MONCEAUX
Le village
Dans la Brie Champenoise, cette petite paroisse érigée en 1709 est à deux lieues E. S. E. de Meaux & à une demie lieue de la grande route d'Allemagne.
Le territoire est donné au VIIe siècle par Thierry III, roi de Neustrie, au moines de l'abbaye de Saint Denis en France.
Vers le XIIe siècle il est de nouveau dans la maison royale.
Henri IV l'érige en marquisat au XVIe siècle.
Le château
Au XIIe siècle le château seigneurial est fortifié, il domine le cours de la Marne dont l'emplacement profite à ses occupants (Famille de Montmorency.) qui s'adonnent au piratage, probablement pour faire face à l'absence de dépendance agricole qui auraient pu leur permettre de subsister. La pratique récurente de brigandage exercée par les seigneurs pousse Louis le Gros à faire abattre les remparts des places fortes pour n'en conserver que le donjon des fiefs. Son fils Louis le Jeune, dans la lignée de son père, détruit ceux du château de Montceaux en 1138.
Au XVe siècle il ne reste plus dans l'enceinte qu'un manoir et une tour délabrée dont l'occupant, Michel SALIGOT scribe de l'Université, complète la structure par une chapelle.
La reine Catherine de Medicis acquiert le domaine, rase les ruines et fait reconstruire les bâtiments et leurs jardins au XVIe siècle par Francisco Primaticcio, peintre et architecte pour s'y installer.
Henri IV le fait moderniser pour le donner à Gabrielle d'Estrées, marquise de Monceaux. Après sa mort, il a été réuni au domaine et est demeuré maison royale jusqu'à la Révolution de 1789.
Démoli en grande partie, un des quatre pavillons, ancien logement des ministres de Henri IV, a été restauré par le prince de Conti. Il appartient v. 1841 à M. LE BRETON.
Toponymie Montecellæ (nd.), Monticelli (nd.), Muncellaæ (1167), Moncious (XIIIe siècle), Le Monceau pres de Meauz (1326), Monceaux lez Meaux (1394), Le roi à Mousseaulx (1595), Moncellac (XVIe siècle), Monceaux (1608), Mousseaux (1652), Mousceaux (1680), Monceaux (1720), Montceaux lez Meaux (1739), alias Montceaux en Brie. Son appellation viendrait de la caverne (Montis cellæ : Réduit, cellier du mont.) qui s'y serait trouvé. |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS : Grains, foins, bois, vins.
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
XVIe siècle | 30 | |
1709 | 98 | |
XVIIIe siècle | 400 | |
½ XVIIIe | 98 | |
XIXe | 521 |
La cure
La chapelle Notre Dame, Saint Claude et Saint Antoine fondée en 1504 par Michel SALIGOT au sein même de l'ancien château féodal est destinée à accueillir les sujets et habitants des terres seigneuriales éloignés d'une demie lieue de l'église de Trilport. Elle devient par la suite de la reconstruction du château moderne l'église paroissiale de Notre Dame et de Saint Louis.
En 1598, suite à une donation faite aux Minimes de Fublaines par Henri IV, les religieux sont tenus entre autres d'instruire chaque mois les villageois de Montceaux et de ses environs.
La cure est quant à elle en partie démembrée des paroisses de Trilport et de Saint Jean les Deux Jumeaux pour n'être érigée qu'au début du XVIIIe siècle par le cardinal de BISSY.
En 1734 on lui réunit la chapelle sacerdotale en ruine du château de Vivier en Brie (Commune de Fontenay-Trésigny) fondée par les rois de France et donnée au XVIIe siècle au chapitre de Vincennes qui ont continué, malgré son état, à en percevoir les revenus. En compensation de la suppression de cette chapellenie la cure de Fontenay Trésigny est dotée d'un vicaire auquel le curé de Montceaux doit verser une rente de 300 livres.
PATRONNE : La Nativité de la Sainte Vierge.
FÊTE : 08 septembre (Nativité de la Sainte Vierge.).
CURÉS : CHARTIER ( -1728) | CAILLARD (1728-1736) | MILAN (1736- ) | Louis HERMANT ( -1792+) | MARÉCHAL (1792-1792) |
Instruction
La chapelle du château de Vivier en Brie, restée durant quinze ans sans titulaire puisque trop dégradée, a permis au chapitre de Vincennes d'accumuler 9000 livres sans exercer aucun service. Cette somme mise au jour lors de la réunion avec la cure de Monceaux, il est question de constituer un revenu permettant, entre autres, d'affecter 200 livres à la rétribution d'un maître d'école, mais elle est demeurée sans suite.
Lieux-dits de MONCEAUX
Il y a quelques maisons de campagne, dont une se fait remarquer par sa situation et ses points de vue ; elle appartient (v. 1841) à M. Brussel ; les autres à madame Desenfans, veuve du général du même nom, et à MM. Baticle, Frankin et Varel.
Dans le village, une seule ferme appartient v. 1841 à M. Blavet ; et une plâtrière à M. Terlin, à Saint-Jean-les-deux-Jumeaux.
Sur cette commune existe un télégraphe appelé de Montceaux, et desservant la ligne de Strasbourg, correspondant avec celui du Penchard.
Deux fermes, une à M. de Perthuis (v. 1841), et l'autre à M. de Sacy (v. 1841).
- Bois Verdelot (1786), bois.
- Etang Messire Jean (1786), étang.
- La Cour des Pigouts, — La Cour des Pigoutz (1652), maison détruite.
- La Fontaine Henriette (1739), ancien lieu-dit.
