La FERTÉ sous Jouare

Le bourg

La petite ville et chasteau de la ferte soub iouairs

In firmitate fidelitas

Dans la Brie Champenoise, aux confins de la Galvèse, cette petite ville est traversée par la grande route d'Allemagne. Elle est divisée par la Marne en trois parties, dont celle du milieu est dans une île que forme la riviere.
Située dans l'épaisse forêt du saltus Joranus, elle appartient à Authaire (Saint Oys.), chef barbare de la garde de Theodebert II [2] (Roi d'Austrasie et possesseur du pays Meldois.) qui en est le seigneur depuis la fin du VIe [6e] siècle. Après son décès son fils Audœnus (Saint Ouen, fondateur de l'abbaye de Rebais.) hérite, entre autres du territoire de La Ferté.
Au IXe [9e] siècle durant les affrontements qui ont lieu entre les royaumes d'Austrasie et de Neustrie, Anculphus, seigneur franc, sécurise les accès par eau et par terre en construisant des fortifications dans l'île située sur la Marne : l'emplacement s'avère stratégique et, au cours des siècles et des invasions, devient le refuge des populations environnantes.
Au XIe [11e] siècle la seigneurie devient vicomté.
Au XIIe [12e] siècle, Ade, dame de La Ferté, fait don du fief et des revenus d'Anculphus de Condet aux religieux de Reuil qui en font une dépendance de Condé la Ferté.
Dans le courant du XVIe [16e] siècle La Ferté sous Jouarre est devenue le berceau du protestantisme dans la Brie par l'influence de ses différents seigneurs ; elle accueille en 1563 un synode des églises prétendues réformées de Champagne, de Brie, de Picardie, d'Île de France et du Vexin français.
Une compagnie royale et militaire de l'arquebuse y est établie en 1576 et plusieurs concours de tir s'y déroulent chaque année.
Le bourg fait à plusieurs reprises l'objet d'attaques par les opposants catholiques, les maisons du faubourg sont détruites pour en éviter les sièges et la forteresse prise est en dernier lieu rançonnée pour pouvoir être restituée à son détenteur : Henri IV [4]. Le château de l'île, quant à lui, a été ruiné.
A partir de 1626 les fortifications de la ville, mises à mal par ces troubles sont démantelées ; seule la porte de Chamigny demeure intouchée (Jusqu'en 1802, année de sa démolition).
Le 25 février 1658 une crue de la Marne a détruit les ponts et entièrement submergé le Faubourg de Condé.

Meaux coutume (1668) : Nota, que les Officiers du Bailliage de Meaux, pretendent que Lizy, la Ferté au Col, Fermonstier, Iouy sur Morin, la Celle, grand-Champt, sont du ressort de Meaux duquel ils ont été distraits en vertu des lettres de garde gardienne.
Meaux coutume (1682) : En la Chastellenie de ladite Ferté au Col, des heritages qui sont tenus du Chastel, quand ils sont vendus on paye pareille somme de vingt deniers tournois pour chacun franc, pour droit de lots & ventes. Elle dépend de la Prevosté & Vicomté de Paris.

En février 1733 un arrêt supprime les droits de péage perçus sur l'ensemble de la paroisse et sur ses ponts, alors détenus par le marquis de Roye.

En 1752, le bailliage vaut 8000 livres.

Toponymie

Firmitas subter Jothrum (nd.), Firmitas Ansculfi (1109), Li vigcontes de La Fierté-Ancoul, liges et estages et quaqu'il a à Gandeluz et à Tremes et La Ferté-Ancoul et à Lisi est et aus appendices de toz iceiz, mis hors le fié l'evesques de Miauz et de Saint-Faron (XIIe [12e] siècle), Firmitas Angulfi (1184), La Ferté Ancoul (1215), Firmitas Anculfi (1217), Feritas Augulfi (1244), Firmitas Augulphi (1251), La Fermeté Eincol (1265), La Ferté Ancoul, La Ferté (XIIIe [13e] siècle), La Ferté sous Joirr (1358), Fortalicium de Feritate prope Jotrum (1364), La Ferté soulz Gerre (XIVe [14e] siècle), La Ferté au Coul, au ressort de la prevosté de Paris (1404), La Ferté sur Jeurre (1462), La Ferté Ancoul (1480), La Ferté sur Jarre (1490), De Firmitate sub Jotro (1513), La Ferté au Coul dit sous Jouarre (1572), La Ferté au Coul (1614), La Ferté le Col (1654), La Ferté au Col (1744), La Ferté au Col dite sous Jouarre (1781), La Ferté sur Marne (1793), alias La Ferté sur Morin.

