CLAYE
Le village
Aux confins de la Brie Champenoise, à deux lieues & tiers O. un quart au S. de Meaux.
A l'époque mérovingienne (Ve-VIIIe siècles) s'y trouve un atelier monétaire.
Au XIVe siècle, la paroisse fait partie de l'ancienne petite châtellenie de Montjay relevant de l'évêque de Paris.
C'est un des anciens chef-lieux du protestantisme.
Les droits de péage perçus par le marquis de Manciny (3/4) et la famille Le Bas de Girangis (1/4) sont supprimés par différents arrêts sur les années 1733 et 1738.
Cette paroisse a été touchée par les orages de grêle qui ont traversé la France les 12 et 13 juillet 1788.
Souilly a été réuni à Claye par la loi du 25 juillet 1839.
Toponymie Claio Vico (VIIe siècle), Cloia (1135), Cloya (1265), G. de Cloyes (1265), Cloia (1270), Claie (1299), Le bois de Cloye (1373), Clayes (1521), Cloye (1548), Cloye en France (1578), alias Claye-Souilly. |
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CIRCONSCRIPTION | |
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Dames, seigneurs | |
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PRODUCTIONS : Grains. Plusieurs carrières en exploitation.
DÉMOGRAPHIE | ||
PÉRIODE | FEUX | HABITANTS |
1709 | 130 | |
1726 | 585 | |
½ XVIIIe | 130 | |
¾ XVIIIe | 200 | 700 |
XIXe | 1108 |
La cure
Au XIIe siècle, il existe à Claye un prieuré desservi par deux religieux. La maison de Châtillon à qui cette fondation est probablement due, y a un manoir et possède la seigneurie. En 1225, Guy de Châtillon, fils de Gaucher et comte de Saint Paul, fonde une chapelle dans son château et la fait desservir par un troisième religieux qu'il établit an prieuré. A la même période il concède à perpétuité, à l'abbaye de Notre Dame de Chaage, cette chapelle à laquelle il annexe des biens qu'il donne aussi. Claye est appelé Cloia dans le titre qui constate cette donation.
La cure qui comprend vingt-deux paroisses a été érigée en 1730. En 1771, ce prieuré-cure est de l'ordre de Saint Augustin, de la congrégation de France.
PATRON : Saint Etienne.
FÊTE : 03 août (Saint Etienne)
CURÉS : |
Bienfaisance
Sous le pontificat de M. de Ligny, évêque de Meaux, est établie une communauté de filles séculières appelé les Filles Charitables qui instruit les jeunes filles, assiste les pauvres et distribue les revenus destinés à leur venir en aide.
Lieux-dits de CLAYE
Le château seigneurial est (re)bâti au XVIIe siècle par la famille ANJORRANT.
Vers 1780 se trouvent trois châteaux dans la paroisse qui appartiennent au vicomte de POLIGNAC qui en fait raser deux pour ne conserver que pendant quelques années le troisième. Il ne reste plus qu'une jolie maison bourgeoise.
Le canal ayant presque absorbé les eaux de la Beuvronne, ce qui reste fait tourner trois moulins, dont deux sous la même cage appartiennent V. 1841 à M. DESNIOT.
Dans Claye, deux fermes appartiennent v. 1841, l'une à M. TARTIER et l'autre à M. LARANGOT, maître de poste qui possède également des écuries et greniers neufs qui sont admirables. Trois maisons bourgeoises appartiennent v. 1841 à MM. RENAUD, BÉNARD et Mme veuve LEFÈVRE. Un four à plâtre appartient v. 1841 à M. DURU MANCHE.
- Angleterre, — Le fief d'Angleterre assis à Claye (v. 1540), ancien fief.
- Beaubourg, hameau (1809).
- Champfort, — Locus qui dicitur Campus fortis (1268), — Champfort (1274), — Le fief de Chamfort (1529), — Au lieu dit Champfort près la Granche aux Boys (1549), — Champfort (1735), — Les Champforts (1809), ancien fief.
- Croix de Champfort (1780-1785).
- Fontaine Saint Germain ou des Vergers (1780-1785).
- La Beuvronne, — La Bevronne (v. 1210), — La Bruvonne (1392), — La Buveronne (1460), — La Brevonne (1573), rivière, qui prend sa source à Vinantes, traverse le territoire des communes de Nantouillet, Compans et Claye, où elle se jette dans la Marne. Longnon assigne la Beuvronne comme limite orientale de l'Ile de France.
- La Briche (1671), ancien fief et maison détruite.
- La Croix de la Mission (1809), lieu-dit.
- La Croix du Chardonneret (1809), lieu-dit.