- La Fourcière (1846), écart.
- Le Château, — Ruines du Château (1846), château.
- Mur de la Capitainerie (1786).
- Le Châtelet, — Chasteler (1276), — Chastellet (1507), ancien lieu-dit.
- Le Courtil de la Chapellaine (1507), ancien lieu-dit.
- Le Courtil du Four (1507), ancien lieu-dit.
- Le Courtil du Marché, — Le Courtil des Marchés (1507), ancien lieu-dit.
- Le Courtil Juliot (1507), ancien lieu-dit.
- Le Courtil Toupet, — Le Courtil Touppet (1507), ancien lieu-dit.
- Les Ambroises, — Les Embroises (1652), — (1786), hameau qui dépend avant le XVIIIe siècle de la paroisse de Saint Jean les Deux Jumeaux.
- Montcoupet, — Moncoupet (1621), — Moncouppet (1652), maison détruite et ancien fief dépendant de la seigneurie de Lizy sur Ourcq, sur les communes de Montceaux et de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux.
- Pré d'Egrefoin (1786), lieu-dit.
Moulin de MONCEAUX
- Moulin de Montceaux (XVIIIe siècle), moulin à vent situé au S. du village proche des limites de la paroisse de Villemareuil.
Faits-divers de MONCEAUX
Dandelot, colonel de l'infanterie française, frère de l'amiral Coligny et du cardinal Châtillon, étoit en 1558 à Montceaux avec le roi Henri II et toute la cour. On rapporta au roi qu'il traitoit publiquement la messe d'idolâtrie. Ce prince voulut savoir de sa propre bouche ce qu'il en pensoit. Il répondit brusquement qu'il la regardoit comme une abominable invention des hommes. Le roi qui étoit extrêmement zélé pour la religion catholique, prit avec colère une lance ; Dandelot esquiva le coup, et le dauphin qui étoit auprès du roi, fut blessé. Dandelot fut arrêté par le sieur de la Trousse, grand prévôt de l'hôtel, conduit à Meaux, et enfermé pendant quelque temps dans le palais episcopal, sous la garde des habitans de Meaux. On le transféra ensuite dans le château de Melun.
Seconde guerre de religion - Le roi Charles IX, après avoir visité plusieurs des principales villes de son royaume, vient se reposer au mois de septembre 1567 au château de Monceaux pour y préparer le chapitre général de l'ordre de Saint Michel prévu le 29, lorsque Castelnau vient lui annoncer la marche projetée du prince de Condé, de l'amiral de Coligny et Dandelot sur Lagny, puis sur Monceau dans le dessein de s'emparer de la personne du roi. Après quelque hésitation, le Charles IX se décide à envoyer Castelnau en reconnaissance. Celui-ci arrivé en vue de Trilbardou voit une armée de Huguenots s'avancer pour s'emparer du pont. Castelnau parvient à les devancer et à couper le pont, malgré les efforts et les « coups d'arquebusades » de l'ennemi. Castelnau en avertit aussitôt le roi qui se réfugie à Meaux avec la cour et fait mander les Suisses alors à Paris. C'est au milieu d'un bataillon carré de six mille Suisses, sous la conduite du colonel Pfiffer qu'il se rend alors à Paris.
Le 24 mai 1595, jour de la Fête-Dieu, Henri IV vint de Montceaux à Meaux, assister à la procession générale du saint-sacrement. Le dais fut porté par des gentilshommes, et les glands par MM. de Guise, d'Elbœuf et de Grammont. Le roi retourna le soir à Montceaux.
Le 31 décembre 1595, le duc de Mayenne fut trouver Henri IV à Montceaux. Soyez le bienvenu, lui dit le roi, il y a seize ans que nous ne nous sommes vus. Le roi se promena long-temps et à grands pas avec M. de Mayenne, qui étoit gros et replet. Le duc tout essoufflé, avoua au roi qu'il n'en pouvoit plus : Et moi, mon cousin, lui dit le roi, en l'embrassant, je vous jure que voilà tout le mal que je vous ferai pour celui que vous m'avez fait, lorsque vous étiez chef de la ligue. Ce témoignage de bonté acheva de gagner M. de Mayenne, qui se dévoua au roi, et le servit avec fidélité.
1599 — Fief de La Croix de Bouleurs [La Chapelle sur Crécy et Bouleurs]. — Mouvance passive et affaires diverses. — Publication d'aveu et dénombrement, faite en jugement, par Pierre Houllier, lieutenant du bailli de Meaux, au siége de Crécy, à la requête de M. Jacques de Pienne, écuyer, sieur du fief de La Croix de Bouleurs, demeurant à Coutevroult, « présent en personne, garny de maistre Denis Phlippot, son procureur » ; lequel dit sieur de Piennes « a présenté certaines lectres de acte de foy et hommaige par lui faicte au Roy nostre sire, et à haulte et puissante dame, dame Gabrielle Destrez, duchesse de Beaufort, dame de Montceaulx et de la ville de Crécy en Brye ; ce qui lui avait été accordé, sauf le droit du Roi, de ladite dame et l'auctruy… Portant, lesdites lettres, que le sieur Depiennes c'est mis en debvoir de vassal, ayant bucqué, par trois foys, à la porte du chasteau dudit Crécy, estant nue teste, ung genouil en terre, sans espée et esperons, a baisé la porte et pothuis dudict chasteau, déclairant, à haulte voix, qu'il faisoit et de faict a faict et porté les foy et hommaige, et serment de fidellité qu'il est tenu de faire,» etc. ;