CRECY
La ville
Aux confins de la Brie Champenoise, cette paroisse avec titre de vicomté, est située à deux lieues & quart S. S. E. de Meaux, & deux lieues & deux tiers N. O. de Coulommiers. La ville est située dans un vallon entre la grande route de Paris à Coulommiers et la rive droite du Grand Morin qui s'y divise en plusieurs bras et partage la ville en trois îlots.
L'ancienne châtellenie comprend une vingtaine de seigneuries et fiefs : Favières, Voulangis et Lutin, Saint Germain sur Morin, Villeneuve Saint Denis, Condé Sainte Libiaire et l'Ile de Condé, Les Egrefins et Trois Maisons à Neufmoutiers, La Gennevraye à Guérard, Boustel et Jean de Lagny à Dammartin sur Tigeaux, Forêt du Mant à Haute Maison, Montaudier, Maillard des Moeurs et Serbonnes à La Chapelle sur Crecy, Le Moulin Arnoul et La Picardie à Villiers sur Morin, Le Pas à l'Ane à Jossigny, La Queue de Chessy à Chessy, Villegodet à Crécy, Le Vivier à Coutevroult, Les Ruelles [Non localisé], Pierre du Moulin.
Limitée au seul territoire de la ville, Crecy est une enceinte fortifiée de doubles remparts, flanqués de cinq tours, et de fossés alimentés par la rivière qui l'environne de toutes parts. Avant le XVIIe siècle elle est accessible par quatre ponts et portes à bastions : La Chapelle, Meaux, Dame Gille et Marchande ; cette dernière a été supprimée et le pont détruit v. 1647 par la compagnie d'arquebusiers qui en acquiert l'emplacement ainsi que le port entre les remparts et la rivière pour y construire son bâtiment et son jardin.
La tour de L'hôtel de ville, fort ancienne, a servi initialement de prison (Au XIXe siècle l'Hôtel de Ville est devenu l'auditoire de la justice de paix.).
Crecy est le siège d'une prévôté, d'un bailliage, d'une maîtrise particulière des eaux et forêts, d'une sénéchaussée et d'une seigneurie étendue.
Meaux coutume (1668) : Lagny, Ioüarre, Rebets, Crecy, ont leur ressorts particuliers, pour lesquels les Iuges des lieux comparent pour eux, pardevant ledit sieur Bailly de Meaux.
Meaux coutume (1682) locale de Crecy : En la Chastellenie de Crecy on prend pour chacun franc de droit de lots & ventes vingt deniers tournois. Du Bailliage de Meaux.
Toponymie Criscecus (VIIe [7ème] siècle), Crideciacovica (VIIe [7ème] siècle), Criciacus (1082), Criciacum (1082), Ecclesia de Veteri Crecei (1137), Prioratus de Cresceio (1184), Crisceium (1190), Creceium (1202), Creciacum (1222), Castrum, Castellum de Creciaco versus Capellam (1226), Cresci (1239), Creci (1260), Crecy (1287), Creciacum (XIIIe [13ème] siècle), Cressiacum (1315), Crecy en Braye (1363), Castrum Crecii in Bria (1392), Crecyacum (1439), Cressy en Braye (1538), Cressy (1690), Crécy (AnIX), Crécy-sur-Morin (1810), alias Crecy en Brie, alias Crécy la Chapelle. |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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COMMERCE : Tannerie, chamoiserie, laines, bois de toutes espèces, grains, foins, plâtres, tuiles, etc. qui se déposent sur le port de la rivière, à la porte Dame Gille pour être transportés par eau à Paris. Le Grand Morin étant navigable depuis Tigeaux jusqu'à son embouchure dans la Marne à Condé.
FOIRES :
- Le premier jeudi de mai.
- Le vendredi saint.
- 29, 30 et 31 septembre (Saint Michel.) - Avant le XIIIe siècle cette foire se déroule à Serris, on y amène un grand nombre de bestiaux.
MARCHÉ : Le jeudi de chaque semaine (A l'exception du jeudi saint, remis au vendredi saint qui est une foire.).
DESSERTE (XIXe siècle) : Il y a tous les jours une voiture publique pour Paris et Sézanne.
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 180 | |
1726 | 808 | |
½ XVIIIe | 180 | |
XIXe | 950 |
La maîtrise des eaux et forêts
Il y a près de Crecy une forêt qui s'étend dans la Brie Champenoise et dans la Brie Françoise ; elle contient 5131 arpents, dont 2000 en bois de fûtaie appartiennent au Roi, les autres 3131 arpents sont de bois taillis qui sont aliénés en 1638 par des commissaires du roi et du marquis de COASLIN.
Le siège de la maîtrise particulière des eaux et forêts de Crécy est un des douze qui composent la grande maîtrise du département de Paris et de l'Île de France. D'abord établie à Meaux en 1554, elle est transférée peu de temps après à Crécy pour sa proximité.
Sa juridiction ne s'étend dans un premier temps que sur le bailliage de Meaux puis sur les élections de Meaux, Coulommiers et Rozay.
En 1772, après l'échange fait contre la principauté de Dombes avec le comte d'EU, les eaux, forêts, pêches et chasses dans l'étendue de l'ancien ressort de la maîtrise des eaux et forêts de Château Thierry, composé des bailliages de Chatillon sur Marne et du comté de Vertus, pour la rive gauche de la Marne, lui sont attribuée.
Les officiers de Crecy sont en charge de la première instance tant au civil qu'au criminel dans l'étendue de leur ressort. Il est défendu aux parties et à leur procureur de se pourvoir ailleurs sous peine de nullité et d'amendes. Tous les gardes bois, chasse et pêche, tant du roi que des particuliers et communautés doivent être reçus dans cette juridiction et y déposer leurs rapports sous peine de nullité. Les officiers peuvent également exercer la juridiction ordinaire, tant pour le civil que pour le criminel, au hameau de la route des Grez, près de Tournan, où ils tiennent leurs assises, tous les ans, le dimanche après la Madeleine. Ils tiennent généralement leus assises, pour le ressort du bailliage de Meaux, dans l'auditoire de ce bailliage le jour de la foire de la mi-mai ; et pour le bailliage de Château Thierry et dépendances, dans l'auditoire de cette ville le 22 mai de chaque année, auxquelles assises sont tenus de paraître les adjudicataires tant des bois du roi que de ceux appartenant aux prélats, bénéficiers et communautés de gens de main-morte, les pêcheurs, meûniers, tanneurs, gardes et généralement tous ceux qui travaillent dans les bois et sur les rivières du ressort. C'est aux jours et avant la tenue des assises, que les pêcheurs sont obligés de présenter en l'auditoire le plat de poisson du roi.
Vingt-quatre gardes traversiers répandus en différens endroits du ressort veillent à la police des rivières et routes ; ils sont pourvus, ainsi que les arpenteurs, par commission du grand maître, sur la présentation des officiers de la maîtrise.
La forêt de Crécy est à 2000 toises environ vers le S. de Crécy. Cette forêt traversée par la route royale de 3ème classe de Fontainebleau à Soissons, et située en partie dans l'arrondissement de Coulommiers, contient au XIXe siècle près de 5000 hectares de bois, dont 2603 d'un seul morceau, provenant de l'ancien domaine, appartiennent à Mlle Adélaïde d'ORLÉANS, sœur du roi régnant ; 749 hectares provenant en majeure partie des abbayes de Faremoutiers, Pont aux Dames et Saint Denis font partie du domaine de l'état ; 14 hectares à l'hospice de Crécy, et le surplus à des particuliers parmi lesquels on distingue M. le marquis de MUN, propriétaire de Lumigny ; M. le comte BEKER, pair de France et propriétaire du château de La Houssaye ; M. LE BAS du PLESSIS, propriétaire du château de La Fortelle, à Neufmoutiers ; M. DEPONTY DE SAINTE AVOIE ; et M. le comte FRANÇAIS de NANTES, propriétaire aux Tournelles, commune de Haute Feuille.
Un embranchement de route conduit de la ville à la forêt de Crécy, où il a son point de rencontre à la Belle Idée, avec la route dont il vient d'être parlé.
La cure
Le doyenné rural de Crecy s'étend sur Bailly, Bouleurs, Boutigny (Jusqu'en 1771), La Celle sur Morin, Chalifert, La Chapelle sur Crécy, Condé Sainte Libiaire, Couilly Pont aux Dames, Coulommes, Coupvray, Coutevroult, Dammartin en Brie, Esbly, Faremoutiers, Guérard, Hautefeuille, Jablines, Lesches, Magny le Hongre, Mareuil les Meaux, Montry, Mortcerf, Nanteuil les Meaux, Quincy, Saint Germain sous Couilly, Saint Martin sur Crécy, Ségy, Tigeaux, Villeneuve le Comte, Villiers sur Morin.).
L'église de Crécy, dédiée à Saint Georges, n'est originairement qu'une chapelle que le comte de Saint Paul (Maison de CHÂTILLON.) fait bâtir en 1216 pour son château. Dans la suite elle est érigée en église collégiale et paroissiale. Il y a dans cette église les chapelles de Saint Laurent et de Saint Loup, toutes deux fondées en 1260, par Gaucher de CHÂTILLON, père du connétable ; ces deux chapelles, ainsi que celles de Notre Dame et de Saint Nicolas (Dans le château.), Notre Dame de Lorette, au château de Bec Oiseau (Paroisse de Mortcerf.), Sainte Anne (Paroisse de Saint Martin les Voulangis.) qui sont à la nomination du seigneur de la ville, sont réunies aux prébendes de la collégiale, afin d'y entretenir le service divin avec plus de décence.
Les chanoines ont le droit d'assister à la messe paroissiale de la chapelle le jour de l'Assomption de la Sainte Vierge, patronne de l'église du lieu, d'y chanter les petites heures et de partager l'offrande avec le curé, ou de dîner chez lui, conformément au titre de fondation, où il est dit : aut epulabuntur, aut procurabuntur de communi.
Le chapitre de Crécy est composé de quatre canonicats, dont les deux premiers sont à la nomination du doyen de la cathédrale de Meaux, et les deux autres à celle du seigneur de Crecy. Le chanoine le plus ancien a droit de prééminence sur les autres.
La paroisse de Saint Georges ne s'étend initialement que sur une petite partie de la ville de Crécy et sur la paroisse de La Chapelle, qui n'en est éloignée que d'un demi-quart de lieue. En 1792, au mois de novembre, conformément à la loi du 4 mars 1790, qui dispose que les villes emportent tout le territoire soumis à l'administration directe de leurs municipalités, cette portion de Crecy cesse de dépendre de la paroisse de La Chapelle, et les habitans sont attribués, pour le spirituel, à la paroisse de Saint Georges, et pour le temporel, réunis à la municipalité de Crécy.
L'église a été rebâtie au XVIIIe siècle par la générosité du duc de Penthièvre.
PATRON :
FÊTE :
CURÉS : |
Bienfaisance
L'Hôtel Dieu de Crécy existe déjà en 1217 et, suivant un titre de 1226, est administré par des religieux, sa chapelle est sous le titre de Saint Jean à laquelle présente le seigneur et l'évêque confère.
Le roi, par arrêt du 26 mars 1695, a réuni à cet hôpital les maladreries de Saint Michel (Paroisse de Saint Martin les Voulangis.) et de Couilly.
Cet Hôtel Dieu a toujours été exclusivement destiné aux habitans de la ville et son revenu affecté au traitement des pauvres malades et infirmes, à la distribution des secours à domicile et à l'instruction gratuite des pauvres filles. Il est desservi par trois sœurs de l'ordre de Saint Joseph de Lyon et administré par une commission de cinq membres.
La maison de la Mission a été fondée au XVIIe [17ème] siècle par le roi lui-même, qui cède à cet effet son château de Crecy, avec une rente de 4000 livres pour l'entretien de huit prêtres et de deux frères de cette congrégation, outre quatre autres mille livres de rente données par Pierre LORTHON, conseiller du roi et secrétaire de la reine, lesquelles doivent être employées aux aumônes dans les missions que ces prêtres font sous les ordres de l'évêque de Meaux [Les registres paroissiaux de La Chapelle sur Crecy font état de la venue des pères de la Mission à Crécy le 22 décembre 1641, avec une rente allouée de 5000 livres de rente et 10000 livres pour bâtir une église (Vue 29 - BMS 1621-1694)]. Par le titre de fondation, ces missionnaires doivent recevoir gratuitement, une fois par an, les jeunes ecclésiastiques que l'évêque leur envoie pour se préparer, par la retraite et la prière, à recevoir les saints ordres. M. SÉGUIER, évêque de Meaux, consent à cette fondation la même année, à condition que cette nouvelle communauté soit soumise à la juridiction épiscopale, en toutes les fonctions qui regardent l'instruction de la population ou l'administration des sacrements. Quelques années après, cette communauté se trouve réduite au nombre de trois prêtres et de deux frères, et M. de LIGNY y fonde un quatrième prêtre, en 1676. Réduite par la suite à un seul prêtre, accompagné d'un frère, M. de BISSY renouvelle de ses propres deniers la fondation, par acte du 26 février 1729 pour qu'elle soit toujours composée de quatre prêtres et de deux frères.
