TRESMES
Le village
Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située sur l'Ourcq, à deux lieues S. S. O. de la Ferté Milon, trois lieues & tiers N. E. de Meaux & à trois lieues de Fresnay (Fresnoy-le-Luat).
Ancienne paroisse Notre Dame de la châtellenie de Coulommiers, Gesvres-le-Duc a été réuni à la commune de Crouy-sur-Ourcq en 1792.
Toponymie Altare de Tramis (1135), Tremma (v. 1160), Tremia (v. 1165), Li vigcontes de La Fierté-Ancoul, liges et estages et quaqu'il a à Gandeluz et à Tremes et La Ferté-Ancoul et à Lisi est et aus appendices de toz iceiz, mis hors le fié l'evesques de Miauz et de Saint-Faron (XIIe [12ème] siècle), Tremæ (v. 1180), Tresma (1184), Traima, Traime (1201), Treme (1220), De Traimis (v. 1240), Ecclesia de Tremis (1268), Tresme (1505), L'ancien manoir de Tresmes appelé autrefois le fief de la Butte des Bruyères (1706), Gesvres (1835), alias Gesvres le Duc. |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS :
MARCHÉS :
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 18 | |
1726 | ||
½ XVIIIe [18ème] | ||
¾ XVIIIe [18ème] | ||
XIXe [19ème] |
La cure
Dans le registre paroissial de 1580, le curé de Crouy fait état de la démolition de la chapelle du logis seigneurial (Saint André) de M. de Sepois et évoque un projet de réhabilitation puisque le prêtre desservant (Jehan Boucher) y est toujours en fonction. En 1637, le registre paroissial de Crouy précise que les baptêmes, mariages et sépultures se célèbrent en l'église Notre Dame de Tresmes.
PATRON : Notre Dame
FÊTE :
CURÉS : Jehan Boucher (Saint-André) | BONVILLER (N-D de Tresmes) - 1645 | Simon VAZERAC (N-D de Tresmes) 1654 | Jehan ALADANNE (N-D de Tresmes) -1663 | DUFOUR (N-D de Tresmes) -1687 |
Bienfaisance
Instruction
Lieux-dits de TRESMES
- Brumetz, la paroisse est divisée en trois seigneuries dont l'une d'elles appartient au duc de Tresme.
- Charnetel (1390), ancien fief.
- La Butte des Bruyères ou Le Vieux Tresmes, château féodal ruiné reconstruit au XVIIe siècle.
La terre et seigneurie de Gêvres est portée en mariage par Jeanne Cueillette, fille de Jean, contrôleur général des finances en Languedoc, à Jacques Potier, seigneur de Blanc Ménil, conseiller au parlement de Paris, dont les deux fils, Nicolas et Louis, ont fait les deux branches de Novion (Aîné) et de Gêvres.
En 1626, la terre est érigée en marquisat en faveur de Louis Potier, secrétaire d'état et gouverneur de la ville de Paris, qui meurt en 1630.
En 1648, le comté devient duché-pairie pour son fils, René Potier, duc de Gêvres et Pair de France, qui se démet en 1669 et meurt l'année suivante ; à cette occasion, la terre de Tresmes est officiellement renommée Gêvres.
Son fils Léon, duc de Gêvres, est mort âgé de 84 ans en 1704.
Les fiefs de Tresmes et de Gesvres le Duc sont réunis le 21 novembre 1721 par son fils François Bernard, duc de Tresmes en 1703, celui-ci meurt en 1739.
Son fils François-Joachim-Bernard, duc de Gêvres dès 1722, premier gentilhomme de la chambre et gouverneur de Paris, lui succède qui meurt en 1757.
Son frère, Louis-Léon Potier, né en 1695, appellé d'abord le comte de Tresmes, le remplace. Lieutenant général des armées du roi, il devient duc et gouverneur général de l'Île de France en 1757. Celui-ci se marie en 1729 avec Éléonor-Marie de Montmorency-Tingry qui lui donne Louis-Paris dit le marquis de Gêvres, né en 1733, qui devient gouverneur de l'Île de France en survivance.
En 1780, ses crénaux et vieilles tours y sont encore visibles.
Il a été reconstruit en maison de campagne par M. BONNAT et appartient v. 1841 à M. BARTHOLENY. - Echampeu, — Echaneuz (v. 1172), — Pierres de Chancuz, VI semaines de garde (XIIe siècle), — Eschaneuz (1184), — Eschameuz (1249), — Eschanseuz (1394), — Eschancus (1553), — Eschampeuz (1557), — Eschancu (1619), — Chancu (XVIIe siècle), — Eschampeu (1753), — Eschampeu (1765), — Champeus (1766), — Chanqu (1782), ancien fief de la châtellenie de Coulommiers qui a relevé du fief d'Auger (Villeneuve les Auger) ou des francs-fiefs de Nanteuil (Nanteuil le Haudouin), hameau.
Cette ancienne paroisse du diocèse de Meaux et du doyenné de Gandelu est créée en 1680 et dédiée à Saint André.
En 1776 les comtes de Tresmes possèdent la terre d'Echampeu pour le quart et un douzième de l'ancien fief d'Auger. Le duc de Tresmes, après la mort du cardinal de Gesvres, prend possession des biens de ce dernier.
La commune est réunie à celle de Lizy-sur-Ourcq en 1839. - La Cassine (1717), belvédère.
- [La Granche (XVIIIe siècle), lieu-dit.]