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Subdélégation.
  • Coutume : Meaux.
  • Bailliage seigneurial qui ressort du châtelet de Paris et dont relèvent 50 fiefs.
  • Grenier à sel : Meaux.
  • Maîtrise des eaux et forêts : Crecy.
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé de Brie.
  • Doyenné rural.
  • Conférence :
  • Collateurs : Le prieur de Reuil (Saint Etienne) et l'abbé de Saint Jean des Vignes (Saint Nicolas).
Dames, seigneurs
  • Hugues Ier (XIe [11e] siècle).
  • Ade, comtesse de Vendôme (XIIe [12e] siècle).
  • Famille de Montmirel (XIIe-XIIIe [12e-13e] siècles).
  • Marie de Luxembourg, Jacques de Savoie et François de Bourbon-Vendôme (XVe [15e] siècle)
  • Henri de Bourbon (XVIe [16e] siècle).
  • Le comte de Roussy, la marquise de Roye, le duc de La Rochefoucauld (XVIIIe [18e] siècle).
  • Abbaye de Reuil.

 

PRODUCTIONS : Grains, bois, charbon, laine, chanvre. Chantier naval et meules à moulin (Les meules de La Ferté sous Jouarre réputées et exportées dans tous les royaumes d'Europe sont extraites en grande partie des carrières de Tarterel sur la paroisse de Reuil et de Fontaine Cerise.).

FOIRES :

  • Le jeudi de la Mi-Carème (2 jours.).
  • 24 juin (Saint Jean. 2 jours.) : Commerce de moutons.
  • 25 octobre (Saint Crépin. 2 jours.)
  • 6 décembre (Saint Nicolas. 2 jours.) : Commerce de chanvre.

MARCHÉS :

  • Lundi (Chaque semaine.).
  • Vendredi (Chaque semaine.) : Marché au grains, farine et foins essentiellement à destination de Paris.

COURRIER : Tous les jours à midi (XVIIe-XVIIIe [17e-18e] siècles).

DESSERTES :

  • Le directeur-général des messageries royales, coches & carosses de Lorraine, fait partir pour Paris, tous les samedis, à quatre heures du matin, un carosse à dix places, en forme de gondole & fort commode ; le sac de nuit, du poids de dix livres, est passé franc ; le surplus de l'équipage se paye à raison de quatre sols de Lorraine par livre pesant, de Nancy à Paris, & à proportion de la distance pour les villes & lieux de la route. Ce carosse, partant de Nancy, passe à Toul, Void, St. Aubin, Ligny, Bar-le-Duc, St. Dizier, Vitry-le-François, Pogny, Châlons, Jalons, Epernay, Dormans, Château-Thierry, la Ferté, Meaux-en-Brie, Ville-Parisis, & arrive à Paris le huitieme jour. Il repart de Paris le samedi, tient la même route, & arrive à Nancy aussi le samedi.
  • 06 juillet 1782 - Arrêt du conseil d'Etat pour la confection du chemin de La Ferté-sous-Jouarre à Crécy, par Sameron et Montebise
  • Au XIXe [19e] siècle trois diligences quotidiennes à destination de Meaux avec une correspondance pour Paris. Un départ de Paris pour Meaux matin et soir, tous les jours.

FOUR BANAL : Reuil.

DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1726   868
½ XVIIIe [18e] 182  

La cure

Le doyenné rural de La Ferté renferme vingt paroisses.

Le territoire actuel est la réunion de deux paroisses :

- Saint Nicolas. Cette ancienne chapelle du château fortifié situé sur la pointe de l'île dans la Marne, desservie dans un premier temps par quelques chapelains fondés par les seigneurs du lieu devient prieuré-cure au XIIe [12e] siècle. A cette période, les chapelains devenus chanoines tentent de s'affranchir de la juridiction épiscopale de l'évêché de Meaux ; le vicomte Geoffroy, seigneur du château de La Ferté, se voit contraint de donner leur église à Manasses II [2], évêque de Meaux, qui par la suite en fait don aux chanoines réguliers de Saint Jean des Vignes de Soissons.
Cette paroisse régulière est supprimée à la révolution de 1789 et l'église détruite.