Les Filles charitables. Son établissement se fait à Crecy en 1674 sous le pontificat et avec l'approbation de M. de LIGNY, par trois filles de piété qui y apportent la majeure partie de leurs biens. Elles obtiennent à cet effet des lettres patentes au mois d'avril 1676, enregistrées au parlement le 12 avril de l'année suivante, à condition que cette nouvelle communauté ne puisse par la suite être changée en monastère, et que les filles qui la composent ne soient jamais admises à faire des vœux ni à prendre l'habit d'aucun ordre régulier.
Le but de leur établissement est de vivre en commun, d'instruire les jeunes filles, de s'occuper de divers travaux pour la décence et l'ornement des autels, d'assister les pauvres de leurs soins, et de leur distribuer les charités.
Le revenu dont elles jouissent a été légalement réuni à celui de l'hospice de Crécy.
Instruction
Les descendants de la famille Carruel ont fourni la plupart des maîtres d'école de Crecy.
Dans son testament du 2 août 1735 le cardinal de BISSY institue des maîtres de latin à Crécy.
En 1740, avec l'arrivée des Minimes est ouverte une école latine et un petit pensionnat d'une douzaine d'élèves.
Outre les écoles primaires de jeunes garçons et de jeunes filles rétribuées par la commune, il existe au XIXe siècle deux pensionnats à Crécy : le plus ancien, celui de jeunes demoiselles, est dirigé par Mlle BACHELET ; l'autre, de jeunes garçons, par M. COUSTÈS.
Lieux-dits de CRECY
- Bouleurs.
- La Croix, — Le fief appellé la Croix de Boulleure près Crécy (1394), — Un fief assis au village de Bouleurs appellé le fief de la Croix (1566), — La Croix de Bouleurs (1632), — Le fief de la Croix de Boulleure (1650), ancien fief sur les paroisses de La Chapelle sur Crécy et Bouleurs qui appartient au XVIIIe [18ème] siècle à M. Ménage.
- Le Fief Testart, — Le fief qui fut à Jacques Testart (1506), — Le fief nommé le fief Testart (1507), — Le fief Tetart (1529), — Le fief Testart séant à Bouleure (1550), — Le terrain et emplacement sur lequel étoit anciennement construit, en cette ville [de Crécy], l'hostel et chef lieu du Fief Testard (1776), ancien fief et manoir.
- Chessy.
- La Queue de Chessy, — Le fief de la Queue de Chessy mouvant de Crécy en Brie (1508), ancien fief.
- Courtepinte (1768), ferme détruite.
- Dammartin sur Tigeaux.
- Le Fief Boustel, — Le fief Boustel dit des Plantes, mouvant de la chatellenie de Crécy en Brie (1605), ancien fief.
- Le Fief Jean de Lagny, — Le fief Jean de Laigny (1486), — Le fief Jehan de Laigny séant près Crecy (1499), — Le fief qui fut Oudart de Laigny (1531), ancien fief.
- Forêt de Crecy.
- Coutevroult.
- Le Bois de Trou (1744), ancien fief.
- La Pointe (1325), ancien bois.
- Le Bois de la Brette, — Les bois de la Brette assis lez la forest de Crecy (1490), bois.
- Le Bois du Souchet, — Le bois du Souchet devant la grange aux malades de Crécy (1287).
- Le Dourcillon (1325), lieu-dit. [Non localisé]
- Le Jarrier, — Nemus de Jarrieto (1213), — Apud Carrioi (1226), — Nemus apud Jarrioi (1231), — Nemus de Garrioi (1240), — Nemus de Jarriai (1241), — Nemus quod dicitur de Jarrioi (1244), — Le Jarriel (1325), partie située vers Couilly Pont aux Dames.
- Le Lieu Robert (1325), ancien bois au finage de Crécy en Brie.
- Les Croix, — Les Crois (1325), ancien bois au finage de Crécy en Brie.
- Lubeton, — Apud Lubetum (1226), — Apud Lubetun (1226), — Nemus quod dicitur Lubetum (1228), — Nemus quod dicitur Lubeton (1231), — Apud Lubutum (1231), — Nemus situm ad locum ubi dicitur Leubetun (1266), — Le bois de Lubetun les Crecy (XVe [15ème] siècle), ancien bois.
- Coutevroult.
- Guérard.
- Courtry, — Corterei (v. 1135), — Courteri (1325), — (1561), — Courtry en Brie (1627), — Courtry, paroisse de La Celle (1699 et 1748), hameau, ancienne maladrerie et maison détruite qui semblent avoir en partie dépendu de La Celle sur Morin.
- Gennevroy, — Genevroy (1231), — Genevrai (1294), — Le Grant Genevroy (1458), — Le fief de Genevroy assiz en la ville de Crecy (1565), — Un fief appellé la Disme de Genevray relevant du domaine de Crécy (1717), — Genevray, paroisse de Guérard (1748), — Genevray le Bas (1828), ancienne seigneurie de la châtellenie de Crécy, ancien fief, hameau.
- Le Petit Lud, — Petit Luz (1325), — (1681), hameau.
- Montbrieux, — Monberuex (1325), — Montbresel (1373), — Monbresil (1385), — (1620), — Montbrieu (1669), hameau.
- Monthérand, — Monteren, Monsteren (1325), hameau.
- La Chapelle sur Crecy
- Le Fief Maillart Des Mours, — Le fief Maillard des Meurs (1605), ancien fief.
- Montaudier et Montaudier le Haut, — Montaudehier (1227), — Decima de Monteaudier (1230), — Mont Audier (1273), — La Motte Montaudier (n.d.), — Montaudier (1325), — R. de Monte Audierii (XIVe [14ème] siècle), — Le fief de Montaudier assis à Monllignon (1485), — La Motte Montauldier, dit Montbaudier le Haut (1486), — Montauldier le Hault (1487), — Monthedier (v. 1500), — La Mothe de Montaudier (1556), — L'hostel et manoir, granche, estables, sceillier, jardin et accin ledict lieu et pourpris, ainsy qu'il se comporte et estand, appellé la Motte Montauldier (1560), — Un grand corps de logis appelé le fief de la Mothe (1562), — Le fief de la Mothe Monthaudier (1566) — Le lieu seigneurial de Montauldier enclos de fossés, la basse court qui est allentour, compris l'entrée et préau d'icelle, la garenne et la chapelle encloz d'un fossé et d'une palissade, l'estang contenant dix arpens (1597), — Le lieu seigneurial de Montaudier (1624), — Haut Montaudier (1757), — L'ancien hôtel seigneurial de Montaudier (XVIIIe [18ème] siècle), ancienne seigneurie, château détruit, hameau.
- Serbonne (1227), — Serbona (1240), — Sarbonne 1690, — Sorbonne (XVIIIe [18ème] siècle), ancienne seigneurie, hameau
- La Crèche de Jésus, ancien prieuré. Durant les guerres de religion (1562-1598) les religieuses bénédictines doivent abandonner le prieuré de Montdenis situé à Sancy pour se retirer à Meaux. Au XVIIe siècle, Mont Denis est un monastère dépendant de Noëfort. En 1630, la prieure Anne Moriau présente une requête pour le rétablissement de sa maison mais, plutôt que de retourner sur l'ancien site, la ville fortifiée de Crecy est choisie. On donne à l'église du nouveau monastère le nom de la Crèche de Jésus, et M. BELLEAU, évêque de Meaux, y consent par acte du 27 août de la même année, à condition néanmoins que ce monastère soit immédiatement soumis à sa juridiction. En 1641, le roi autorise le nouvel établissement. Cette même année, les religieuses fondent leur monastère qui jusqu'à cette période n'est constitué que de quelques héritages acquis et la première pierre en est posée le 23 juillet par Octavien le BIS, seigneur de la Chapelle, Montaudier et Libernon, et par Marie d'ALVIMAR, son épouse.
Le 22 décembre 1733, le nombre de religieuses devenu trop restreint pour remplir la règle et faire l'office, elles sont transférées partie dans le couvent de Noëfort, partie dans l'abbaye de Notre Dame de Meaux, à la sollicitation de M. de BISSY, qui obtient cette dispersion du roi Louis XV, moyennant 4000 livres d'indemnités. Bonne HARDY en est la dernière prieure. Les religieuses sont remplacées à Crecy par les religieux Minimes. (Voyez Minimes) - La Forêt, auberge.
- La Grosse Tour, — Le fief et hostel de la Grosse Tour, assise en la ville de Crécy, anciennement appellé l'hostel de la Royne (1549), ancien fief. Il s'agit d'une des tours des fortifications également appellée Tour des Dames ou Tour des Minimes, elle a été transformée en habitation au XIXe [19ème] siècle.
- [La Pomerie, — Terra de Pomereia (1172), — Terra de Pomerio (1173), — La justice et la maison fort de la Pomerie (1265), ancien manoir aux environs de Crécy en Brie et de la forêt du Mant.]
- La Tour Fallot (XVIIIe [18ème] siècle), tour des fortifications de Crécy qui sert de magasin à un charpentier v. 1841.
- La maison de la Mission. L'église de ce couvent, qui étoit sous le titre de Saint Joseph, a été démolie et a été remplacée par une belle habitation appartenant à M. BERNIER ; le surplus des bâtimens sert de caserne à la brigade de gendarmerie. (Rue des Caves, actuelle place de la Mairie. NDW)
La maison du Temple de Crécy. - Il y avoit en 1185, à Crécy en Brie, une maison du Temple, dont on ne connoit pas l'importance. Les Templiers ne paraissent pas l'avoir conservée longtemps, si l'on en juge par le seul titre qui nous la fait connoître, c'est-à-dire par une charte de frère Agnan, Annianus, Grand-Maître de l'Ordre du Temple, qui accorda, en 1185, à un nommé Renaut et à ses héritiers, pour être tenue et possédée par eux à perpétuité, la maison du Temple de Crécy, domum Templi de Crecy, moyennant une rente annuelle de six sols sept deniers.
Dans une charte, figurent comme témoins Jobert Briard, maître du Temple à Paris, et frère Nicolas, commandeur procurator de la maison de Choisy.- [La Voûte, — Domus de Vota (1231), maison détruite sur la paroisse de Crécy ou de Villiers sur Morin.]
- Le Cardinal Lemoine (XVIIe [17ème] siècle), ancien fief.
- Le Cens Commun, — Le fief du Cens Commun (1673), ancien fief.
- Le Chemin de Larré (XVIIIe [18ème] siècle). (? Chemin Paré de la Chapelle sur Crécy ?)
- Le Dauphin, maison.
- Le Fief Pierre De Crecy, — Le fief appellé le fief Pierre de Crécy (1549), ancien fief.
- Le Grand Morin, — Mugra (VIIe [7ème] siècle), — Inter duas Mucras (Fin VIIe [7ème] siècle), — Aqua que dicitur Mucra (1135), — Moreien (1158), — Fluvium Moræn (v. 1180), — Mucra (1230), — Aqua de Morein (1233), — Repparia de Morena (1238), — Pons super aquam Morene (1240), — Moriein (nd.), — La rivière du Morain (1414), — Mucra Major (XVIIe [17ème] siècle), — La rivière des Morins (1786), rivière affluent de la Marne.
- Le Grand Moulin (1474), ancien fief.
- [Le Pré du Moulin, — Le fief appelé le Pré du Molin (1486), — Le fief du Grand pré du Moulin (1499), ancien fief situé sur les communes de Crécy la Chapelle et de Tigeaux.]
- Le Pressoir, — In vineatu de Creciaco ad locum qui dicitur ad Pressorium (1248), ancien lieu-dit.
- Les Deux Anges, maison détruite.
- [Les Epermailles (1591), lieu-dit. [Il s'agit probablement de l'ancien moulin à vent des Espermailles situé sur la paroisse de Boutigny qui dépendait du doyenné.]]
- [Les Mautrampés, — Un fief appellé le fief des Mautrampez qui se consiste en la maison et ministrie de Servelles (1565), ancien fief près de Crécy en Brie.]
