Éléonore-Ambroise COURTIER

Maréchal-de-camp.
Né à Charmentray, le 28 mai 1772.
Fit ses premières armes au commencement de la révolution, et fut nommé, le 10 mars 1793, sous-lieutenant au 16e régiment de chasseurs à cheval : il fit successivement partie de l'armée du Nord, de l'armée de Hollande sous le commandement de BRUNE, et de l'armée de l'Ouest, dont le général en chef, BERNADOTTE, lui confia le commandement d'un des deux escadrons qui composoient sa garde.
Envoyé en 1801, au camp de Boulogne, le général COURTIER y reçut la récompense de ses services militaires et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Pendant la campagne de 1805, il assista, sous les ordres du général Mathieu de la REDORTE, à la capitulation de Brigentz, qui fit tomber 18000 hommes en notre pouvoir, et fut même chargé d'en porter les conditions au feld-maréchal autrichien.
En 1806, il suivit à Naples le général MATHIEU et s'en sépara lorsqu'on voulut forcer les officiers français à opter entre leur patrie et le royaume napolitain.
De retour à l'armée, le prince de NEUFCHÂTEL l'attacha à l'état-major général, lui confia pour Bernadotte une mission délicate, et dont il ne lui dissimula pas les dangers ; mission qu'il exécuta avec bonheur et dont il revint rendre compte à l'empereur lui-même.
Après la bataille d'Eylau, le général COURTIER fut fait chef-d'escadron au 24e de chasseurs ; il assista aux batailles de Guttstadt, de Friedland, d'Essling, de Wagram ; à Tilsitt, il fut nommé officier de la Légion-d'honneur, et deux ans après (26 mai 1809) gros-major (lieutenant-colonel) du 1er régiment de chasseurs.
Colonel en 1813, du 28e de chasseurs, il se trouvoit dans les environs de Hambourg avec le corps d'armée du maréchal Daoust, fut grièvement blessé dans une affaire contre les Russes, et revint en France après les évènements de 1814 ; son régiment fut alors licencié.
Pendant les cent jours, il répondit à l'appel de l'empereur, et fit, comme colonel du 11e de cuirassiers, la courte campagne qui devoit finir par le désastre de Waterloo.
Pendant les années qui suivirent, le général COURTIER avoit déposé son épée, lorsqu'en 1818, le maréchal GOUVION-SAINT-CYR l'appela au commandement des chasseurs de la Charente.
En 1823, il fit partie de l'armée d'Espagne, et fut nommé maréchal-de-camp, le 22 octobre de la même année.
Chargé, en 1832, du commandement du département du Puy-de-Dôme, le général COURTIER a été mis à la retraite en 1834, et, depuis cette époque, il est revenu habiter Charmentray, où l'attachent, et son goût pour l'agriculture, qu'il a lui-même pratiquée au commencement de sa carrière, et les souvenirs plus que séculaires d'une honorable famille.
Décédé à Charmentray le 30 may 1837.