Au XVIIIe [18e] siècle la cure vaut 1200 livres.

- Saint Etienne. Aux XIIe [12e] et XIIIe [13e] siècles cette église située à Condé la Ferté, à quelques mètres seulement de la paroisse Saint Nicolas, a fait l'objet de nombreux différends relatifs à son exploitation territoriale entre l'abbaye de Reuil qui la possédait et les chanoines de Saint Nicolas. Tombant en ruine, son service paroissial a été transféré dans l'église annexe Saint Denis, bâtie dans la seconde moitié du XIVe [14e] siècle dans le bourg par l'abbaye de Reuil ; lui donnant par là le nom de Saint Etienne Saint Denis. Le clocher de l'église de Saint Etienne Saint Denis a la particularité d'être l'ancienne tour de gué de la forteresse.
Dix huit hameaux dépendent de cette paroisse.

Au XVIIIe [18e] siècle, la cure vaut 1500 livres.

PATRON :

FÊTE :

CURÉS SAINT NICOLAS: Pierre Nicolas DUBOIS -1746 | BUCQUET 1747-1777 | CARRON 1777- | BOUILLON 1779-1789+

CURÉS SAINT ETIENNE SAINT DENIS : CAROUGE | DUCHESNE | Jehan Baptiste BROTIN 1637-1662 | Estienne BRAQUET 1663-1680+ (Saint Etienne Saint Denis de Condé la Ferté au Col) | Guillaume LE TAILLANDIER 1680-1702 | LENFANT 1702-1737 | HATTINGAIS 1737-1776 | J.F. HELIN 1777-

Bienfaisance

Au XIIIe [13e] siècle un Hôtel Dieu Saint Leonard est transféré pour des raisons de commodité à proximité de la chapelle Saint Nicolas dans les locaux occupés par les religieux de Saint Jean des Vignes de Soissons. D'une contenance d'une dizaine de lits, deux de ces places sont fondées par Mme de Luzancy pour deux de ses paroissiens et une autre par l'abbé De Bissy pour un paroissien de Reuil.
Au XVIIe [17e] siècle les biens saisis du consistoire protestant leur sont donnés par Louis XIV [14] ainsi que la léproserie du Pont de Condé et sa chapelle Saint Guinefort (Condé La Ferté).

Instruction

En 1644, par arrêt du conseil du roi, il est interdit au maître d'école du bourg de La Ferté sous Jouarre, de la religion réformée, d'y tenir école ainsi que dans d'autres lieux, sous peine de mille livres d'amende.

Au XVIIIe [18e] siècle l'école latine est située dans les bâtiments de la porte du Limon.

Dans son testament du 2 août 1735 le cardinal De Bissy institue un maître de latin et laisse 150 livres pour le noviciat d'une fille se destinant à l'enseignement aux Miramionnes.

INSTITUTEURS : Pierre CHAMPENOIS -1662+ | Jean JUMELET (1668) | Pierre ROYER -1680+ | Robert VALLÉE -1689+ | Nicolas LE CLERC | Alexis François PERCHE -1699+ | Jean JOHANNES -1714+, Gaspard COLLINET (Sous-maître) (1701) | Laurent DUVAL -1741+ et Pierre MAILLET (1740) | Jérôme FROMENT 1742- | Toussaint MOYAT (1746)

Lieux-dits de La FERTÉ sous Jouare

  • Chamigny.
    • Saussois, — Le Sauxoy (1787), ancienne seigneurie, château et ancien fief avec justice.
    • Ormoy, ancien fief.
  • Château de La Ferté sous Jouarre, appartient v. 1841 à M. Devouge.
  • Château de l'Isle, — Une maison bourgeoise connue sous le nom de Château de l'Isle, sise à la Ferté-sous-Jouarre dans l'île de la Marne (1829), ancien fief et ancien château avec parc qui longe la Marne. Il a été divisé en trois parties.