- Les Prés du Roi, — Le fief des Prés du roi à Crécy (1548), ancien fief.
- Les Ruelles, — La seigneurie des Ruelles (1499), ancien fief. [Il existe un climat La Ruellette à Montaudier le Bas et un climat La Ruelle du Buisson à Bel Air, paroisse de La Chapelle sur Crecy.]
- [Lessard (1678), ancien fief aux environs de Crécy en Brie.]
- Minimes, — Les religieux Minimes de Fublaines à Crecy (XVIIe [17ème] siècle). Les religieuses de La Crèche de Jésus sont remplacées par les religieux Minimes, qui, fondés à Fublaines en 1588, sont transférés à Crecy en 1740. L'église du monastère a été démolie ; les bâtimens forment une vaste et agréable habitation appartenant v. 1841 à M. MORLIERE. (Voyez La Crèche de Jésus.)
- Montdenis, — Monduys (1177), — La granche de Montdenis (1213), — Montdanois (1231), — La chapelle qui est appellée de Mont Danays (1235), — Mondenis (1274), — Mont Saint Denys en Brie près Roize (1487), — Mons Sancti dyonysii prope Meldas (1531), — nota. Les religieuses ont esté establies en la ville de Crecy par reverend pere m.e Jehan de Belleau evesque de Meaux le _ jour de septenbre l an de grace mil six cent trente _ soubz le tistre et le prieuré de Montdenis (XVIIe [17ème] siècle), — Le monastère de Montdenys rétabli dans la ville de Crécy (1634), — Mont Saint Denis (1757), ancien prieuré de bénédictines sur la paroisse de Sancy, acheté par les religieuses du couvent de Noefort sur la paroisse de Saint Pathus à Pierre, vicomte de Crecy. Ce territoire a été ajouté à celui de la commune de Crecy en 1833. [Un Bois de Montdenis sur la paroisse de La Chapelle sur Crécy.]
- Neufmoutiers en Brie.
- Les Trois Maison, — Trois Mesons (1325), — La terre de Trois Maisons, mouvant de Crécy en Brie (1461), — La maison seigneuriale des Trois maison (1509), — Troismaisons (1544), hameau.
- Rochelle (1325), ancien lieu-dit au finage de Crécy en Brie.
- Saint Martin les Voulangis.
- Lutin, — Lueton (v. 1172), — Luthain (1550), — Lutin (1564), — Lutain (1574), — Litton, fief à Saint-Martin lès Voulangis (1598), — Lutain (1717), — Lutain, parroisse de Saint-Pierre en Saint-Martin (XVIIIe [18ème] siècle), — Lutain (1784), — Luttin (1834), — Lutin (1858), hameau.
- Saint Michel, — La chapelle Saint Michel située près de la ville de Crécy (1673), — Saint Michel (1717), ancienne maladrerie située le long du Morin. La chapelle a été réunie à l'église collégiale de Crecy en 1732. Son terroir a été utilisé comme champ de foire.
- Voulangis, — E. de Volengiaco (v. 1080), — Volengi (1202), — Vollengy (1206), — Volengium (1232), — Volengium parvum, Volengeium parvum (1232), — Volengis (1237), — Volengiacum (1240), — Volemgi (1240), — Volangi le Petit, Volengi (1275), — Volengi le Petit (1325), — Voulengy (1404), — Volengis les Crecy en Brie (1448), — Volengy près de Villers Morin (1472), — Volengys (1506), — Volangis le Grant (1550), — Volengy (1603), — Voulangy (1690), — Voulangy (1717), — Voulangis, parroisse de Saint Pierre en Saint Martin (1775), ancien hameau.
- Saint Mathurin, — La chapelle Saint Mathelin (1349), chapelle détruite.
- Villeneuve Saint Denis.
- La Guette, — La seigneurie de la Guette dépendant de Crécy (1587), — Le château de la Guette (XVIIIe [18ème] siècle), château.
Moulins de CRECY
Deux moulins appartiennent v. 1841 à MM. GOUGET et MORLIERE.
- Fief de la Pierre du Moulin (1605), moulin détruit mouvant de Crécy en Brie.
- Gennevroy, — Genevroy (1231), — Genevrai (1294), ancien moulin sur la paroisse de Guérard.
- Le Moulin Le Prince, — Le moulin à Tan (1582), — Moulin de Saint Martin (XIXe siècle), moulin et port sur la rive gauche du Grand Morin à Moulangis situé sur la paroisse de Saint Martin les Voulangis mais qui dépend de la Chapelle sur Crecy et par conséquent du domaine de Crecy. Construit avant le XVIe siècle, il est à cette période à blé exploité par le meunier et laboureur Jean DEVERDENT. Transformé en moulin à tan, il est en 1726 engagé par la Couronne auprès du cardinal DE COISLIN qui loue le moulin à Pierre-Antoine MARTIN dit le Prince. Devenu par la suite un bien du duc de Bethune-Charost, la même famille semble toujours l'exploiter. Redevenu moulin à blé au XVIIIe siècle il est acheté après la révolution de 1789 par la famille FRANÇOIS. La famille MACIETTE en est par la suite propriétaire.
- Moulin de Crécy, c'était jusqu'à la Révolution un des cinq moulins banaux du domaine de Crécy. Bâti sur la rive gauche du brasset qui forme l'île comprenant l'église et l'emplacement du château royal, il était chargé, dès l'année 1219, d'une rente en grains, consentie par Hugues de Châtillon en faveur des chanoines du Chapitre de Crécy ; en 1247, Gaucher de Châtillon augmente cette rente. en 1288, le sire de Crécy connétable de Champagne, du consentement de Isabelle de Dreux, sa femme, fonde une chapelle en son château de Crécy, et la dote, entre autres biens et revenus, de " 3 muids de bled à penre en mes molins de Crécy, chacun an pour le prix de 10 livr. t. 10 s…".
Plus tard la reine Jeanne y ajouta le don d'un fief à Voulangis.
Il est encore question de ce moulin dans un compte, rendu à la reine de France et de Navarre, pour les années 1363 et 1364 par Jehan Dufour, son receveur, et dont nous avons déjà parlé, dans lequel il est dit que ladite reine fait remise " à Maciot Godin et Ancelot Piot (meuniers), fermierz jadis des molins de Crécy et de la Chapelle et de Villers, de 8 septiers de grains sur 4 muids 8 boisseaux qu'ils lui devaient et dont ils n'avaient pu se libérer jusqu'à ce jour " (Reg. KK. 4 Arch. nat.).
L'abbaye du Pont-aux-Dames percevait aussi, en 1522, une redevance de 12 muids 6 septiers de blé mouture, sur les moulins de Crécy, qui lui avait été octroyée par Hugues de Châtillon en 1233, confirmée et admortie en 1336 par Jehanne Reyne de France (Déclaration du temporel de l'abbaye du 6 septembre 1522 ; l'Abb. du Pont-aux-Dames par Berthault, p. 200).
L'abbaye jouissait encore sur lesdits moulins du droit de franche mouture (l'Abb. du Pont-aux-Dames, p. 212).
En 1574, ce moulin était loué à Renauld Tribou pour six année à commencer le jour de la Madeleine 1573, moyennant 22 muids de grains, les 2/3 bonne, l'autre grosse, à la mesure de Crécy et payables en 4 termes. Il était chargé des redevances suivantes :(E. 1649. Archives départementales) Muids Septiers Au chapitre de Crécy (église Collégiale) 5 Au chapelain de la chapelle Notre-Dame Saint-Georges de Crécy 4 Au chapelain de la chapelle Saint-Jean-Baptiste fondée en l'Hôtel-Dieu de Crécy 1 A l'abbaye du Pont-aux-Dames 1 Au seigneur de Voulangis 3 6 Aux héritiers ou ayants cause de feu Méline Lapostole 10 Total 8 11 En 1619-1620, les cinq moulins banaux du domaine de Crécy (Prémol, Tigeaux, Crécy, Villiers et Arnould) étaient affermés ensemble pour 53 muids de grains (636 septiers), dont 2/3 en blé et le surplus en grosse mouture (orge et seigle). En revanche ils étaient chargés des mêmes redevances qu'en 1574, sauf celle due au chapitre de Crécy, qui avait été portée de 5 à 6 septiers (E. 1649. Arch. dép.).
En 1674, le chapelain du château de Crécy se nommait de Sainte-Beuve.
Il résulte d'une déclaration faite au terrier de Crécy le 30 août 1692, que le collège du cardinal Lemoyne à Paris jouissait, à titre de fief, de 6 muids 8 septiers de grain, 2/3 en blé " et 1/3 en orge sur les moulins du domaine de Crécy ", assignés par titre sur le moulin dit de Rézy (Tigeaux) et sur les trois moulins situés au-dessous.
Cette redevance avait été acquise par Jean Cardinal dit Lemoyne, de petits particuliers et a fait partie de la fondation du collège de ce nom (E. 1639, Arch. dép.).
Il faut croire qu'au commencement du XVIIIe siècle la profession de meunier n'enrichissait pas celui qui la pratiquait, car beaucoup de ceux du domaine ne pouvaient faire face à leurs engagements. Ainsi celui du moulin de Crécy et ceux des quatre autres moulins banaux du domaine de Crécy, qui n'avaient pas payé depuis un an et demi les redevances en grains, déclarent qu'ils ne peuvent les payer, " au lieu de bled que de l'orge ; au lieu d'orge de l'avoine et autres menus grains, en raison de la nécessité de l'année, les bleds geléz, le défaut de mouillage à l'ordinaire, le montage et avalage des bateaux incessants, etc., etc." (E. 1649. Arch. dép.).
Il est probable qu'ils reçurent satisfaction, tout au moins en partie, car les plaintes ne se renouvelèrent pas les années suivantes.
Le paiement des redevance aux ayants droit donnait souvent lieu à des contestations entre les seigneurs engagistes du domaine et les rentiers.
En 1740, les dames religieuses du prieuré de Fontaine, ordre de Fontevrault du diocèse de Meaux, ne pouvaient parvenir à se faire délivrer les 14 septiers de blé qu'elles avaient droit de prélever sur les moulins du domaine, et que le dernier engagiste, M. Ménage de Mondésir, prétendait acquitter par 2/3 en blé et 1/3 en orge (E. 1649, Arch. dép.).
En 1733 le moulin de Crécy était loué à Pierre Martin dit le Prince, suivant bail passé devant maître Lapille, notaire à Crécy.
En 1778, suivant bail des 3-14 janvier 1773, le meunier Nicolas Lhuilier (remplaçant Leroy) et sa femme Marie-Madeleine Vasset, précédemment meuniers à Serbonne, renouvellent leur bail pour trois ans seulement, devant Lamarche, notaire à Crécy.
Les conditions du bail étaient les suivantes :Livres Sols 16 muids 6 septiers de grains mesure de Crécy, estimés (le 12 frimaire an VII) 2772 Pour le pré de Manche, d'une contenance de 29 Ats 20 p. ½, mesure du lieu, avec le jardin près de l'église de 40 perches. 470 2 septiers de grenailles. 10 14 chapons gras 17 50 Entretien des logis 12 Entretien de l'écluse de la porte à bateaux. 6 Curage du brasset depuis le moulin jusqu'à la bâtisse étant au dessus 4 Curage des fossés sangsues et rigoles du pré de Manche 3 20 Taille 386 Total 3680 70 Le 20 décembre 1781, Lhuillier renouvelle son bail pour la troisième fois devant Lemaire, notaire à Crécy, et Louis Bigot de la Borde, avocat au parlement, lieutenant général aux bailliages de Crécy et d'Eu, correspondant du duc de Penthièvre. Les conditions étaient celles du bail précédent ; mais, détail particulier, Lhuillier ne savait ni lire, ni écrire ! Gouget lui succède (bail du 27 juillet 1788), mais pour prendre possession seulement le 1er avril 1791, aux mêmes charges et conditions, sauf que la rente en grains avait été réduite à 15 muids sur la récente réclamation de Gouget, qui avait fait remarquer que, lors de la passation de son bail, " le moulin avait pour banniers tous les habitants de Crécy, qu'on s'occupait du rétablissement du pont, que la mouture se percevait en grains, que les eaux étaient abondantes, que depuis ce bail la municipalité de Crécy s'était affranchie elle-même de la banalité dès avant le 1er juillet 1789, qu'elle a fait ouvrir les portes à bateaux à sa volonté, ce qui a causé d'autant plus de dommages audit moulin qu'il n'est construit que sur un brasset de la rivière, que le pont n'est pas rétabli, qu'on ne parle même pas de le rétablir, qu'on a construit deux nouveaux moulins dans son voisinage (Nicolle et la Chapelle) ; que M. de Bourbon-Penthièvre, sur les réclamations de la ville, a établi de vastes déversoirs qui ne laissent pas arriver au moulin toute l'eau dont il a besoin ; que les habitants ne veulent plus donner leur mouture en grains, quoique la redevance soit fixée en grains, qu'il ne peut percevoir que 16 sols par septier, qu'enfin il ne lui est pas possible d'exécuter ce bail ; dans ces conditions il demande qu'il lui soit fait une réduction." On sent que la Révolution est proche (66. L. 1. Arch. dép.).
