MONTION

Le village

Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est à cinq quarts de lieue N. O. de Meaux. Ce village est situé sur une montagne, à un quart de lieue de la grande route de Meaux à celle de Paris à Soissons, avec une portion pavée depuis l'église de Monthion jusqu'à cette route.

En 1654, la terre et seigneurie de Montion est érigée en baronnie en faveur de Simon Chevalier, seigneur de Montion.

Cette baronnie passe ensuite à la famille AUGET.

Toponymie

Mons Yonis (n.d.), Hugo de Maisnil, ligius. Terra de Montion, et domus de Puteo et pratum Guerrici. (1172), alias Monthion, alias Mont-Ion.

CIRCONSCRIPTION
  • Parlement : Paris.
  • Intendance : Paris.
  • Subdélégation : Meaux.
  • Coutume : Meaux.
  • Bailliage : Meaux. Plusieurs justices.
  • Grenier à sel : Meaux
  • Maîtrise des eaux et forêts : Crécy.
  • Décimateurs : L'abbé de Saint Faron, le curé d'Iverny, le prieur de Saint Michel de Monthion, le curé de Sainte Céline et les religieuses de Noëfort.
  • Diocèse : Meaux.
  • Archidiaconé de France.
  • Doyenné : Dammartin. Avant le XIIIe [13ème] siècle le siège du doyenné pouvait également être à Monthyon.
  • Conférence : Dammartin.
  • Collateur : L'abbé de Saint Faron.
Dames, seigneurs
  •  Hugo de Maisnil, Barthelemy, Massille Priouse (XIIe siècle).
  • Claude Le Bossu (XVIIe siècle).
  • M. AUGET (1788).
  •  

 

PRODUCTIONS : Grains, vins, bois, fruits. Carrières de pierres et fours à plâtre.

DÉMOGRAPHIE
PÉRIODE FEUX HABITANTS
1709 141  
1726   640
½ XVIIIe 141  
XIXe   996

La cure

Mairie du chapitre à partir du XIe siècle (Les droits seigneuriaux cens, rentes, lods, ventes, quint, requint sont régis par un receveur.).

Au XIIe siècle, Bartelemy, seigneur de Montion, fait don de cinq arpents de terre à l'Hôtel Dieu de Meaux puis de vingt arpents au monastère.

Agnès de Montion fonde en 1239 une chapelle pour la subsistance d'un vicaire.

PATRON : Saint Georges.

FÊTE :

CURÉS : |

Bienfaisance

En 1754, M. CARRUEL, curé de Monthion, lègue 30 livres de rente foncière et 312 perches de terre aux pauvres de la paroisse pour en toucher les revenus. Au XIXe siècle, cette donation a perduré et est administrée par un bureau de bienfaisance.

Lieux-dits de MONTION

  • Artuis, ancien lieu-dit (XIIIe siècle).
  • Bosliard, ancien château et ferme, sur les communes de Monthyon et de Neufmontiers.
  • Château de Monthion. Deux ailes du château ont été démolies, le corps appartient v. 1841 à M. ROUSSEL.
  • Chatenfour (1838), lieu-dit.
  • En Haut, — La ferme d'En Haut appellée fief de Montal (1673), ancien fief et ferme détruite.
  • Fief de Montal. (Voyez En Haut)
  • Flavigny, — La rue de Flavigny (1656 et 1665), ancien lieu-dit.
  • Gibraltar (1838), four à plâtre.
  • Jossigny, — Le fief de Jaussigny scis en la ville de Monthyon les Meaux (1476), — Le fief de Jossigny assis au villaige et terrouer de Montyon (1563), ancien fief.
  • La Cave à Rigot (1838), lieu-dit.
  • La Chapelle Saint Georges, — La Chapelle Saint George (1489), ancien lieu-dit.
  • La Courviolaine (1838), partie du village.
  • La Croix Gillet (1494), — (1660), lieu-dit sur les communes de Monthyon et de Saint-Soupplets.
  • La ferme de M. Foulon de Senlis (1788), divisée, appartient v. 1841 aux héritiers CLAIN.
  • La Fontaine des Anglais (1838), lieu-dit.
  • La Fontaine du Chaudron (1838), lieu-dit.
  • La Marche, hameau.
  • La Recette, ferme seigneuriale (1788) qui appartient v. 1841 à Mme vve BONVALLET.
  • La Ruelle de Biscagne (1660), ancien lieu-dit.
  • Le Chapitre (1693), — (1839), ferme détruite sur les communes du Mesnil Amelot (et de Monthyon).
  • Le Château (1660), lieu-dit.
  • Le Château Gaillard, — Le Chasteau Gaillard (1626), — Le Château Gaillard (1838), maison isolée.
  • Le Couvent (1838), hameau.
  • Le Fief Gallois (1630), ancien fief.
  • Le Grand Nantizy (1838), lieu-dit.
  • L'Epinay (1624), ancien fief.
  • Les Avernes, ancien lieu-dit (1660).
  • L'Hôpital, ferme fondée à la fin du XIIe siècle par les hospitaliers. En 1238 le bénéfice de la communauté est supprimé et réuni à la commanderie de Choisy. Il n'en reste qu'une ferme qu'on appelle l'Hôpital, dans laquelle se trouve une chapelle de dévotion sous le nom de Saint Jean Baptiste, qui appartient v. 1841 à M. MOREAU-BONVALLET, député.

