GERMIGNY sous Colome

Le village

Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est située à quatre lieues N. E. de Meaux.

La seigneurie de Germigny, saisie sur ses anciens propriétaires qui ont embrassé le calvinisme, est réunie au domaine de la couronne, puis donnée par Louis XIII à Louis de BOURBON, comte de Soissons, sans doute en récompense des services qu'il a rendus, soit dans les guerres contre les Huguenots, au siège de la Rochelle, soit en repoussant les Polonais et les Croates qui ont tenté d'entrer en France par la Champagne dans les années 1635, 1636 et 1637.

Au centre de ce village, il y a une fontaine qui donne abondamment une eau excellente par deux tuyaux, et tombe dans deux grands bassins.

PRODUCTIONS : Grains, bois. Environ 900 arpens de terre, 50 en bois, 25 en prés ; 15 charrues ; terre médiocre, qui produit deux tiers de froment et un tiers en seigle.

La cure

Sur une tombe posée dans le choeur de l'église :

Cy gît Adam de Cuise, Seigneur de Germigny, et Dame Marguerite de Villiers, 1300.

(De CUISE : C'étoit une famille de gentilshommes dans le Valois, qui portoient ce nom, parce que leurs ancêtres avoient été juges de l'ancienne maison royale de Cuise (Cuise-la-Motte dans l'Oise). Le château de Cuise étoit situé dans la forêt à laquelle il a donné son nom. Il renfermoit, dans son enclos les terroirs de Saint Jean au Bois, Sainte Perrine, et de la Brevière. C'étoit une maison de plaisance de nos rois. Chilpéric et Frédégonde ayant perdu au palais de Bargny, en 580, Dagobert et Clodobert leurs fils, se retirèrent au château de Cuise. La reine Frédégonde y avoit déposé ses trésors. C'est aussi en cet endroit que la reine Adélaïde fonda une abbaye de filles, de l'ordre de Saint Benoît, vers l'an 1150, laquelle fut mise sous l'invocation de Saint Jean. Cette princesse ayant aussi cédé le château de Cuise aux religieuses qu'elle venoit d'y établir, fit bâtir une autre maison de plaisance entre la rivière d'Oise et l'église paroissiale de Saint Germain, et on l'appeloit la Villeneuve Saint Germain ou le Palais de la Reine Adélaïde. Cette maison royale fut détruite par les Anglais durant les guerres : cependant il en restoit encore des vestiges qui furent rasés au commencement du XVII^e siècle.)

Il existe dans l'église une chapelle de Saint Fiacre qui est assez bien décorée et d'un bon goût. Louis de BOURBON, comte de Soissons, et en cette qualité, seigneur de Germigny, a fait présent du maître-autel de l'église.

Dans l'intérieur du presbytère, il y a une source d'eau que l'on prétend être purgative et bonne contre les obstructions.

PATRONNE : L'Assomption de la Sainte Vierge.

FÊTE : 15 août (Assomption.).

CURÉS : |

Une ferme appartient v. 1841 à M. BOIVIN.

• Boulard, — La seigneurie et bois de Boulard en Mulcien (1577), ferme.
  • Bas Boulard, ferme et moulin détruits qui appartiennent v. 1841 à M. GUILLAUME, de La Ferté sous Jouarre.
  • Haut Boulard, ferme qui appartient v. 1841 à M. DELTUF.
• Bois Chapier (1835), lieu-dit.
• Braque, ancien fief.
• Le Château, ferme. Après le comte de Soissons, les duchesses de Nemours et de Longueville l'ont possédé, puis par alliance dans la maison de LUYNES. La ferme appartient v. 1841 à M. GUIBERT.
• Coquille de Reims (1834), lieu-dit.
• Godefroy, — Le fief de Godeffroy (v. 1540), ancien fief.
• Le Calvaire (1835), lieu-dit.
• Le Four à Chaux (1834), lieu-dit.
• Les Boutrebaux, — La ferme appellée les Boutrebaulx, au territoire de Germigny (1577).
• Les Chaufours, — Les Chaux Fours (1833), lieu-dit et bois.
• Sailli.
• Saint Etienne.

• Bas Boulard, moulin à eau détruit sur le Ru de Boulard qui appartient v. 1841 à M. GUILLAUME, de La Ferté sous Jouarre.
• Le Moulin à Vent (XIX^e siècle), moulin détruit dont il ne reste que la tour v. 1841 et qui appartient à M. GUIBERT.

1560 - Pouvoir donné par le connétable Anne de Montmorency à Regnault de Lavoizier, procureur du Roi à Meaux, pour acquérir du prince et de la princesse de Condé la terre et seigneurie de Germigny au prix de 26.500 livres tournois.

01 octobre 1574 - Robert Langloix, brodeur, demeurant à Montbertoin, momentanement à la Ferté-Milon : donation à Nicolas, à Charlotte, à Huguette et à Catherine Langloix, de ses biens meubles, acquêts et conquêts immeubles à Montbertoin, à Coulombs (près Lizy-sur-Ourcq), à Germigny, à Vendrest et à Paroy (près Saacy-sur-Marne).

Louis de BOURBON, comte de Soissons eut le courage de refuser la nièce de Richelieu que ce ministre vouloit lui faire épouse ; fatigué des persécutions que ce refus lui attira de la part du cardinal, il résolut de l'assassiner ; mais le coup ayant manqué, Louis de Bourbon se retira à Sédan où il traita avec la maison d'Autriche contre le roi de France. Il vainquit en 1641, le maréchal de CHÂTILLON à la bataille de la Morfé, et fut tué lui-même en poursuivant les Français qui fuyoient devant lui… Le comte de Soissons n'eut qu'un fils naturel qui lui succéda ; d'abord abbé, il renonça à ses bénéfices, prit le titre de prince de Neufchâtel, et se maria en 1694, à Angélique Cunégonde de Montmorency Luxembourg. La fille unique issue de ce mariage porta, en 1710, la terre de Germigny en dot à Charles Philippe d'ALBERT, duc de Luynes.