Celle-ci survenant, les biens du duc de Penthièvre furent confisqués au profit de la nation sur son héritière, la duchesse d'Orléans ; il fut vendu le 24 nivôse an VII à Antoine-Nicolas Lesueur Florent, demeurant à Vignolles (commune de Gretz), avec le pré de Manche et le petit jardin près de l'église, moyennant 1 242 000 francs, en assignats sans doute, car le procès-verbal d'estimation du 12 frimaire an VII ne montait qu'à 64 861 fr. 55. A Florent succéda Dantant, puis vinrent les familles Goujet, Maciet, enfin M. Plisson-Maciet, qui l'exploite encore à l'heure actuelle. Il est muni de 8 paires de cylindres, pouvant moudre environ 22 000 hectolitres de blé par an. […] -
Moulin de Moulangis.
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Moulin des Minimes, avant la Révolution, les religieux Minimes de Crécy avaient dans leur jardin un petit brasset détourné du Morin, avec réservoir à poissons. Confisqué et vendu à la Révolution, il devint la propriété de M. Dubourget, qui y établit vers 1804 une fabrique de lacets ; celle-ci disparut en 1825 pour faire place en 1830 à un moulin à blé, fort peu important d'ailleurs, appartenant à Mme V.ve Morlière, qui le revendit vers 1835 à Mme V.ve Heim ; il passa en 1852 aux mains de M. Philippe, qui le supprima vers 1860. Le brasset seul a été conservé.
- Moulin de Tigeaux ou de Rézy, — Les moulins de Crécy, appellés les moulins de Rizi (1539), situé sur la rive gauche de la rivière, en face la ferme de Rézy, était autrefois désigné indistinctement sous les noms de Tigeaux ou de Rézy. C'était avant la Révolution l'un des cinq moulins banaux du domaine de Crécy.
Son existence remonte à une date éloignée ; dans tous les cas, elle est antérieure au XVe siècle. Il est d'ailleurs cité dans un compte du domaine de Crécy de l'année 1423, dans lequel il est dit que les écoliers du cardinal Lemoine, créanciers d'une rente de 6 muids 8 septiers de blé à prendre sur le moulin de Rézy, ne reçoivent rien " le moulin étant détruit par les guerres et de nulle valeur " (Almanach du Diocèse de Meaux, 1893, p. 175).
Ce moulin fit toujours partie du domaine de Crécy, jusqu'à la Révolution. Un compte de l'année 1574 nous apprend qu'à cette époque il était " baillé à ferme à Gervais Cordier comme plus offrant et dernier enchérisseur pour 6 années commencées au jour de la Magdeleine 1573 (22 juillet), moyennant 4 muids 9 septiers de grains, 2/3 bonne, l'autre grosse…".
Il était chargé des rentes ou redevances suivantes :Muids Septiers Au chapelain de la maladrerie de Crécy 18 Aux religieuses de Bonne-Fontaine de l'Ortie, réunie postérieurement à la fabrique de Claye (1er juillet 1783), G. 270 (Arch. dép.) … un muid 12 Aux sieurs boursiers, maistres et écoliers du cardinal Lemoyne à Paris, ayants droit de Geoffroy Duplessis … 6 muids, 8 sept. 80 Total 9 2 C'est-à-dire beaucoup plus qu'il n'était affermé ; il ne pouvait donc faire face aux redevances dont il était chargé, et le surplus de celles-ci était prélevé, sur les quatre autre moulins banaux, ainsi qu'en avaient décidé les auteurs de ces libéralités.
Celles dues au chapelain de Crécy et aux religieuses de Fontaine provenaient d'une donation faite par la reine Jeanne ; celle du cardinal Lemoyne provenait d'une réunion au domaine de Crécy, d'un petit fief situé sur Voulangis, et qui était grevé lui-même d'une pareille rente (E. 1649. Arch. dép.).
Toutes ces rentes furent payées jusqu'à la Révolution.
De 1622 à 1646, le meunier était Jean Dauny ; le bail consenti à son profit par Antoine de Moncry, receveur du domaine de Crécy pour le marquis de Coislin, comprend cette clause bizarre : " prêt de 4 chevaux garnis de leurs panneaux et brides ". C'est la seule fois que nous ayons constaté dans des baux de moulins, que le propriétaire fournissait lui-même une partie de la monture nécessaire à l'exploitation (E. 1215. Arch. dép.).
Le 8 mars 1738, Louis Dallé, fils mineur de Claude Dallé, meunier, et Marguerite Aubé, sa femme, demeurant avec eux audit moulin, leur succède ; mais vers la fin de son bail (1747) il eut des difficultés avec son bailleur, qui le 22 février le fit assigner devant le lieutenant du bailliage de Meaux.
Le 3 mars suivant, le juge le condamne à la résiliation de son bail et aux dépens, pour ne pas en avoir exécuté les conditions (E. 1640. Arch. dép.).
En 1757 des réparations importantes sont exécutées audit moulin. A cette date, Pierre-Marin Coubret en était le meunier ; il fut remplacé, à partir du 1er janvier 1781, par François Catois, meunier à Serbonne, par bail du 5 décembre 1780 passé devant Belurgey, notaire à Crécy. La durée du bail était de neuf années ; avec le moulin étaient compris : les accins, les îles, îlots et 4 arpents de terre labourable qui faisaient autrefois partie de l'étang de Bézines, précédemment desséché ; le droit de pêche depuis ledit moulin jusques et y compris l'endroit du gué de Rézy (supprimé en 1890 et remplacé par un pont métallique), ainsi que ce droit appartenait au seigneur de Crécy, faisant partie de ses racles de rivière, " tel qu'il doit être exercé, sans nuire au droit de pêche affermé à M. le chevalier des Courty, seigneur de Bessy " ; le droit de quête et de chasse monée dans l'étendue du domaine ; plus les charges ordinaires en pareille location : élever la porte d'avallage des bateaux pour donner l'eau basse au besoin suivant l'usage ; de comparaître aux assises ;
Et en outre moyennant 7 muids de grains en nature ; 2/3 en blé et 1/3 en orge, 20 livr. t. d'argent, 6 canards et 6 chapons de fermage annuel, payables à diverses époques (E. 198. Arch. dép.).
La prisée fut faite le 3 janvier 1781, par Jean-Joseph Lirot, charpentier, pour Catois, et Simon Lirot, également charpentier, pour Coubret.
A Catois succéda Jean-François Solenne et sa femme Marie Françoise Dubois, suivant bail du 3 février 1789 (Belurgey, notaire), aux mêmes conditions du bail précédent, pour prendre possession le 1er janvier 1789 ; la redevance en argent était portée de 20 livr. t. à 75 livr. t. (E. 198. Arch. dép.).
Confisqué en vertu de la loi du 19 fructidor an V sur la veuve de Philippe-Joseph d'Orléans, il fut vendu au profit de la nation, le 14 brumaire an VII, à Jean-Simon Defiennes, demeurant à Paris, Palais-Egalité, cour des Fontaines, n° 1108, moyennant, avec les îles, îlots et les 4 arpents de l'étang de Bézines, le prix de 8 200 francs.
Il passa ensuite entre les mains de M. Henry. En septembre 1810, M. Armand de Biencourt, propriétaire de la ferme de Rézy, dont les terres bordaient le Grand-Morin, renouvelle la demande qu'il avait déjà formulée sans succès, en l'an XIII ; il expose au Préfet du département qu'il supporte les inconvénients du halage, etc., et sollicite l'autorisation d'édifier un nouveau moulin en face de celui de Tigeaux.
Cette demande souleva de nombreuses protestations des maîtres mariniers, de Jacques Solenne, meunier du moulin de Tigeaux, qui demande que dans le cas où un deuxième moulin serait autorisé, qu'il lui soit donné la préférence, comme ayant toutes les charges relatives à la navigation. Ces deux demandes eurent le même sort que celle de l'an XIII. Elles furent rejetées par arrêté préfectoral du 12 février 1811, approuvé par décision ministérielle du 17 mars 1812, comme " nuisibles à la navigation " (3-S. IL 73. Arch. dép.). Il passa ensuite entre les mains de Desbœuf, dont la veuve le possédait encore en 1830. En 1839, le moulin était exploité par M. Abit André et sa femme Cécile Desbœuf, sur lesquels il fut saisi, à la requête de Joseph-Dominique Deligne, cultivateur à Rutel. Abit, mis en faillite, fut expulsé par le propriétaire.
Il fut entièrement reconstruit en 1850 et monté à l'anglaise avec 7 paires de meules.
En 1865, il était la propriété de M. François.
Plus tard, 6 paires de meules ont été remplacées par 4 cylindres en acier ; une seule paire de meules a été conservée.
Il appartient actuellement à M. Thiberville, qui l'exploite.
Faits-divers de CRECY
En 1415, le duc de Bourgogne, maître de Provins, se dirigeait avec une armée vers Paris, s'arrêtait à Crécy, puis revenait vers Coulommiers, de là, retournait à Lagny où il établit son quartier général ; il y séjourna quelque temps et ensuite, il se rendit à Nantouillet.
1447 — Fief de la Croix de Bouleurs [La Chapelle sur Crécy et Bouleurs]. — Mouvance passive. — Actes de foi et hommage, aveux et dénombrements fournis au Roi, par les possesseurs dudit fief. — du 9 mai 1447, réception d'aveu et dénombrement dudit fief, par Robert d'Estouteville, chevalier, seigneur de Beyne, baron d'Invault conseiller, chambellan du Roi et garde de la prévôté de Paris ; ledit aveu fourni par noble homme Nicolas de La Rozière, écuyer, demeurant à Crécy ;
01 septembre 1461 - Hommage lige de la terre de Hautevesne, mouvant de Château Thierry au bailliage de Vitry, de la terre de Neufmoutiers et de La Chapelle Haouis, mouvant de Tournan, de la terre de Trois Maisons, mouvant de Crécy, et de la terre de Moret, mouvant de Moret, rendu aux mains du chancelier par Adam de Cuise, écuyer.
