ESSARTS l'Évêque (Les)
Le village
Dans la Brie Champenoise, cette paroisse est à trois lieues & quart E. N. E. de Meaux.
Les premieres constructions ne datent que du XIVe siècle, période à laquelle la forêt dans laquelle le village est situé a été défrichée.
En 1492, la seigneurie s'étend sur 267 arpents de terre et pré, avec un hôtel ou ferme en ruine appelé les Quatorze Hostises, l'évêque de Meaux y jouit de la justice et des droits seigneuriaux qui donnera à cette ancienne paroisse le nom des Essarts l'Evêque.
Coutume : Des usages au hameau de Torchamp et quelques-uns, peu considérables, aux Essarts.
Son territoire a été réparti sur les communes de Tancrou et de Jaignes par arrêté du 22 mars 1835.
Toponymie Capella de Essartis Episcopi (1513), Les Essartz l'Evesque (1566), Les Essarts (1667), Les Essarts lez Grandchamp (XVIIe siècle), Territoire de Grandchamp dit Les Essarts l'Evêque (1787), Les Essarts (1835), alias Les Essarts Grandchamp. |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS : Grains, bois.
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 22 | |
1726 | 107 | |
½ XVIIIe | 22 | |
XIXe | 110 |
La cure
L'église des Essarts l'Evêque n'est anciennement qu'une simple chapelle sur la paroisse de Mary ; par la suite, elle est détachée de Chamigny, et érigée en cure en 1517.
Malgré diverses acquisitions et adjonctions faites au commencement du XVIe siècle, le revenu, en 1559, ne dépasse pas 200 livres par an. De fréquents débats s'élèvent entre l'évêque et le prieur de Grandchamp sur la fixation de leurs limites et sur l'exercice de leurs droits seigneuriaux. Pour y mettre fin, l'évêque de Meaux (Lois de BRÉZÉ) cède en 1577 sa seigneurie des Essarts au prieuré de Grandchamp en échange du fief de la Bordette (Paroisse de Saint Aulde) et de la seigneurie de La Genevray, sous réserve toutefois d'une rente perpétuelle de 18 setiers 5 boisseaux de grains par an.
L'église des Essarts est transférée en 1735 au prieuré de Grandchamp.
PATRONS : L'Assomption de la Sainte Vierge et Saint Nicolas.
FÊTES :
- 9 avril (Saint Nicolas.).
- 15 août (Assomption.).
CURÉS : |
Instruction
Dans son testament du 2 août 1735 le cardinal de BISSY augmente les gages des magisters.
Lieux-dits des ESSARTS l'Évêque
- Grandchamp, — In comitatu Meldico, alodus qui dicitur Grandis Campus (986), — Prioratus de Grandi Campo ordinis Cluniacensis (1119), — Grandis Campus (1222), — Grantchamp (XIVe siècle), — Le prieuré de Notre-Dame de Grandchamps (1645), ancien prieuré conventuel de Bénédictins et ferme sur la paroisse de Tancrou, dépendant de La Ferté sous Jouarre. Dès 1119, le prieuré de Grandchamp sous le vocable de Notre Dame fait partie des possessions des clunisiens. Raoul de SOUILLAC, abbé de Cluny, le soumet au prieuré de Nanteuil en 1173, mais il est retourné à une date inconnue sous la dépendance immédiate de l'abbaye de Cluny où il est encore en 1789. Il entretient quatre religieux qui ont été transférés au collège de Cluny à Paris. Il ne reste plus que le titre de prieur et l'office claustral du sacristain. Le dernier prieur enterré dans l'église de Grandchamp, est Pierre CHAPELLIER, mort en l'année 1702 ; sa tombe est à l'entrée de l'église.
- Champ Grant, — Giles de Champ Grant (XIIe siècle), ancien fief de la châtellenie de Coulommiers.
- La Sacristie, — La ferme de la Sacristie de Grand Champs (1648), ferme détruite ayant appartenu au prieuré de Grandchamp.
- Le Moulin de Jaignes. Deux moulins sur la Marne avec deux tournans qui y font mouvoir six meules appartiennent à M. MABILE par bail emphitéotique du prieur de Grandchamp, puis v. 1841 à M. Léon DAVID.
- Montsoutin, ancien fief qui relève de la seigneurie, hameau.
