Rose des vents le bealle

La GODINE, lieu-dit.

Devenues selon les régions bocages, landes, voire parcs, les godines ont pourtant une particularité qui les différencie.

La réprésentation antique du g est, depuis les débuts de l'écriture, celle du transport, de la maniabilité.
Ce medium, qu'il soit outil ou vaisseau, prend divers sens autour du travail humain en fonction des populations que l'on retrouve par exemple dans le celtique god : bâton, rayon de miel, bon qui connotent une culture, un travail, physiques ou intellectuels. Le o et le d positionnés ensuite définissent un moyen (g) un ensemble (o) et un développement (d) qui restent par exemple dans l'anglais good : bien.

La gaudée, le gaut (Forêt en ancien françois) étaient donc des lieux entretenus ; le gaudayeur (Forestier) était en charge d'esgauder (Y mettre du gibier) et accessoirement de protéger des godins (brigands) pour permettre au seigneur de s'égaudir (Chasser) en toute sérénité.
La godine ou gaudine par le suffixe diminutif latin -inus était donc un petit bois seigneurial… un plaisir vraisemblablement plus artificiel que naturel élaboré à la dimension de son possesseur. Ces territoires plantés d'essences diverses ont été assimilés avec d'autres appellations puisque les landes, les bocages, les parcs, etc., sont plantés d'arbrisseaux mais sont avant tout des réserves giboyeuses.

Dans son évolution sous nos latitudes, go a également pris une signification assez dépréciée par sa proximité avec la prononciation gw (Le w représentant un canal, un conduit, une blessure, etc. résultant de g : outil) dont la racine se retrouve par exemple dans l'ancien celtique gwdd : oie, dans l'ancien breton gwad : sang, qui ressemble plus à un cri.
Il est difficile d'apprécier qui des ustensiles ou des gémissements ont donné leur signification aux personnes de mauvaise vie qu'étaient les godelureaux et godines mais les plaisirs de la chair semblent trouver là une même source que ceux de la chère puisque quelques préparations culinaires ont été conservées en Sologne : gaudelée (Cuisine mal faite), dans le Dauphiné : gaudille (Soupe épaisse), quand les gaudes bressanes sont fabriquées à base de farine de maïs dont la couleur évoque la gaude des teinturiers (Réséda).

Sources :
Glossaire de la langue Romane, rédigé d'après les manuscrits de la Bibliothèque Impériale, et d'après ce qui a été imprimé de plus complet en ce genre contenant l'étymologie et la signification des mots usités dans les XI, XII, XIII, XIV, XV et XVIe siècles, avec de nombreux exemples puisés dans les mêmes sources ; et précédé d'un discours sur l'origine, les progrès et les variations de la langue françoise. Ouvrage utile à ceux qui voudront consulter on connoître les Écrits des premiers auteurs françois. Dédié à sa majesté Joseph Napoléon, roi de Naples et de Sicile - Jean-Baptiste-Bonaventure de ROQUEFORT
Mémoires sur la langue celtique - Jean-Baptiste BULLET