1474-1634 - Fiefs de Montaudier et de La Chapelle. - Mouvance passive. - Copies d'actes de foi et hommage, aveux et dénombrements, fournis aux seigneurs de Crécy, par les possesseurs desdits fiefs. - Du 4 août 1474, certificat de Philbert Babute, écuyer, seigneur de Froidefons, gouverneur de la comté de Dammartin, constatant que : " damoiselle Loyse Larchère (Larcher), vefve de feu Nicolas Guyot, en son vivant escuyer, a fait " audit Babute, pour et puissant seigneur mgr le comte de Dammartin, seigneur de Crécy en Brie, grand-maître d'hôtel de France (Antoine de Chabannes, seigneur de Saint-Fargeau (Yonne), fondateur du chapitre de Dammartin, décédé en 1488), les fois et hommages qu'elle était tenue de lui faire, pour raison desdits fiefs " qui jadys feurent à damoiselle Marye de Montauldier sa mère," etc. ; - du 13 décembre 1485, main-levée de saisie féodale des mêmes fiefs, pratiquée sur ladite demoiselle Larcher, à la requête de noble homme Charles La Personne, écuyer, procureur du Roi à Crécy, pour messire Etienne de Vestz, chevalier, seigneur de Savigny-sur-Orge et de Hersin en Artois, conseillet, chambellan de Sa Majesté, bailli de Meaux ; - du 14 janvier 1506, mandement de Louis XII, roi de France, audit bailli ou à son lieutenant, au procureur et receveur ordinaires du même Bailliage, par lequel il leur fait savoir que son " bien âmé Anthoine Bureau, escuir, fils de Jehan Bureau, aussi ecuier, et fils et héritier de feu Marguerite Tronchet," lui a rendu foi et hommages auxquels il était tenu " pour raison de la terre et seigneurie de Montauldier, des fiefs de La Chappelle et Libernon," etc. ; - enregistremant, à la Chambre des Comptes, de l'acte ci-dessus, suivi d'un extrait d'aveu et dénombrement, en ce qui concerne ledit fief de La Chapelle, portant que la " justice est exercée en ce lieu, avecq la justice de Montauldier, par ung seul juge pour ledict escuyer, sans aucune séparation ; et a, de présent, audict Montauldier, Libernon et environs, les hostes, respondans pardevant son maire, audict lieu. Sur lesquels, et chacun d'eulx, ledict escuyer a droict de prandre, par chacun an, le jour et feste monsieur Sainct Denys, la somme de 5 sols tournois, qu'on appelle droict de feu, lequel droict croist et appetisse..." ; - 24 décembre 1559, quittance de Jehan Bernardin de Sainct-Saurin, chevalier de l'Ordre u Roy, duc de Sommes, seigneur usufruitier de la seigneurie de Crécy, par laquelle il reconnait avoir donné, à Jehan Petit, dit Jalant, écuyer, " tous et ungs chascuns les profficts de fief, droicts et devoirs " qu'il lui pouvait devoir à cause de sa maison et fief de La Chapelle-lez-Crécy ; - 29 octobre 1566, copie de la déclaration baillée aux commissaires, députés par le Roi et la Reine, dame de Crécy, pour la confection du papier terrier de la châtellenie du lieu, damoiselle Anne de Prdines, " vefve de feu Pierre Bureau, en son vivant escuyer, seigneur, pour ung thiers, des fiefs, terres et seigneuryes de Montauldier, La Chapelle et Libernon, tenuz et mouvans en plain fiefs desdicts seigneur et dame, à cause de la chastellenye de Crécy, des droicts appartenans à ladicte damoiselle, tant à cause de son douayre, sur ledict tiers, suyvant la coustume du bailliaige de Meaulx, par partaige faict avec les enffans dudict déffunct et d'elle, que par acquisition, depuis par elle faicte, d'aulcune parts et portions appartenantes à Abel Lombart et Jehan de Gannes, escuiers, à cause de damoiselles Suzanne et Marguerite Bureau, leurs femmes," etc. ; - Mouvance active. Du 19 septembre 1634, sommation faite à la requête de messire Sébastien de Bréyard, chevalier, seigneur de Montaudier, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, à maître Jean Favier (Favières), lieutenant des Eaux et Forêts, en la châtellenie de Crécy, de communiquer les tistres, pièces et enseignements faisant mention des terres et seigneuries de Montaudier, La Chapelle et Libernon, suivant lesquels ledit sieur Favier prétendoit droit de justice, et autres droicts seigneuriaux, ès terres et seigneuries susdites," etc.
1474-1734 - Fief de Montaudier. - Notes extraites des terriers de ce fief, concernant divers héritages situés au territoire et dans la ville de Crécy, rues Jean de Compans, Des Huilliers ou Hulliers, etc. - Du 28 septembre 1474, transaction par laquelle Louise Larcher, dame de Montaudier, veuve de Nicolas Guyot, pour demeurer quitte de 20 sous de cens prétendus contre elle, par Andry Courault, conseiller du Trésor, seigneur du fief Jean de Lagny, et qui, à cause de ce fief, lui a cédé celui du Grand-Moulin, consistant en 5 arpents de pré. - Terrier de 1551 et de 1588, extrait rapporté par Abel Bureau, fils d'Abel et petit-fils d'Antoine, seigneur de Montaudier. La veuve Adam Lepelletier, lieutenant de Crécy, fils de Guillaume, pour sa maison du bourg, aboutissant à l'Orme et à la rivière (du Morin), " derrière le bourg et châtel de Crécy." - " Extrait des déclarations fournies aux seigneurs de Montaudier, et reçues par Bridou, notaire à Crécy, l'an 1599, dans lesquells il y a plusieurs maisons sises à Crécy :" Louis Gibert, vigneron à La Chapelle, pour deux travées de logis assises au bourg de Crécy, dans la cour des Trois-Rois, avec l'ouvroir sur la rue, tenant, par derrière, au brasset d'eau du moulin à blé de Crécy ; - Nicolas Michelet, menuisier, une travée de maison avec deux travées de foulerie derrière, et une perche ou deux de jardin à verdure, sis audit Crécy, rue Damme-Gille, " où souloit pendre pour enseigne La Croix de par Dieu," tenant, d'une part, à la ruelle qui est devant l'Hôtel-Dieu ; - Antoinette Le Roy, veuve de Guillaume Gibert, pour le quart d'une maison où pendait pour enseigne La Forêt, etc., tenant d'un bout, par devant, sur ladite rue Dame-Gille ; - Simon Gibert, pour les trois autres quarts de la même maison ; - maître Pierre Favières, commissaire-examinateur en la ville et châtellenie de Crécy, héritier, en partie, à cause de sa femme, de Toussaint Le Pelletier, vivant procureur au même lieu, pour une maison de quatre travées, appelée la Maison des Trois-Rois, avec la cour de devant, tenant d'une part à l'Hôtel Dieu, d'autre à une ruelle, d'un bout sur la rue Dame-Gille, et par derrière au brasset du moulin à blé ; - du 19 juin 1734, 8 heures du matin, sentence prononcée par Simon Lapille, notaire et procureur ès sièges royaux de Crécy, juge-maire de la Chapelle, Montaudier-le-Haut et le-Bas, Mongrolle, Libernon, etc., à la requête de haut et puissant seigneur, Mgr le duc de Béthune-Charost, pair de France, seigneur dudit Montaudier ; contre François Blanchard, marchand épicier à Crécy, et Jeanne Moussault sa femme, qui ont été condamnés à exhiber les titres en vertu desquels ils jouissaient de la maison, par eux habitée, située en la censive de Montaudier.
1481 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Domaine. — Baux à rente d'héritages situés au territoire du lieu ; titres nouvels et reconnaissances de rentes fournis à qui de droit, par les détenteurs desdits héritages. — Du 26 décembre 1481, bail à rente, passé sous l'autorité du comte de Dammartin, « grand maistre d'ostel de France, seigneur de Crécy, par noble homme Bertherant Courault (escuier), permier verlet de chambre du Roi et seul seigneur de Dampmartin en Brie [Dammartin sur Tigeaux] ; lequel, de sa bonne voulenté, sans force ou contraincte aucune, recongnut et confessa avoir baillé, cédé, etc., à titre de rente annuelle… à Jehan Aubert, barbier demeurant à Crécy…, c'est assavoir les masures où souloit avoir maison, cour et jardin, appellé Widegodet (Villegodet), séant à La Chapelle-lez-Crécy, que ledict escuier disoit avoir, à cause de son fief qui, jadis, fut et appartint à feu Jehan de Laigny… Ce présent bail faict moiennant, et parmy, la somme de dix sols tournois,» de redevance annuelle ;
1485 - Procuration donnée par Étienne de Milly, écolier, étudiant en l'université de Paris, à Simon Bijot, Étienne Desbennes, Jean de Montyon, Yvonnet Gilles et Pierre Raoul pour plaider, et à Pierre Raoul pour recevoir tout ce qui peut lui être dû à Coulombe, Cressy, Montbarbin et Voulangis. [Au dos de l'acte 1485-10-29, Thibault, Gilles]
1521 — Fief de La Croix de Bouleurs. — Mouvance passive et affaires diverses. — 1521, vente par le Roy, à Robert Thiboust, seigneur de Voulangis, de la haute justice de Bouleurs, etc.
1527 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Titres de propriété d'héritages situés sur le terroir de Libernon, paraissant relever originairement du fief de Mongrolle. — Contrats de vente, baux à rente, titres nouvels, etc. — 16 mai 1527, cession, par Pierre Guéron(?), barbier et chirurgien à Crécy, et Nicole Morel, sa femme, à honnête personne Claude Morel, marchand charpentier « demourant à Meaulx, présent, achepteur pour luy ses hoirs, etc, c'est assavoir : 3 sous 4 deniers tournois, faisant la troisième partye de 10 sols de rente,» à prendre sur 20 perches de vigne, sises à la Côte d'Esse ;
1545 — Fief de La Croix de Bouleurs. — Censives. — Copies de déclarations fournies au terrier du sieur Jacques de Piennes, écuyer, seigneur de Rousselet et des fiefs de Longis, Tétart, etc. (Les 12 premiers feuillets du registre manquent.) — Censitaires : Les hoirs Jean Guion, pour une maison, cour et jardin, le lieu comme il se comporte, contenant, en fonds de terre, trois quartiers ou environ, séant à la rue Legoux ; — Jean Messager l'aîné, pour 3 quartiers de pré, au lieu dit les Petits-Prés, tenant, d'une part, à l'abbesse du Pont-aux-Dames ; d'un bout, par haut, sur le grand chemin du Roi… ; — Pierre Bernauldin, pour un arpent et demi de terre assis aux Sauvagines… ; — Etiennette, veuve d'Andry Ballue, propriétaire de trois quartiers de terre, séant en Courseloup, territoire de Bouleurs ; — Richard Messager, détenteur d'une maison, grange, cour et jardin, le tout contenant cinq quartiers ou environ, et chargé de 5 deniers de cens ; — Yvon Olivot, pour une maison de deux travées, avec grange et trois quartiers de jardin, tenant, par bas, sur une cour commune, etc. A la fin est écrit : « Toutes lesquelles déclarations et reconnaissances dessus, et en ces présens livres et cartullaires ci transcrites, ont esté par moy, commissaire susnommez, reçues, passées et accordez des parties nommez et selon les qualitez déclarées en icelles déclarations…, tesmoing mon seing manuel cy mis, le 1er jour du mois de mars 1530.» Signé : Demay… Et ensuite : « Taxé audit Demay…, tabellion, tant pour grosse du présent papier terrier, montant a six-vingt-dix-rôles, etc., la somme de 15 livres tournois. Fait le 6e jour d'avril 1545, après Pâques. Signé : Favières.»
22 février 1566 - Bail pour 9 ans de la Saint Martin 1567 et moyennant 60 livres par an de tous les fruits et revenus des terres et seigneuries de Voulangis, Maulengis, Luthin et Boulours près de Crécy-en-Brie par le collège du Cardinal-Lemoine à Pierre Du Val, marchand à Crécy, et Antoinette Grandin, sa femme.
1568 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy et dépendances. — Titre de propriété d'héritages situés au terroir de Montpichet, paroisse de Bouleurs. — Du 5 octobre 1568, échange entre Jehan Thévenard, tonnelier à Crécy, et Christophe Morel, charpentier à Meaux, de deux pièces de terre, l'une contenant 30 perches, sise audit terroir ; l'autre 20 perches, sise à Crécy, près la porte de Meaux, tenant, d'un bout, à maître Didier Favières, lieutenant dudit Crécy, et d'autre bout, par bas, aux fossés de cette ville ; mouvant du Roi, au prix de 4 deniers de cens l'arpent, « par chacun an, le jour sainct Rémy, chef d'octobre » ;
1574 — Fief de la Croix de Bouleurs. — Mouvance passive. — Actes de foi et hommage, aveux et dénombrements fournis au Roi, par les possesseurs dudit fief. — du 28 septembre 1574, aveu et dénombrement de ce même fief fourni par ledit Philippe de Piennes, homme d'armes des ordonnances du Roi, sous la charge et conduite du seigneur de La Chapelle des Ursins, à son « très honoré hault et puissant et souverain seigneur Henry, troisiesme de ce nom, par la grâce de Dieu, roy de France et de Poulongne » ; ayant appartenu, ledit fief, « à déffunct messire Pierre Longis, en son vivant chevallier ; depuis à Mathurin de La Rozière, prebtre, chanoyne en l'esglise collégiale Mgr Saint-Georges dudict Crécy, par acquisition qu'il auroit faicte des héritiers dudict Longis ; depuis à Nicolas de La Rozière, en son vivant escuyer, frère et seul héritier dudict messire Mathurin ; depuis à Nicollas Tricot, aussy escuyer, et Phélipes de La Rozière, sa femme, à cause d'elle, fille et seulle héritière dudict Nicolas de La Rozière ; depuis à Jacques Depiennes, aussi escuyer, à cause de Thierrye Tricot, sa femme… ; après à deffunct Loys Depiennes,» père du reconnaissant ;
Les fortifications de la ville de Crécy la rendirent souvent le séjour des gens de guerre, surtout dans le temps de la ligue.
En l'année 1590, la nuit du 21 au 22 juillet, plusieurs gens armés sortirent de Crécy, conduits par un nommé Thomas de BOURS (natif de Mareuil les Meaux), capitaine ou gouverneur de cette place pour le roi, et allèrent attaquer le village de Mareuil les Meaux, où il y avoit quatre compagnies d'arquebusiers à cheval du parti de la ligue. Les royalistes avoient avec eux trois tambours : en arrivant, ils les firent battre en trois différens endroits, autour du village. Les ligueurs se retirèrent dans l'église, où de BOURS qui voulut les forcer, fut tué sur la place avec un autre officier. Le reste de la troupe se voyant sans chef, retourna à Crécy, après avoir pris 46 chevaux des arquebusiers. De BOURS et l'officier furent enterrés dans l'église de Mareuil les Meaux. Il y eut un arquebusier de tué, et 4 ou 5 autres de blessés.
