MONTRY

Le village

Aux confins de la Brie Champenoise, cette paroisse est à une lieue & demie S. S. O. de Meaux, sur la grande route de Paris à Coulommiers, à un demi quart de lieue du rivage gauche du Morin, & une demie lieue de la rive gauche de la Marne.

Toponymie

Mons Hairici, Montryacum, alias Montery.

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Subdélégation : Meaux.
  • Coutume : Meaux.
  • Bailliage : Meaux. Plusieurs justices seigneuriales. Les premières causes à Montry.
  • Grenier à sel : Meaux.
  • Maîtrise des eaux et forêts : Crecy.
  • Décimateurs : Les religieux de Saint Germain des Prés et le chapitre de Saint Louis du Louvre.
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé de Brie.
  • Doyenné : Crecy.
  • Conférence : Crecy.
  • Collateurs : Les religieux de Saint Germain des Prés.
Dames, seigneurs
  • M. ANGRAND d'Alleray (XVIIIe siècle).
  •  

 

PRODUCTIONS : Grains, vins.

DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1709 85  
1726   388
½ XVIIIe 85  
XIXe   438

La cure

Mons Hairici est un hameau dans l'étendue de la paroisse de Saint Germain lez Couilly qui appartient à l'abbaye de Saint Maur des Fossés, dès le IXe siècle.

Au XIIe siècle, Thibault, abbé de Saint Maur, demande à Hugues, abbé de Saint Germain des Prés, dont dépend Saint Germain lez Couilly, la permission de construire à Muntericus une église pour la commodité des habitants. Hugues le permet à condition que l'emplacement de l'église et la maison du curé soient à perpétuité du domaine de son abbaye, et que l'abbé de Saint Maur donne au nouveau curé trois muids de blé et trois muids de vin.
En 1185, Simon, évêque de Meaux, érige l'église paroissiale et cède à Foulques, abbé de Saint Germain, la présentation à la cure. Les deux cures de Saint Germain lez Couilly et de Montry sont tenues de partager leurs revenus et demeurer fidèles l'une à l'autre ; plusieurs conditions régissent alors cette collaboration dont l'une d'elles veut que le curé de Saint Germain sous Couilly desserve la cure de Montry une semaine sur deux et que le curé de Montry fasse de même à Saint Germain.
En 1194, Adam de Nanteuil donne à l'abbaye de Saint Germain beaucoup de biens situés à Montry à l'occasion de la profession monastique qu'Etienne, son fils, et Eudes, son frère, y font.

En 1720, Marie Anne HÉRON, veuve d'Etienne Bernard LANGLOIS, écuyer ordinaire de la reine et seigneur de Montry, a fondé un vicaire pour cette paroisse.

PATRONNE : L'Assomption de la Sainte Vierge.

FÊTE :

CURÉS : |

Instruction

L'école trop vétuste est reconstruite par les habitants en 1724.

Lieux-dits de MONTRY

Les Minimes de Vincennes ont un fief sur la paroisse, avec haute, moyenne et basse justice.

  • Babilly, — Au lieu dit dessus Babilly (1681), — Babilly (1760), lieu-dit.
  • Caprecy (XVIIIe siècle), lieu-dit.
  • Champignolles (1771), maison détruite.
  • Chanteprime (1660), ancien fief.
  • Charas (1781), ancien fief dépendant de la seigneurie des Hautes-Maisons à Montry.
  • Château de Montry, château qui appartient v. 1843 à M. le comte de REILHAC.
  • Clos de Blanchard (XVIIIe siècle), maison détruite.
  • La Cour, — L'ostel de la Court à Montery (1520), maison détruite.
  • [La Personne, ancien fief qui dépend de la paroisse de Saint Germain lez Couilly et comprend, en 1522, 6 arpents de terres et un quartier de prés.]
  • Le Champfort (1561), — Le Champfort, autrement les vignes de la Folie (1760), lieu-dit.
  • Le Fief Chien Chien, — Chienchiaut (1520), — Fief Chien Chien (1650), — Le Chien Chiaut (1651), — Fief Chien Chiant (1759), — Le Chien Chiaut (1760), ancien fief qui a appartenu à la censive de l'abbaye de Sainte Geneviève.
  • Le Figuier, — Mansum de Ficario (853), maison détruite sur les communes de Couilly-Pont-aux-Dames ou de Montry.
  • Le Grand Morin, — Mugra (VIIe siècle), — Inter duas Mucras (Fin VIIe siècle), — Aqua que dicitur Mucra (1135), — Moreien (1158), — Fluvium Moræn (v. 1180), — Mucra (1230), — Aqua de Morein (1233), — Repparia de Morena (1238), — Pons super aquam Morene (1240), — Moriein (nd.), — La rivière du Morain (1414), — Mucra Major (XVIIe siècle), — La rivière des Morins (1786), rivière affluent de la Marne.
  • Le Ru de Lochis, — Le ru de Lochi (1370), — Le ru de Loschy (1383), — Le ru de Lochy (1392), — Le rup de Lochy (1450), — Le ru de Liochy (1760), ruisseau affluent du Grand Morin aux limites des territoires des paroisses de Montry et de Saint Germain lez Couilly.
  • Les Carretiers, — La seigneurie des Carretiers (1660), — La maison et fief des Carretiers (1760), — Les Cartiers (XVIIIe siècle), ancien fief et ferme.
  • Les Filles Dieu, — La ferme des Filles-Dieu (1760), ferme.
  • Les Hautes-Maisons, — Les Hautes Maisons de Montery (1550), — Le chasteau des Haultes Maisons (1598), — Les Hautes Maisons situées au village de Montry en Brie (1674), — Le fief des Hautes maisons (1760), — La seigneurie des Hautes Maisons avec les droits de quints et requints à prendre sur les fiefs de la Morelle, l'Epinette et Charas (1781), ancien fief et château qui appartient v. 1843 à M. le comte de PASTORET.
  • Les vignes de la Folie. (Voyez Le Champfort.)
  • Mansum ad Bugomolinum (753), ancien lieu-dit à Couilly Pont aux Dames ou à Montry.
  • Montry, féculerie qui appartient à M. le comte de Reilhac (v. 1843).
  • Moulins, — La maison de Molins, au lieu que l'on dit à l'orme de la Croix Bertin (1349), — L'ostel de Moulins à Montery (1394), — Ung fief scitué et assis au village de Montery, anciennement appellé l'hostel des Molins, auquel souloit estre d'ancienneté maison, grange et estables (1551), maison détruite.
  • Soulas, — Le fief de Soulas (1571), — (1672), ancien fief dépendant de la paroisse de Saint Germain lez Couilly.

