ISLE les Villenois
Le village
Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située sur la rive droite de la Marne, que l'on passe sur un bac, à cinq quarts de lieue S. S. O. de Meaux, deux lieues E. N. E. de Crecy, à une lieue des grandes routes de Meaux à Paris par Claye & de Paris à Coulommiers par Lagny.
La paroisse a possédé en franc-fief et par donation royale, 180 arpens de pâture, appelés La Coutume. Des usages ou pâtures sont communes aux trois paroisses d'Isle, de Condé et d'Esbly, dans toute la prairie de Condé, accordées aux habitans d'Isle, renouvellées et confirmées par lettres patentes de novembre 1623 ; les troupeaux y paissent depuis le premier octobre jusqu'au 15 mai inclus. Vingt quatre arpents de cette terre sont soumis à la dîme pour le prieuré de Saint Rigomer de Meaux. Le dixmage n'est pas compris dans la grosse dîme.
Toponymie Insulæ juxtà Villa-nobium, alias Isle lez Villenois |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS : Grains.
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 42 | |
1726 | 190 | |
½ XVIIIe | 42 | |
XIXe | 262 |
La cure
Rien de certain sur le temps de la fondation ou érection de l'église paroissiale. Elle conserve une relique de Saint Maurice, patron, duement vérifiée par procès verbal et visite de M. Bossuet, évêque de Meaux. Le clocher a tout d'abord été construit sur la chapelle Saint Nicolas ; en 1738, il a été reconstruit et transféré par les gros décimateurs à l'entrée de l'église.
PATRON : Saint Maurice.
FÊTE : Saint-Maurice
CURÉS : |
Lieux-dits d'ISLE les Villenois
- La Coutume, ancien franc-fief.
- La Fosse aux Moines (1810), lieu-dit.
- La Grand Cour, Le fief et hostel seigneurial de la Grand Cour d'Ysle (1554), ancien fief et manoir qui s'est appelé plus tard le fief Guyon Boullarts.La Grandcour d'Isles, appartenoit au prince Louis, par la vente judiciaire faite au châtelet de Paris, par les héritiers Charlet, président de la 1re chambre aux enquêtes du parlement de Paris ; il relevoit de Maquelines et n'avoit d'autres droits que les cens, lots et ventes des biens situés dans sa censive : il étoit chargé d'un bac sur la rivière de Marne.
- La Grande Ferme, ferme, appartient à M. Bocquet (v. 1841).
- La Marne, — Matrona (1er s.), — Materna fluvius (632), — Fluvium maternæ (v. 670), — Fluvium matrena (v. 700), — Matrona (846), — Materna (1096), — Maderna (1158), — Marna (1185), — Aqua Materne (1254), — Le fleuve de Marne (1281), rivière affluent de la Seine.
- La Petite Ferme, ferme, appartient à M. Bocquet fils (v. 1841).
- L'Eclat, L'hostel seigneurial du fief de l'Esclat dict Malassize scitué et assis au dict Ysle (1587), ancien fief. (Voyez Le Fief Malassis)
- Le fief de l'Isle, appartenoit au seigneur et relevoit du roi.
- Le fief de l'Olivette, appartenoit au seigneur et relevoit du roi.
- Le Fief Gaillon Boulard, Le Fief Guyon Boullart, ancien fief et maison détruite. Gaillon-Boulard, étoit à M. Roussel et relevoit du seigneur ; il avoit droit de chasse, de pêche et de moulin ; il en avoit un sur la Marne ; les pieux sur lesquels il étoit assis subsistaient encore en 1785, et l'endroit de la rivière où étoit la vanne en conserve le nom.
Le fermier du fief Gaillon-Boulard, faisant entourer de fossés, il y a environ 50 à 60 ans, une pièce de terre qui tenoit à sa ferme, on a trouvé des ossemens enfermés dans des cercueils de plâtre (On en a trouvé de même et en très-grand nombre, en coupant la montagne dit des SS. Pères ; ils étoient à l'orient de la chapelle Saint-Rigomer.), mais sans aucune date ou inscription qui ait pu faire juger du temps où ces cadavres y ont été renfermés, où quelques personnes y avoient été inhumés. Ceux qui possédoient les plus anciens titres, consultés sur cet évènement, ont répondu que ce fief étoit autrefois une maison religieuse, qui avoit son cimetière particulier, et qu'ils avoient entendu dire à leurs pères que les cercueils de plâtre avoient été long-temps en usage dans cette paroisse, parce que le bois y étoit très-rare et fort cher. Mais comme on n'a vu que quelques débris de cercueils de cette espèce, et qu'on n'en a trouvé que dans cet endroit, il est plus vraisemblable qu'on n'a fait en ce lieu que quelques inhumations particulières, et qu'on peut en faire remonter l'époque à celle des guerres malheureuses, dont la ville de Meaux et ses environs ont été le théâtre. - Le Fief Malassis (1841), ancien fief joint à la seigneurie de La Grandcour et lieu-dit.
- Le Sacy, lieu-dit (1811).
- L'Île de Condé, Insula de Condeto (1226), (1589).
- Monplaisir, lieu-dit (1811).
- Une troisième ferme appartient à à M. Désusères (v. 1841).
Faits-divers d'ISLE les Villenois
Invasions normandes (IXe siècle) - Ils s'avancèrent jusqu'à meaux dans le dessein de piller la ville. Charles-le-Chauve était alors à Senlis : Il accourut avec quelques troupes pour leur tenir tête ; mais il fallait passer la rivière et les Normands avaient commencé à se saisir des bateaux qu'ils avaient trouvés et à rompre les ponts. Le roi fit rétablir à la hâte celui de Trilbardou ; il passa de l'autre côté de la rivière et les poursuivit jusqu'à Iles où un pont fut construit également. Les Normands ne purent mettre pied à terre ; ils restèrent sur leurs bateaux, le roi les empêchant de descendre : ainsi, la ville fut sauvée cette fois.
1839 - Jean François Germain DUPRÉ, maître charretier depuis vingt-huit ans chez M. BOCQUET, cultivateur à Isles-lès-Villenoy, voulut soustraire, en 1814, aux investigations de l'ennemi les chevaux de son maître ; et comme le bac avait été coulé à fond pour couper les communications et empêcher le passage de la Marne, DUPRÉ conduisit successivement tous les chevaux de la ferme sur l'autre bord, tant en batelet qu'à la nage ; opération difficile qu'il n'a pu accomplir qu'au péril de sa vie.
Plus récemment, en 1832, lors de l'épidémie qui a si impitoyablement ravagé cette contrée, DUPRÉ a eu le courage de se dévouer au soin des malades. Tous les habitants étaient atteints par le fléau ; les femmes manquaient au chevet des mourants ; DUPRE se sacrifia et prodigua généreusement, et le jour et la nuit, des secours devenus si rares alors dans les campagnes. La société d'agriculture (Société d'agriculture, sciences et arts de Meaux. NDW) lui décerne la première médaille d'argent.