CHAMBRE Fontaine

Le prieuré

La communaute des prieur et religieux de chambrefontaine

Dans la Brie Champenoise, l'établissement religieux est situé dans les bois à deux lieues nord ouest de Meaux et sud est de Dammartin.

Ancienne dépendance de la paroisse de Cuisy, la seigneurie fait partie de la châtellenie de Dammartin.
Au XIIe [12e] siècle, les religieux du prieuré de Val Secret (Paroisse de Brasles au diocèse de Soissons.) sont réputés pour leur zèle disciplinaire et se voient sollicités par les fondateurs du prieuré de Chambrefontaine (Le seigneur de Cuisy et l'évêque de Meaux.) pour assurer la pérénité de leur projet. Les premiers religieux qui composent la communauté sont donc tirés de Val Secret et s'attachent tout d'abord au défrichage de leurs bois sur Montgé et Cuisy pour y développer l'agriculture et y faire construire leur établissement.
[La situation primitive aurait été à proximité de la fontaine d'une source située sur la montagne. L'ancienne fontaine de Saint Quirin située sur la montagne à l'orée du Bois de Chambre Fontaine à quelques mètres de l'ancien moulin à vent du prieuré (Moulin de la Tour dit de Saint Jean) semble avoir échappé aux recherches.
Confusions :
- Selon certains auteurs le lieu aurait eu l'appellation de Fontaine Doon : l'abbaye était également propriétaire d'une léproserie à Fontaine Le Dun (Normandie) qui a aussi bénéficié de donations faites par les seigneurs de l'élection meldoise, d'où une assimilation à la circarie de Normandie.
- Selon d'autres il aurait aussi eu l'appellation de Ru de la Fourcière mais l'ermitage a été transféré sur le site connu au cours du siècle suivant sa fondation relié à l'abbaye par une rigole artificielle.]

Le nécrologe de l'abbaye implique de très nombreux donateurs dans différents lieux mais les seigneurs de Cuisy, de Dammartin et par la suite d'Iverny en sont les principaux bienfaiteurs.
En 1232, Philippe de France, fils de Philippe Auguste, et son épouse Mathilde comtesse de Boulogne et de Dammartin, y fondent l'anniversaire du roi Philippe Auguste, et donnent aux religieux le droit de faire chasser - Les religieux ont par principe vocation à ne dispenser que le bien - certains gibiers sur leurs terres dans l'étendue du comté de Dammartin.
En 1783, la paroisse fait partie du territoire du Plessis l'Evêque. Après la révolution de 1789 les bâtiments des religieux sont détruits, la ferme et quelques dépendances sont de nouveau rattachées à la commune de Cuisy.

Toponymie

Camerus Fons (nd.), Cameræ Fons (nd.), Cameratus Fons (1190), Ecclesia de Chamero Fonte (1191), Canonici de Camera inter novam abbatiam Cameræ Fontis et Plessetum Magistri Alermi (1234), Fontis (1242), Monachi de Camerafonte (1250), Apud Camerifontem (XIIIe [13e] siècle), Ecclesia Beate Marie Camere Fontis (XIIIe [13e] siècle), alias Chambrefontaine.

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Coutumes : Paris et Meaux.
  • Bailliage : Meaux.
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé puis circarie de France.
Dames, seigneurs
  • Millon De Cuisy (XIIe [12e] siècle).
  • Prieur de Chambrefontaine

 

PRODUCTIONS : Deux plâtrières.

La cure

L'abbaye prémontréenne est fille de Val Secret, son église renferme une chapelle Sainte Marguerite à la collation du prieur qui présente aux cures de Cuisy, Congis, La Haute Maison, Pierrelevée et à l'Hôtel Dieu de Dammartin, conférant également les prieurés de Rognon, sur la paroisse de La Haute Maison, et du Rouget sur celle de Chamigny.

A la fin du XVIIe [17e] siècle la cure vaut environ 5000 livres de rente puis au XVIIIe [18e] siècle 4000 livres de rente au sujet qui en est pourvu par le roi, la taxe en cour de Rome est de 200 florins.

