MAREUIL
Le village
Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située sur la rive gauche de la Marne, à une lieue S. S. O. de Meaux.
Le territoire est donné au VIIe siècle par Chideric II, roi d'Austrasie, aux moines de l'abbaye de Saint Denis. Au XIIIe siècle, sous l'administration de Suger abbé de Saint Denis, la paroisse devient alors florissante par sa savante gestion visant à en valoriser tout le potentiel.
La rivière et ses îles appartiennent au seigneur qui a droit de pêche du canal de Cornillon jusqu'à l'embouchure du Grand Morin dans la Marne.
Meaux coutume (1682) locale de Villemareul, &c. : Esdites Terres & Seigneuries des Murs, Villemareul, Mimeaux, la Haute-Maison, & Mareul lez Meaux, y a pour droits de lots & ventes pour chacun franc trois sols quatre deniers tournois.
Toponymie Marolium Justa Meldas (nd.), De Mariolo villa sita in pago Meldensi (VIIe siècle), Villa Marogilum in pago Meldensi sita (862), Marolium (1154), Marrolium (XIIe siècle), Marolium juxta Meldis (1250), Villa Marolii (1317), Marreul (1328), Maroil (1381 et 1382), Maroil les Meaulx (1408), Mareuil lez Meaulx (1456), Mareul près Meaulx (1517), Mareul (1598). |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS : Grains, bois, un peu de vignes. Au XIXe siècle les plâtres de Mareuil sont reconnus pour l'amendement des terres en Champagne et en Lorraine.
COMMERCE : Plâtre, grains, vin, fruits, fromages.
MARCHÉS :
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 143 | |
1726 | 645 | |
½ XVIIIe | 143 | |
XIXe | 650 |
La cure
Au VIe siècle, Saint Tresain, prêtre évangéliste d'origine irlandaise, devient curé de Mareuil, ses reliques sont conservées à Avenay, en Champagne.
En 750 les bénédictins de Saint Denis en France sont seigneurs de Mareuil.
En 1250, Anseau de Cornillon cède aux moines de Saint Denis tous les biens qu'il possède à Mareuil.
PATRON : Saint Etienne.
FÊTE : 1er dimanche de mai.
CURÉS : |
Bienfaisance
En 1678, M. DANTAN, chanoine de Meaux originaire de Mareuil, a fait une donation de cent livres de rente pour deux filles pauvres et vertueuses de la paroisse mais après son décès ses héritiers n'ont pas souhaité poursuivre sa fondation. En 1711, au terme de quinze années, le curé de Mareuil obtient que cette fondation soit reprise par l'hôpital général de Meaux. (Extrait des registres de parlement)
Une autre fondation de 80 livres de rente pour les pauvres a été faite par MM. Claude COPINEAU et Claude HAVARD, curés de Mareuil.
Lieux-dits de MAREUIL
Plusieurs fermes ont été démembrées, dont l'une d'elles a appartenu au séminaire de Meaux.
- Chapelle Saint Denis, ancienne chapelle détruite située vis-à-vis le cimetière, à proximité d'un bâtiment également possédé par les moines de Saint Denis en France.
- Chardonnereux, — Chardonnerel (1365), — Chardonnereux (1382), ancien lieu-dit.
- Grimondet (XVe siècle), ancien lieu-dit.
- La Grange du Mont, — Grangia de Monte que nuncupatur terra de Grivella (1317), (1847), ancienne grange dîmeresse, maison isolée et ferme qui appartiennent v. 1841 à M. BOULA.
- Beau Regard, lieu-dit.
- Les Grisons, moulin qui appartient v. 1841 à M. GOUJET.
- Montagne de Quincy, auberge qui appartient v. 1841 à M. FOUQUET.
- La Grivelle, ancien lieu habité. (Voyez La Grange du Mont.).
- La Justice (1847), maison isolée.
- La Maison Dieu (1685), (1847), lieu-dit et carrière de plâtre qui appartient v. 1841 à M. L'ENFANT.