- La Muette (1835), écart.
- Le Bois de Coucy.
- Le Bois de la Deffouage.
- Le Haras (1717), ferme détruite.
- L'Ourcq, — Urc (855), — Hurc (1205), — Fluvius qui dicitur Ourc (1234), — Ourg (1458), — Ourge (1467), — La rivière d'Urc (1542), — La rivière d'Ourrc (1565) - — Ourque, Ourq (1765 - 1771), rivière affluent de la Marne. Son cours appartient au seigneur depuis le ru de la Croix Hélène, paroisse de Crouy, jusqu'au moulin de Viron, paroisse d'Ocquerre.
- Montmirail (1390), — Montmirel ou terroir de Gesvres (1705), ancien fief dépendant de la châtellenie de Coulommiers.
- Ormoy, ancien fief.
- Rieux, — Ruex (1228), ancienne paroisse et ancien fief réunis à Tresmes en 1404.
- — Il y a une chappelle au chasteau dud. Crouy nômee la chappelle St Andre de laquelle est pourveu led. m.s Anthoine Regnault Deay [de Gandeluz] (1572), — La chapelle de Rieux (1835), chapelle bâtie en 1543, après le décès de Jeanne de Saveuse et selon ses vœux testamentaires, par le seigneur de Sepois sous l'invocation de Saint André.
- Fief de Tancrou, ancien fief sur la paroisse de Tancrou.
Faits-divers de TRESMES
1135 - 1er volume du cartulaire de l'église de Meaux, suivi d'une table chronologique des matières, avec l'indication des pages où commencent les titres, dressée par André Aphton, natif de Rebais, secrétaire de M. Thomé, chanoine de ladite église. […] — mai 1135, charte de Manassès II (évêque), par laquelle il donne au chapitre la 3e partie des moulins sous Fublaines, l'autel de Tresme, avec cynode et circade, l'autel de Congis et une portion des cures de Saint-Rémy, Saint-Saturnin et Sainte-Aulde […]
Le château de Gêvres est le plus beau de la province, avec une galerie ornée d'environ quinze cents tableaux. Situé dans une vallée, il dispose d'une partie des eaux de la rivière d'Ourcq, qui se rendent d'abord dans un avant-fossé d'où elles se distribuent par quatre petites coquilles dans les grands fossés qui entourent le château sur un circuit d'environ mille toises de circuit qui en permettent le renouvellement.
En 1732, le duc d'Orléans ayant transformé la rivière d'Ourcq en canal pour acheminer les marchandises à Paris, et notamment les bois de la forêt de Villiers Coterets, la communication de la rivière d'Ourcq avec les fossés du château de Gêvres est coupée. Les émanations des eaux stagnantes en rendent le château presque inhabitable. De l'autre côté, l'eau du canal élevée par les écluses, se filtrant à travers la terre, inonde et rend impraticables le parc et ses environs. Le duc de Gêvres a recours à M. DRANSY, ingénieur du roi célèbre pour ses machines et constructions hydrauliques, pour leur assèchement. M. DRANSY fait ouvrir un lit pour recevoir la petite rivière de Gergogne, au dessous du second moulin de May (May en Multien) jusqu'à l'entrée de la chaussée de Gêvres. A partir de ce dernier point, il lui conserve son niveau le long de la chaussée sur une digue jusqu'au pont ; au bout de cette digue, l'eau est reçue dans un canal de bois de trois pieds de largeur, qui s'étend le long de l'arche maritime ; sortant de ce canal, elle s'étend dans un espace de 50 toises, de cascades en cascades pour tomber dans les avant-fossés, d'où elle se distribue ensuite dans les grands fossés par les coquilles ; l'eau des fossés se renouvelle au moins une fois en vingt-quatre heures en se déchargeant dans une immense pièce d'eau, au bout de laquelle est posée une vis hydraulique, connue sous le nom d'Archimède, qui enlève par jour plus de huit cent muids d'eau. Cette machine tourne par la décharge de l'eau dans un puisard, dans lequel elle est placée, et d'un fossé où aboutissent toutes les eaux d'inondation.
1745-1747 - Mouvance passive. — Aveu et dénombrement du fief de Fontaine, sis à Puisieux, fourni à très-haut et très-puissant seigneur François-Joachim Potier, duc de Gesvres, pair de France, marquis de Fontenay, de Mareuil, Gandelu et Blérancourt, comte de Trocy, baron de Montjay, châtelain de Crouy, seigneur de Villars-le-Duc, premier gentilhomme de la chambre du Roi, chevalier de ses trois Ordres, etc., par les vénérables dames, dévotes filles religieuses, prieure et monastère de Fontaine-en-France, diocèse de Meaux, ordre de Fontevrault, sujet sans moyen au Saint-Siège apostolique, dames dudit lieu de Fontaine, de La Chaussée, de Poligny, Champfleury, Nogeon, La Chapelle-des-Marais, et du Mitoy, du fief de Chambry, en partie, de Puisieux et autres lieux, comparantes par sœur Françoise Lafontaine, prieure, sœur Louise de Baussan, prieure du cloître, sœur Marie-Anne-Madeleine Cousinet, ancienne prieure et discrète, sœur Catherine de Péviquet, grènetière, sœur, Marie-Louise de Montholon, etc.
Monographie
Notice historique et statistique sur Crouy-sur-Ourcq et le duché-pairie de Gesvres - Louis BENOIST.