    Ancienne commanderie de l'Hôpital supprimée au XVe siècle. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem étaient établis à Monthyon, lorsque des lettres de 1189, de Simon, évêque de Meaux, attestaient qu'Odon, fils de Gaujain de Chaconin, de Chacunni, et Huarde, sa femme, avaient donné à la sainte maison de l'Hôpital de Jérusalem, trois arpents de bois, situés près de l'essart de l'Hôpital de Monthyon, juxta essartum Hospitalis ad Monteium Yvonis.
    Ces lettres contiennent, en outre, une donation au même Hôpital, par un seigneur, du nom de Jean Lebœuf, Johanes Bos, de dix arpents de pré dans l'île de Condé (Condé-Saint-Libière), in insula de Cunde (Arch. nat. S5189, Suppl.n° 16).
    L'année suivante, André de Neufmoutier, de Novo monasterio, donne à la maison de l'Hôpital, onze arpents et demi de terre devant le même essart de la maison de Monthyon, de l'autre côté de la voie, pour lesquels André reçut des Hospitaliers vingt-cinq livres, et devait avoir par reconnaissance, chaque année, un setier de froment. Cette donation est confirmée, en 1190, par le dit Simon, évêque de Meaux (Arch. nat. S5189, Suppl. n° 30).
    Pendant le cours du XIIIe siècle, les Hospitaliers continuèrent à recevoir des donations et à faire des acquisitions pour leur maison de Monthyon. De ce nombre, nous citerons la donation qui leur a été faite en 1243, par Aveline du Ru et Pierre, son fils, d'une partie de la terre et seigneurie de Monthyon, consistant en terres arables, prés, vignes, hôtes, cens, champart et une maison ; le tout tenu en fief de Jean de Hautvillers, et en arrière-fief, de Jean des Barres, de Barris, seigneur dominant, qui confirmèrent cette donation en abandonnant tous leurs droits sur la seigneurie cédée (Arch. nat. S5189, Suppl. n° 41).
    Une acquisition assez importante est encore faite en 1244, de Marie, femme du seigneur Thomas de Gemmart, chevalier, ayant pour objet soixante arpents de terre à Monthyon, avec les cens et champart en dépendant, et mouvants du fief de Jean de la Grue, écuyer, qui confirmait cette cession en 1247, avec messire Colin de Pomponne, second seigneur du fief (Bibl. nat. fonds fr. n° 14411).
    Cédant aux instances des frères de l'Hôpital, Philippe, roi de Navarre, comte de Champagne et de Brie, leur accordait, en 1285, des lettres d'amortissement pour leur maison de Monthyon et les biens qui en dépendaient, afin d'en jouir par eux librement et sans aucune charge ni taille, avec la haute, moyenne et basse justice (Bibl. nat. fonds fr. n° 14411).
    Toutefois la terre et seigneurie de Monthyon n'appartint entièrement aux Hospitaliers que lorsqu'ils eurent acheté, en 1302, de Jean de Monthyon, chevalier, et en 1371, de Jacques de Monthyon, écuyer, tout ce qu'ils pouvaient encore avoir là en domaine, fiefs, droits de cens et justice (Bibl. nat. fonds fr. n° 14411).
    Deux fiefs principaux relevaient de Monthyon, ainsi que nous l'avons dit : le fief de Jossigny, situé à Monthyon, et le fief du Verger, à Saint-Gobert (Commune de Barcy). Le premier appartenait, en 1547, à Jean Legendre, et avant lui, à Robert de Jossigny ; le second qui, d'abord, appartenait à Jacques de Monthyon, puis, en 1547, à la dame De Fresne, était possédé en 1623, par les demoiselles d'Annet et, après elles, par Jacques d'Annet, évêque de Toulon, qui le vendit en 1651, à l'hospice des Incurables à Paris.
    Les guerres du XIVe siècle causèrent de grands dommages à la commanderie de Monthyon. Elle fut dévastée et entièrement ruinée par les incursions que faisaient dans les campagnes les gens d'armes qui étaient venus faire le siège de Meaux. On l'afferma ensuite vingt livres, mais à la charge par les preneurs d'en relever les bâtiments, de remettre les terres en culture, de restaurer et faire desservir les chapelles de Monthyon et de Meaux.
    A la fin du XVe siècle, le revenu de Monthyon n'était encore que de 153 livres. Cette maison n'était pas encore rétablie des pertes qu'elle avait éprouvées. C'est ce qui décida Emery d'Amboise, alors Grand-Prieur de France, et commandeur à la fois de Choisy-le-Temple et de Monthyon, de réunir Monthyon à Choisy, et de ne plus faire de ces deux commanderies qu'une seule à l'avenir. (On y ajouta, au XVe siècle, la commanderie de Monthyon avec ses dépendances, Betz, Magny-Saint-Loup (Boutigny) et Meaux, plus la maison de Dammartin.)
    Cela n'empêcha pas d'entretenir, comme par le passé, à Monthyon, un chapelain pour le service de la chapelle, où il était dit trois messes par semaine.
    Monthyon, devenu membre de la commanderie de Choisy, comprenait au XVIe siècle, 250 arpents de terre, en labour, bois et prairie. Il y avait encore des friches qu'on nommait les Sablons de Saint-Soupplets, de Monboulon et de Maufondée, qui s'étendaient depuis le village de Saint-Soupplets jusqu'au Plessis-l'Evêque.
    Son revenu, en 1664, était de 2000 livres, y compris les cens et revenus seigneuriaux. Il était en 1733, de 2500 livres ; en 1787, de 4000 livres.