- L'Arzilière, — Arzillieres (1399), — L'Ardilliere (1400), — La ferme d'Arzillieres (1549), — Le fief et seigneurie de Voisins dit Arzillieres à Claye (1578), — Larzilliere (1723), — (1809), ancien fief et ferme qui appartient v. 1841 à M. LEDUC.
- La Barrière, — La Barriere en la parroisse de Cloye (1549), ancien fief.
- Le Château (1809), lieu-dit.
- Le Château de Claye appartient v. 1841 à M. FÉRON.
- Le Four à Chaux (1847), maison isolée.
- Le Petit Château, château qui appartient v. 1841 à M. Jules BOTOT, maire, membre du conseil général (Ci-devant à Mme la duchesse Melchior de POLIGNAC).
- Le Prieuré d'Orthies. Le prieuré de Notre Dame de Bonnefontaine, dite plus communément La Madeleine d'Orthies, sur la paroisse de Dammartin en Brie, dépendant originairement de l'abbaye de Juilly. Il a été uni en 1726 par M. le cardinal de Bissy, évêque de Meaux, à la fabrique paroissiale de Claye pour la subsistance d'un vicaire ; depuis cette réunion, le vicaire est tenu d'aller, chaque année, dans l'abbaye de Juilly, pendant l'octave de l'Assomption, y célébrer la messe et y présenter un cierge du poids d'une demie-livre. Enfin la fabrique de Claye est obligée pareillement de faire célébrer le service ordinaire le jour de Sainte Madeleine dans la chapelle du prieuré.
- Les Bois de Claye, — Ung fief appellé le Bois de Cloye, autrement dict les Boys de Boiz ou de Fontenay (v. 1540), ancien fief.
- Les Gabourelles (1809), lieu-dit.
- Les Gouttes d'Or (XVIIIe siècle), ancien lieu-dit.
- Vilaine, hameau. Il existe au hameau de Vilaine un moulin dont MM. JAPUIS frères sont propriétaires, plus une fabrique de toiles peintes sur la Beuvronne fondée vers 1835 par MM. Jean-Marie JAPUIS et fils, et occupant 150 ouvriers.
- Voisins, hameau. On y remarque v. 1841 une manufacture de toiles peintes et blanchiries établie vers 1800, dirigée de père en fils par MM. JAPUIS frères, dont l'un d'eux, M. Baptiste JAPUIS a reçu des mains du roi la décoration de la Légion d'Honneur, après l'exposition de 1839. Cette manufature sur la Beuvronne dont les eaux sont très-favorables, occupe 400 ouvriers.
- La Gabrielle, — Le Fief de La Gabrielle, — Une maison assise à la Gabrielle (1549), — (1809), ancien fief et maison isolée.
Faits-divers de CLAYE
L'année suivante, année d'un hiver très rigoureux comme celui de 1405, le duc de Bourgogne, pour établir sa domination dans Paris, fit garder par ses gens les rivières de la Seine, de la Marne et de l'Yonne.
Malgré toutes les ordonnances, malgré le traité de Bicêtre conclu en 1410, des compagnies de gens armés se maintenaient dans nos campagnes. Ainsi en 1410, deux capitaines, Polifer et Rodrigo, qui avaient à leur solde des voleurs et des brigands, vinrent se loger à Claye et y établirent leur quartier ; ils causèrent de graves dommages dans le pays et aux environs. Pour les expulser on fut contraint d'envoyer le maréchal Boucicaut, le comte de Saint-Cler et le prévôt de Paris, qui parvinrent à se saisir des capitaines. Ceux-ci furent exécutés à mort ainsi qu'une partie de leurs soldats ; les autres avaient pris la fuite.
En 1418, le débordement des rivières causa de grands dégâts. La petite rivière de Claye, appelée la Beuvronne, emporta deux tours du château que Jean Dudrac, qui en étoit seigneur, avoit fait bâtir.
08 mars 1547 - Charles Le Beau curé de Chambry, diocèse de Meaux, étudiant en la faculté de Théologie en l'université de Paris : donation à Jean Le Beau, le jeune, marchand boucher à Paris, son frère, d'une vigne au terroir de Claye.
Alexandre Farnèse, duc de Parme, qui avait été, dans les Pays-Bas, au service de Philippe II [2], roi d'Espagne, vint en France à l'appel de Mayenne pour soutenir la Ligue contre Henri IV [4]. Après avoir occupé un instant Paris, au nom de Charles X [10] (cardinal de Bourbon), il était reparti pour revenir avec 10.000 hommes et 3.000 chevaux. Le duc de Mayenne, alors à Laon, vint l'attendre à Meaux, ravageant en passant, Lizy-sur-Ourcq. Farnèse s'empara de La Ferté-sous-Jouarre (1er août 1590) où il fit pendre aux croisées du château le capitaine Gavaret qui avait trahi la Ligue pour Henri IV [4]. Il se rendit par le pont de Couilly à Meaux où il arriva le 22, escorté de 300 cavaliers et d'un grand nombre de seigneurs flamands et espagnols. L'armée de la Ligue se concentra à Meaux qu'elle quitta le 30 pour Paris au bruit des fanfares. Chemin faisant, elle logea à Claye et au château de Fresnes.