- La Montagne de La Justice (1847), maison isolée.
- La Petite Madeleine (1847), lieu-dit.
- La Plâtrière (1847), maison.
- La Recette, ferme détruite dans le village qui appartient v. 1841 à M. BOULA.
- La Roque. (Voyez Maison Dieu.)
- La Vacherie (1847), lieu-dit.
- Le Bas d'Huré (1847), lieu-dit.
- Le Clos, — Clausum (1249), ancien lieu-dit au finage de Mareuil lès Meaux.
- Le Haut d'Huré (1847), lieu-dit.
- Le Marais Saint Denis, — Les Marets de Saint Denis (XVIIe siècle), ancien lieu-dit.
- Les Bordes (1847), lieu-dit.
- Les Galices, carrières de plâtre qui appartiennent v. 1841 à MM. BEAUDOINE, PICOISARD, VAUDESCAL et FAUVET.
- Les Madeleines, — Les Magdalaines (1598), — Le fief des Madeleines ou des Pucelles, parroisse de Mareuil lès Meaux (1765), ancien fief et ancien lieu-dit.
- Les Pucelles. (Voyez Les Madeleines.)
- Les Tuileries (1847), lieu-dit.
- Les Vides Granges (1847), lieu-dit.
- Les Vignolles (1847), lieu-dit.
- Les Voûtes (1847), lieu-dit.
- L'Hôpital (1740), ferme détruite.
- Lignières, — L'hostel et maison seigneuriale appelée l'hostel de Lignière ; le fief de Lignières (1733), ancien fief et maison détruite.
- L'Île de la Chappe (1847), dans la Marne.
- L'Île Nazareth (1847), lieu-dit.
- L'Île Saint Denis (1847).
- Roize
- Le Moulin des Rouares, moulin.
- Les Rouazes (1847), La maison des Roizes (XIXe siècle), maison isolée dans laquelle se rouissait le chanvre qui appartient v. 1841 à M. BOULA.
- Saint Clair, — Le fief de Saint Clair assis à Mareuil, le fief de Saint Clere (1658), — Le fief de Saint Clair (1745), ancien fief qui a appartenu à M. de FLEURY seigneur de Carrouge et de Villemareuil. Celui-ci a donné des communes à la paroisse qui ont été par la suite vendues. Le fief passe par la suite à M. de BOSSELAN puis à M. BOULA. Le seigneur du fief de Saint Clair est un des quatre vassaux qui portent l'évêque depuis l'entrée jusqu'à la cathédrale lors de sa première entrée dans la ville de Meaux.
Les notables de NANTEUIL
Pierre de RONSARD est titualire de la cure de Mareuil en 1552.
Julien DUJAY, maire de Mareuil, est l'auteur de Statistique de Mareuil-Les-Meaux en 1834.
Faits-divers de MAREUIL
1533-1534 - Recettes et dépenses. — Etat vrai, par forme de compte, des recettes du revenu temporel et dépenses faites pour l'église, hôtel et maladrerie de Saint-Ladre, par Charles Cousin. — Recette en blé : […] — de Georges Gamelle et Jean Ruelle, de Mareuil à cause de diverses terres sises en ce lieu, III setiers et II tiers de mine. […]
1588 - Guerres de Religion
- En ce mesme temps le Curé du village de Marueil, accompagné de deux soldats, alla prendre le maistre d'escole du lieu, nommé Michel d'Ammili, & l'ayant fait mener en une nacelle sur la reiviere de Marne, le jetta luy mesme & le noya dedans, en le perçant de plusieurs coups de dague dedans l'eau.