- Bogues, — Les Bois Bogues ; Le château de Bogues situé à Montsoutin (1677), — L'hôtel de Bogue Montsoutin (1692), — Le fief de Bogue à Tancrou (1751), — La ferme de Bogue sise à Monsoutin (1828), ancien fief et château.
- La Femme Morte, ancien lieu habité.
- Le Grand Montsoutin, ferme qui appartient v. 1841 à M. LEGROS.
- Le Petit Montsoutin, ferme qui appartient v. 1841 à M. PETIT.
- La Colombette, — La Colommette (1648), ferme. C'est sur la seigneurie des Essarts qu'est située la ferme de la Colombette acquise par le prieur de Grandchamp en 1559 de Jean BOUCHER. Cette ferme a été vendue nationalement en 1792 et appartient v. 1841 à M. FICHET et la maison à M. HARDY.
- La Forêt, — Le fief de la Forest, près les Essartz l'Evesque (1566), — (1835), ancien fief et ferme aux champs. Ce fief, situé sur l'ancienne paroisse des Essarts, consiste en une maison seigneuriale et une ferme, 100 à 110 arpens de terre, 7 arpens de bois avec la haute, moyenne et basse justice, et appartient au XVIe siècle à l'évêque de Meaux qui, pour payer les subventions dues au roi, le vend au sieur de La Trousse (Voyez Tancrou), moyennant 800 livres, en se réservant la mouvance.
En vertu de la loi qui autorise les seigneurs ecclésiastiques à rentrer dans les biens par eux aliénés pour subventions, à la seule charge de rembourser le prix de l'aliénation, BOSSUET, évêque de Meaux, déclare en 1703 vouloir reprendre le fief de La Forest, ainsi que le fief de La Bordette sur la paroisse de Saint Aulde, vendu à la même époque ; mais, soit abandon de cette demande, soit transaction, le fief de La Forest reste à la maison de La Trousse, ainsi que le reconnaît en 1711 le cardinal de BISSY, successeur de BOSSUET.
Marguerite DELAFOND, veuve de Philippe-Auguste LE HARDY, marquise de La Trousse, a vendu son fief en 1694, moyennant 200 livres de rentes perpétuelles à Armand-Jules de LAVAL, seigneur de L'Etancourt et de Bogues. A défaut par celui-ci de remplir ses engagements, la dame de La Trousse en a repris la propriété et possession.
Les marquis de La Trousse le conservent jusqu'au moment de la vente du marquisat lui-même dans laquelle il fut compris.
La ferme de La Forest a passé depuis à une famille OFFROY. - Les Ecoliers, ferme qui appartient v. 1841 à M. de COURCY.
- Les Vieilles Loges, ferme.
- Le Tronchet, — Le Tronchet ruiné (1717), hameau détruit.
- Ru d'Averne, ruisseau sur la limite des territoires des paroisses des Essarts l'Évêque, de Chamigny et d'Ussy.
- Ru de Torchamp, ruisseau sur la limite des territoires des paroisses des Essarts L'Evêque et de Chamigny.
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Faits-divers des ESSARTS l'Évêque
16 novembre 1562 - Jeanneton Morel, veuve de Toussaint Toupry, demeurant aux Essarts-l'Evêque (près Tancrou) donation à Andry Morel, "hôstelain" et manouvrier, demeurant aux Essarts-l'Evêque, d'un jardin à Rutel, seigneurie de Grandchamp (près Tancrou) et de rentes.
08 septembre 1563 - Jean Lhoste, manouvrier, demeurant à Crépoil : donation à Regnault et à Nicolas Le Roy, demeurant à Torchamp, paroisse de Essarts l'Evêque de bâtiments et de terres au terroir de Dhuisy.
30 novembre 1573 - Pierre Desmaretz, manouvrier, demeurant à Torchamps, en la paroisse des Essarts-l'Evêque (près Lizy-sur-Ourcq) et Antoinette Grande : contrat de mariage par lequel Antoinette grande dame en douaire à son futur époux ses droits sur une maison et terre à Torchamps et sur des vignes au terroir de Torchamps.
22 avril 1646 - Jean Brayer, laboureur à Torchamp, paroisse des Essarts-l'Evêque (près Tancrou et Lizy-sur-Ourcq), et Marie Marguerite de Bucerelle, veuve de Claude Le Pescheur, marchand mercier, demeurant au Palais à Paris : contrat de mariage.