    Anciens commandeurs de Monthyon
    1356 Frère Jehan de Braietel
    1358 Frère Simon Clignet
    1387 Le chevalier Adam Boulard, Grand-Prieur
    1409 Frère Pierre de Provins
    1412 Frère Jehan de Berneville
    1424 Frère Henri Loup, infirmier de Rhodes
    1456 Frère Jehan de Francières
    1473 Frère Jehan de Chailly
    1495 Le chevalier Emery d'Amboise, Grand-Prieur
  • Luton, lieu-dit (1693).
  • Monboulon, — Munbulun (1195), — (1811), lieu-dit et plâtrière situés sur la paroisse du Plessis l'Evêque. En 1195, vingt arpents de ce terroir sont donnés par Barthelemy De Monthyon au prieuré de Chambre Fontaine.
  • Monpouilleux, ferme (1666 - 1817) détruite.
  • Montheuriet, lieu-dit (1585 - XVIIIe siècle - 1838).
  • Monthion, deux moulins à vent appartiennent : l'un à M. Leroy, l'autre à M. Damont (v. 1841).
  • Montliessant et Mouliessart, — Montliessent (1626), — Mouliessant (1665), — Montlissent (1681), — Mouliessart (1778), — Montliessant (1838), ancien fief dépendant du prieuré Sainte Céline de Meaux dans le faux bourg Saint Nicolas.
  • Plaigny, ancien lieu-dit (1489).
  • Pringy, ancien fief, manoir et hameau en partie (60 habitants dépendent de Monthyon au XIXe siècle ; la partie du hameau de Pringy dépendant de Barcy se compose de cinq familles, formant une population de 25 âmes.).
  • Roquemont, Raquemont, ancien fief (1585) et ferme (divisée probablement au XVIIIe siècle.).
  • Saint Georges, lieu-dit (1838).
  • Saint Michel, ferme du prieur de Saint-Michel (1788), divisée et en partie démolie qui appartient v. 1841 à M. MAIRE.

Faits-divers de MONTION

Vidimus d’un acte d’Edmond de Lancastre portant amortissement des dons faits aux frères de l’Hôpital Saint-Jean de Jérusalem par Thibaud de Magny, Thibaud de Chauconin et Dreux de Monthyon, ensuite frères de l’Ordre, savoir un tiers du manoir de Magny et toutes ses dépendances ainsi que 19 arpents de terre, 11 arpents à Monthyon et 2 arpents à Chambry. Août 1276, (1 p., parch.). À noter, traces de scellement sur double queue.

