Rose des vents le bealle

La DOGUE

Ce sont les appellations des climats qui l'environnent qui permettent de déterminer la fonction initiale de ce lieu-dit.

Les dogues

Le celtique dwg évoquait le verbe porter. Dans sa représentation graphique le d est une germination hypogée, une graine (Cotylédon) dont la tige (Epicotyle) va croître, le passage de l'ombre à la lumière, le seuil, la porte ; les u et v sont pour leur part l'eau et son lit ; le [g] phonétique, assimilable au [k], évoque les lettres c (Circulation, ouverture, sac.) et aussi la lettre q (Outil.).
Le Celte transportait donc un liquide au moyen d'un vaisseau (Joug, baquet, fût, canal, etc.) dont l'ancien mot breton doug a conservé la signification de support et dont nous conservons le duc (Aqueduc.) qui conduit mais aussi la doctrine qui porte le savoir. 

Le grec en a fait δοχοε : la lame de bois ; les doques grecques étaient à l'origine des sortes de flambeaux ressemblant aux bolides (Ancien nom des corps célestes en forme de javelot qui pénétraient l'atmosphère terrestre.), ils se consumaient sur toute leur longueur au lieu de ne brûler que sur une extrémité comme les torches. Ils évoquent une planche de bois un peu creusée pour y concentrer le combustible. Les merrains de chêne également soumis au feu pour la fabrication de tonneaux leur a laissé δοχείο : récipient.

De tout cela le latin a fait de doga un contenant et sa mesure, l'anglais dock un quai en bois.

Sur le territoire français la prononciation [g] est surtout située sur la marche des parlers d'oc et d'oïl, la prononciation [k] étant la particularité de la langue d'oc et le [j] celle de la langue d'oïl.
Toutes se sont souvent altérées pour ne laisser que doa, doe, douya, doye, doue, etc. (L'ancien françois dohé est un courant d'eau.) mais qui pour l'essentiel nous ont surtout laissé le terme douve qui a la particularité de désigner aussi bien le fossé que la douelle de tonneau.

La dogue n'est généralement qu'un fossé et la plante (Doque, doche, parelle ou patience des marais utilisée en médecine.) qui pousse dans cet environnement humide.
Si, à proximité d'un lieu appelé Dogue se trouve une demeure ou une appellation évocant qu'une résidence seigneuriale a pu y avoir autrefois été construite (E.g. La Motte), il y a toute raison de penser à une fortification : un fossé où circule l'eau, la limite d'un fief, un terrain destiné aux batailles.
Dans le cas contraire, en fonction de la région, il peut s'agir de nombreuses autres possibilités mais pour la plupart de circuits d'utilité qui impliquent tous une surélévation de part et d'autre pour former une cuvette : canal de marais salant (Etier.), talus, parement de digue, empierrement qui se forme suite à des labourages répétés sur les contours d'une parcelle (En Italie, doa, doga était une sorte de rideau géomorphologique, un palier inculte destiné à couper la progression du feu en cas d'incendie à proximité d'une basse cour.).
La libellule (doga, doguèt en Auvergne Rhône Alpes) qui évolue à proximité du point d'eau, le chemin qui borde un fossé ou la haie plantée sur un talus s'avèrent également être des extrapolations des premiers sens de la dogue.

La forme masculine dénote de la supériorité d'un mot et le dogue, animal d'importance, est le chien dressé aux attaques frontales qui a pour sa part formé l'ancien verbe doguer, se heurter à la manière des béliers. Il est devenu pièce d'amarrage pour les voiles.

Sources :
- Dictionnaire complet des langues française et allemande composé d'après les meilleurs ouvrages anciens et nouveaux sur les sciences, les lettres et les arts : et contenant 1° la signification de tous les mots ; 2° la prononciation des plus difficiles ; 3° un choix d'exemples propres à en éclaircir le sens et à en faire connaître les différentes acceptions ; 4° les principaux synonymes ; 5° les expressions proverbiales et les proverbes employés dans l'une et dans l'autre langue ; 6° les termes du code français ; 7° une table des monnaies, poids et mesures des différents états ; 8° un vocabulaire géographique ; 9° une table des noms d'hommes et de femmes etc. - Abbé Mozin, MM. Guizot, Biber, Hoelder, Courtin
- Dictionnaire grec-français - Joseph PLANCHE
- Dictionnaire rural raisonné, dans lequel on trouve le détail des plantes préservatives et curatives des maladies des bestiaux - Madame Gacon-Dufour
- Französisches Etymologisches Wörterbuch - Walther von Wartburg
- Flora Parisiensis ou descriptions et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris - Pierre BULLIARD
- Histoire naturelle de Pline traduite en françois avec le texte latin rétabli d'après les meilleures leçons manuscrites ; accompagnée de notes critiques pour l'éclaircissement du texte, & d'observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes - Gaius Plinius Secundus
- Mémoires sur la langue celtique - Jean-Baptiste BULLET
- Romania
- Vocabulaire des termes de marine anglois et françois - Daniel LESCALLIER