Sur la fin de septembre de la même année (1590), le cardinal CAÏETAN, légat en France, retournant à Rome, voulut passer par Meaux. Son bagage étoit conduit par quelques Espagnols, qui étant arrivés à Quincy, doublèrent le pas, pour arriver de meilleure heure, et laissèrent le bagage derrière, comptant qu'il suivroit en toute sûreté. La BASTIDE, gouverneur de Crécy, en ayant eu nouvelle, s'avança avec 30 cavaliers armés, se saisit du bagage, et le fit marcher du côté de Crécy. Les Espagnols en ayant été avertis, retournèrent promptement sur leurs pas, et atteignirent La BASTIDE et ses gens qu'ils chargèrent rudement. Ils reprirent le bagage, firent prisonnier La BASTIDE, tuèrent 7 ou 8 de ses soldats, enlevèrent 10 chevaux de sa compagnie, et mirent le reste en fuite.
Le 11 octobre 1593, le sieur de RENTIGNY, gouverneur de la ville de Meaux pour la ligue, partit de nuit avec sa cavalerie, et l'infanterie du Marché, dans le dessein de surprendre, le lendemain matin, à l'ouverture des portes, la ville de Crécy qui tenoit pour le roi. Pour cet effet, RENTIGNY fit déguiser plusieurs soldats en filles, d'autres en vignerons ; tous portoient leurs armes sous leurs habits, et le capitaine DUPECHE, gouverneur de La Ferté Milon, qui étoit logé à Tancrou, vint se joindre à eux avec sa troupe. Mais cette entreprise ne put réussir, parce qu'elle fut découverte. Un cavalier de RENTIGNY s'avanca jusqu'au Pont aux Dames, pour prendre un guide. Il y avoit là deux cavaliers déguisés de la garnison de Crécy, qui s'étant aperçus que quelques troupes rôdoient dans les environs, retournèrent promptement à Crécy, pour en donner avis.
Le 16 du même mois, quelques soldats de la garnison de Crécy soutenoient des ouvriers qui démolissoient le château de La Chapelle sur Crécy. Le sieur de RENTIGNY les attaqua ; ces soldats résistèrent long-temps, mais ayant perdu 8 ou 10 des leurs, ils furent contraints de se replier sur Crécy. RENTIGNY resta maître du village de La Chapelle.
Quatorze jours après, M. VERDELOT, lieutenant de la compagnie de RENTIGNY, à la tête de quinze cavaliers, prêtoit main-forte à quelques voituriers qui conduisoient des vins à Meaux. La garnison de Crécy l'attaqua vers les Epernailles (Boutigny), le poursuivit imprudemment jusques sous l'église de Saint Germain de Cornillon. Quelque infanterie du marché arriva là au secours de VERDELOT, il tourna la tête, mit en fuite à son tour ceux de Crécy, qui perdirent, dans cette action, THEVENART leur capitaine, qui fut tué sur la place avec quelques cavaliers et quelques chevaux.
1599 — Fief de la Croix de Bouleurs. — Mouvance passive. — Actes de foi et hommage, aveux et dénombrements fournis au Roi, par les possesseurs dudit fief. — 6 octobre 1599, main-levée de saisie féodale du fief de La Croix, pratiquée sur Jacques de Piennes, faute d'avoir fait la foi et hommage, dans le temps voulu par les ordonnances ;
— Fief de La Croix de Bouleurs. — Mouvance passive et affaires diverses. — Publication d'aveu et dénombrement, faite en jugement, par Pierre Houllier, lieutenant du bailli de Meaux, au siége de Crécy, à la requête de M. Jacques de Pienne, écuyer, sieur du fief de La Croix de Bouleurs, demeurant à Coutevroult, « présent en personne, garny de maistre Denis Phlippot, son procureur » ; lequel dit sieur de Piennes « a présenté certaines lectres de acte de foy et hommaige par lui faicte au Roy nostre sire, et à haulte et puissante dame, dame Gabrielle Destrez, duchesse de Beaufort, dame de Montceaulx et de la ville de Crécy en Brye ; ce qui lui avait été accordé, sauf le droit du Roi, de ladite dame et l'auctruy… Portant, lesdites lettres, que le sieur Depiennes c'est mis en debvoir de vassal, ayant bucqué, par trois foys, à la porte du chasteau dudit Crécy, estant nue teste, ung genouil en terre, sans espée et esperons, a baisé la porte et pothuis dudict chasteau, déclairant, à haulte voix, qu'il faisoit et de faict a faict et porté les foy et hommaige, et serment de fidellité qu'il est tenu de faire,» etc. ;
XVIIe [17ème] siècle - Fief et seigneurie de Montaudier. — Censives. — Dépouillement par climats, ou lieux dits, d'un terrier de la seigneurie de Montaudier (Tous les feuillets de ce registre ayant été coupés, on ne peut en connaître la date précise.) Noms des lieux et des censitaires. — Village et carrefour de Montaudier : les hoirs Jehan Vallée, trois travées de logis, avec la cour, masure, jardin et vigne, contenant un arpent et demi, tenant à la rue qui conduit du carrefour de Montaudier-le-Bas, etc. ; — les enfants de Jehan Maheu, à cause d'Antoinette Mesnard, pour sept travées de maison, grange et étables, avec cour et jardin, le tout contenant un arpent 12 perches ; … — A Roise : la maison qui fut à la veuve et héritiers Pierre Garreau, de Meaux, aboutissant sur la grande rue ; … Marye -Avalle (Mariaval) : — la maison, grange et 14 arpents de terre en une pièce, qui appartinrent aux hoirs Etienne Robert, aboutissant à la voirie qui va à Coulommiers, et au chemin Parré ; … — Montaurevers : les hoirs : Jehan Guillot, Jehan Mesnard, Jean Deballe, et autres, 5 maisons et 33 arpents de terre, pré et jardin ; — Libernon : Jean Martin, pour sa maison, cour et acceint, contenant environ 20 perches ; — Pierre Martin, pour une maison, cour, jardin et vigne, tenant aux hoirs Simon Martin ; … — La Chapelle : une masure assise en ce lieu, du côté du Choisel, qui fut à Lambert Lesguillon, contenant trois perches ½, avec 14 perches ½ de jardin ; … le même, 16 perches de terre au-dessus de la maison de Villegodet, tenant d'un bout, par haut, au chemin qui conduit de La Chapelle à Saint-Fiacre ; … « les deux moulins de Jean Honnet, assis sur la rivière descendant de La Chapelle à Crécy, avecq la maison, une fosse à poisson et jardins, le tout contenant troys arpens » ; … la maison de Laurent Coppeau assise derrière l'église, avec une cour, tenant d'une part au cimetière, d'autre, en pointe, aux deux chemins qui conduisent : l'un à Libernon, l'autre au Choisel … — Crécy : rue Jehan de Compans, Jehan Lucas, deux travées de maison, cour et jardin, assis au Marché dudit Crécy, tenant d'un bout à la rivière (du Morin) ; … — Etienne Le Bourguignon, écuyer, à cause de sa femme, détenteur d'une maison audit lieu, tenant d'une part à Isabelle Des..., etc.
1600 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Terroir de Montbarbin. — Contrats de vente et échanges faits au profit de maître Nicolas Favières, procureur au Châtelet de Paris, et plus tard secrétaire de la Chambre du Roi, et autres, de divers héritages situés audit terroir, par : Charles Demayrurion, sergent royal à Crécy, et Marie Favières, sa femme, de 5 quartiers de vignes, en une pièce, lieu-dit les Grandes Plantes ; — Madeleine Hubert, veuve de Jacques Javair, demi-arpent de vigne, en friche, assis au lieu dit et près le jardin de Paradis ; — Pierre Soudain, laboureur ; Claude Caillet et autres, « c'est assavoir deulx travées de maison de fond en comble, à deulx estages, couvertes de thuille,» et autres héritages désignés au contrat ;
1607 — Fief de Montaudier. — Baux à rente de divers héritages et titres nouvels. — 2 novembre 1607, reconnaissance de 45 sous de rente, par maître Gille le Roy, lieutenant du prévôt des Maréchaux du Bailliage de Meaux ; … Sébastien Favières, laboureur à Roise (paroisse de Maisoncelles) ; Denis Raoul, tonnelier à Crécy, et autres comme détenteurs et propriétaires de 25 arpents de terre labourable, en une pièce, sur laquelle il y avait alors une maison, en masure, et un volet à pigeons, le tout assis à Montaudier, au bout d'en haut, lieu dit les Perrières, tenant, d'une part, à maître Jehan Favières, à cause de l'acquisition qu'il a « faite de Clerembault de Valloys, escuyer » ; item, d'une autre pièce de terre contenant 16 arpents, sise audit Montaudier, lieu dit Soubz La Champaigne, etc. Lesdits héritages chargés de la rente précitée, dont moitié envers Nicolas de La Fosse, et l'autre moitié envers ledit Jean Favières, lieutenant des Eaux et Forêts de Crécy, seigneur de La Motte-Montaudier ;
1610 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Territoire du lieu. — Acquisition et échanges d'héritages entre maître Nicolas Favières, secrétaire de la Chambre du Roi, et : Jehan Béguin, vigneron, cessionnaire d'une travée de logis, aisance et communauté en l'allée attenant, et en la cour de derrière, etc ; ladite cession faite moyennant 60 livres tournois (15 octobre 1610) ; Jacqueline Boutton, veuve de Denis Caïn, demeurant à Crécy, qui a reconnu avoir délaissé, à l'acquéreur susnommé, une maison sise au carrefour de La Chapelle « où souloit cy-devant pendre pour enseigne L'Image Sainct-Fiacre ; consistant en une travée de logis, petitte court, monthée hors-œuvre, appentil attenant et masure ; estable et thoicts avec ung petit jardin derrière » ;
1616 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Domaine. — Baux à rente d'héritages situés au territoire du lieu ; titres nouvels et reconnaissances de rentes fournis à qui de droit, par les détenteurs desdits héritages. — le 13 septembre 1616, Antoine Rémy, vigneron à Crécy, pour, et au nom de Denis, son fils, a reconnu avoir pris à titre de rente annuelle, de maître Nicolas Favières, secrétaire de la Chambre du Roi, seigneur de La Chapelle, 28 perches de vigne, en friche et savart, sises au lieu dit le Haut-des-Brûlés, tenant d'un bout, par haut, au sieur de Piennes ; ladite prise à rente faite moyennant 25 sous, etc.
1619 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Terroir de Libernon. — le 24 septembre 1619, maître Pierre Camus, conseiller du Roi, lieutenant en l'Election de Coulommiers, a reconnu et confessé avoir vendu, sans aucune garantie, sinon de ses faits et promesses, « à noble homme Nicolas Favières, secrétaire de la Chambre du Roy, seigneur de La Chapelle-lez-Crécy… c'est assçavoir : le fief de La Tillaye, se consistant en 25 ou 30 solz tournoys de censive plus ou moings, à prendre et percepvoir sur quelques maisons et héritages assis au village de Libernon,» etc. ;
1620 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Territoire du lieu. — le 17 janvier 1620, Claude Guillot, vigneron à Crécy, a confessé avoir transporté et délaissé « à maistre Nicollas Favières, sieur de La Chapelle, secrétaire ordinaire de la Chambre du Roy, demeurant à Paris, rue des Arsis, paroisse Sainct-Médéricq, dix perches et demie de vigne à livrer par mesure, scize(s) aux Petits Blancs-Murs… Ceste vente, cession et transport fets moyennant la somme de vingt-une livres tournois, qui est à raison de 40 sous pour perche » ;
1622 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Acquisitions, ventes et échanges consentis, tant au profit, que par les seigneurs de La Chapelle, ainsi qu'entre particuliers, d'héritages situées au territoire de ce lieu. — 30 juin 1622, cession par Denis Martin, demeurant à Crécy, à messire Sébastien de Bréyart, chevalier, seigneur de Montaudier, La Chapelle et Libernon, de 8 perches de terre ou pré, mouvant du seigneur de Dammartin (en Brie), « à cause de son fief Jehan de Lagny, à pur cens seullement » ;
1626 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Terroir de Libernon. — 5 octobre 1626, vente par Toussaint Rémy, tailleur d'habits à Crécy, audit sieur Favières, secrétaire ordinaire de la Chambre du Roi, d'un arpent et demi de terre labourable, en une pièce, sis au terroir de Libernon, lieu dit les Tourrines, moyennant 30 livres, argent franc.