1590 - Guerres de Religion
- Mai Pillage des Ligueurs - Le 29 du même mois, cent hommes de pied de la garnison pillerent le village de Mareuil. Ils enleverent quelques bêtes à corne, & tuerent cinq ou six païsans : mais ils perdirent aussi de leur côté trois soldats. Le lendemain ceux de Mareuil pour avoir leur revanche, mirent une vache aux prez entre leur village et & la ville, & se posterent eux-mêmes assez près de là en embuscade. Quinze ou seize soldats de Meaux sortirent aussi-tôt sans autres armes que leurs epées pour enlever la vache ; mais les païsans tomberent sur eux, & en emmenerent quatre prisonners. La nuit suivante cent cinquante soldats de la garnison escaladerent le Château de Mareuil : cinq ou six d'entre eux y demeurerent, & les autres retournerent à Meaux sans rien faire.
- En 1590, on jeta un pont de bateaux sur la rivière de Marne, au-dessous du moulin de Mareuil. Le 9 juillet, sur les six heures du soir, quinze cents cavaliers des troupes du roi arrivèrent près de Meaux. Une partie alla reconnoître ce pont, et il y en eut deux de tués.
- En l'année 1590, la nuit du 21 au 22 juillet, plusieurs gens armés sortirent de Crécy, conduits par un nommé Thomas de BOURS (natif de Mareuil les Meaux), capitaine ou gouverneur de cette place pour le roi, et allèrent attaquer le village de Mareuil les Meaux, où il y avoit quatre compagnies d'arquebusiers à cheval du parti de la ligue. Les royalistes avoient avec eux trois tambours : en arrivant, ils les firent battre en trois différens endroits, autour du village. Les ligueurs se retirèrent dans l'église, où de BOURS qui voulut les forcer, fut tué sur la place avec un autre officier. Le reste de la troupe se voyant sans chef, retourna à Crécy, après avoir pris 46 chevaux des arquebusiers. De BOURS et l'officier furent enterrés dans l'église de Mareuil les Meaux. Il y eut un arquebusier de tué, et 4 ou 5 autres de blessés.
1595 - M. de Vitry s'empara de l'hôpital, près de Lizy-sur-Ourcq, et libéra Monthion et Mareuil-les-Meaux des derniers ligueurs.
1650-1656 - Mouvance censuelle. — Terrier de la seigneurie de Chambry. — Censitaires : messire Philippe Desvergers, écuyer, seigneur de Chambry, du Sannois et d'Annet, en partie, et dame Louise de Lonvilliers, son épouse ; — maître Pierre Janvier, curé de Crégy, en son nom et comme se portant fort de Gabriel Janvier, huissier au Châtelet de Paris, et de Pierre Bossé, huissier au bailliage du Palais, à cause de Catherine Janvier, sa femme, héritiers de feu Marguerite Lemadre, en son vivant femme de Roch Janvier, leur père ; — l'Hôtel-Dieu de Varreddes ; — MM. Leber et Cosset ; — le marquis de La Luzerne ; — madame de Bouguinville ; — maître Charles Hannier, conseiller et élu à Meaux ; — maître Charles Morin, en son nom et comme tuteur des enfants de Nicolas Olin ; — Claude Baron, vigneron ; — Charlotte Hubert veuve de Jean Lourdin ; — Christophe Leblanc, laboureur ; — Etienne Chambault, tailleur d'habits, tous demeurant à Chambry ; — Etienne Cholin, laboureur et vigneron à Mareuil ; — Françoise Bertheux, veuve de feu Isaac Hubert, demeurant à Penchard ; — Guillemette Moret, veuve de feu Etienne Trouet, vivant laboureur à Barcy ; — maître Jean Marteau, procureur fiscal de la terre et seigneurie de Chambry ; — Jean Pommart, marchand chaussetier à Meaux ; — Jean Trouet, laboureur à Barcy ; — Jean Devillenoy, maître d'école et clerc paroissial à Chambry ; — Jean et Rolland Mocarre, laboureurs, l'un à Villeneuve-sous-Dammartin, l'autre à Marcilly ; — Jean Thibault, maître tanneur à Meaux, à cause de Marie Milly, sa femme ; — Jean Luart, archer en la maréchaussée dudit Meaux, marchand, maître boucher en cette ville, etc.