CHOISY le Temple

Dans la Brie Champenoise, cette communauté est à une lieue et deux tiers ouest de Meaux.

Ancienne seigneurie de la châtellenie de Meaux dépendant de l'évêché. Les Templiers n'y possèdent tout d'abord qu'une maison dès la fondation de l'ordre, cette chambre prieurale est l'un de leurs plus anciens fiefs avec justice. Le premier bienfaiteur est Eudes de Cauz qui vend à l'ordre en 1168 une terre face à leur bâtiment, suivi notamment de Gui de Charny (1170), Raoul de Cuisy (1188), n. Payen de Maucourt (1200), Isabelle Lallemande de Claye épouse de Pierre Lhuillier (1274).
Lors de la spoliation des biens des Templiers par Philippe le Bel au XIII^e [13^e] siècle, 900 arpents des terres dispersées appartenant à la commanderie de Choisy le Temple sont alors usurpées par les seigneurs des différents lieux. Lorsque les Hospitaliers en prennent possession, les membres en sont les maisons de Charny, de La Trasse (Villeroy), de Saint-Mesmes, de Trilbardou, de Montaigu (Villiers sur Morin), de Nanteuil lez Meaux, du Plessis Pomponne, de Lagny sur Marne, de Puiseux en Parisis (Puiseux les Louvres), et de Crécy en Brie.
Au XV^e [15^e] siècle, Monthyon, Betz, Magny Saint Loup (Boutigny), l'Hôtel de l'Horloge (Meaux), la maison de Dammartin en Goële leur sont données puis au siècle suivant, les maisons hospitalières de Dieulamant (Villemareuil) et de Boutigny.
La commanderie de Choisy le Temple est démembrée en 1633 pour former la commanderie de Moissy le Temple (Montigny l'Allier) avec les domaines de Magny Saint Loup à Boutigny et Boutigny, de Nanteuil, de Montaigu, de Trilbardou, avec une maison à Meaux et autres biens. Puiseux est quant à elle érigée en commanderie, en récompense de services rendus. Il ne reste plus à la commanderie de Choisy, que Charny, la Trasse, Saint-Mesmes, Lagny sur Marne, Crécy, Monthyon, Le Plessis du Bois, Dammartin, Dieu-Lamant et plusieurs maisons et moulins dans la ville de Meaux.
Le revenu de Choisy est en 1453 de 136 livres tournois ; en 1733, de 6000 livres, et en 1787, de 12000 livres.

PRODUCTIONS : Au XVI^e [16^e] siècle la commanderie exploite environ 600 arpents de terre.

Le domaine de Choisy comprend, au XV^e [15^e] siècle, un château ou maison seigneuriale, " grand et beau édifice, estant en ung clos, contenant environ XL [40] arpens de terre, tous cloz de biaulx murs faiz entierement de bonne matiere et à chascun canton, et au millieu desdits murs a neuf tournelles couvertes de tuilles (Le château et le parc de Choisy étaient situés près du chemin de Choisy à Saint-Mesmes.)." avec chapelle, " belle et notable a troys croisiés de voultes, couverte de tuille, voirée de neuf voirrières, adornée d'ymages et de tableaux et de quatre angles sur pilliers de boys autour de l'ostel ; sur lequel ostel a ung ciboire de boys voirré auquel repose le begnoist corps de N. S. Dieu, lequel est en une couppe de léton doré bien et notablement entretenue."
Cette chapelle a été reconstruite au XIV^e [14^e] siècle, par Guillaume de Mail, Grand Prieur de France, qui donne pour la faire desservir, cinq arpents de terre au terroir de Maneurre (Manœuvre, commune de Vincy), à la charge par le chapelain d'y dire " chascune sepmainne une messe en l'onneur de M. St Jacques l'apostre, laquelle sera dicte du St-Esprit au jour de mardi."
Vendue nationalement après la révolution de 1789 avec tous les biens de la commanderie, la ferme et cent soixante hectares ont été érigés en majorat avec titre de baronnie en 1810 en faveur de César-Louis de Baulny, maire de Villeroy.

• Champ Cotterelle (1784), lieu-dit.
• Fosse aux Miches (1784), lieu-dit.
• La Justice d'Agorneau (1784), — (1810), lieu-dit.
• La Motte, — Le lieu dit la Motte (1780), — (1784), ancien fief. En 1690 il appartient à Mme v^ve Louis Portail, conseiller à la cour des aides.
• Les Hantes (1784), lieu-dit.
• Les Montgardés (1784), lieu-dit.
• Les Vieilles Fourches (1755), ancien lieu-dit. Il s'agit vraisemblablement d'une ancienne justice.
• Vallée du Fond de Messy (1784), lieu-dit.

• Bilbartaut, moulin à blé construit par les Templiers v. 1235. Ruiné par les anglais.
• Bilbartaut, moulin à grains construit par les Templiers après la Guerre de Cent Ans au lieu-dit le Saut d'Osche. Ruiné vers le XVI^e [16^e] siècle.

Décembre 1222 - Vente par quatre frères, Étienne, chanoine de Meaux, Baudouin d’Armentières et Henri de Trilbardou, chevaliers, et Haimon, écuyer, aux frères du Temple de la commanderie de Choisy, de toute la terre qu’ils possèdent à Chauconin. Décembre 1222, (1 p., parch.). À noter, traces de scellement sur lacs textiles tressés rouges et jaunes.

Mai 1261 - Vente faite par Robert Boeufdefer et Marie, sa femme, Adam de Seuil et Marie, sa femme, et Aveline, sœur de Robert et Adam, à Renaud Roussel, de plusieurs pièces de prés au terroir de Congis, au lieu dit La Presle près de la rivière Thérouanne, situés dans la censive de la commanderie du Temple de Choisy. Mai 1261, s1 p., parch. À noter, traces de scellement sur double queue.

Juillet 1263 - Vente par Jean de Congis et Marguerite, sa femme, Jean Oisier et Hersende, sa femme et Agnès, veuve de Jean Messart, aux frères du Temple de la commanderie de Choisy, d’une parcelle de terre à Chauconin, au lieu-dit Vaux Parfond.

Avril 1283 - Vente par Milon Deffiedieu aux frères du Temple de la commanderie de Choisy d’une parcelle de terre à Chauconin.

En 1664, un sieur Lottin [de Charny], conseiller au parlement de Paris, profitant de la négligence qu'apportaient les officiers ou les agents du Grand-Prieur, dans l'exercice de la justice de Choisy, a fait enlever de la salle des plaids les armes de la religion. Le Grand-Prieur averti, s'en plaint au roi. Une information a lieu par un maître de requêtes, M. de Vertamont ; et le sieur Lottin s'est vu condamné à rétablir les armes qu'il avait enlevées, et à payer au Grand Prieur des dommages et intérêts qui ont été réglés par le parlement de Dijon.

1789 - Il y avoit dans le Diocese de Meaux quelques autres habitations de Templiers, entr'autres Montagu, Moisy, dans l'étendue de la Paroisse de Montigny, & Choisy-le-Temple sur celle de Charny. Cette derniere fait le principal membre du grand Prieuré de France : on y voit encore plusieurs tombes de Religieux, leurs livres de chœur & leurs bancs d'Eglise. L'enceinte de cette maison étoit d'une vaste étendue. On y reconnoît les vestiges d'un corps-de-logis pour les Chevaliers ; & en 1731, le réfectoire servoit encore de bergerie aux moutons du fermier. Telle est la destinée de cent autres endroits respectables, où les Chevaliers vivoient en commun, & acquittoient le service divin.