin en Goële : donation à Denise Riache, sa servante et à François et à Antoinette de Laistre, ses enfants naturels de diverses rentes et d'une petite maison et jardin à Nantouillet, près le château.

24 mars 1605 - Antoine Chrestien, prêtre, prieur de l'église Saint-Denis, paroisse de la ville de Nantouillet, diocèse de Meaux : donation à Quentine Chrestien, sa sœur " charnelle " d'un jardin et d'une grange à Nantouillet.

05 janvier 1641 - Jeanne de Boulogne, veuve en dernières noces de Pierre Hudé, laboureur, demeurant à Nantouillet : donation à Marguerite Preudhomme, sa petite nièce, d'une maison à Nantouillet, " lieu dit la grande rue et vis à vis le Carrefour et place devant le Chasteau proche et devant les trois armes dudit carrefour, au millieu des quelz il y a une grande croix de bois.".

12 novembre 1641 - Louis Antoine du Prat de Barbanson, seigneur et marquis de Nantouillet, demeurant à Paris rue des Jardins, paroisse Saint-Paul : donation à Jeanne Boulongne, veuve de Pierre Hudé, laboureur, demeurant à Nantouillet d'un jardin situé audit Nantouillet en la rue du Moulin et de terres au terroir de Nantouillet.

12 novembre 1658 - Perrette Huvé, veuve de Marc Corroy, concierge du château de Nantouillet, elle y demeurant, se trouvant actuellement logée à Paris, rue Michel Le Comte : donation à l'église et paroisse de Saint-Denis de Nantouillet, d'une piece de terre à Nantouillet.

27 janvier 1661 - Claude Bézoult, femme d'Antoine Noiean, sieur de Neuilly, demeurant à Paris sur le quai de la Tournelle, paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet : donation aux religieuses et couvent de Notre-Dame des Hautes-Bruyères (près Chevreuse), ordre de Fontevrault de terres aux terroirs de Thieux, Compans, Nantouillet, près Dammartin en Goële.

23 février 1673 - Fief de Chavercy à Ver, relevant de Nantouillet : foi et hommage au nom de Marie-Anne Olivier de Leuville, femme séparée de biens et d'habitation d'Antoine Ruzé, marquis d'Effiat, dame de Ver comme héritière de Charles Olivier, marquis de Leuville.

1839 - Vincent PETIT, berger, né à Juilly, compte trente-cinq ans de service dans la même ferme occupée aujourd'hui par M. BERNIER, maire de Nantouillet. PETIT appartient à une famille où l'honneur est héréditaire ; car son père, jadis au service de M. ROLAND, reçut de son maître une pension de retraite de deux cents francs à titre de récompense pour ses services de quarante-quatre ans non interrompus ; et les six enfants qu'a élevés Vincent PETIT, sont des sujets remarquables très-estimés dans le pays. Voici quels exemples il leur a donnés.
Le beau-père de M. BERNIER, M. NOTIN, manquant de vivres et accablé par les mauvais traitements pendant les temps d'invasions, abandonna sa ferme, laissant son argenterie et ses effets précieux. Vincent PETIT, après avoir tout caché, quitta sa femme et ses enfants et se retira avec son troupeau de huit cents bêtes dans les bois d'Ermenonville, jusqu'à ce qu'il pût ramener sains et saufs à Nantouillet les animaux confiés à sa garde.
Vincent PETIT peut compter au nombre de ses titres honorables l'obligation que M. NOTIN imposa à son gendre en lui cédant son exploitation. M. BERNIER dut s'engager à conserver toujours le serviteur fidèle dont les enfants lui furent recommandés.
La Société d'agriculture (Société d'agriculture, sciences et arts de Meaux) a voulu ajouter un nouveau témoignage d'estime à ceux que PETIT recueille universellement en lui décernant la quatrième médaille d'argent.