PATRONNE : Notre Dame

Lieux-dits de CHAMBRE Fontaine

  • Chamigny
    • Rouget, prieuré simple sous le titre de la Nativité de la Sainte Vierge à la collation de l'abbé de Chambrefontaine. Le titulaire a haute, moyenne et basse justice sur les dépendances du prieuré, cette seigneurie a relevé de la Tour de Montjay et conservé la coutume de Paris, le territoire relève pour cette raison du bailliage de La Ferté sous Jouarre.
      En 1210, Hugues de Chamigny cède aux religieux de Chambre Fontaine une certaine quantité de bois dans la forêt de Lias (Gers) et des terres labourables, à condition que ces religieux tiennent durant vingt ans trois de leurs prêtres et un diacre dans une des maisons de ces seigneurs.
    • Vaux, hameau.
  • Chambre Fontaine, ferme qui appartient v. 1841 à M. Malet.
  • L'Orme Marin (XIXe [19e] siècle), lieu-dit. [Arbre de justice.]
  • Monboulon, — Munbulun (1195), — (1811), bois, lieu-dit et plâtrière situés sur la paroisse du Plessis l'Evêque. En 1195, vingt arpents de ce terroir sont donnés au prieuré par Barthelemy De Monthyon. En 1225, les chevaliers de Compans donnent aux religieux une vingtaine d'arpents des bois qu'ils y possédent. En 1414, l'abbaye achète à Jean de Châtillon la moitié des bois de Montboulon.
  • Penchard.
    • Montbout, — Montebou (1154), — (1225), — Monbost, Monbout (1250), — Ministri de Monbolum apud Camerifontem ; terra de Mebout (XIIIe [13e] siècle), — Une maison appellée Momboust (1402), — Le bois de Montbout sis à Mansigny, paroisse de Chambry (1515), — Montbout (1522), — La ferme de Montbouts (1532), — L'étang de Montboust (1540), — Montbout (1740), ancien bois, ancien étang et ferme détruite.
  • Saint Soupplets.
    • Corbillon, — Corbillon (1225), — Le bois des Corbillons (1751), — Les Corbillons (1838), ancien lieu-dit et bois. En 1225, les chevaliers de Compans donnent à l'abbaye sept arpents des bois qu'ils y possèdent.

Moulin de CHAMBRE Fontaine

  • Le Moulin à Vent, — Molendinum ad ventum de Camerafonte (1260), — Bail à loyer consenti par le prieur Martin Ganneron au meunier Jean Baticle du moulin à vent de Saint-Soupplets et du moulin à vent de la Tour, 10 novembre 1667, — Moulin Saint Iean (1717), — Plan d'un canton de censive et domaine dépendant du grand prieuré de France scis au terroir de S.t-Souplest, lieudit les Accins, le Haut de Mont-Boulon et le moulin de la Tour (1777), — Moulin de la Tour dit Saint Jean (Ruiné) (1784), ancien moulin à vent.

Faits-divers de CHAMBRE Fontaine

19 mars 1622. Lettres patentes de Louis XIII [13] permettant aux administrateurs de l’hôtel-Dieu de Meaux de faire couper cinq arpents de bois dépendant de la ferme de Montbout, et d'employer le fruit de la vente aux diverses réparations de leurs bâtiments.- Enregistrées au Parlement de Paris le 20 avril 1622.

10 février 1758 - Sentence de la Maîtrise des Eaux & Forêts de Paris,
Qui fait défenses à tout Habitans des Villages voisins des Bois dépendans de l'Abbaye de Chambrefontaine, d'aller dans lesdits Bois avec serpes, coignées, ferremens et instrumens tranchans, & d'y faire aucuns délits, sous les peines y portées.

1763, Janvier. Anne-Joseph PEILHON, âgé de trente-quatre ans, natif de Paris, Trésorier Général des Bâtimens du Roi, mis à la Bastille, sur ordre du Roi en 1763, au mois de Janvier.
La mere du sieur Peilhon ayant porté des plaintes à M. le Marquis de Marigny, sur la mauvaise gestion de son fils dans les fonctions de sa charge de Trésorier des Bâtimens du Roi ; & M. de Marigny ayant reconnu que le sieur Peilhon étoit à découvert d'environ 300,000 livres, sur différens exercices depuis 1754, dont les comptes n'avoient pu être arrêtés, il en rendit compte au Roi, qui ordonna que ce Tésorier fût mis à la Bastille.
Mais la dame Peilhon ayant présenté à M. de Marigny un état certifié de la situation de son fils, par rapport à sa caisse des Bâtimens du Roi, & ayant démontré que les deniers de Sa Majesté étoient en sûreté, attendu que la charge du sieur Peilhon étoit de 400 mille livres, & que d'ailleurs il avoit du bien, il obtint son élargissement de la Bastille, pour être transféré au Couvent de Chambrefontaine, près Dommartin ; mais avant l'exécution des ordres pour sa liberté, sa mère eut la permission de le faire transférer chez M. le Lieutenant-Civil, pour lui faire nommer un Conseil, afin d'arrêter à l'avenir ses dissipations.