    Le chasteau de la Ferte sur Iouars

  • Châteaurenard (1830), lieu-dit.
  • Condé, hameau.
    • Caquost, ancienne île dans la Marne.
    • Château de Lagny, ancien fief et château à l'entrée du faubourg de Condé sur le bord de la grande route d'Allemagne. Le comte Ladislas Ignace de Bercheny en est seigneur en 1727. Le parc du château a été dessiné par Gabriel Thouin. Vers 1841, le baron Regnard de Lagny en est propriétaire.
    • Faubourg Condé (XVIIIe [18e] siècle).
    • Justice (XVIIIe [18e] siècle), fourche à trois piliers, lieu-dit situé aux confins de la paroisse au sud ouest du hameau de Condé.
  • Condé la Ferté (XVIIIe [18e] siècle), — Faubourg Condé (XVIIIe [18e] siècle), ancienne paroisse dont relevait autrefois la Ferté Ancoul, hameau situé au sud de La Ferté sous Jouarre.
    • Les Coutures Saint Martin, — Le fief des Coutures et maison Saint-Martin (v. 1540), — Le fief des Coutures Saint Martin sises à La Ferté au Col (1669), — Les Coutures Saint Martin (1691), ancien fief.
    • Mourette, hameau.
  • Crouy sur Ourcq.
    • Bois Adam, ancien fief et bois.
    • Bois de Vaubroutin ou Vaubroutin, — Vaubrouptin (1725), — Bois de Beaubrutin (1788), — Le bois de Vaubroutin (1835), ancien fief et bois.
  • Favières, hameau.
  • Fontaine Bréban, maison isolée. En 1841 elle est inoccupée.
  • Fontaine Cerise (XVIIIe [18e] siècle), ancien prieuré ermitage de l'ordre de Saint Benoît dépendant en partie de l'abbaye de Reuil sur les territoires de La Ferté sous Jouarre et de Reuil. Il s'agit à la base d'une chapelle, sous l'invocation de la Sainte Vierge, destinée à la subsistance d'un seul religieux. Le monastère est pourvu des offices d'un sacristain, d'un prévôt et d'un chantre.
  • Grandchamp (1538), ancien prieuré dépendant de la paroisse de Tancrou, rattaché en 1735 aux Essarts l'Evêque.
  • La Barre, — Le fief et terre de la Barre (1478), — La Barre en Valois (1574), — La seigneurie de la Barre près La Ferté sous Jouarre (1578), ancien fief et château qui appartiennent v. 1585 à Pierre le Gentil-Homme.
    • Château de La Barre, ancienne maison féodale, flanquée de tourelles, avec chapelle qui appartient v. 1841 à M. Mauge du Bois des Entes.
  • La Bergette, château qui appartient v. 1841 à M. Prevost puis à M. Duchon.
  • La Butorderie, maisons isolées détruites qui appartiennent v. 1841 au baron De Flegny.
  • La Chapelle (1830), lieu-dit sur la commune de Jouarre.
  • La Croix Blanche (1659), lieu-dit.
  • La Croix de Pierre, hameau sur les communes de La Ferté-sous-Jouarre et de Reuil.
  • La Croix Gosset (1830), lieu-dit.
  • La Ferme de Marcy, maison de campagne divisée qui appartient avant 1841 au comte de Plainval.
  • La Fontaine Bréban, La Fontaine Brabant (1830), maison détruite.
  • La Fontaine des Cordeliers (1830), lieu-dit.
  • La Galaise, — La Galaze (1717), château qui appartient v. 1841 à M. Bonnart-Lancosme.
  • La Gambière, — La maison Gambie (1717), maison isolée.
  • La Haute veüe (1717), ancien hameau.
  • La Maison Gambie (XVIIIe [18e] siècle), ancienne habitation.