Lettres d’amortissement données par Philippe de France, roi de Navarre et futur Philippe IV le Bel, et Jeanne de Champagne, sa femme, de divers biens (maisons, terres, vignes, bois, prés, censives, droits) situés à Magny et Monthyon, en faveur des religieux de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem à Monthyon pour leurs terres et seigneuries, qu’ils tenaient de frère Thibaud de Magny, et vidimus de ce document. Mars 1285, n. st., (2 p., parch.). À noter, traces de deux scellements sur lacs de soie rouge (pièce 8) et faible fragment du sceau de la prévôté de Paris (pièce 9) [moulages dans la collection des Archives nationales, D 4456-4465].

Échange intervenu entre le commandeur de la commanderie de Monthyon et le chapelain de la chapelle Saint-Leu de Magny, de terres à Magny. Avril 1359, n. st., (1 p., parch.). À noter, traces de scellement sur double queue.

Ce lieu est remarquable par un château jadis assez fort, et qui fut pris et repris plusieurs fois pendant les guerres de la ligue. Le 29 mars 1582, jour de Pâques, Pierre de Brie, qui se faisoit nommer Basse-Maison, étoit dans le château de Monthion avec une soixantaine de soldats qu'il commandoit pour la ligue. Il fut au village du Plessis-Belleville, tandis qu'on célébroit l'office divin ; mit tout au pillage, et porta l'impudeur jusqu'à faire dépouiller de leurs vêtemens toutes les personnes qui se trouvèrent alors dans l'église. M. de Rentigny, gouverneur de Meaux pour la ligue, indigné de cette violence, manda plusieurs fois Basse-Maison à Meaux. Son dessein étoit de le faire arrêter et punir sévèrement ; mais Basse-Maison le soupçonnoit et ne s'y rendit pas. M. de Rentigny lui commanda de sortir du château. Basse-Maison fut obligé d'obéir, et sortit la nuit du 7 au 8 avril. Un de ses soldats alla aussitôt à Dammartin, qui tenoit pour le roi, avertir le gouverneur, de sa sortie. Ce gouverneur envoya un caporal avec seize soldats s'emparer du château de Monthion.
Dès que M. de Rentigny en fut informé, il monta à cheval, à la tête de sa compagnie de gendarmes, suivis d'environ trois cents habitans de Meaux, se présenta devant le château ; et après avoir sommé inutilement le caporal qui étoit à la tête de ses soldats, de se rendre, il escalada la place, s'en rendit maître ; et le caporal avec sept des siens, furent pendus aux fenêtres du château. Pendant cette expédition, un homme arriva de Dammartin avec une lettre du gouverneur, adressée au caporal, pour l'engager à tenir ferme, avec promesse de lui envoyer promptement du secours. Cet homme fut aussitôt pendu avec les huit autres. Ainsi se faisoit alors la guerre.

1595 - M. de Vitry s'empara de l'hôpital, près de Lizy-sur-Ourcq, et libéra Monthion et Mareuil-les-Meaux des derniers ligueurs.

1603 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Procédures diverses. — 13 septembre 1603, assignation donné à la requête de Claude Le Bossu, écuyer, seigneur de Monthion, et de damoiselle Charlotte Le Doys, sa femme, à cause d'elle, et comme tuteur de Charles et Elisabeth Le Doys, enfants mineurs de feu noble homme Pierre Le Doys, vivant seigneur du Coudray, commissaire générale des vivres des camps et armées de France, et de damoiselle Anne Charles, au sieur Pierre Jeanpêtré, sieur de La Barre, pour l'obliger « à procéder au parfait de la réformation du compte rendu par lui,» devant maître Charles Bordeau, comme curateur des mineurs susnommés. « Lequel Jeanpêtré a faict responce qu'il estoit extrêmement malade au lict, dès il y a trois moys, et au moyen de quoy il ne pouvoit comparoir à la présente assignation, et que, aussy tost que sa santé luy permetta d'aller aux affaires, il est prest de répondre à ce que dessus » ;

12 janvier 1734 - Hommage du fief de Roquemont et dépendances, sis dans la paroisse de Monthion et terroirs des environs, mouvant en plein fief du comté de Meaux, rendu par Jean-Baptiste Robert Auget, chevalier, baron de Monthion, seigneur de Chambry et du fief de Roquemont, conseiller, maître ordinaire à la Chambre des comptes, adjudicataire par décret au Châtelet le 16 décembre 1733 sur Jacques Pierre Cheron, comme tuteur de Nicolas Louis Le Roy de Roquemont, seul héritier de Nicolas Le Roy de Roquemont, conseiller au Châtelet.