JUILLY
Le village
Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située en pays de bois & de pâturages, sur les confins de l'Isle de France, à une lieue S. S. E. de Dammartin & deux & deux tiers N. O. de Meaux.
Cette paroisse a été touchée par les orages de grêle qui ont traversé la France les 12 et 13 juillet 1788.
Toponymie Julliacum (nd.), alias Jully. |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS : Grains, bois, fruits. Les chemins vicinaux sont plantés d'arbres fruitiers.
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 76 | |
1726 | 344 | |
½ XVIIIe | 76 | |
¾ XVIIIe | 120 | 450 |
XIXe | 520 (Sans le collège.) |
La cure et le collège
Vers l'an 1182, Foucaud, seigneur de Saint Denis lès Rebais, fait bâtir une église collégiale pour le repos de l'âme de son fils Guillaume ; il y met, pour la desservir, des chanoines réguliers qu'il tire de l'abbaye de Chaage auxquels il assigne des revenus. Quelques temps après, cette église est érigée en abbaye, à la prière du fondateur, à condition que l'on suive en tout les usages du monastère de Saint Victor de Paris, et que si dans la suite cette maison vienne à manquer d'abbé, elle retourne sous la dépendance du monastère de Chaage. L'acte est autorisé en 1184 par Simon, évêque de Meaux, dans l'église cathédrale. Le cœur de Henri d'Albret, roi de Navarre, mort le 29 mai 1555, y est enterré.
Deux ans après que Louis XII, par arrêt du 30 mai 1635, ait ordonné la réforme des chanoines réguliers de son royaume, le cardinal duc de Larochefoucault, commissaire député du Saint-Siège, unit l'abbaye à la congrégation de Sainte Geneviève.
Les pères de l'oratoire en prennent possession le 3 septembre 1639, l'intégrant à leur congrégation. Cette réunion fut faite sous l'épiscopat de M. Séguier, alors évêque de Meaux, qui se réserva, et à ses successeurs, la juridiction dans cette maison, et le droit d'y établir un séminaire. En 1726, cette abbaye leur vaut six mille livres de rente.
Ces pères y fondent un collège qui devient par la suite une académie royale très florissante. Sur les désirs du Roi Louis XIII et de quelques seigneurs de la cour, le père de CONDREN, second général de la congrégation de l'Oratoire, l'établit pour y former des jeunes gens de condition aux belles-lettres et à la piété. Les bâtiments et le parc de cette maison sont vastes, commodes et d'une grande propreté, situés dans un vallon les eaux y sont distribuées partout au moyen d'une pompe ; une trentaine de professeurs enseignent les belles-lettres, la philosophie, les mathématiques, l'histoire, la rhétorique, l'éloquence et la poésie. Les plus illustres disciples qui leur ont fait honneur à tous égards : le maréchal de Berwick, les princes de Salme et les comtes de Zintzendorff ; le maréchal de Berwick et le duc d'Albemarle son frère, arrivent à Juilly en 1676, y sont élevés sous les yeux du père Gough, prêtre de l'oratoire ; le duc de Monmouth, fils naturel de Charles II, y a aussi étudié.
M. Lambert, théologal de Meaux, leur légue, vers l'an 1765, cent livres de rente sur le collège de Fortet, à condition qu'ils aillent catéchiser dans les villages.
Le collège a acquis une réputation qui s'est soutenue et, en 1787, il compte près de 350 pensionnaires et plus de 30 pères de l'oratoire.
Pendant les orages révolutionnaires, un hôpital militaire est établi dans l'édifice. Le père Elysée PRIOLEAU, le dernier supérieur, se retire en 1789 dans une petite partie des bâtimens, avec le petit nombre d'élèves qu'il a conservés. Il fait ensuite l'acquisition de la maison. Après sa mort, ses héritiers vendent la propriété à M. CRÉNIÈRE, ancien oratorien, et à deux de ses confrères, qui en font l'acquisition dans l'unique dessein de transmettre de perpétuer cet utile établissement.
PATRON :
FÊTES :
- La deuxième fête de la Pentecôte.
- Dimanche 3 ou jours suivants d'août.
CURÉS : |
Lieux-dits de JUILLY
Il y a eu à Juilly un château dont il ne reste plus que deux pavillons, dans l'un desquels se trouve la salle d'audience.
Quatre fermes : une au seigneur ; une aux pères de l'oratoire de Paris, ainsi que le moulin ; une aux dames de Sainte-Marie de Meaux ; une à MM. de Sainte-Croix-de-la-Bretonnière de Paris. Ces fermes appartiennent aujourd'hui (v. 1841), savoir : la première à M. Bohlingk ; la deuxième, à M. Leroi ; la troisième, à madame ve Haquin.
- Juilly, moulin, appartient aux sociétaires de la maison d'éducation de Juilly (XIXe siècle).
- La Louvière, maison (1573) détruite.
- La Croix Fromont, La Croix Froumont (1487), ancien lieu-dit.
- La Fosse aux Moines, maison isolée.
- Le Chemin de Luzarches, maison isolée.
- Le Frichet, Le Frischet (1534), Le Frichet (1635), ancien lieu-dit.
- Le Prieuré d'Orthies. Entre les dépendances de Juilly étoit le prieuré d'Orthies sur la paroisse de Dammartin-en-Brie, uni, en 1726, à l'église paroissiale de Claye, pour la subsistance du vicaire qui depuis ce temps, étoit tenu d'aller, tous les ans, dans l'abbaye de Juilly, pendant l'octave de l'Assomption de la Sainte-Vierge, patronne de cette église, et y présenter un cierge de demi-livre.
- Le Ru du Rossignol, affluent de la Beuvronne.
- Sainte Marie, hameau (XVIIIe siècle).
Les notables de JUILLY
BOCQUET de Chanterenne Jean-Joseph, avocat et auteur (1704- ).
HAQUIN Honoré-Alexandre, général.
LELONG Jacques, professeur de Mathématiques.
Faits-divers de JUILLY
Guerre de cent ans - Puis, c'étaient les Grandes Compagnies, sorte de ramassis de gens de guerre à la solde tantôt du parti royal, tantôt du parti opposé. En octobre 1358, elles vinrent s'emparer, au nom de Charles-le-Mauvais, du château d'Oissery, puis du château de la Ferté-sous-Jouarre, qui consistait en une bonne tour au milieu de l'île de la Marne. Le 8 janvier suivant (1359) ils étaient maîtres de Lagny. En même temps, ils tenaient la forteresse de Melun, l'île de Notre-Dame, et la partie-sud de la ville. Les château de Becoiseau, de La Houssaye-en-Brie leur appartenaient également, ainsi que Juilly et Oissery dans l'Ile de France.
06 septembre 1603 - César de Lichany, receveur de Juilly, y demeurant, se trouvant actuellement à Meaux déclaration relative aux acquisitions par lui précédemment faites de maison, terres et rentes à Lizy [-sur-Ourcq] et aux environs et à la part qui revient à Françoise de Vozalade, veuve de Paulin de Lichany, son père, dans lesdites acquisitions.
Monographie
Histoire de l'abbaye et du collège de Juilly - Charles HAMEL.
Les " Petits Messieurs " pensionnaires de l'académie royale de Juilly - Etienne BROGLIN