  • La Marne, — Matrona (1er s.), — Materna fluvius (632), — Fluvium maternæ (v. 670), — Fluvium matrena (v. 700), — Matrona (846), — Materna (1096), — Maderna (1158), — Marna (1185), — Aqua Materne (1254), — Le fleuve de Marne (1281), rivière affluent de la Seine.
  • La Noue sur le Gué, maison isolée.
  • La Picherette.
  • Le Bois de la Choisée (1830), lieu-dit.
  • Le Four Blanc (XVIIIe [18e] siècle), maison isolée au sud ouest des Bondons.
  • Le Grand Bécard, hameau.
  • Le Petit Bécard, hameau.
  • Le Petit Morin, — Salvonarias supra Moram (n.d.), — Morein (1168), — Mucra minor (XVIIe [17e] siècle), rivière affluent de la Marne.
  • Le Limon (1652), hameau.
  • Les Abymes (1847), château qui appartient v. 1841 au baron De Flegny.
  • Les Agouries, Les Agouris (1830), château.
  • Les Bondons (1659), — (1734), hameau.
  • Les Monbourgeons.
  • Les Pommières, maison isolée.
  • Les Prés, — Les Prez (1717), hameau.
  • Le Venteuil, hameau.
  • [L'Ile, — L'Ile Adam (1691), château.] [Le bois de l'Ile Adam se trouve situé sur la paroisse d'Ussy sur Marne.]
  • Miramionnes, couvent de dames de Saint Geneviève fondé en 1677 par Anne Perrin, épouse de Pierre Courtin seigneur de Tanqueux (Chamigny), Mme Heliot et l'abbé De Fortia. Cette communauté accueille des pensionnaires.
    Au XVIIIe [18e] siècle, la communauté se compose de quatorze filles et d'un supérieur (M. Boutinot).
    Au XIXe [19e] siècle, les bâtiments ont été transformés et divisés pour partie en hospice desservi par cinq sœurs de la congrégation de Nevers, pour une autre en école de garçons et pour une dernière en dépôt de sureté.
  • Montagne du Limon (1717), montagne.
  • Montplaisir, hameau.
  • Morintru (1653).
    • Ferme de Morintru (XVIIIe [18e] siècle), ferme dépendant de la paroisse d'Ussy, située sur le territoire de La Ferté sous Jouarre. Elle appartient v. 1841 au comte d'Ussy puis a été divisée.
    • Morintru d'En Bas, hameau.
    • Morintru d'En Haut, hameau situé au dessus du château de la Barre.
  • Noisement (1485), — Noisemant (1757), ancien fief avec justice, hameau sur la commune de Saint Cyr sur Morin. Une partie de ce territoire appartient à l'abbaye de Reuil qui, au IXe [9e] siècle en cède le bénéfice à Anculphus. Ce fief reste dans les possessions de La Ferté sous Jouarre et est administré par les seigneurs du Saulsoy et de la Motte d'Ormoy de Chamigny. Les marchands meuliers y extraient de la pierre jusqu'au XVIIIe [18e] siècle. (Voyez Chamigny.)
  • Rose-Bois.
  • Ru Croulard, ruisseau affluent de la Marne. (? La rivière de Nemours à Ussy sur Marne ?)
  • Ru des Guyoux, Ru des Guyaux, Ru des Guyots, ruisseau situé sur la limite des territoires de La Ferté sous Jouarre et d'Ussy. (Ru de Montbourgeon.)
  • Ru des Préz de Marcy, ruisseau situé sur la limite des territoires de La Ferté sous Jouarre et Chamigny.
  • Saint Martin, hameau.
    • Saint Martin, prieuré simple à la collation du prieur de Reuil. Au XVIIIe [18e] siècle il vaut 160 livres.
  • Voliard, — Bois et Vignes de Voïarre (1787), — (1830), lieu-dit sur les communes de La Ferté-sous-Jouarre et d'Ussy-sur-Marne.