Moulin de MONTRY

Bâti sur la rive gauche de la rivière, son existence doit remonter aux temps carolingiens. Il est cité dans une charte de Charles II, dit le Chauve, de l'année 853, dans laquelle ce monarque confirme le don fait par le comte Adélard à l'église de Saint-Maur-des-Fossés, près Paris, d'une grande quantité de terres situées dans le Mulcien et dépendant de la ville de Couilly, savoir :
" Vingt-cinq bonniers de terre labourable avec la vigne qui est assise au lieu dit le Trémont, les trois arpents de pré dits les Pendaries, le moulin dit le moulin du Mont-Eric, et dans le village appelé Montry le manse censuel que tient Nodalbert avec ses héritiers..." (Lettre historique sur Couilly, par Berthault).
(Cart. Fossat, folio 337. Intitulée : Privilegium Karoli Regis super confirmatione terrarum ab Adelardo Comite Ecclesiae Fossatensi, legatarum quae site sunt in pago Melciano de Villa Coilli.)
En novembre 1227, l'existence de ce moulin est encore confirmée par une charte de Hugues de Châtillon, seigneur de Crécy, qui venait de fonder une abbaye au hameau du Rus, aujourd'hui Pont-aux-Dames, par lequel il céde à ladite abbaye le droit de rivière ou droit de pêche (piscaria) jusqu'au moulin de Liary (Cart. du Pont-aux-Dames, par Berthault, p.7)
Plus tard il fit partie d'un fief dit : du moulin de Liary, qui comprenait des héritages sur Montry et Couilly.
Il en est d'ailleurs fait mention au XIIe siècle dans le rôle des vassaux de Henri Ier, comte de Champagne et de Brie (dressé en 1172), où un Simon de Condé est cité parmi les possesseurs de fiefs de la châtellenie de Meaux, avec cette mention : "Liges et trois mois de garde ; li siez est es moulin de Lorey (Liary)". Ce moulin a autrefois dépendu de la paroisse de Condé (Arch. dép., M)
En 1789, il appartenait à M. Angran d'Alleray, seigneur de Condé et de Montry ; en 1830, à M. Greban, puis à sa veuve et ensuite à M. Bernard qui le transforma en scierie vers 1862 plus tard sa veuve lui succéda.

Faits-divers de MONTRY

1781 — Fief de Mongrolle réuni à la seigneurie de La Chapelle, par M. Pierre Gorge d'Antraigues et autres lieux. — Baux à rente et transports d'héritages situés sur le territoire dudit fief ; titres nouvels passés au profit de ses seigneurs, ou autres, etc. — 13 juin 1781, consentement dudit sieur Ménage, à l'échange projeté entre Son Altesse et Eminentissime M. Louis-René-Edouard de Rohan, prince de Rohan, cardinal de la sainte église romaine, évêque et prince de Strasbourg, landgrave d'Alsace, prince-états d'Empire, grand aumônier de France, abbé de Saint-Waast d'Arras, commandeur du Saint-Esprit, seigneur-baron de Coupvray, et autres lieux, demeurant à Paris, en son hôtel, rue du Temple, paroisse de Saint-Jean-en-Grève, d'une part ; et les révérends pères correcteur et religieux Minimes du Bois de Vincennes, d'autre part ; de leur seigneurie des Hautes-Maisons, paroisse de Montry, avec les droits de quints et requints à prendre sur les fiefs de La Morelle, de l'Epinette et de Charas. A cet acte est jointe une déclaration desdits religieux, de laquelle il résulte que la seigneurie des Hautes-Maisons leur appartenait comme substitués, par lettres patentes de Henri III [3] (de 1583), à l'ordre de Grammont, qui, lui-même, possédait cette terre comme dépendant du prieuré des Bons-Hommes de Vincennes, et comprise dans la donation qui en avait été faite, au dit ordre, par Hugues Le Coq, en 1477 ; qu'elle était tenue en fief noble et relevait sèchement de M. Ménage, etc.