1627 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Domaine. — Baux à rente d'héritages situés au territoire du lieu ; titres nouvels et reconnaissances de rentes fournis à qui de droit, par les possesseurs desdits héritages. — 25 juin 1627, titre nouvel d'une rente de 34 livres, au profit de Guillaume Léger, écuyer, « prévost de nosseigneurs les connestables et Mareschaux de France, au gouvernement de Brye et Champaigne, demourant à Meaux, et dame Marie Aublet, sa femme,» par Isaac Hubert, Simon Gibert et Claude Bougongne, marchands tanneurs à Crécy, qui ont reconnu être propriétaires « d'un molin à draps, de fondz en comble, comme il se comporte, assis à la Chapelle-lez-Crécy, sur la rivière de Morain, aysance au chemin, ou ruelle, qui conduit de la grande rue audict Molin, et au molin à huille appartenant à Nicolas Bauldoin. Item, droict de communauté des deux ponts et pescheries, estans ausdicts molins, etc.» ;
— Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Titres de propriété d'héritages situés sur le terroir de Libernon, paraissant relever originairement du fief de Mongrolle. — Contrats de vente, baux à rente, titres nouvels, etc. — 27 décembre 1627, bail à rente par messire Sébastien de Bréyart, chevalier seigneur de Montaudier, La Chapelle et Libernon, à Guillaume Dupré, tonnelier demeurant à Crécy, d'un demi-arpent de vignes « en friche et savart, sans aucuns eschallats plus de trente ans sont,» moyennant 5 sous, en deniers, et une poule bonne et valable, tant surcens que rente annuelle ; — contrat passé devant les notaires au Châtelet de Paris, par honorable femme Marguerité Thévenard, veuve d'honorable homme Simon Mescaire (Macaire ?), vivant maître « percheminier », demeurant en ladite ville, rue de la Savonnerie, paroisse Saint-Jacques ; ledit contrat portant vente, au profit de maître Nicolas Thévenard, procureur au Châtelet, d'un arpent de terre, en une pièce, sis au lieu dit les Huit-Arpents, avec autres héritages et 30 sous de rente, à prendre sur 27 perches ½ de vigne, en deux pièces ; le tout cédé moyennant la somme « de six-vingts livres quatorze sols tournois, et dix livres 6 sols que ledict maistre Nicolas Thévenard a baillé à la venderesse, pour ses espingles,» etc.
1634 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy et dépendances. — Titres de propriété d'héritages situés au terroir de Serbonne, paroisse de La Chapelle. — Du 23 décembre 1634, bail à rente, par noble homme maître Claude Gibert, prévôt de Crécy, et dame Marie Blondel, sa femme, autorisée par justice ; Bertherand Desjardins, marchand à Lutain, et Anne Blondel, sa femme ; au profit de Fiacre Couteau, vigneron à Serbonne, d'un arpent de vigne, en friche-savart, assis à la Côte d'Esse, tenant, d'une part, à un perré ; moyennant 100 sous par an ;
1635 — Fief de Montaudier. — Actes divers concernant des héritages situés au territoire et en la ville de Crécy, relevant en censive dudit fief. — 23 mai 1635, bail à rente par Charles Tricot, écuyer, sieur de La Chapelle, au profit de Louis Bourgeois, paumier, d'une maison de deux travées, avec grange et un jeu de courte-paume attenant, cours et jardin, assis à Crécy, en la rue Jean de Compans ; tenant, d'une part, à maître Jean Favières, etc. ; ledit bail consenti moyennant 43 livres de redevance annuelle ;
1640 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres et actes divers concernant des héritages situés dans la ville et sur le territoire de Crécy. — 28 juillet 1640, échange entre Jean La Guillaumie, huissier du Conseil de la Reine, et maître Claude Gibert, prévôt de Crécy, rue Jean de Compans, proche le pont au Cours, et autres biens, contre une pièce de pré, contenant 3 quartiers 1 perche, située en la prairie des Marais, tenant d'un bout à la rivière du Morin ;
1645 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Titres de propriété d'héritages situés sur le terroir de Libernon, paraissant relever orginairement du fief de Mongrolle. — Contrats de vente, baux à rente, titres nouvels, etc. — Du 13 juin 1645, bail à rente, par Enoch Thevenart, marchand tanneur à Crécy, au sieur François Houarne, vigneron, de 30 perches de vigne en friche, sises au lieu dit les Grouettes, tenant d'une part, et d'un bout, à un perré ; et d'un demi-arpent de même nature d'héritage, en deux pièces, l'une aux Perruches, et l'autre aux Courtis ; ledit bail fait moyennant 6 livres de redevance annuelle ;
1653 — Seigneurie de La Chapelle — Héritages situés au terroir de Férolles, relevant originairement de Montaudier, et acquis, ou échangés, par messire Louis de Piennes, chevalier, seigneur dudit Férolles, Bouleurs, et Sarcy (décédé en 1663 ou en 1664) ; ainsi que son fils, Louis de Piennes, écuyer, procédant sous l'autorité de dame Jeanne de Fénis, sa mère, et de sieur Barnabé Gédouyn, aussi écuyer, seigneur de Carnetin, son beau-père et tuteur onéraire. — 4 avril 1653, cession au profit du susnommé (Louis de Piennes), par : Jacques Gaveau, marchand à Crécy, de 50 perches d'héritages, consistant en masure et jardin (où demeurait ci-devant Pierre Vallée), clos de murs rompus, en partie ; item, 22 perches d'autre héritage, autrefois en jardin, sis au lieu du Pré des Moulins, moyennant 200 livres tournois ; — Louis Deligny, vigneron à Bouleurs et Françoise Hérard, sa femme, d'un demi-quartier de terre labourable, sis au lieu du Champ de la Planche, et, au Champ de la Barre, 15 perches de même nature d'héritage, moyennant 31 livres 15 sous tournois ;
1656 — Fief de Montaudier. — Actes divers concernant des héritages situés au territoire et en la ville de Crécy, relevant en censive dudit fief. — des 9 et 19 octobre 1658, ventes par Jean et Pierre Séguin, au profit de maître Jean La Guillaumie, bourgeois de Paris, de plusieurs travées de logis sises au Marché de Crécy, rue Jean Compans, avec cour et jardins, tenant à la rivière du Morin ; — lesdites ventes faites : la première, moyennant 300 livres, et la seconde pour le prix et somme de 300 livres ; ces maison ont été déclarées être chargées du droit d'hostize envers le Roi, à raison de 10 sous par arpent ; mais il y a eu erreur dans cette déclaration, elles paraissent avoir été, de temps immémorial, dans la censive de Montaudier ;
1664 — Seigneurie de La Chapelle-sur-Crécy. — Acquisitions, ventes et échanges consentis, tant au profit, que par les seigneurs de La Chapelle, ainsi qu'entre particuliers, d'héritages situées au territoire de ce lieu. — du 18 avril 1664, minute d'un acte de vente faite par Marguerite Reboullé, veuve de maître Marc Lhermite, vivant procureur ès sièges royaux à Crécy, à messire Jacques Le Tillier, conseiller du Roi en ses Conseils, receveur des consignations, seigneur de La Chapelle, de La Motte-Montaudier, de Montaudier-le-Bas, Libernon, Mongrolle, et des fiefs de La Tillaye et Villegodet, de deux arpents de terre et pré, en une pièce, assis en la prairie de La Chapelle, avec divers autres héritages désignés audit acte. « Cette vente faite moyennent 1,000 livres, argent franc,» etc. ;
— Fief de la Croix de Bouleurs. — Mouvance passive. — Actes de foi et hommage, aveux et dénombrements fournis au Roi, par les possesseurs dudit fief. — 13 mai 1664, foi et hommage dudit fief, par dame Jeanne de Fénis, veuve de Louis de Piennes, vivant écuyer, sieur des fiefs de La Croix de Bouleurs, Testart et d'un autre sis à Sarcy, comme tutrice de son fils, assistée de Charles de La Barre, écuyer, sieur de Martigny, curateur du mineur de Piennes ;
1673 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres et actes divers concernant des héritages situés dans la ville et sur le territoire de Crécy. — 26 septembre 1673, copie informe d'un acte de prise de possession de la chapelle Saint-Michel, située près de la ville de Crécy, par Pierre-Paul Bonaut, clerc tonsuré du diocèse de Paris, en exécution des lettres qui lui ont été accordées par le Roi, sur la présentation de M. le duc de Coislin, comte, par engagement, du domaine de Crécy, données à Maestricht le 31 juillet précédent ;
1690 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Rentes foncières et constituées, hypothéquées sur héritages situés en divers lieux ; aliénations, transports et rachats de ces rentes. — du 21 novembre 1690, cession par Jean Favières, huissier royal à Crécy, et Marie Lefèbvre, sa femme, à Nicolas Bégat, marchand patissier-boulanger à Crécy, de 105 sous de rente foncière, dus aux cédants par Nicolas Troublé, laboureur à Roise, et Simonne Petit, sa femme, etc.
1699 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres de propriété d'héritages situés à Courtry, à Genevray, à Monterand, au Petit-Lud, ainsi qu'à Montbrieux, territoire de Guérard. — Baux à cens et rentes, titres-nouvels, reconnaissances desdites rentes, etc. — 4 avril 1699, […] ; item, 80 perches de terre, en friche, sises aux Courbes, terroir de Génevray, à la charge de payer, à M. d'Antraigues, seigneur de La Chapelle, la somme de 6 livres de rente, à prendre sur lesdits héritages, outre les cens et autres droits seigneuriaux. — Génevray (Note : les seigneuries de La Chapelle, Montaudier-le-Bas, Libernon et La Motte-Montaudier, ont un douzième de la dime des grains et vins de Génevray) ;
1704 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Rentes foncières et constituées, hypothéquées sur héritages situés en divers lieux ; aliénations, transports et rachat de ces rentes — Claude François Demoncrif, huissier royal à Crécy, et Marie Madeleine Gravari (?) sa femme, de 15 livres, en principal, faisant partie de 38 livres 10 sous de rente, due aux cédants, par Nicolas Testard, marchand hôtelier à La Chapelle, et Elisabeth-Charlotte Trippier, sa femme, « à prendre et percevoir sur la maison, logis, lieux et jardin dépendans de l'otelerie du Lion d'Or, sis audit La Chapelle,» etc. (15 mai 1704) ;
1711 — Seigneurie de La Chapelle. — Revenu foncier. — 20 livres de rente dues par Nicolas Pellard, dit Desrosiers, demeurant à Crécy, paroisse de La Chapelle, suivant le titre du 17 août 1711, à prendre sur une maison manable et logeable, et sur un petit jardin potager y tenant, le tout assis au lieu dit Villegodet ; tenant d'une part à la maison appelée le Lion d'Or ;
1717 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres de propriété d'héritages situés à Courtry, à Genevray, à Monterand, au Petit-Lud, ainsi qu'à Montbrieux, territoire de Guérard. — Baux à cens et rentes, titres-nouvels, reconnaissances desdites rentes, etc. — 4 novembre 1717, saisie féodale « d'un fief appelé La Dixme de Génevray, relevant du domaine de Crécy,» pratiquée sur messire… Boulla, chevalier, seigneur de Quincy, à la requête de haut et puissant seigneur Mgr Henri-Charles Du Camboust, duc de Coislin, évêque de Metz, prince du Saint-Empire, comte et seigneur, par engagement, du domaine de Crécy, faute de droits et devoirs non faits ni rendus.
1724 — Fief de Montaudier. — Actes divers concernant des héritages situés au territoire et en la ville de Crécy, relevant en censive dudit fief. — 20 janvier 1724, autre bail à rente de deux travées de maison et un appenti, avec 4 perches de jardin derrière, le tout situé au Marché de Crécy, en la rue des Huilliers, fait au profit de François Pottier le jeune, tisserand, et Anne Guillemot, sa femme, moyennant 15 livres chaque année, par messire Chrétien-François Gorge d'Antraigues de Roise, conseiller au Parlement ; haut et puissant seigneur Paul-François de Béthune-Charost, marquis d'Ancenis, comte, par engagement, du domaine de Crécy, mari de dame Julie-Christine Gorge d'Antraigues, son épouse, légataires universels, chacun pour moitié, de défunt messire Pierre Gorge d'Antraigues, leur père et beau-père ; procédures intentées audit Potier par M. de Béthune, faute de payement de la redevance précitée, et plus tard, pour la même cause, par messire François-Joseph Ménage de Mondésir, écuyer, conseiller-secrétaire du Roi, Maison, couronne de France et de ses finances, comme acquéreur de la seigneurie de La Chapelle, fiefs en dépendant, et, à titre d'engagement, du domaine de Crécy, suivant contrat passé, à son profit, devant Renard, notaire à Paris, le 29 mars 1741, par ledit sieur duc de Béthune, etc.