Les moulins de La FERTÉ sous Jouare

Au XIIe [12e] siècle, les moulins de La Ferté sont possédés par l'abbaye de Reuil.

  • Moulin de la ville, moulin à trois roues et quatre tournans qui appartient v. 1841 à M. LEFEVRE-DELIGNY.
  • Moulin de Comporté.
  • Moulin de Condets, moulin qui appartient v. 1841 à M. BESSON.
  • Moulin de Mourette, moulin qui appartient v. 1841 à M. DEPAUX.

Les notables de La FERTÉ sous Jouare

  • DE BOURBON CONDÉ (Henri)
  • LESUEUR Jean (1603-1681), pasteur et auteur de Histoire de l'Eglise et de l'Empire depuis la naissance de Jesus-Christ, jusqu'à la fin du X siècle.

Faits-divers de La FERTÉ sous Jouare

Guerre de cent ans - Puis, c'étaient les Grandes Compagnies, sorte de ramassis de gens de guerre à la solde tantôt du parti royal, tantôt du parti opposé. En octobre 1358, elles vinrent s'emparer, au nom de Charles-le-Mauvais, du château d'Oissery, puis du château de la Ferté-sous-Jouarre, qui consistait en une bonne tour au milieu de l'île de la Marne. Le 8 janvier suivant (1359) ils étaient maîtres de Lagny. En même temps, ils tenaient la forteresse de Melun, l'île de Notre-Dame, et la partie-sud de la ville. Les château de Becoiseau, de La Houssaye-en-Brie leur appartenaient également, ainsi que Juilly et Oissery dans l'Ile de France.

29 mars 1496 - Procuration donnée par noble Pierre Blosset, chevalier, seigneur du Mesnil-Mauger, chambellan du roi et bailli de Caux, et Claude de Crèvecœur, sa femme, à nobles Jean de Saint-Légier, Jean de La Houssaye, écuyers, et Nicolas Le Quaco, pour prendre possession des seigneuries de la Ferté-sous-Jouarre, Tancrou, Asnières, Chavigny et autres et prêter hommage à qui de droit.

18 avril 1500 - Constitution par noble Pierre Blosset, chevalier, vicomte héréditaire de Meaux, seigneur de la Ferté-sous-Jouarre, Condé en Brie, Chamigny, Tancrou et du Mesnil-Mauger, en son nom et pour sa femme, noble Claude de Crèvecœur, dame de Proyart, Saint-Crépin, et Vendy, à noble Jacques d'Estouteville, chevalier, seigneur de Beynes et de Blainville, baron d'Ivry et de Saint-André en la Marche, chambellan du roi et garde de la prévôté, de 300 l[ivres] t[ournois] de rente, moyennant 3000 l[ivres] t[ournois].

5 mars 1559 - Nicolas Doresputtes (pour des Escouttes), laboureur, demeurant à " Parriel " (le Jariel), paroisse de Sablonnieres (près Rebais) donation à Antoine des Escouttes, cordonnier, demeurant à la Ferté au Coul son frère, d'un logis et de terres au Jariel.

09 septembre 1570 - Pierre Henry, vigneron, demeurant à Ussy-sur-Marne : donation à Etienne Drouyn, licencié ès lois conseiller (sic) en cour laie, demeurant à la Ferté-au-Col, de tous les immeubles à lui appartenant au terroir d'Ussy-sur-Marne et aux environs.

28 mars 1573 - Jacques Bellot, lieutenant général ès bailliage et chatellenie de la Ferté-au-Coul et Chamigny, demeurant au Breuil : donation à Pierre, à Jacques et à Samuel Bellot, ses enfants de portion d'une maison aux faubourgs de la Ferté-au-Coul (la Ferté-sous-Jouarre), de vignes au terroir de Sept-Sorts, de moitié de l'ile Croulard sur la Marne au terroir de la Ferté-au-Coul, d'un clos et de terres au terroir d'Ussy-sur-Marne.

1577 - Lettres de Henri III [3] autorisant le prince de Condé « à faite presche et tout aultre exercice libre de la religion prétendue réformée en ses maisons assizes en la ville de La Ferté-au-Coul, soit qu'il fust présent audit lieu ou absent ».

1579 - Lettres royales ordonnant au grand-prévôt de France de se transporter à La Ferté pour établir au château l'exercice du culte de la religion réformée.

1585 - Vente de la terre de La Ferté-sous-Jouarre par le prince de Condé à François de Bourbon, prince de Conti.

Alexandre Farnèse, duc de Parme, qui avait été, dans les Pays-Bas, au service de Philippe II [2], roi d'Espagne, vint en France à l'appel de Mayenne pour soutenir la Ligue contre Henri IV [4]. Après avoir occupé un instant Paris, au nom de Charles X [10] (cardinal de Bourbon), il était reparti pour revenir avec 10.000 hommes et 3.000 chevaux. Le duc de Mayenne, alors à Laon, vint l'attendre à Meaux, ravageant en passant, Lizy-sur-Ourcq. Farnèse s'empara de La Ferté-sous-Jouarre (1er août 1590) où il fit pendre aux croisées du château le capitaine Gavaret qui avait trahi la Ligue pour Henri IV [4].