On ne trouve rien sur ce bourg jusqu'aux guerres religieuses du XVIe siècle. A cette époque, le château étoit une de ces nombreuses forteresses que les deux partis prenoient et reprenoient tour-à-tour. En 1591, cette petite place fut rendue à Lanoue, commandant pour le roi ; sa garnison étoit composée de soixante-dix hommes qui se retirèrent à Meaux. Environ 8 ou 10 mois après, le comte de Chailly, à la tête d'un parti de ligueurs, prit le village, le fit piller et brûler par ses soldats. Le lendemain, on envoya de Meaux des ouvriers pour raser le château.
Vers le milieu du XVIIe siècle, le prêche se tenoit publiquement à Claye, quoique, selon les édits et déclarations du roi, il dût y être interdit pour toujours. Le parlement rendit, en 1632, un arrêt pour le faire cesser. Dès le 4 juillet, il avoit fait défense aux religionnaires du lieu, au ministre Billot, et à tous autres, d'y faire dans la suite, aucun exercice de la religion prétendue réformée, soit en public, soit en particulier, tant qu'un seigneur haut justicier n'y feroit pas sa résidence actuelle. Daniel Tissart, calviniste et seigneur des trois quarts de Claye, déclara alors que dorénavant il y fixeroit sa demeure ; et en conséquence de sa déclaration, on y vit aussitôt renaître l'exercice public de sa religion. Cependant, d'après quelques contraventions tant de sa part que de celle du ministre Billot, le parlement, par un nouvel arrêt du 12 décembre suivant, confirma celui du 4 juillet ; et par un autre du 23 juin 1637, il fut défendu au seigneur d'introduire, à l'avenir, le prêche dans Claye, au ministre Billot et à tous autres d'y prêcher, et à Billot en particulier de le faire ailleurs que dans le lieu seul de sa résidence ; enfin à un nommé Jean de Ronce, huguenot, qui tenoit école dans le même bourg, d'enseigner la jeunesse en quelque lieu et de quelque manière que ce fut.
En 1644, Daniel Tyssart résida à Claye pendant trois mois, et y fit renouveler l'exercice public de sa religion. Par sa mort arrivée en 1661, tout exercice de la religion calviniste devoit cesser dans le bourg ; mais les prétendus reformés continuèrent d'y faire le prêche, et il s'y trouvoit même quantité de religionnaires qui n'étoient pas du bailliage de ce lieu. Outre les prêches, on tenoit diverses assemblées dans les cabarets ; et les ministres de Meaux, de Lizy, de La Ferté sous Jouarre, de Paris, de Charenton et d'Orléans tenoient souvent des conférences dans le château où ils prirent des décisions contraires aux lois du royaume. Le parlement condamna ces décisions par arrêt du 23 mai 1662. Les calvinistes trouvèrent encore le moyen d'éluder cet arrêt. En 1668, le 8 août, le roi nomma deux commissaires, l'un catholique, l'autre calviniste, pour décider et régler entre eux certains points sur lesquels il s'élevoit sans cesse des discussions dans le diocèse. Par suite de leurs conférences, les titres et concessions sur lesquels les calvinistes se fondoient furent représentés et examinés ; ils perdirent alors et pour toujours le prêche de Claye, et les catholiques rentrèrent dans la possession du cimetière que les calvinistes leur avoit injustement enlevé.
12 janvier 1656 - Claude Chomel, ancien conseiller du Roi et trésorier général des Ligues de Suisse et Grisons, demeurant à Saint-Germain des Prés lez Paris, dans les Incurables, paroisse Saint-Sulpice tant en son nom qu'au nom de Pierre Chomel, prêtre, vicaire général de l'évêque de Saint-Flour, son frère : donation à Claude Chomel, écuyer, demeurant rue Saint-Antoine, paroisse Saint-Paul de maisons et terres à Villevaudé, Montjay[-la-Tour], Bordeaux, Claye, Souilly, Annet, Charny, à Messy et aux environs.
04 mars 1676 - Claude Chomel, ancien conseiller du Roi au grand Conseil demeurant à Paris, rue Saint-Antoine, paroisse Saint-Paul : donation à Jean-Baptiste Chomel, écuyer, son frere, demeurant rue et paroisse Saint-Paul de plusieurs maisons à Villevaudé et de terres aux terroirs de Villevaudé, Montjoy, Bordeaux, Claye, Souilly, Annet, Charny, Messy et aux environs.