1733 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Procédures diverses. — 11 juillet 1733, sommation faite à la requête de M. Paul François, duc de Béthune-Charost, seigneur par engagement, du domaine de Crécy, au sieur Pierre-Antoine Martin, dit le Prince, marchand demeurant au faubourg, près le dit Crécy, « de, incessamment et au plus tard dans trois jours, produire au Conseil d'Etat de Sa Majesté, les titres justiffians (des droits) qu'il prétend avoir de la propriété du moulin à tan, situé sur la rivière de Morin,« etc. ;
1737-1738 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Censives. — Cueilleret, incomplet, des cens dus à ladite seigneurie, au 1er octobre de chaque année, à peine de 7 sous 6 deniers d'amende, suivant la coutume. — Censitaires : Antoine Mercier, vigneron à Montaudier-le-Haut, pour une travée de logis, foyer, four et cheminée, grenier dessus, petite laiterie ; plus une place à bâtir…, 75 perches de terre faisant partie du grand clos de Montaudier, qui lui ont été données à rente (Les redevances ne sont pas indiquées). — Antoine Rémy, vigneron demeurant à La Chapelle, une travée de maison à Villegodet, un petit cellier, 75 perches de vignes, « un petit foyer sciz à La Chapelle, dans la cour de Villegodet » ; — Arnoul Desagneaux, greffier de la justice dudit lieu de La Chapelle, une travée de logis, appelée La maison du Tilleul ; — Ambroise Vaultier, tailleur d'habits à Crécy, une maison sise en ce lieu « proche la prison, relevant du fief du Goix » ; — Claude Henry, tanneur à Coulommiers, une maison audit Crécy, rue Jean Compans, cour et jardin derrière ; — damoiselle Catherine de Nyelle, veuve du sieur Dastut, vivant lieutenant de Carabiniers, une maison sise à Crécy, rue de la Prison, chargée de 6 deniers par an ; — François Verreux, tanneur, une maison sise en la même rue, avec toutes ses dépendances ; — Guillaume-François de La Guillaumie, fondé de pouvoirs de damoiselle Angélique-Victoire de La Guillaumie, veuve du sieur Louis Martin, une maison à Crécy, rue Jean-de-Compans, avec jardin, contenant ensemble 25 perches ; — Jean Lambert, tonnelier à La Chapelle, propriétaire de deux corps de logis à haut étage, sis au hameau de Mongrolle, « et colombier sur l'un d'iceux, cour commune devant lesdits logis, vues, égouts,» etc. ; — les révérends pères Carmes de Crégy, une maison contenant 4 travées, avec toutes ses dépendances, contenant ensemble 4 arpents 35 perches (sans indication de situation), etc.
1752 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres et actes divers concernant des héritages situés dans la ville et sur le territoire de Crécy. — offres de Jean Couturier, maçon à Crécy, d'acquérir de M. Ménage de Mondésir, comme engagsite dudit domaine, aux conditions exprimées en l'acte du 3 mars 1752, la moitié d'une maison sise en la rue des Abreuvoirs, faisant partie des biens confisqués sur Marie P…, condamnée à mort, par contumace, à la suite du procès criminel poursuivi contre elle, à la requête du procureur du Roi de la ville de Crécy ;
1757 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Procédures diverses. — 1757, procès entre M. François-Joseph Ménage de Mondésir, seigneur engagiste du domaine de Crécy, seigneur de La Chapelle, de la baronnie de Roise, Montaudier-le-Haut, Mongrolle, Le Choisel, La Borde, Libernon, du fief de La Croix de Bouleurs, du Pré, du Moulin, de Villegodet, etc., d'une part ; et M. Jean-Samuel Menjot, chevalier, seigneur de Dammartin, Saint-Gobert, et du fief Jean de Lagny, maître ordinaire de la Chambre des Comptes, d'autre part ; ayant pour objet, ledit procès, d'obliger le sieur Ménage à passer déclaration au terrier du demandeur, « des maison, logis et héritages » mouvant dudit fief, et appartenant au défendeur ; — du 7 décembre 1757, signification de bail à loyer, à la requête de François Catois, meunier du moulin banal, à blé, de la ville de Crécy, à Jean-François Boucher et Jean-Baptiste Tordeux, préposés au recouvrement des deniers destinés à la reconstruction des ponts de ladite ville, qui avaient obtenu, contre le requérant, l'autorisation de faire vendre ses meubles, et qui prétendait ne devoir autre chose que les grains stipulés en son bail ;
1765 — Seigneurie de La Chapelle et fiefs en dépendant. — Lods et ventes. — Ensaisinements de contrats d'acquisition d'héritages situés à Crécy, La Chapelle, Bouleurs, Sarcy, Montaudier, Mongrolle, Montbarbin, etc, par M. François-Joseph Ménage de Montdésir, seigneur desdits lieux. — Du 8 août 1765, ensaisinement d'un acte de vente du 15 mai 1760, reçu par Morin, notaire à Crécy, par Pierre Pelart, serrurier, et Louise Poirier, sa femme, demeurant au même lieu ; […]
1774 — Seigneurie de La Chapelle et dépendances. — Titres et actes divers concernant des héritages situés dans la ville et sur le territoire de Crécy. — 27 septembre 1774, sommation au procureur de Nicolas Diénert, marchand à Crécy, par celui dudit sieur Ménage, demandeur en justification de titres, en vertu desquels le défendeur est en possession « du terrain et emplacement sur lequel étoit anciennement construit, en cette ville (de Crécy), l'hôtel et chef-lieu du fief Testard,» etc.
L'église de Crécy a été reconstruite par la générosité du duc de Penthièvre, qui en posa la première pierre en 1779, le 18 octobre. Il y eut, à cette occasion, une fête donnée à Crécy. Le prince descendit de sa voiture à la porte Dame Gille, où l'on avoit élevé un arc de triomphe, et où s'étoient rendus les officiers et les échevins, au milieu des compagnies bourgeoises sous les armes. Après avoir été complimenté par les échevins, qui lui présentèrent le vin et les clefs de la ville, et ensuite par les officiers du bailliage, il fut conduit, au son des instrumens, jusqu'à la maison de la Mission, où il dîna. En traversant la ville, il étoit précédé d'une compagnie de bourgeois en uniforme de dragons, d'une autre de jeunes gens en uniforme de cadets de la milice bourgeoise, et des chevaliers de l'arquebuse, qui étoient allés au-devant de lui jusqu'à la forêt, et qui l'accompagnèrent jusqu'au moment de son départ.
A son arrivée à la Mission, et après avoir assisté au salut qui fut donné dans cette église, par le supérieur, qui le harangua, le duc de Penthièvre fut complimenté d'abord par le clergé et ensuite par les officiers de la maîtrise royale et par plusieurs seigneurs et gentilshommes des environs qui étoient venus pour lui rendre leurs hommages.
Le prince, qui partit le soir pour retourner à Armainvilliers, fut reconduit jusqu'à la porte et hors la ville, comme il y étoit entré, et témoigna, en partant, sa satisfaction sur la manière dont il avoit été reçu.
Il seroit difficile d'exprimer la joie universelle que causa, dans cette ville, la présence d'un prince qui faisoit le bonheur des habitans de ses domaines et qui n'en sortit qu'après avoir donné de nouvelles marques de sa charité envers les pauvres et de sa bienfaisance envers tous les habitans. Les plus vifs sentimens d'allégresse, de reconnoissance, d'amour et de vénération, éclatèrent sur les visages et dans les cœurs de tous les citoyens que ce bon prince avoit su gagner par ses bienfaits et ses vertus.
Enfin, ce jour à jamais émorable fut, pour la ville de Crécy, le plus beau et le plus glorieux qu'elle ait vu depuis qu'elle existe. Les rues en devinrent trop étroites, par le concours des habitans des villages voisins, et de beaucoup de citoyens de la ville de Meaux, qui s'y rendirent en affluence pour se procurer la douce satisfaction et le précieux avantage de voir et d'admirer un prince qui réunissoit, dans son auguste personne, les plus éminentes qualités de l'esprit et du cœur.
Les notables de CRECY
- Baudouin, comte de Flandre, seigneur de Crecy.
- Bouchard, comte de Melun, de Corbeil et de Vendôme, seigneur de Crecy. Premier de ce nom, surnommé le Vieux favori de Hugues Capet, roi de France, en 994. Après sa mort, arrivée vers l'an 1012, Elisabeth, sa femme, épouse Guy de MONTLERY. De ce mariage naquirent Hugues et Lucianne.
- Comte d'EU, seigneur de Crecy. Ayant fait retour à la couronne, la seigneurie a cessé définitivement de faire partie du domaine royal, par l'échange qui en a été fait, en 1762, avec le comte d'EU, contre la principauté de Dombes.
- DE BEAUJEU Guichard et Humbert, père et fils, seigneurs de Crecy.
- DE CHABANNE Antoine, comte de Dammartin. En 1465, Louis XI lui donne la seigneurie en échange.
- DE CHÂTILLON Guy, Hugues et Gaucher, comtes de Saint Paul, seigneurs de Crecy.
- DE DREUX Robert et Alix, seigneur et dame de Crecy.
- DE MONTLERY Hugues succède à son père dans la seigneurie de Crécy et dans l'office de sénéchal. Il fortifie la ville où il se retire lorsque le roi se rend maître de Montléry, dont il fait raser le château. Il meurt sans enfants et laisse la seigneurie à Lucianne, sa sœur, qui épouse Louis le Gros, roi de France. Leur mariage est dissous en 1108 par le pape Pascal II.
- Duc de PENTHIEVRE. Du comte d'EU, la ville passe à ce dernier seigneur de Crecy. Louis-Jean-Marie de BOURBON, duc de Penthièvre, a pour père Louis-Alexandre de Toulouse, fils de Louis XIV, et de Mme de Montespan. Il est seigneur de plusieurs lieux du département, comme Brie Comte Robert, Tournan, Crecy, Ferroles, Attilly, Lesigny, etc.
- Henri IV, comte de Vaudemont, seigneur de Crecy. Successeur de Henri II son père, il épouse Marie, fille de Jean de Luxembourg, roi de Bohême. Attaché comme son beau père, à la France, il vient avec lui au secours du roi Philippe de Valois contre les anglais, et tous deux périssent le 26 août 1346, à la bataille de Crecy (en Ponthieu).
- LE CAMUS Charles-Etienne-Louis, de l'Académie royale des sciences de Paris, de la société royale de Londres, examinateur des ingénieurs et du corps royal de l'artillerie de France, professeur et secrétaire perpétuel de l'Académie royale d'architecture, honoraire de l'Académie de marine, est principalement connu pour son Cours de mathématiques, en 4 vol. in-8, à l'usage des ingénieurs. On a encore de lui des Elémens de mécanique, des Elémens de mathématiques, son Essai sur l'hydrolique, et d'autres ouvrages qui ont eu cours, sans être du premier mérite.
- Thibault, comte de Champagne, dit le Jeune, fut aussi seigneur de Crécy en 1272. Il a épousé Isabelle, fille de Saint Louis, dont il n'a pas d'enfant. Après la mort de Thibault, la seigneurie de Crécy appartient à Henri III, surnommé le Gros, dernier comte de Champagne et de Brie, et roi de Navarre, son frère, qui meurt en 1274, laissant de Jeanne, sa femme, fille de Robert, comte d'Artois, frère de Saint Louis, pour fille unique et héritière de tous ses biens, Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne et de Brie, mariée, le seize août 1284, à Philippe le Bel, roi de France, morte le 2 avril 1304, âgée de 33 ans. Par ce mariage, la Champagne et la Brie et par conséquent la seigneurie de Crécy sont réunies à la couronne. La ville, le comté et la forêt de Crécy passent aussi au domaine royal. C'est depuis cet événement que le château a cessé d'être habité. Il reste encore quelques vestiges de ces fortifications ainsi que de l'ancien château dans lequel la reine Jeanne de France a fait quelquefois sa résidence.
Monographie
Histoire pittoresque, topographique et archéologique de Crécy-en-Brie et de la Chapelle-sur-Crécy, suivie de Considérations générales sur les communes du canton - Th. Robillard