7 mars 1594 - Eloi Picart, laboureur, demeurant actuellement à Laferté-au Coul (la ferté sous Jouarre) et auparavant demeurant à Launoy, paroisse de la Trétoire : donation à Gilles Drouyn, marchand boucher, demeurant à la ferté au Coul et à Barbe Picart, femme dudit Drouyn, ses gendre et fille d'immeubles, jardins, terres et bois à lui appartenant et situés tant à Rebais, qu'à Launoy et autres lieux.

1620-1624 - Prieuré et seigneurie de Saint-Fiacre. — Censives. Terrier des seigneuries de Saint-Fiacre et de Tancrou, dressé en vertu des Lettres patentes obenues en la chancellerie du Palais, à Paris, par M. Pierre Bènard, prieur commendataire et seigneur spirituel et temporel desdits lieux. Censitaires de Saint-Fiacre : Massé Bourgouin, manouvrier ; — Jullien Pouldrier, vigneron à Bobery, paroisse de Boutigny ; — Guillaume Baret, tisserand à Saint-Fiacre ; — Jean Lefebure, tailleur d'habits au même lieu ; — Jean Leloup, laboureur à Vincelle, paroisse de Boutigny ; — Jean Goussard, boucher à Saint-Fiacre, « pour une maison, logis, granges, estables couvertes de thuilles ; courtz, jardins, le lieu comme il se comporte, assis audit Saint-Fiacre, en la rue de Paris, appellé d'ancienneté l'Hostel de la Roue, et de présent divisé en deux hostelz appelez : L'Ours et les Quatre fils Aymon » ; — messire Thomas Travers, curé de Saint-Fiacre ; — maître Charles Feret, contrôleur ordinaire de la maison de Mgr le prince de Condé ; — Geneviève Duclerc, veuve de maître Jacques Jolimois, vivant lieutenant en la justice et prévôté de Saint-Fiacre ; — « Pierre Loysel, maître orphèvre demeurant à Meaux » ; — Claude de Normandin, écuyer, sieur de La Grille, pour 4 travées de bas logis sises à Saint-Fiacre, « montée hors-œuvres sur laquelle il y a un vollet à boujottes » ; — Nicolas Chabouillé fils et héritier, par bénéfice d'inventaire, de défunt maître Gilbert Chabouillé, demeurant à… — Etienne Cimetière, maître chirurgien ordinaire de M. le prince de Condé, demeurant à Paris, pour une maison manable et logeable, sise au faubourg Saint-Fiacre, appelée l'Image Saint-Pharon, etc. — Feuillet 153, Tancrou. Censitaires : Jesson Mortier, marchand à La Trousse, en son nom et à cause de Catherine Henry, sa femme, avant veuve de Jean Rochefort ; — Louis Bacouet, pêcheur à Tancrou ; — Simon Marteau, maçon à Sammeron ; — Pierre Thibault, laboureur à Mary, pour une maison sise en ce lieu ; — Claude Queusse, receveur de la terre et seigneurie de Lizy ; — Pierre Guyot, mesureur et arpenteur à Tancrou ; — Louis Luart, laboureur au même lieu en son nom et comme procureur fondé de demoiselle Alise Loysel, femme de Jean Houdichon, sieur Du Pré, exempt des gardes du corps du Roi, et de M. Barnabé Le Vest, sieur de Rocmont, avocat au parlement de Paris, demeurant en cette ville, rue de la Harpe ; — Antoine Vaillant, maître de la poste de La Ferté-au-Col, en son nom et en celui de Jacques Vaillant, son frère, marchand tavernier à Gandelu ; — noble homme maître René Bauldry, commis au contrôle général des postes de France, demeurant à Paris, rue Saint-Jacques ; — Félix Trouet, tisserand en drap à Lizy-sur-Ourcq, à cause de Huberde Marteau, sa femme.

12 décembre 1626 - Claude Picherel, sieur de Morintru, demeurant à Paris rue d'Enfer, fauxbourgs Saint-Michel, paroisse Saint-Séverin : donation à Jacques Séguier, écuyer, sieur de la Verrière et à Marguerite Tardieu, femme dudit Séguier sa tante maternelle de la maison seigneuriale de Morintru, paroisse de la Ferté-sous-Jouarre, appartenances et dépendances du fief de la Tour, paroisse d'Ussy [-sur Marne] et de terres, bois et îles près Morintru et Ussy.

25 octobre 1661 - Pierre Venart, prêtre, curé de Luzancy, y demeurant : donation à l'église et au curé de Saint-Nicolas, à la Ferté au Col (sous Jouarre), d'une maison à la Ferté au Col (sous Jouarre), en la rue et devant ladite église Saint-Nicolas. Ladite donation faite en présence de Jean Simonnet, maître chirurgien, demeurant à ladite Ferté au Col.

25 décembre 1669 - Maximilien des Monceaux, docteur en médecine, demeurant à La Ferté au Col (sous Jouarre) : donation sous certaines conditions à Jacques Le Clerc, demeurant à Villeneuve-sur-Bois, paroisse de Saint-Denis les Rebais, de meubles et d'acquêts immeubles.

1691 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres de propriété d'héritages situés à Courtry, à Genevray, à Monterand, au Petit-Lud, ainsi qu'à Montbrieux, territoire de Guérard. — Baux à cens et rentes, titres-nouvels, reconnaissances desdites rentes, etc. — Montbrieux : 14 janvier 1691, bail à rente, par Etienne de La Cour, marchand à La Ferté-au-Col, et Françoise Oudrichon, avant veuve de Georges Barbier, à Louis Boullanger, marchand meunier au moulin de Prémol, d'une maison et cour, avec plusieurs pièces de terre, vigne et un jardin à verdure, le tout désigné au contrat, fait moyennant 11 livres par an, etc.

07 juillet 1710 - Arrêt de la Cour de Parlement portant condamnation de bannissement contre plusieurs habitants de la Ferté-Sous-Jouarre qui se sont attroupés et ont par force et violence emporté les blés de la maison du sieur Montrobert : avec injonction au procureur fiscal de la Ferté, d'empêcher les émotions populaires. Contre : SIMONNET (drapier), DARCHE (vigneron), Louis NOTTÉ fils, Pierre DEVINS (Bonnetier), MOUCHARD, Jacques MOYNET (Procureur fiscal de La Ferté sous Jouarre), PINARD dit MENAGER, Denis CRESPIN (Maréchal ferrant), JANNOT (Tisserand), BARILLET (Fripier), la femme et la fille de Nicolas HOUDART (Cabaretier), POTTIN (Concierge à la prison), BAHIN (Tenant le bureau de Chamigny), GRISOL (Manouvrier), ROUSSEL (Epicier), LABBÉ.

1718-1720. — Mouvance censuelle. — Fragment d'un terrier de la seigneurie de Saint-Léger, appartenant à l'abbaye de Saint-Pierre de Rebais (8e cahier, feuillets 177 à 200). — Censitaires : — Jean Delorme, charron à Champcomolin, paroisse de Saint-Léger, tant en son nom qu'à cause de Denise Goisy, sa femme ; — Pierre Lemaire, laboureur au même lieu ; — Louis Chambry, de pareil état, demeurant à Tourneloup, paroisse de Bellot ; — maître Simon Pailly, marchand à Rebais, fondé de procuration de demoiselle Jeanne Rousselet, fille mineure émancipée d'âge de défunt Robert Rousselet ; — Pierre Villé, laboureur à La Madeleine, paroisse Saint-Jean de Rebais ; — Etienne Le Cointre, trésorier de l'Hôtel-Dieu de Rebais, au nom et comme administrateur de cet établissement ; — Louis Michon, maître d'école de la paroisse Saint-Nicolas dudit lieu de Rebais, à cause de Jeanne Houdry, sa femme ; — Louis Cordebanne, maréchal à Jouy-sur-Morin ; — maître Pierre Moinet, marchand à La Ferté-au-Col ; — Nicolas Taphu, vivant officier du Roi, représenté par Simon Prailly, etc.

24 juin 1791 - le château de l'Ile, où Louis XVI [16] et Marie-Antoinette s'arrêtèrent au retour du voyage de Varennes. Les hommages et les soins respectueux que rendirent à ces augustes et infortunés personnages M. et Mme REGNARD de l'Ile, propriétaires de ce château, ont donné lieu à des persécutions si cruelles, que celle-ci en a été victime.

Monographies

La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) - Georges DARNEY

Registres de l'église de La Ferté-sous-Jouarre. Quelques souvenirs protestants du pays de Brie.